la morale dans la littérature jeunesse

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Silène
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Silène »

J'ai trouvé une biblio bien réalisée ici : http://lajoieparleslivres.bnf.fr/masc/i ... _amour.pdf
Une belle fiche d'analyse, sur le sentiment amoureux : http://www.cndp.fr/crdp-creteil/telemaq ... /amour.htm
Enfin, un mini-mémoire d'une étudiante de Lille 3 (master littérature jeunesse) ; http://jeunesse.lille3.free.fr/article. ... rticle=885
En effet, c'est surtout en blanche qu'on parle de sexe pour les ados : en SFFF, c'est annexe et c'est souvent pour des scènes d'amour où les choses sont suggérées. Alors qu'un bouquin de blanche peut en faire son sujet principal comme dans ce chouette roman de Maud Lethielleux, J'ai 15 ans et je ne l'ai jamais fait. Mais il y a les vieux classiques : Judy Blume parlait de sexe aux ados dès les années 80 à L'école des loisirs. (http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/a ... auteur=427)
Prochain roman le 10 juin ! 8848 mètres chez Casterman.

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Ayaquina
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Ayaquina »

Beorn dit : Je ne sais pas. Je pense que tout dépend de la manière dont c'est écrit, ça peut être fait de façon assez légère pour passer.
Je pense aussi que si c'est le thème dominant du roman, ce ne sera pas un problème, les adultes qui le jugeront se diront "c"est un roman qui parle de la sexualité naissante d'une jeune fille". Au contraire, si les thèmes dominants sont différents, par exemple si c'est un roman d'aventure, ils se diront plutôt "voilà un affreux roman d'aventure où les personnages se comportent comme des débauchés".
Enfin, c'est un avis tout personnel, une impression que j'ai.
Oui, je vois ce que tu veux dire. ;) et ça me rassure. :lol:
Silène dit : J'ai trouvé une biblio bien réalisée ici : http://lajoieparleslivres.bnf.fr/masc/i ... _amour.pdf
Une belle fiche d'analyse, sur le sentiment amoureux : http://www.cndp.fr/crdp-creteil/telemaq ... /amour.htm
Enfin, un mini-mémoire d'une étudiante de Lille 3 (master littérature jeunesse) ; http://jeunesse.lille3.free.fr/article. ... rticle=885
En effet, c'est surtout en blanche qu'on parle de sexe pour les ados : en SFFF, c'est annexe et c'est souvent pour des scènes d'amour où les choses sont suggérées. Alors qu'un bouquin de blanche peut en faire son sujet principal comme dans ce chouette roman de Maud Lethielleux, J'ai 15 ans et je ne l'ai jamais fait. Mais il y a les vieux classiques : Judy Blume parlait de sexe aux ados dès les années 80 à L'école des loisirs. (http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/a ... auteur=427)
Qu'est ce qu'on ferait sans toi Silène ? :roll: ^^
Roanne dit :Et j'oublie un dernier point pour Ayaquina : il faut que tu lises "La saveur des figues" : Moana est toute jeune, commence à avoir de la poitrine et un homme a un geste très explicite qui la choque.
Silène n'a absolument pas eu de gêne a expliquer clairement ce qu'il se passe.
Je l'ai lu, mais je ne m'en souvenais pas. Quand c'est bien fait justement, ça passe et ça ne choque pas, ^^
C'est aussi très important de parler de ces choses là ! Les jeunes filles doivent savoir que ça peut leur arriver et on doit leur donner les pistes pour qu'elles sachent que non seulement ce n'est pas normal, qu'elles n'ont pas à le subir, mais aussi qu'elles doivent en parler.Je me souviens avoir lu 2 ou 3 romans explicitement écrits pour des ados vers 15/16 ans, qui mettaient en scène des jeunes de mon âge ou un peu plus âgés.
oui, je pense comme toi.
Ils abordaient de façon souvent simple et naturelle (ou pas !) les premières relations sexuelles. Franchement, ça ne m'avait pas choquée ni traumatisée*. Au contraire, j'avais trouvé que ça dédramatisait bien et au final ça abordait un sujet qui me touchait de près.

* moins que les Stephen King que j'ai piqué à mon frangin dès l'âge de 13 ans. ^^
Je pense que les enfants/ados sont plus capable d'entendre que les adultes d'en parler, ou du moins de façon appropriée. Et puis le problème, c'est que quand tu vises un public, tu ne peux pas t'adapter à tout le monde, et ce qui passera nickel pour les uns, choquera peut-être les autres, ça dépendra de leur éducation, maturité, etc. D'où peut-être la frilosité des éditeurs.
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alcestehilton
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par alcestehilton »

Celia a écrit :J'ai le problème contraire ^o^
J'adorerai écrire de la jeunesse, mais je suis incapable d'ôter à mes personnages leurs névroses, leurs violences, leurs principes d'autodestruction, et la côté morbide éternel de la vie.
Alors je suis toute ouïe si quelqu'un a une solution à la question d'Ayaquina, cela voudra dire qu'il aura aussi une solution pour moi ^^

edit : oups
Je suis comme toi Celia mais quand j'écris pour les ado je place toujours un ou deux perso qui "tempère" celui qui déraille... En lui faisant dire "c'est pas bien non, non,non"

Votre vision des chose avec la sexualité dans les romans jeunesse m’intéresse ! Que pensez-vous des sujets grave voir tabou comme le viol par exemple ?
La vérité c’est que le fils de l’homme a tué son unique frère par jalousie, c’est ça la seule conclusion à comprendre : On est incapable de s’aimer sans se détruire.

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Ayaquina
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Ayaquina »

Que pensez-vous des sujets grave voir tabou comme le viol par exemple ?
Je me rappelle que Bénédicte Taffin avait eu le problème pour les yeux d'Opale, qu'elle avait eu beaucoup de mal à renoncer à une scène qu'elle avait écrit avec ses tripes, mais qui était considérée trop violente par l'éditeur pour un roman à destination des plus jeunes. Pour ma part, sans considérations de ce genre (éditoriales) si on était dans un monde parfait, je dirais que le problème est de parvenir à intéresser le lecteur (jeune ou adulte), sans qu'il soit fasciné au point de ne plus pouvoir porter un jugement morale personnel. Pour moi, quand la question morale est complètement évacuée dans une scène violente, (même si l'auteur la présente de façon crue, sans morale, voire dérangeante),il ne faut pas que le lecteur se sente "dédouané" de l'aspect moral. Je ne sais pas si je me fais comprendre :wamp:
PAr exemple, un des films qui m'a le plus marqué et que j'ai adoré est "les cents vingts jours de Sodome et Gomorrhe de Pasolini. Il est insupportable, terrible, d'une violence visuelle et intellectuelle à tel point que je n'osais pas regarder les autres spectateurs à la sortie. Pourtant, le lecteur ne peut pas en sortir indemne, sans se poser la question de la morale de ce qui est présenté et il en sort grandi. Le tout c'est de savoir en parler de façon juste.
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Beorn
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Beorn »

alcesthilton a écrit :Que pensez-vous des sujets grave voir tabou comme le viol par exemple ?
Mon sentiment personnel, c'est que la plupart des éditeurs jeunesse fuient en courant dès qu'il y a un viol dans le manuscrit.
Je dis cela en connaissance de cause, car j'ai écrit un roman pour ado concerné par la question. Je ne pense pas que ce roman soit morbide, il est même très "positif" au final, la morale est sauve. Mais, de manière générale, il y a beaucoup de violence, car cela faisait partie des hypothèses de départ et que cela me semblait dans la logique interne du récit.

Ce roman n'a jamais été accepté par aucun éditeur. L'un d'eux m'a répondu et fait venir dans ses locaux. Il m'a expliqué que le roman était fort, bien écrit, qu'il avait aimé les scènes d'action, la dynamique de groupe, les développements amoureux, etc. Mais que le tout était trop violent. Il m'a dit : "et si, au lieu de violer la fille, ils lui faisaient juste peur ?"
Bref, pour lui, c'était rédhibitoire.
Ce n'est qu'un exemple, bien sûr, peut-être que d'autres éditeurs auraient réagi différemment.

A mon humble avis, je pense que le viol peut être traité en jeunesse, mais paradoxalement, il faudrait alors que cela devienne le sujet du roman. Comme un sujet de société, quelque chose de grave. Il sera alors considéré comme "un roman sur le viol" comme il peut aussi y avoir "un roman sur les enfants battus" ou "un roman sur les premiers émois sexuels des ados" ou tout autre sujet de société qui suscite une forte émotion.
Dans cette hypothèse, je pense que la SFFF se prête mal aux scènes de viol. La SFFF est vue comme une littérature du merveilleux, de l'aventure, de l'action. On traite aussi de problèmes de société, mais le plus souvent, ils restent en filigrane, dans le sous-texte, avec le "décalage" qu'offre l'aspect SFFF. Alors si l'éditeur y trouve un viol, il trouvera probablement cela de mauvais goût.

Ce n'est pas une loi gravée dans le marbre, d'ailleurs c'est juste mon sentiment personnel et je suis loin de tout savoir sur la question. Mais c'est mon avis.
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NB

Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par NB »

Charlotte Bousquet, aux Imaginales, parlait du viol conjugal qui est - a-priori (je ne l'ai pas lu) - l'un des thèmes de Nuit Tatouée, son roman YA qui a gagné le prix des collégiens.

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Beorn
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Beorn »

Ah bon ? Le pitch de Nuit tatouée a l'air de parler d'autre chose.
Ceci dit, de la part de Charlotte Bousquet, le thème du viol ne m'étonnerait pas. Mais ne s'agit-il pas d'un autre titre ?
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MarquiseArtémise
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par MarquiseArtémise »

tomate a écrit : Il me semble que l'âge du 1er rapport sexuel en France est autour de 16 ans (corrigez-moi si je me trompe).
Non, c'est un peu plus de 17 ans.
Beorn a écrit :Mais, en effet, la bit-lit a beaucoup de succès chez les grands ados. Il paraît que dans les dédicaces de bit-lit organisées par Bragelonne, la clientèle est quasi exclusivement féminine et très très jeune. On peut sans doute en conclure que dans cette tranche d'âge, il y a une vraie recherche de textes à contenu sexuel explicite (et là, de sexe cru, de scènes carrément hard).
En somme, on ne présente pas ces textes comme étant "pour grands ado", mais on sait pertinemment qu'ils sont en grande partie faits pour eux.
Je ne suis que partiellement d'accord avec toi, Beorn.
J'ai en fait presque l'impression du contraire.
Je veux dire que oui, pour la tranche des plus de 16 ans, une part n'a pas peur de textes plus explicites, mais pour la plupart, y compris jusqu'à une 20ne d'années, beaucoup de mes lectrices (j'entends par là les usagères de ma bibli) restent côté ado, surtout en SFFF (celles qui lisent des sujets de société passent plus vite en "adultes).
Que ce soit pour les romans et les mangas, il y a une sorte de "on veut rester dans le flou hamiltonien" et le romantisme fleur-bleue (ce qui ne veut pas dire sans sexualité), de la part d'une bonne partie du public SFFF féminin ado (qui par ailleurs empruntera les docs du genre "être une jeune fille aujourd'hui" pour avoir des réponses aux questions 'techniques"), et même d'un public plus âgé qui ne lira de la SFFF qu'avec de la romance dedans. Par contre, je ne crois pas que ce même public s'affolerait d'une scène de viol si c'est important dans l'histoire, mais pas forcément décrite avec un luxe de détails.


(Et pour l'anecdote, j'ai des messieurs d'un certain âge qui ne lisent pas habituellement de SFFF mais empruntent de la bit-lit "crue" style Succubus pour les scènes hot, vu que je n'ai que très peu de littérature érotique dans le fonds. ^^)
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alcestehilton
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par alcestehilton »

J'ai un chapitre entier qui parle de viol mais sans détail, le lecteur devine ce qui se passe en lisant les dialogues entre deux femmes. Ce n'est pas un viol "classique" (mon dieu, j'ose classifier un viol pardonnez-moi) mais un harem des temps moderne. Vous pensez que c'est rédhibitoire comme scène pour un éditeur et un jeune publique (au delà de 16 ans tout de même) Je précise que c'est un roman post apocalyptique ceci explique cela...
La vérité c’est que le fils de l’homme a tué son unique frère par jalousie, c’est ça la seule conclusion à comprendre : On est incapable de s’aimer sans se détruire.

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Celia
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Celia »

Je trouve les éditeurs très hypocrites sur ce sujet-là. C'est un peu comme nier le fait que des gamins vivent le viol dans leur vie et puissent trouver une façon de se reconstruire en partie par la fiction.
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Pandora »

Je pense que ça dépend beaucoup de la façon dont tu parles du viol, parce que une majorité d'adolescents en sait déjà beaucoup sur les choses du sexe, souvent d'ailleurs bien avant 16 ans. Alors pour les choquer !

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alcestehilton
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par alcestehilton »

Je suis entièrement d'accord avec vous deux ! Je trouve ça dommage qu'on fasse l'autruche en France avec des tabous qui n'ont plus lieu d'être en 2012
La vérité c’est que le fils de l’homme a tué son unique frère par jalousie, c’est ça la seule conclusion à comprendre : On est incapable de s’aimer sans se détruire.

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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Celia »

Pandora a écrit :Je pense que ça dépend beaucoup de la façon dont tu parles du viol, parce que une majorité d'adolescents en sait déjà beaucoup sur les choses du sexe, souvent d'ailleurs bien avant 16 ans. Alors pour les choquer !
Je ne parle pas du fait que les ados soient au courant, mais, dans la petite masse des lecteurs, de pouvoir toucher celui qui a vécu cela (le viol, c'est pas la vie sexuelle) et qui puisse se dire : bon ça existe, et si le héros s'en sort et est héroïque malgré tout, alors moi aussi je peux.
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Beorn »

Pandora a écrit :Je pense que ça dépend beaucoup de la façon dont tu parles du viol, parce que une majorité d'adolescents en sait déjà beaucoup sur les choses du sexe, souvent d'ailleurs bien avant 16 ans. Alors pour les choquer !
Encore une fois, je pense que beaucoup d'ados (pas tous, mais beaucoup) sont tout à fait prêts à lire des choses sur ce sujet. Quant à dire qu'ils sont intéressés par le sexe, je crois que c'est enfoncer une porte ouverte.
Le souci, c'est plutôt l'édition et le circuit de vente : l'éditeur, le libraire, les parents, le prof, etc. Qui, chacun avec ses raisons et parfois de bonnes raisons (les profs n'ayant pas envie que le cours tourne au n'importe quoi, les parents ne sachant pas si leur enfant est prêt ou non pour cela etc.), vont faire obstacle et rendre plus difficile la publication d'un manuscrit parlant de sexe, et plus encore de viol.
Sauf éventuellement, comme je le disais plus haut, si c'est le thème du roman. Auquel cas, la quatrième de couverture est sans ambiguïté, ils savent où ils mettent les pieds et le sujet est abordé comme un problème de société.
Celia a écrit :Je trouve les éditeurs très hypocrites sur ce sujet-là. C'est un peu comme nier le fait que des gamins vivent le viol dans leur vie et puissent trouver une façon de se reconstruire en partie par la fiction.
C'est en partie vraie, mais ils ne sont pas les seuls responsables, je pense.
aclestehilton a écrit :J'ai un chapitre entier qui parle de viol mais sans détail, le lecteur devine ce qui se passe en lisant les dialogues entre deux femmes. Ce n'est pas un viol "classique" (mon dieu, j'ose classifier un viol pardonnez-moi) mais un harem des temps moderne. Vous pensez que c'est rédhibitoire comme scène pour un éditeur et un jeune publique (au delà de 16 ans tout de même) Je précise que c'est un roman post apocalyptique ceci explique cela...
C'est impossible à dire avec certitude.
Déjà, tu mets une distance avec l'acte si cela est raconté par l'intermédiaire d'un dialogue, mais tout dépend du genre de dialogue, de l'éditeur que tu vises, etc.

Je pense que tu te coupes peut-être de certains éditeurs, parmi les plus gros, mais pas forcément de tous. Certains sont plus souples que d'autres.
Mais d'autres me contrediront peut-être ?
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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Message par Pandora »

Celia a écrit :
Pandora a écrit :Je pense que ça dépend beaucoup de la façon dont tu parles du viol, parce que une majorité d'adolescents en sait déjà beaucoup sur les choses du sexe, souvent d'ailleurs bien avant 16 ans. Alors pour les choquer !
Je ne parle pas du fait que les ados soient au courant, mais, dans la petite masse des lecteurs, de pouvoir toucher celui qui a vécu cela (le viol, c'est pas la vie sexuelle) et qui puisse se dire : bon ça existe, et si le héros s'en sort et est héroïque malgré tout, alors moi aussi je peux.
Je répondais à la question d'Alceste ;)
Le point que tu soulèves dépend là-encore de la façon dont le viol est traité. D'ailleurs pour moi, ça va bien au-delà du jeune qui a vécu cela, parce que parfois la honte que ressent la victime est d'abord liée aux réactions (réelles ou craintes) de son entourage. C'est probablement le frein principal et ça rejoint ce que dit Beorn :
Le souci, c'est plutôt l'édition et le circuit de vente : l'éditeur, le libraire, les parents, le prof, etc. Qui, chacun avec ses raisons et parfois de bonnes raisons (les profs n'ayant pas envie que le cours tourne au n'importe quoi, les parents ne sachant pas si leur enfant est prêt ou non pour cela etc.), vont faire obstacle et rendre plus difficile la publication d'un manuscrit parlant de sexe, et plus encore de viol.
Modifié en dernier par Pandora le mar. sept. 11, 2012 6:40 am, modifié 1 fois.

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