Dans mon souvenir, les livres que je lisais petite avait un vocabulaire courant (je comprenais tous les mots, mais on était pas du tout dans le grossier).
Je pense que tu peux si l'histoire se prête et que y a pas de risque à ce que l'enfant ne comprenne pas (si tu penses au nom de ton royaume dont tu parlais dans ton challenge, et qui était un jeu de mots, je pense que c'est bon : au mieux l'enfant comprend et ça va lui plaire, au pire il passe à côté et ça gênera pas la lecture).
Alors, dans les livres que je lisais petite je n'ai pas souvenirs de thèmes particulièrement durs (quoique, j'avais un album de Cendrillon version Disney, on peut dire que ça aborde le thème de la maltraitance), mais niveau dessin animé, mes préférés et parmi ceux qui m'ont laissé un souvenir impérissable il y en avait qui abordait des thèmes pas du tout joyeux, pour le dire comme ça. D'ailleurs, les trois dessins animés auxquels je pense sont issus de livres, peut-être que ça te donnera des idées même si c'est pas du tout de la SFFF :
-les Malheurs de Sophie (qui perd sa mère, son oncle et sa tante dans un naufrage, puis son père, et se fait battre par sa belle-mère)
-Princesse Sarah (qui perd sa fortune à la mort de son père et devient la bonne à tout faire (littéralement) dans le pensionnat où elle se trouvait, et avec une vraie différence de traitement entre le moment où elle est riche (et où on la traite comme une princesse), et le moment où elle devient pauvre (et où on la traite comme de la merde))
-Le Petit Lord (pas de maltraitance ici; on est sur un garçon qui apprend qu'il est noble; son grand-père ne voulait pas entendre parler de lui parce que le papa a épousé une roturière, et le grand-père pense qu'elle n'en veut qu'à son argent; quand le papa meurt, il fait venir son petit-fils près de lui et le sépare de sa mère).
Je ne sais pas dans quelle mesure les adaptations en série sont fidèles aux livres mais je t'ai mis les liens sur wikisource au cas où (sauf pour Princesse Sarah parce que c'était en anglais). Les thèmes ne sont pas très jojo : maltraitance, mort, séparation d'une mère et de son enfant, pauvreté... Bref, pas des trucs très légers.
Malgré tout, il y a quand même une note d'espoir, les choses ne sont pas présentées comme normales ou insolubles, et la méchanceté et compenser par de la bonté. D'ailleurs, dans les souvenirs que j'en avais, c'était plus sur l'amitié entre les personnages, la façon dont ils s'entraident ou se réconcilient, et comment les choses s'arrangent pour eux. Il y a toujours du positif pour contrebalancer le reste.
Ensuite, on se place à hauteur d'enfant. On va parler de leurs émotions, ce qui je pense permets à l'enfant d'extérioriser ses propres sentiments et d'appréhender les concepts qu'il ne connaît pas forcément très bien. Par exemple, dans Le Petit Lord, la scène où le père meurt est super bien faite je trouve : c'est pas macabre, on est dans les sentiments des personnages, le tout à une hauteur d'enfants (comme rien ne vaut du concret, ça commence à 16min50 à peu près (en vrai un peu avant mais ça fait long après); si jamais ça te donne des idées sur comment aborder ce genre de choses avec les petits, je trouve que ce qui marche c'est comment on suit le regard de Cédric qui ne comprend pas au début, et le fait qu'on soit centré sur la relation entre les personnages, avec le discours du papa et la flûte). Et pour le coup, Le Petit Lord c'est bien destiné à un public jeune : les premiers épisodes sont même un peu chiants à regarder adultes je trouve (ça passe mieux après la mort du papa, à partir du moment où Cédric doit partir en Angleterre... ou alors c'est la nostalgie qui parle ).
Pareil pour Princesse Sarah d'ailleurs : j'avais voulu revoir la série mais j'ai eu beaucoup de mal, je crois qu'il y a trop de bons sentiments pour moi (et puis, je commençais à être d'accord avec Lavinia que je pouvais pas voir quand j'étais petite; c'est là que j'ai su que je pouvais plus regarder ).
Par contre Les Malheurs de Sophie ça se regarde très bien une fois adulte, peut-être parce que l'héroïne n'a pas ce côté bisounours parfait?
Bref, je ne sais pas si ça t'aidera beaucoup car on est pas du tout dans la SFFF, ni même dans le dark, mais j'espère que ça te donnera des idées. Je pense que c'est transposable en roman.
En fait, je pense que la question qu'il faut se poser, c'est : si tu devais parler de ces thèmes avec tes filles, comment tu ferais? Que voudrais-tu leur dire si elles exprimaient des inquiétudes par rapport à ça?