Et les Classiques ?
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Re: Et les Classiques ?
J'ai peu de souvenirs de classiques que je n'ai pas aimés. Je crois que j'ai toujours aimé lire, et je n'ai jamais eu de pb avec les lectures imposées.
D'un autre côté, j'aurai du mal à citer de tel ou tel classique qui m'a laissé un souvenir impérissable.
Le souci, je pense, c'est qu'il faut enseigner les classiques, parce que c'est essentiel à notre culture, mais que ceux-ci ne sont pas adaptés à un public d'ados... qui sont pourtant les seules personnes à qui on peut les faire étudier (logistiquement parlant)...
D'un autre côté, j'aurai du mal à citer de tel ou tel classique qui m'a laissé un souvenir impérissable.
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Re: Et les Classiques ?
Je pense que le souci est aussi la façon de les aborder, le décorticage et l'analyse. Là, je ne parle pas du collège, mais du lycée et des cours de littérature. Je n'arrive plus à me rappeler qui c'est (un écrivain connu qui est aussi professeur de français, peut-être Daniel Pennac) qui se trouvait dans un établissement dit "difficile". Les enfants étaient si en retard dans leurs études que leurs faire étudier les livres étaient impossible. Alors, il a tenté un truc : les leur lire, tout simplement. Tout son cours n'était que la lecture du roman qu'ils devaient étudier (je crois que c'était Notre Dame de Paris). Rapidement, les gamins se sont passionnés pour l'histoire. À tel point que certains, plutôt que d'attendre la suite au cours suivant, se sont mis à la lire eux-mêmes. Il leur avait donné le gout de la lecture.Crazy a écrit :Le souci, je pense, c'est qu'il faut enseigner les classiques, parce que c'est essentiel à notre culture, mais que ceux-ci ne sont pas adaptés à un public d'ados... qui sont pourtant les seules personnes à qui on peut les faire étudier (logistiquement parlant)...
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Re: Et les Classiques ?
C'était bien Pennac, mais c'était "Le Parfum"Umanimo a écrit :Je n'arrive plus à me rappeler qui c'est (un écrivain connu qui est aussi professeur de français, peut-être Daniel Pennac) qui se trouvait dans un établissement dit "difficile". Les enfants étaient si en retard dans leurs études que leurs faire étudier les livres étaient impossible. Alors, il a tenté un truc : les leur lire, tout simplement. Tout son cours n'était que la lecture du roman qu'ils devaient étudier (je crois que c'était Notre Dame de Paris).
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Re: Et les Classiques ?
D'accord, merci pour la précision. J'en avais un de bon sur deux, pas si mal, hein pour mon neurone solitaire ?Crazy a écrit :C'était bien Pennac, mais c'était "Le Parfum"Umanimo a écrit :Je n'arrive plus à me rappeler qui c'est (un écrivain connu qui est aussi professeur de français, peut-être Daniel Pennac) qui se trouvait dans un établissement dit "difficile". Les enfants étaient si en retard dans leurs études que leurs faire étudier les livres étaient impossible. Alors, il a tenté un truc : les leur lire, tout simplement. Tout son cours n'était que la lecture du roman qu'ils devaient étudier (je crois que c'était Notre Dame de Paris).
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Re: Et les Classiques ?
Mon expérience des "classiques" est contrastée : l'exemple de celui qui adore Victor Hugo et qui déteste Camus, c'est moi !
Je n'ai pas fait d'études littéraires mais eu des profs de français très doués pour intéresser les adolescents à des oeuvres anciennes se déroulant dans un contexte dont on ignorait tout. De "la chanson de Roland" aux livres d'Amélie Nothomb, ils s'arrangeaient pour rendre les personnages plus humains et proches de nous tout en enseignant leur matière. On apprenait aussi la biographie de l'auteur, son intégration à la société de son époque, ses influences en même temps que ce qui place ses romans dans les "classiques".
Nous avions une liste de lectures où choisir un nombre imposé minimum à lire sur l'année. Le cours survolait les oeuvres et s'attachait à certaines parties importantes. On a passé beaucoup de temps sur "Germinal" de Zola car la sortie du film correspondait avec le programme !
Malgré tout, certains auteurs ne passent pas chez moi : Camus donc, "le capitaine Fracasse" (a failli passer par la fenêtre au moins 10 fois), la poésie de manière générale.
Le théâtre passait mieux, peut-être parce que la prof nous faisait carrément jouer des scènes et faisait digérer les différences culturelles d'époques en insistant sur le caractère universel des histoires d'amour et des luttes sociales. Je garde un bon souvenir des tragédies grecques et de la guerre de Troie avec tous leurs personnages torturés.
J'aimais bien Zola, j'ai lu presque tous ses livres en phase avec l'état d'esprit de mes 16 ans ; aujourd'hui je ne supporterais plus le côté glauque et désespéré. Nous avons eu droit aussi à la version flamande au cours de néerlandais : "Daens" où l'industrie textile remplaçait les mines de "Germinal".
J'adorais les oeuvres avec un côté épique, comme Dumas et ses mousquetaires.
Rabelais et Rousseau me plaisaient bien aussi avec leurs réflexions sociétales.
Actuellement j'essaie de relire un "classique" de temps en temps car ils ont beaucoup à nous apprendre sur le style et la narration. Durant les siècles passés, où les gens voyageaient moins et exerçaient le même métier toute leur vie, les auteurs devaient se surpasser dans les descriptions pour immerger le lecteur dans leur univers. La psychologie des personnages était très fouillée aussi, les monologues intérieurs hyper réalistes.
Certaines techniques ne passeraient plus de nos jours (les descriptions à rallonge et les phrases kilométriques) mais on peut y trouver matière à inspiration pour donner de la profondeur à nos personnages de SFFF et à nos scénarios.
Je n'ai pas fait d'études littéraires mais eu des profs de français très doués pour intéresser les adolescents à des oeuvres anciennes se déroulant dans un contexte dont on ignorait tout. De "la chanson de Roland" aux livres d'Amélie Nothomb, ils s'arrangeaient pour rendre les personnages plus humains et proches de nous tout en enseignant leur matière. On apprenait aussi la biographie de l'auteur, son intégration à la société de son époque, ses influences en même temps que ce qui place ses romans dans les "classiques".
Nous avions une liste de lectures où choisir un nombre imposé minimum à lire sur l'année. Le cours survolait les oeuvres et s'attachait à certaines parties importantes. On a passé beaucoup de temps sur "Germinal" de Zola car la sortie du film correspondait avec le programme !
Malgré tout, certains auteurs ne passent pas chez moi : Camus donc, "le capitaine Fracasse" (a failli passer par la fenêtre au moins 10 fois), la poésie de manière générale.
Le théâtre passait mieux, peut-être parce que la prof nous faisait carrément jouer des scènes et faisait digérer les différences culturelles d'époques en insistant sur le caractère universel des histoires d'amour et des luttes sociales. Je garde un bon souvenir des tragédies grecques et de la guerre de Troie avec tous leurs personnages torturés.
J'aimais bien Zola, j'ai lu presque tous ses livres en phase avec l'état d'esprit de mes 16 ans ; aujourd'hui je ne supporterais plus le côté glauque et désespéré. Nous avons eu droit aussi à la version flamande au cours de néerlandais : "Daens" où l'industrie textile remplaçait les mines de "Germinal".
J'adorais les oeuvres avec un côté épique, comme Dumas et ses mousquetaires.
Rabelais et Rousseau me plaisaient bien aussi avec leurs réflexions sociétales.
Actuellement j'essaie de relire un "classique" de temps en temps car ils ont beaucoup à nous apprendre sur le style et la narration. Durant les siècles passés, où les gens voyageaient moins et exerçaient le même métier toute leur vie, les auteurs devaient se surpasser dans les descriptions pour immerger le lecteur dans leur univers. La psychologie des personnages était très fouillée aussi, les monologues intérieurs hyper réalistes.
Certaines techniques ne passeraient plus de nos jours (les descriptions à rallonge et les phrases kilométriques) mais on peut y trouver matière à inspiration pour donner de la profondeur à nos personnages de SFFF et à nos scénarios.
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Re: Et les Classiques ?
Vos explications me donne envie de réessayer les classiques
Le soucis c'est qu'au collège, les profs de français nous demandaient de les lire et de répondre ensuite à des questions pour vérifier qu'on avait lu, mais sans rien expliquer autour : ni sur l'auteur, ni sur le contexte, ni sur le "pourquoi ce livre en particulier, quel rapport avec le cours ?" Du coup, quand on comprend pas ce qu'on lis...
J'ai été lire la nouvelle, Axololt : je n'ai rien compris même après deux lectures Par contre, j'accroche bien aux derniers jours d'un condamné.
Y'a pas longtemps, j'ai essayé la Horde du contrevent : il m'est tombé des mains après quatre pages.
Le classique qui m'a le plus marqué tant je l'ai détesté, c'est La bête humaine : je l'ai lu en quatrième et je le trouvais ennuyant à mourir, très compliqué à lire et épais de surcroît !
Par contre, ma prof de français en seconde nous avait fait lire Bouille de Suif, j'avais bien aimé. Les pièces de théâtres aussi parce qu'on les jouait en classe. J'avais adoré un classique aussi mais je ne me souviens plus du titre : c'était l'histoire d'un gamin un peu miséreux maltraité par sa mère. Et là je me rend compte que j'ai apprécié tous les livres que cette prof nous a fait lire, peut être parce que la prof était super cool : une jeune gothique passionnée de littérature qui prenait le temps de tout expliquer et même de déconner
Le soucis c'est qu'au collège, les profs de français nous demandaient de les lire et de répondre ensuite à des questions pour vérifier qu'on avait lu, mais sans rien expliquer autour : ni sur l'auteur, ni sur le contexte, ni sur le "pourquoi ce livre en particulier, quel rapport avec le cours ?" Du coup, quand on comprend pas ce qu'on lis...
J'ai été lire la nouvelle, Axololt : je n'ai rien compris même après deux lectures Par contre, j'accroche bien aux derniers jours d'un condamné.
Y'a pas longtemps, j'ai essayé la Horde du contrevent : il m'est tombé des mains après quatre pages.
Le classique qui m'a le plus marqué tant je l'ai détesté, c'est La bête humaine : je l'ai lu en quatrième et je le trouvais ennuyant à mourir, très compliqué à lire et épais de surcroît !
Par contre, ma prof de français en seconde nous avait fait lire Bouille de Suif, j'avais bien aimé. Les pièces de théâtres aussi parce qu'on les jouait en classe. J'avais adoré un classique aussi mais je ne me souviens plus du titre : c'était l'histoire d'un gamin un peu miséreux maltraité par sa mère. Et là je me rend compte que j'ai apprécié tous les livres que cette prof nous a fait lire, peut être parce que la prof était super cool : une jeune gothique passionnée de littérature qui prenait le temps de tout expliquer et même de déconner
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Re: Et les Classiques ?
Normal, c'est du Maupassant. Tu peux y aller tranquille avec lui, tout est bon. Il a un style très moderne, simple, direct. C'est pas avec lui que tu auras trois pages de descriptions.sherkkhann a écrit :Par contre, ma prof de français en seconde nous avait fait lire Bouille de Suif, j'avais bien aimé.
Poil de Carotte ?sherkkhann a écrit :J'avais adoré un classique aussi mais je ne me souviens plus du titre : c'était l'histoire d'un gamin un peu miséreux maltraité par sa mère.
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Re: Et les Classiques ?
(je passe juste en coup de vent)
J'ai dû la relire plusieurs fois pour comprendre, et quand ça a fait tilt ça m'a beaucoup plu :sherkkhann a écrit :
J'ai été lire la nouvelle, Axololt : je n'ai rien compris même après deux lectures
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Re: Et les Classiques ?
Je ne suis pas sûr qu’il faille faire une différence entre les classiques et le reste de la littérature. Pour moi, il n'y a que deux catégories: les livres que j'aime et les autres.
S’il ne FAUT pas aimer un livre parce que c’est un classique, il ne faut peut-être pas non plus le détester pour la même raison.
J’ai peut-être eu la chance d’avoir commencé les classiques avant le collège. Du coup, je ne me suis jamais demandé si je devais les lire, ni même si j’avais le niveau pour les lire.
J’en ai lu beaucoup, j’en ai aimé certains, et abandonné encore plus, mais la plupart m’ont marqué.
La question récurrente de mes profs de français en découvrant mes lectures (les fiches où se côtoyait joyeusement Balzac et les six compagnons ) : mais vous comprenez ce que vous lisez ?
Avec le recul, je crois que la vraie réponse est : « on s’en fout ! Je me fais plaisir, je ne suis pas critique littéraire ». À l’époque j’ai certainement répondu par un haussement d’épaules.
Mention spéciale pour ma prof de français de sixième qui avait attendu la fin du cours pour me parler de ma liste. Elle savait bien elle, qu’en sixième il vaut mieux garder un profil bas, pas trop sortir du rang.
Je crois malgré tout que l’attitude vis-à-vis des classiques vient aussi beaucoup de l’entourage. Si on vit entouré de livres à disposition et que personne ne vous impose quoi que ce soit ET ne vous acclames si vous lisez des classiques, vous lirez ce qui vous tombera sous la main (comment ça il y a du Kipling et du Dumas dans le Kindle de ma fille de neuf ans, c’est scandaleux, qui a bien pu télécharger de telles horreurs )
En fait je ne dis pas toute la vérité, parfois mon père avait des envolées lyriques sur les classiques, mais chez lui ça comprenait aussi bien Isaac Asimov que Saint Exupéry.
S’il ne FAUT pas aimer un livre parce que c’est un classique, il ne faut peut-être pas non plus le détester pour la même raison.
J’ai peut-être eu la chance d’avoir commencé les classiques avant le collège. Du coup, je ne me suis jamais demandé si je devais les lire, ni même si j’avais le niveau pour les lire.
J’en ai lu beaucoup, j’en ai aimé certains, et abandonné encore plus, mais la plupart m’ont marqué.
La question récurrente de mes profs de français en découvrant mes lectures (les fiches où se côtoyait joyeusement Balzac et les six compagnons ) : mais vous comprenez ce que vous lisez ?
Avec le recul, je crois que la vraie réponse est : « on s’en fout ! Je me fais plaisir, je ne suis pas critique littéraire ». À l’époque j’ai certainement répondu par un haussement d’épaules.
Mention spéciale pour ma prof de français de sixième qui avait attendu la fin du cours pour me parler de ma liste. Elle savait bien elle, qu’en sixième il vaut mieux garder un profil bas, pas trop sortir du rang.
Je crois malgré tout que l’attitude vis-à-vis des classiques vient aussi beaucoup de l’entourage. Si on vit entouré de livres à disposition et que personne ne vous impose quoi que ce soit ET ne vous acclames si vous lisez des classiques, vous lirez ce qui vous tombera sous la main (comment ça il y a du Kipling et du Dumas dans le Kindle de ma fille de neuf ans, c’est scandaleux, qui a bien pu télécharger de telles horreurs )
En fait je ne dis pas toute la vérité, parfois mon père avait des envolées lyriques sur les classiques, mais chez lui ça comprenait aussi bien Isaac Asimov que Saint Exupéry.
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Mon papyrus : La Gent des Étireurs
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"On n'est jamais mieux cité que par soi même", von Gradivicus die Weise
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Re: Et les Classiques ?
Je vais me pencher sur Maupassant alors Nan ce n'était pas poil de carotte : c'était un enfant unique, sa mère lui mettait toujours la honte et leur voisine maman poule faisait exprès d'invité le gamin chez elle pour lui faire manger des gâteaux ( c'est tout ce que j'ai retenu )
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Re: Et les Classiques ?
Bon, je viens de lire tout l'échange et beaucoup de choses ont déjà été dites du coup je ne suis pas sûre que mon intervention apporte grand-chose de nouveau au débat
Je suis tout à fait d'accord avec l'idée qu'on apprécie davantage un "classique", surtout d'une époque plus ancienne et/ou un pays différent, en comprenant le contexte dans lequel il a été écrit (politique, historique, littéraire...) Lire un livre en comprenant que l'auteur de moque d'un certain genre (Flaubert et Madame Bovary par exemple) par exemple apporte une lumière différente sur la lecture, et permet de comprendre des choses que les lecteurs contemporains de l'auteur comprenaient mais qu'on ne voit pas forcément hors contexte à posteriori. J'ai en général davantage apprécié les livres dont je comprenais le contexte, ça me permettait d'être davantage touchée/proche du livre, même si ce n'est pas la société dans laquelle je vis.
Par exemple j'apprécie beaucoup Jane Austen, surtout depuis que j'ai compris tout le contexte autour (passage d'une société patriarcale à une société capitaliste, position des femmes qui ne change pas et reste inférieure dans ce changement-là alors que les hommes non-nobles voient leur position s'améliorer s'ils ont de l'argent...). Du coup, voir ses personnages et lire ses histoires sous cette lumière-là m'a permis de mieux comprendre les messages qui sous-tendent le texte, dont certains, sur la position des femmes, sont encore actuels même si les choses ont heureusement beaucoup évolué depuis.
Ensuite je suis aussi d'accord avec le fait que les classiques ne sont pas forcément enseignés de la meilleure façon qui soit à des ados pour qui c'est lourd et chiant (j'ai été traumatisée par Eugénie Grandet en 5ème. Et Stendhal, la mooort!) Alors que je suis sûre que j'aurais pu y trouver un certain intérêt justement avec ce contexte qui motive à lire et à être plus proche du texte, ou peut-être avec un prof qui donne envie de lire? Les romans de Pennac font rêver à ce sujet (comme un roman, chagrin d'école) - ils donnent envie de lire, et je trouve que c'est cette motivation qui manque aux élèves (en tout cas dans les classes que j'ai eues).
Je détestais le français en général quand j'étais gamine parce que je trouvais les commentaires de texte arbitraires, sans règles précises comme les maths. J'avais l'impression qu'il fallait suivre l'avis du prof et qu'on n'avait pas le droit de réfléchir nous-même sur le texte. C'est peut-être cet élément de réflexion qui manque, expliquer aux élèves l'intérêt d'étudier ce genre de textes pour comprendre la société d'une époque, les débats humains et philosophiques soulevés par certains auteurs.
Enfin je suis d'accord avec l'idée que la classification de "classique" ne devrait pas conditionner ni un amour fou ni un rejet en bloc de ces livres. Tout est une question de goût du lecteur, quels sujets, styles etc. vont davantage nous attirer en tant que personne.
Je suis tout à fait d'accord avec l'idée qu'on apprécie davantage un "classique", surtout d'une époque plus ancienne et/ou un pays différent, en comprenant le contexte dans lequel il a été écrit (politique, historique, littéraire...) Lire un livre en comprenant que l'auteur de moque d'un certain genre (Flaubert et Madame Bovary par exemple) par exemple apporte une lumière différente sur la lecture, et permet de comprendre des choses que les lecteurs contemporains de l'auteur comprenaient mais qu'on ne voit pas forcément hors contexte à posteriori. J'ai en général davantage apprécié les livres dont je comprenais le contexte, ça me permettait d'être davantage touchée/proche du livre, même si ce n'est pas la société dans laquelle je vis.
Par exemple j'apprécie beaucoup Jane Austen, surtout depuis que j'ai compris tout le contexte autour (passage d'une société patriarcale à une société capitaliste, position des femmes qui ne change pas et reste inférieure dans ce changement-là alors que les hommes non-nobles voient leur position s'améliorer s'ils ont de l'argent...). Du coup, voir ses personnages et lire ses histoires sous cette lumière-là m'a permis de mieux comprendre les messages qui sous-tendent le texte, dont certains, sur la position des femmes, sont encore actuels même si les choses ont heureusement beaucoup évolué depuis.
Ensuite je suis aussi d'accord avec le fait que les classiques ne sont pas forcément enseignés de la meilleure façon qui soit à des ados pour qui c'est lourd et chiant (j'ai été traumatisée par Eugénie Grandet en 5ème. Et Stendhal, la mooort!) Alors que je suis sûre que j'aurais pu y trouver un certain intérêt justement avec ce contexte qui motive à lire et à être plus proche du texte, ou peut-être avec un prof qui donne envie de lire? Les romans de Pennac font rêver à ce sujet (comme un roman, chagrin d'école) - ils donnent envie de lire, et je trouve que c'est cette motivation qui manque aux élèves (en tout cas dans les classes que j'ai eues).
Je détestais le français en général quand j'étais gamine parce que je trouvais les commentaires de texte arbitraires, sans règles précises comme les maths. J'avais l'impression qu'il fallait suivre l'avis du prof et qu'on n'avait pas le droit de réfléchir nous-même sur le texte. C'est peut-être cet élément de réflexion qui manque, expliquer aux élèves l'intérêt d'étudier ce genre de textes pour comprendre la société d'une époque, les débats humains et philosophiques soulevés par certains auteurs.
Enfin je suis d'accord avec l'idée que la classification de "classique" ne devrait pas conditionner ni un amour fou ni un rejet en bloc de ces livres. Tout est une question de goût du lecteur, quels sujets, styles etc. vont davantage nous attirer en tant que personne.
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Re: Et les Classiques ?
Je suis 100% d'accord avec ça du fait de m'y reconnaître étant gamine. Mes parents avaient un meuble-bibliothèque dans la salle à manger et dès que j'ai commencé à m'intéresser à la lecture j'ai pioché dedans, sans qu'ils n'y prêtent vraiment attention, ni ne me conseillent.Lofarr a écrit :Je crois malgré tout que l’attitude vis-à-vis des classiques vient aussi beaucoup de l’entourage. Si on vit entouré de livres à disposition et que personne ne vous impose quoi que ce soit ET ne vous acclames si vous lisez des classiques, vous lirez ce qui vous tombera sous la main.
(Ce qui a aussi donné un moment awkward quand à 10 ans, j'ai commencé à leur parler de "La Bicyclette Bleue" et de l'attrait particulier de l'auteur pour les zizis Bon, après, j'ai lu La Chute et j'ai vite oublié Léa !)
L'école a eu ensuite un double effet sur moi. Pour ma prof de français en sixième je n'étais bonne qu'à "vendre des salades sur le marché". Ça fait toujours plaisir... Il est vrai que je rejetais en masse les cours de grammaire et conjugaison...
Ensuite, quand les cours se sont plus tournés vers l'expression écrite, ça a été une première révélation. Je recevais enfin des compliments, mes rédactions étaient attendues de ma prof de 4ème. Le bonheur !
C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai demandé à mes parents de m'acheter une étagère das ma chambre et que j'ai commencé à en remplir les rayons avec tous les classiques dont j'entendais parler.
Et même "pire" quand on nous faisait étudier un auteur, j'achetais chez un bouquiniste tous les autres livres qu'il pouvait avoir écrit.
Ensuite au lycée, deuxième révélation avec le commentaire de texte. Je n'ai pas eu l'impression de devoir aller dans le sens de ma prof de l'époque. Tout ce que l'on nous demandait c'était de lier analyse technique et analyse personnelle d'un texte. Le bonheur.
Et du coup, ma relation aux classiques scolaires est vraiment une relation d'amour et d'inspiration. Le seul qui m'a donné du mal étant "Le colonel Chabert" sur lequel je suis tombée au bac L avec la question "Balzac est-il un auteur mysogine ?" Je n'avais appris que le plan du "non", grand moment de stress
Mais sinon, j'ai très vite lu tous les Rougon-Macquart de Zola, Baudelaire, Stendhal, Victor Hugo, Shakespeare et même Balzac puis j'ai commencé à les analyser comme on nous demandait de le faire en classe. A noter des extraits en me disant "C'est comme ça qu'il faudra que j'écrive" "Voilà comment on annonce la mort de quelqu'un dans un livre !" etc.
Mon journal intime était plus une sorte de bêta lecture géante de ma bibliothèque personnelle qu'autre chose.
Aujourd'hui encore, quand je cale au niveau stylistique, je me replonge dans certains passages de ces classiques avec d'autres classiques moins scolaires pour le coup qui sont les grandes chansons.
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Re: Et les Classiques ?
Milora d'avoir initié cette discussion
Ça fait des semaines qu'elle est dans ma liste de favoris, mais je trouve seulement le temps de la parcourir.
Déjà, merci aussi pour les idées de lecture, ma PAL avait bien besoin de ça (mais je vais enfin savoir l'origine de ton avatar dodo-conserve, alors...).
Personnellement, j'ai aussi eu du mal avec certains classiques étudiés en classe. Sauf que... je ne me souviens plus des titres, c'est donc qu'ils m'ont beaucoup marquée après, j'étais du genre à lire les romans en entier quand on en avait commencé un bout. Et j'en ai lu pas mal du temps où j'étais scolarisée.
Ensuite, ça m'est passé quelques années, pour revenir en force quand j'ai décidé d'attaquer pour de bon ma PAL où certains titres "qu'il faut avoir lus" se sont retrouvés inopinément.
Aussi, les dernières lectures en date pour ma part :
- Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo
- La trilogie des Mousquetaires d'Alexandre Dumas
Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais je dois filer. Je reviens un peu plus tard
Ça fait des semaines qu'elle est dans ma liste de favoris, mais je trouve seulement le temps de la parcourir.
Déjà, merci aussi pour les idées de lecture, ma PAL avait bien besoin de ça (mais je vais enfin savoir l'origine de ton avatar dodo-conserve, alors...).
Personnellement, j'ai aussi eu du mal avec certains classiques étudiés en classe. Sauf que... je ne me souviens plus des titres, c'est donc qu'ils m'ont beaucoup marquée après, j'étais du genre à lire les romans en entier quand on en avait commencé un bout. Et j'en ai lu pas mal du temps où j'étais scolarisée.
Ensuite, ça m'est passé quelques années, pour revenir en force quand j'ai décidé d'attaquer pour de bon ma PAL où certains titres "qu'il faut avoir lus" se sont retrouvés inopinément.
Aussi, les dernières lectures en date pour ma part :
- Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo
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Re: Et les Classiques ?
Je me demande si cette tendance à faire de (belles) grandes descriptions ne pourrait pas être dû au fait que les lecteurs de l'époque n'avaient pas accès à tant de documentation que ça, et que si on leur disait, pour reprendre ton exemple, "bateau à vapeur", ils n'en avaient qu'une très vague idée. Bref, raconter l'exotismeAnaïs a écrit :j'étais bien contente d'avoir tenu le coup, de m'être farci la description d'un bateau à vapeur jusqu'au moindre boulon, à la moindre virgule
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Re: Et les Classiques ?
c'est exactement ça. Les gens ne voyageait pas forcément beaucoup, et ils n'avaient ni le cinéma ni internet pour voir voir des images qu'ils ne verraient jamais autrement. Du coup, si on voulait être sûr qu'ils sachent de quoi on leur parle, on décrivait au maximum.Crazy a écrit :Je me demande si cette tendance à faire de (belles) grandes descriptions ne pourrait pas être dû au fait que les lecteurs de l'époque n'avaient pas accès à tant de documentation que ça, et que si on leur disait, pour reprendre ton exemple, "bateau à vapeur", ils n'en avaient qu'une très vague idée.
(après, il y a le fait d'être payé à la ligne qui devait jouer un peu aussi pour certains )
"Make the plan, execute the plan, expect the plan to go off the rails, throw away the plan"
OLT : Pèlerins des Enfers
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