Elikya a écrit :De façon générale, j'apprécie leur opposition et leur complémentarité et je me demande s'il est bon d'appliquer la recette de Truby à TOUS les personnages d'un roman. Certes, elle permet de donner de la profondeur à un personnage, de le rendre torturé et donc humain et attachant. Mais si tous les personnages principaux fonctionnent selon le même schéma, alors la ficelle risque de devenir énorme et lassante. Au contraire, je pense que l'intérêt c'est d'opposer des personnages radicalement différents, qui ne suivent pas la même evolution. Donc, ficelle à utiliser avec modération.
D'abord on n'est pas obligé de croire Truby.
Ensuite, tous les personnages n'ont pas à être profond (il peut y avoir des myriades de personnages-figurant sans importance).
Enfin, même pour les personnages importants, on n'est pas du tout obligé de créer un moral need, même si on l'a fait pou le héros (d'après les posts échangés, il semble que Star Wars offre l'exemple de personnages qui n'en ont pas et qui mettent en valeur les autres).
Cependant, je m'élève assez vigoureusement contre la notion de "ficelle" dans le cas du moral need.
Bien sûr, évoqué schématiquement comme je l'ai fait dans mon premier post pour expliquer le concept, cela paraît simple, et même simpliste. Mais ça ne l'est pas du tout en réalité.
Entre connaître le concept et l'appliquer intelligemment, il y a un gouffre. Si l'auteur est malin et talentueux, on ne s'apercevra JAMAIS que ses personnages ont tous un "moral need". On ne verra aucun rapport entre eux, on ne verra ni la ficelle, ni la répétition, et il faudra vraiment que quelqu'un nous décortique l'histoire et nous la fasse lire dans ce sens bien précis pour qu'on se dise "ah oui, tiens."
Parce qu'il est évident qu'une fois trouvé un "moral need", on n'a encore rien fait. Un personnage, c'est beaucoup plus complexe et divers que ça (passé, famille, milieu social, pays, coutumes, désirs, liens avec les autres [surtout], apparence physique, compétences, rêve de jeunesse, etc.). Donc pour moi, la ficelle ne se voit que si l'auteur est mauvais, ou si le lecteur est lui-même un affreux auteur en train de dépiauter le scenario.