Cela remonte probablement aux traditions du récit oral ce truc. Il fallait fragmenter le récit pour le faire tenir dans le temps des veillées, tout en réussissant à maintenir l'attention dans la durée.
Un des exemples le plus somptueux (après la bible s'entend !) est peut-être celui des mille-et-une nuits. L'acte même de raconter y est à la fois un ressort du récit et le fil rouge entre tous les contes. Je vais essayer d'être un peu plus clair. Les aventures d' Aladin, d' Ali baba ou de Simbad dépassent leur propos pour servir un même but : édifier moralement le Sultan Shahrayar (et en passant le lecteur) pour qu'il abandonne toute idée de meurtre, non seulement de sa femme Sharazade mais aussi de toutes les jeunes mariées.
Sharazade utilise plusieurs techniques pour parvenir à ses fins : elle pousse l'art des histoires emboîtées à son sommet pour tenir le roi en haleine nuit après nuit (on s'y perd d'ailleurs dans toutes les parenthèses ouvertes et c'est fait pour !) ; elle fourbit chaque histoire d'une morale subtile pour transformer le prisme des valeurs et des croyances du Sultan ; elle déploie son humour et son intelligence pour le séduire (et aussi son sens des allusions suggestives).
Pour conclure : tu tiens peut-être quelque chose de précieux avec cette idée ! En plus, en renouant avec cette tradition du récit fractionné, tu t'adaptes aussi aux nouveaux usages de l'économie de l'[in]attention
