Vos techniques d'écritures

Sujets inactifs depuis un an ou plus
Boite en carton

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Boite en carton »

J'ai un peu la tête vide, tous les livres auxquels j'arrive à penser ont tous plus ou moins cette structure (de différentes manières) de montée en puissante.
J'aimerai bien avoir des exemples d'un autre genre pour être sûr qu'on ne parle pas de la même chose finalement.

anonymedeux

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par anonymedeux »

Honnêtement, la préparation d'un roman est pour moi :

- préparer le cadre (le monde en fantasy).
- préparer les personnages (fiches de personnages).
- Connaître le début et la fin du roman.
- Avoir en tête des scènes fortes.

Après, écrire, écrire, écrire puis corriger, corriger, corriger.
En ce moment, pour mes Cent de Cocagne (qui sera un roman impubliable, je pense), je connais déjà le début et la fin et j'en suis à peaufiner le cadrer et préparer les personnages.

Avatar du membre
Mélanie
La Mélamite du Python
Messages : 8089
Enregistré le : dim. mai 17, 2009 6:29 pm
Rang special : Power Mélanie!
Localisation : Chapitre 13

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Mélanie »

Boite en carton a écrit :J'ai un peu la tête vide, tous les livres auxquels j'arrive à penser ont tous plus ou moins cette structure (de différentes manières) de montée en puissante.
J'aimerai bien avoir des exemples d'un autre genre pour être sûr qu'on ne parle pas de la même chose finalement.
La chartreuse de Parme, lu tout récemment. Mais c'est pas de l'Imaginaire.
Il y a aussi le Hypérion de Simmons.
ıllıllı Cyclitse ıllıllı

"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
Oprhée uax efners

anonymetrois

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par anonymetrois »

Lavandier cite justement des contre-exemples (comme La mouette, de tête). Autant dire qu'ils sont rares.

Pour moi, Hypérion, c'était plutôt une construction classique ; les récits se répondent un peu, mais le vrai suspens, c'est lequel des pèlerins verra son vœu exaucé, qui se fera bouffer par le gritch et dans quel ordre. Mais je l'ai lu il y a longtemps.

Amibe_R Nard

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Amibe_R Nard »

Melanie a écrit :
Amibe_R Nard a écrit :Y a-t-il vraiment mille et une façons de procéder ?

Je vais, une fois de plus, paraître insolent, mais la réponse est NON.
Ce que tu décris, c'est le développement idéal et scolaire d'un roman d'aventure. Il existe foule de littératures, autant que d'intérêts à la lecture. L'acheminement graduel vers un climax est un genre très précis qui joue sur la tension du lecteur. C'est un avantage pour garder l'attention, mais j'en connais qui ne peuvent pas s'y plaire (j'en suis).

Je ne crois pas qu'il existe une sorte de roman ultime, à la construction idéale. Encore moins de recette. Si c'est vers où le livre se dirige, le plus bel effet à mes yeux sera de rompre le classique de cette marche. Parce que c'est un fil narratif assez trivial de faire mousser les intrigues jusqu'à rupture et dénouement final.

Dans les faits, une histoire comporte ses périples et ses plages. C'est indéniable. Courir vers une fin qui explose, ce n'est absolument pas une obligation ; c'est une façon très particulière de conclure qui ne convient pas à tous les romans.
Comme je l'ai dit, et comme je le répète. Il n'y a pas mille façons de confectionner un cake au chocolat.

Et je n'ai pas dit, non plus, qu'on devait se contenter du cake au chocolat. :-)

Le climax, c'est la fin.
Le but, c'est la fin.

Si tu préfères, au niveau où tu es : la catharsis, c'est la fin.

Mais comprendre la catharsis, ce n'est pas pour le débutant.

Tu parles d'un développement idéal et scolaire d'un texte.
Peut-être.

Mais Cédric ne semble pas connaître ce minimum vital.
Toi oui, pas Cédric.

Toi oui, avec ça :
"C'est l'histoire de ma vie ça, Cédric...
Tu t'engages sur une réflexion qui peut te tuer des années. Méfiance.

Je dirais qu'il ne faut rien avoir d'autres qu'une idée que l'on aime, suffisamment pour que tu consentes à te battre toutes les années que la rédaction durera. Pour cela il faut du temps aussi et de l'attention."
Une réflexion qui peut te tuer des années.

Si tu savais ô combien tu as raison.

Oui, ô combien tu as raison...


C'est comme en cuisine.
Tu as une entrée, un plat de résistance, un dessert.

Ce sont les grandes lignes.
Des millions de façon de préparer des repas.
Et je connais bien des manières d'économiser sur le dessert ! :-)
Le dessert... le meilleur ?

Ne dit-on pas garder le meilleur pour la fin.


Des millions de façons de préparer des repas, donc.
Mais combien de repas pour les "grandes" occasions ?

Ça nous ramènerait, bien sûr, à pour "qui" tu cuisines.
Mais là aussi, c'est déjà contenu dans la catharsis, climax, finale.


J'en aurais bien plus à dire, mais je tournerais autour du pot, comme j'y ai tourné pendant des années, avant de me re-souvenir de "qui maîtrise la base, maîtrise tout le reste".
Et retrouver la base des faits, c'est le plus dur, le plus infantilisant. L'esprit adulte renâcle, retourner au B.A.-BA, perdre son indépendance...


Comme j'en suis à relire ton premier commentaire pour la troisième fois, j'ai une question pour toi Mélanie :
Melanie a écrit :Quand l'on se sent assez proche d'eux, le travail a de bonnes chances de partir.
Quand le sens-tu ?
A quel moment ?

C'est une question que je pose à tous les auteurs : quand sens-tu que tu tiens le roman ? A quel moment perçois-tu que tu l'as en main ? Que tu es prêt à l'écrire de bout en bout ?

Ou alors, quand l'auteur ne sais pas, j'utilise la question inverse : quand sens-tu que tu n'as pas le roman en main ?

Où est le déclic ?
Ce point précis qui "ouvre" le roman, le texte.

Macada a écrit :+ 10 000 à Mélanie
Tu as raison aussi Macada.

Moi, c'est +10 000... jours. :-)

Sans comprendre pourquoi certains de mes textes ont fonctionné, lorsque d'autres se sont joyeusement rétamés auprès des mêmes publics.
Et le plus horripilant de l'histoire, c'est bien de ne pas comprendre. D'avoir ce sentiment du pile ou face gadget, lorsque les pros n'écrivent pas de cette manière.

Eux, ils en vivent.
C'est un métier.

Un métier sans truc et sans recette ?
Sans apprentissage et sans règle à apprendre ?
J'ai du mal à y croire.

On parle d'un métier.



Et toi Macada : quand sens-tu que tu tiens le roman ? :mrgreen:


Moi, j'ai répondu à la question... ou plus exactement, j'ai tenté de formaliser mon intuition et mes lectures (et les réponses de plusieurs auteurs qui ont répondu à cette question, assez indiscrète au demeurant) pour aider Cédric à se lancer.


Et si je suis volontiers insolent et affirmatif, c'est bien pour que les rebelles (ceux qui ne sont pas d'accord ;-) ) sortent du bois.

Vous avez d'autres solutions ?

Même anecdotique, même sur votre tout dernier texte.
Même s'il est refusé... partout.
Partagez !


Pour moi, c'est passionnant, ce partage est passionnant et très souvent éclairant pour envisager d'autres approches.
Et ça parle de genèse avant le texte.

De cette partie obscure de la création. Dont on ne garde jamais trace.
La "vie" de l'auteur.

Partagez !
Que les +10 000 jours se transforment en 10 000 heures pour les suivants.


Allez, je l'avoue.
Ce n'est pas 10 000, c'est environ 5 000 jours d'interrogation. Le reste en écriture débutante, balbutiante, affirmée... euh, non, pas affirmée, même pas affirmée du tout.
Ce qui fait de moi un vieux c...

Un vieux curieux. :o)

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Avatar du membre
Mélanie
La Mélamite du Python
Messages : 8089
Enregistré le : dim. mai 17, 2009 6:29 pm
Rang special : Power Mélanie!
Localisation : Chapitre 13

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Mélanie »

Amibe_R Nard a écrit :Quand le sens-tu ?
A quel moment ?
Je prends un électro-encéphalogramme et je mesure... Non.
Pour dire que c'est plutôt subjectif.
Mais je vais répondre cependant. Au risque de paraître niaise, c'est du pareil au même que savoir lorsqu'on aime. Pas de questions alors, seulement une pure évidence. Qui se demande s'il aime vraiment a sa réponse, il me semble. Non. Il doit s'établir le même genre de relation avec un livre. C'est une affaire de foi. Je sens qu'une idée est prête quand je n'en doute plus.
J'ai, il y longtemps, éprouvé cette impression. Je n'avais pas la fin de mon histoire (et je ne l'ai toujours pas d'ailleurs) alors j'ai voulu attendre. C'est un tort. C'est de la lèse-inspiration.

Mais je ne dis pas que la littérature n'a pas besoin d'un peu de métier pour la mettre en pied. Ou je ne serais pas ici. Loin d'être une adepte du tout-mystique, c'est le fond de l'acte que je me refuse d'expliquer.

Bien amicalement toi aussi,
Mélanie
ıllıllı Cyclitse ıllıllı

"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
Oprhée uax efners

Amibe_R Nard

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Amibe_R Nard »

Melanie a écrit :Pour dire que c'est plutôt subjectif.
Moi, j'ai camouflé ça sous le mot "réflexif" (ça mérite réflexion, encore que l'image du miroir soit intéressante ici)

Et comme je sais que, pour bien apprendre quelque chose, il faut être capable de l'enseigner à d'autres, j'ai cherché... et je cherche encore. :-)

Quitte à réfuter demain ce que j'ai écrit aujourd'hui. ;-)
Ou à écrire complètement déstructuré pour éprouver la règle édictée (comme le Nouveau Roman, dont on ne peut pas apprécier la démarche, sans connaître la structure d'un Roman classique)

Melanie a écrit : c'est le fond de l'acte que je me refuse d'expliquer.
Je vais te murmurer quelque chose à l'oreille :
Je t'ai posé là une question piège.

Elle est redoutable parce qu'elle casse le mythe de l'écriture magique.
Elle est d'autant plus redoutable qu'elle interroge les profondeurs de l'écrivain, dans ce qu'il est, dans sa pratique. (dans sa douleur à enfanter une oeuvre, ou à ne pas l'enfanter ; dans sa difficulté à y mettre un point final.)

Dans le fait même que certains ne savent pas (même des professionnels), ou ne veulent pas savoir quand... Quand le déclic s'opère.

Se regarder en tant que créateur en train de créer, c'est perturbant pour beaucoup.
Il y faut un regard extérieur.


Si je penche de plus en plus pour la scène "finale", c'est parce qu'elle contient également d'autres éléments induits.

- Sa qualité apparaît aussitôt. (si elle est merdique, on ne va pas la garder, ni entamer un roman en espérant un miracle)
- Si on a une bonne idée qui tient la route, alors la fin va être, ne peut être que bonne.
- Le fait qu'elle soit là oblige à terminer. Impossible de tourner ou de procrastiner à l'infini.
Même si on a du mal à suturer deux bouts de l'histoire, on a deux chemins pour y arriver
On monte d'un côté, on peut descendre en partant de l'autre.


Quand on tient la fin, on tient aussi les moyens de réviser son premier jet.
Tout, dans un récit, doit concourir vers la fin.

Le reste, c'est du gras, de l'inutile, voire surtout de l'encombrant.


Trouver une bonne fin ?

:-)

Facile à dire...

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Avatar du membre
Stef-
Maquettiste d'Ayanar et amateur de papyrus
Messages : 1730
Enregistré le : ven. janv. 23, 2009 1:52 pm
Rang special : Un jour...
Contact :

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Stef- »

Cédric a écrit : Personnellement, je pense que je ne pourrais pas me lancer dans l'écriture d'un roman sans savoir où je vais. Sans parler de synopsis détaillé, j'imagine tout même poser sur papier un squelette d'intrigue au moins (par chapitre, peut-être). Sans cela, j'aurais trop peur de produire une oeuvre décousue et surtout incohérente.
Hello Cédric, je n'y connais pas encore grand chose, mais j'ai le même ressenti que toi. Lorsque je fais quelque chose, j'ai besoin de préparer, planifier, car quelque part cela me rassure. J'essaie d'être consciencieux, de cadrer et de ne pas partir dans tous les sens. C'est mon passif de maître de jeu dans les jeux de rôles.

Je crois que plus tu es capable de planifier (que ce soit un syno, une trame, des résumés de chapitres, des cartes, des fiches de perso...), mieux c'est. Mais attention, il faut que tu saches que cela ne suffira pas, et que tu seras confronté quand même à des "pannes", à des moments où tu vas revoir ou foutre en l'air ton syno, réécrire ton scénar, des moments de doutes...

Mais le travail préparatoire limitera les dégâts à ce niveau, et te permettra de garder un bon capital confiance (et la confiance c'est important).

Sans forcément dire qu'il faut dérouler "à l'envers" toute la causalité de l'histoire depuis la fin (je pense que cela c'est une question de cheminement d'idées, d'affinité), je suis d'accord avec Bernard sur ce point: savoir comment tu veux résoudre ton histoire est très important.

Pour ma part j'ai d'abord esquissé la fin de mon roman en cours (ou plutôt le 2e tome prévu, quoique), et cela m'a bien beaucoup aidé. Je vais sûrement le réécrire, mais je sais où je veux aller dans l'évolution de l'intrigue, des personnages etc.

Lire les conseils de Card sur les structures d'histoire (récit d'idées, récit d'événement, récit de personnage ou d'environnement) pourrait t'aider à mieux cadrer ton projet (cf les livres "Personnages et points de vue" et "Ecrire de la SF et la fantasy"). Tout le monde n'écrit pas de cette manière, et connaître les livres de l'auteur aide sans doute à comprendre ce qu'il veut nous faire passer, mais ces livres sont très intéressants, je m'y réfère souvent.

Au plaisir d'en lire plus sur ton projet dans le challenge 2010 ! ;)

Avatar du membre
Mélanie
La Mélamite du Python
Messages : 8089
Enregistré le : dim. mai 17, 2009 6:29 pm
Rang special : Power Mélanie!
Localisation : Chapitre 13

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Mélanie »

Bélier a écrit :Lavandier cite justement des contre-exemples (comme La mouette, de tête). Autant dire qu'ils sont rares.

Pour moi, Hypérion, c'était plutôt une construction classique ; les récits se répondent un peu, mais le vrai suspens, c'est lequel des pèlerins verra son vœu exaucé, qui se fera bouffer par le gritch et dans quel ordre. Mais je l'ai lu il y a longtemps.
Plus frappant, le Seigneur des Anneaux.

Mine de rien, on enchaîne tout de même le gouffre de Helm, la grosse bataille de Minas Tirith et puis un petit baroud d'honneur devant les portes du Mordor.

Toujours mine de rien, on passe du combat contre l'araignée à un affrontement ridicule avec Gollum qui va se jeter de lui-même dans la lave...

Ça se discute...

Mais pire, quand toute la tension est relâchée, quand l'anneau est détruit, on retourne tout de même dans la Comté pour faire un peu de nettoyage.
ıllıllı Cyclitse ıllıllı

"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
Oprhée uax efners

Avatar du membre
pingu
Messages : 4694
Enregistré le : mer. janv. 10, 2007 8:38 pm

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par pingu »

Melanie a écrit :Mais pire, quand toute la tension est relâchée, quand l'anneau est détruit, on retourne tout de même dans la Comté pour faire un peu de nettoyage.
C'est ce que j'ai préféré ^^

Boite en carton

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Boite en carton »

Melanie a écrit :
Bélier a écrit :Lavandier cite justement des contre-exemples (comme La mouette, de tête). Autant dire qu'ils sont rares.

Pour moi, Hypérion, c'était plutôt une construction classique ; les récits se répondent un peu, mais le vrai suspens, c'est lequel des pèlerins verra son vœu exaucé, qui se fera bouffer par le gritch et dans quel ordre. Mais je l'ai lu il y a longtemps.
Plus frappant, le Seigneur des Anneaux.

Mine de rien, on enchaîne tout de même le gouffre de Helm, la grosse bataille de Minas Tirith et puis un petit baroud d'honneur devant les portes du Mordor.

Toujours mine de rien, on passe du combat contre l'araignée à un affrontement ridicule avec Gollum qui va se jeter de lui-même dans la lave...

Ça se discute...

Mais pire, quand toute la tension est relâchée, quand l'anneau est détruit, on retourne tout de même dans la Comté pour faire un peu de nettoyage.
Je ne peux pas être d'accord avec ton exemple.
Le climax (double certes) est la bataille finale et la destruction de l'anneau. Tout ce qui précède sert à la mise en place de ce climax et permet une montée en intensité. Le fil conducteur est le destin de l'anneau et le destin du monde lié à l'existence de celui-ci.
L'originalité de l'œuvre est dans sa fin très longue après le climax (fin où on s'ennuie un peu tout de même)
Une mise en place de l'action n'est pas linéaire, sinon on retourne vers ce que certains nomment le syndrome de l'Himalaya. Il faut des moments de tension et des moments plus calmes où le lecteur peut se poser.

Santif

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Santif »

Cédric a écrit :En résumé : comment préparez-vous l'écriture de vos romans ?
Brèves salutations.

Je vais rester court, et paraphraser un lointain prof : avec du bon sens!
Foin des discours profonds et autres considérations, la recette idéale n'existe pas.

L'Amibe_R Nard a excellemment décrit le processus : il y a une fin, qui apporte un début, avec plein de choses au milieu.

Perso, je compare toujours un livre avec un fleuve :
Commence petit à la source, gonfle avec les affluents et fini soit violemment en chute soit calmement dans la mer...
Après, il existe des fleuves tranquilles, d'autre moins...

Quand à la technique de fabrication, chaque artisan tresse les fils à sa manière.
Parfois crayon et papier sont bien suffisant :)

Avatar du membre
Mélanie
La Mélamite du Python
Messages : 8089
Enregistré le : dim. mai 17, 2009 6:29 pm
Rang special : Power Mélanie!
Localisation : Chapitre 13

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Mélanie »

Boite en carton a écrit : Je ne peux pas être d'accord avec ton exemple.
Le climax (double certes) est la bataille finale et la destruction de l'anneau. Tout ce qui précède sert à la mise en place de ce climax et permet une montée en intensité. Le fil conducteur est le destin de l'anneau et le destin du monde lié à l'existence de celui-ci.
L'originalité de l'œuvre est dans sa fin très longue après le climax (fin où on s'ennuie un peu tout de même)
Climax n'est pas purement synonyme de dénouement. C'est le lieu où les forces sont le plus intense.
Boite en carton a écrit :Une mise en place de l'action n'est pas linéaire, sinon on retourne vers ce que certains nomment le syndrome de l'Himalaya. Il faut des moments de tension et des moments plus calmes où le lecteur peut se poser.
Eh bien, justement, je suis de cet avis.
ıllıllı Cyclitse ıllıllı

"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
Oprhée uax efners

Avatar du membre
Tristane Suzette
Messages : 1020
Enregistré le : lun. févr. 02, 2009 4:00 pm
Rang special : Dans ma bulle

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Tristane Suzette »

Je n'ai pas beaucoup d'expérience d'écriture longue, juste la novella du challenge 2009.

J'ai commencé par poser une problématique générale de l'intrigue avec la fin qui allait avec.
Ensuite j'ai posé la problématique de chacun des personnages (par rapport à la problématique générale évidemment, mais aussi dans leurs rapports aux autres puisque tous mes persos appartiennent à la même famille ^^).
Et après vogue la galère... Je suis arrivée bon gré mal gré à faire quelque chose.
D'ailleurs j'avais prévu de terminer par un "climax" (une scène que j'ai écrite assez tôt dans la phase de rédaction) et les grenouilles des papyrus m'ont dit qu'il manquait quelque chose. Alors j'ai ajouté une scène "explicative" après pour bien répondre aux questions des lecteurs, mais dans laquelle il n'y a plus de tension.

Ce qui m'a manqué (et donc la prochaine fois j'essaierai de prévoir), c'est surtout la connaissance du monde (d'ailleurs il va pas mal changer dans la correction). Avec un Nord et un Sud ça fait quand même un peu léger... Sans compter que j'ai travaillé avec des [roi1] et [prêtresse2] assez longtemps (jusqu'à ce que les grenouilles me tirent les oreilles dans les papyrus :love: )
J'ai été perturbé également à un moment car je ne me rappelai plus à quoi ressemblait un personnage (heureusement j'avais assez bien chapitré un de mes documents de travail et comme j'étais dans du relativement court j'arrivai à retrouver le passage où untel voit untelle et inversement).
La prochaine fois je reverrai ma copie.

En tous cas courage pour le challenge 2010 :yata: :yata: :yata:

Avatar du membre
Tristeplume
Grenoumpf grognon
Messages : 336
Enregistré le : jeu. juin 05, 2008 8:59 am

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Tristeplume »

Je ne peux pas être d'accord avec ton exemple.
Le climax (double certes) est la bataille finale et la destruction de l'anneau. Tout ce qui précède sert à la mise en place de ce climax et permet une montée en intensité. Le fil conducteur est le destin de l'anneau et le destin du monde lié à l'existence de celui-ci.
L'originalité de l'œuvre est dans sa fin très longue après le climax (fin où on s'ennuie un peu tout de même)
Une mise en place de l'action n'est pas linéaire, sinon on retourne vers ce que certains nomment le syndrome de l'Himalaya. Il faut des moments de tension et des moments plus calmes où le lecteur peut se poser.
Pas tout-à-fait exact à mon avis. Le principal fil conducteur que j'ai ressenti est le destin du porteur de l'anneau et dans ce sens-là, la fin du SdA prend tout son sens et se révèle incontournable. C'est la vraie fin et elle démontre bien qu'une fin n'est pas forcément un feu d'artifice. Non, là c'est une lente agonie qui laisse un goût de cendre dans la bouche, une odeur de nostalgie fânée.

Pour en revenir à la question initiale, je dirai bien "la même, Marcel" au post de l'ami Bernard mais c'est aussi parce que comme l'a souligné Mélanie, il s'applique parfaitement bien aux romans d'aventure et que c'est ce que j'ai envie d'écrire.
Après, je ne doute pas qu'on puisse procéder autrement.

Mais pour moi, la fin est indispensable et il faut qu'elle claque, ce qui ne veut pas dire que ça doit être une apocalypse du tonnerre de Zeus. Il faut qu'elle laisse un quelque chose au lecteur. Un simple clin d'oeil humoristique peut suffire.

Après, c'est dur de hiérarchiser.

En ce qui me concerne ça sera de bons persos, une fin qui claque et le tout ficelé dans une intrigue solide saupoudrée de moments de bravoure. Il faut un peu de tout cela et pas seulement l'un de ces éléments, d'autant qu'ils peuvent rentrer en collision : une intrigue solide peut voler en éclats en raison de bons persos qui n'en faut qu'à leur tête et qui se révèlent meilleurs que ce qu'on avait prévu au début.

Pour cela j'ai un raisonnement particulier. Pour caricaturer, je prends la place du méchant et je conçois un plan infaillible. Après, je balance les gentils là-dedans et à eux de se débrouiller pour déjouer le plan, sachant que je ne leur ferai pas de cadeaux et que je n'ai rien prévu à l'avance pour qu'ils y parviennent. Ce sont des héros, qu'ils le prouvent. Ou crèvent.
Le côté positif, c'est que ça stimule l'imagination et oblige les héros à être acteurs et non spectateurs du deus ex machina.
Le côté négatif, c'est d'arriver à la moitié du roman et de s'apercevoir que les héros n'ont aucune chance d'y parvenir sans faire intervenir un truc improbable. Et en général c'est là où j'arrête parce que je me dis que ça sert à rien de continuer avec un tel défaut. :mrgreen:

D'un point de vue pratique, très peu de travail préparatoire. Pas de description de contexte (beurk), pas de fiches de perso (beurk), juste une chronologie des évènements mais peu détaillée.
Par exemple : chapitre 8, les héros libèrent Maurice l'historien du fond de sa geôle infernale gardée par une légion de poulpes carnivores. Je n'explique pas comment ils vont s'y prendre pour réussir cet exploit.
Faut que j'ai aussi une bonne visualisation de la fin et une bonne accroche pour le début.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

Répondre