Il y a cycles et cycles. Restons avec l’exemple du Seigneur des Anneaux : ça a beau être découpé en plusieurs livres, ce n’est rien d’autre qu’un gigantesque roman. D’une manière générale, j’ai tendance à penser qu’un éditeur aura plus de réticences à s’engager « autant » avec un auteur débutant. Pour une petite maison, qui sort un livre tous les deux mois, ce serait comme tout miser sur lui…Kaze a écrit :Un jeune auteur qui prévoie un cycle assez long, malgré le fait que son premier manuscrit soit retenu, s'il s'agit d'un cycle, le manuscrit ne sera accepté que dans certaines maisons d'éditions (assez grosse si j'ai bien compris) et non dans une petite maison d'édition pour des problèmes de coûts ?
Je profite de ces questions pour faire une réponse qui vaudra pour beaucoup des suivantes : je n’en sais rien ! Je reçois les manuscrits par mail et je renvoie mes fiches par mail. C’est l’éditeur qui prend la décision finale. Reportez-vous aux réponses d’Aelys, de Roanne et de Cendrefeux qui en savent plus que moi. Cependant, je crois que le grand chef du Riez donne à lire le manuscrit à un lecteur et que si l’avis est positif, il le donne à un autre, puis à un troisième. Au bout de 3 avis positifs consécutifs, il le lit personnellement et décide.Macada a écrit : Un roman passe par combien de membres du CL ? Quand les avis sont différents qu'est-ce qu'il se passe ?
Je cite Aelys : « Pour ta seconde question, je ne pense pas. C'est plutôt le style, la complexité de l'intrigue et du monde qui changent.Siana a écrit : Concernant le premier chapitre...
Comment ça se passe quand l'histoire (et l'intrigue) ne commence qu'un peu plus tard ? Que le premier chapitre est surtout là pour lancer (préparer) l'histoire ?
Et est-ce que voir des adolescents comme personnages principaux dans ce premier chapitre suffit à décréter "jeunesse" ou "pas jeunesse"?
Pour la première, tout dépend comment c'est fait. Un membre du comité de lecture est avant tout un lecteur, et s'il s'ennuie, ça ne fonctionnera pas ! »
Et toutes les autres réponses (Bélier, Célia…) me vont aussi.
J’ajoute ma vision personnelle de la classification « jeunesse » : c’est lorsque l’histoire est de toute évidence dirigée vers un public jeune (-14 ans, je dirais), que ce soit dans le ton, l’intrigue, les personnages, le vocabulaire… Un adulte peut lire un livre « jeunesse » et seulement risquer l’ennui, alors qu’un « jeune » ne comprendra pas forcément tout d’un livre « adulte ».
Concernant l’auto-édition et Internet (Draugadan) : je dois préciser que cela concerne les auteurs qui font leur coup en douce, sans le signaler dans leur présentation. Quand je les découvre, je préviens l’éditeur qui me dit de continuer (s’il le savait déjà) ou d’arrêter.
Je renvoie à la réponse très complète de Roanne :
Concernant les délais d’attente et les réponses types (Draugadan) : je ne sais pas exactement. Le site du Riez dit : « Le délai de réponse est de 8 à 10 mois. »Roanne a écrit :Ce qu'il faut, pour les auteurs, c'est vérifier sur le site de l'éditeur s'il recherche spécifiquement des romans inédits et, s'ils ont un doute, signaler avec franchise à l'éditeur ce qu'il en est (par exemple auto-publication à telle date en tant d'exemplaires, passée inaperçue car uniquement pour faire plaisir aux proches... certains éditeurs ne vont pas refuser un bon / excellent roman à cause de ça, par contre ils aimeront le savoir dès le départ).
Pour les réponses types : je ne sais pas non plus… je n’ai jamais reçu de lettre de refus du Riez ! Mais connaissant le patron, ça m'étonnerait.
Toujours la même adresse : Guide de Soumission du Riez. Là, il est dit : « Les romans doivent comprendre entre 200000 et 600000 caractères (espaces compris). »Elfine noire a écrit :Qu’entends-tu par « roman trop long » ? Combien de cec ne faut-il pas dépasser pour bien faire ?
L’auteur débutant a souvent tendance à voir trop grand. Le premier roman que j’ai écrit était énorme et retraçait l’histoire du monde de 1969 à 2119. Ça ! il s’en passait de belle ! Avec trois époques décrites en détail (2000, 2069, 2119), des dizaines de personnages, des conspirations mondiales, des voyages dans le temps, des pamphlets politiques, bref, l’œuvre d’une vie. Je l’ai écrit entre 19 et 26 ans, en mettant tout ce que j’avais dedans. Bon… entre le début et la fin, c’est vrai, on ne reconnaissait pas bien les personnages qui avaient grandi avec moi, sauf qu’une année de ma vie représentait une heure de la leur ! C’est vrai aussi que le début était beaucoup plus mal écrit que la fin, mais merde ! ça en faisait beaucoup, des pages ! Je n’allais tout de même pas tout relire, non ? Et vu le boulot que ça représente, c’était pas gagné que j’en écrive un autre, alors autant tout mettre dans celui-là !
Heureusement, j’ai un sens du ridicule très développé et je ne l’ai envoyé à personne. Tout ça pour dire qu’il vaut mieux commencer par écrire des nouvelles ou des romans courts. Outre le fait qu’ils seront plus faciles à publier, ils permettent d’affiner son écriture et de connaître la satisfaction d’avoir terminé quelque chose qui tient la route.
Il faut savoir que je reçois une majorité de manuscrits moyens, voire très mauvais. Le « vraiment bon » saute d’autant plus au visage. Mais c’est vrai qu’il s’agit d’un avis subjectif. Il y a aussi les textes objectivement sans défaut, mais qui ne m’ont pas transporté. Dans ce cas, je rédige une fiche positive mais pas dithyrambique : les lecteurs suivants et l’éditeur décideront. Je reste persuadé que le « vraiment bon » est quasi-universel (cf. Au Sortir de l’Ombre), comme le vraiment mauvais, d’ailleurs.Elfine noire a écrit :Quant au manuscrit « vraiment bon », là encore, il me semble que c’est subjectif : le lecteur du comité aime tel style d’écriture mais pas tel autre, apprécie ou déteste les descriptions, etc…
Elfine noire a écrit :Tu dis que tu n’as envoyé ton manuscrit qu’à un seul éditeur, et je m’interroge. C’est toujours mieux d’en sélectionner un seul mais les délais de réponse vont de quelques mois à plusieurs années, quand il y a une réponse. En cas de refus (ce qui est le plus fréquent), ça devient impossible à moins d’avoir plusieurs vies comme le chat.
Non, je ne conseille pas d’envoyer son manuscrit à un seul éditeur. Je donnais mon exemple pour crâner (je ne m’en suis pas caché !), mais aussi pour montrer qu’en s’y prenant bien et avec un peu de chance, c’est possible. Et d’autres raisons plus personnelles : j’aurais sans doute arrêté d’envoyer le manuscrit au premier refus. Et aussi, à l’époque, j’étais très pauvre (maintenant, avec le bouquin, je suis multimillionnaire, bien entendu) et faire des photocopies et affranchir des paquets, ça coûte cher. Alors qu’au Riez, les soumissions se font par mail.Stef- a écrit :Tant mieux pour toi, c'est super ! Bravo ! Mais conseilles-tu vraiment à un auteur inconnu de n'envoyer son roman qu'à un seul éditeur ciblé ?
C’est (d’après moi) lorsqu’il ne peut plus ni enlever ni ajouter quoi que ce soit sans nuire à la qualité de l’œuvre. C’est lorsqu’il voudrait le faire lire à tout le monde tellement il est fier de ce qu’il a écrit. S’il sait au fond de lui que tel passage n’est pas terrible et que tel rebondissement est tiré par les cheveux, ou s’il éprouve de la honte à l’idée que son texte puisse être lu par son chéri, sa tante ou son vieux prof de français, alors il doit le retravailler.Stef- a écrit :Comment un auteur peut savoir lorsque son manuscrit est enfin fin prêt et ne plus douter ?
Au début de mon activité, l’éditeur m’a demandé mes genres préférés et comme j’aime tout, il m’envoie ce qu’il veut, sans distinction. Mais oui, les auteurs doivent indiquer la collection pour laquelle ils « postulent ». Même si dans la pratique (pour mes lectures), c’est 90% SFFF, 5% thriller/polar et 5% blanche (dont 90% d’autobiographie/journal intime sans grand intérêt). Sachant que le Riez cherche à étoffer sa collection « Noire » (sur la page des soumissions, il est écrit : « En raison d'un grand nombre de manuscrits reçus, nous gelons les soumissions de la collection "Brumes Etranges" jusqu'à la fin d'année 2011 (cet avis ne concerne pas les manuscrits soumis par nos partenaires Cocyclics et Fantasy 666) - Merci de votre compréhension... » - si ça, c’est pas un indice !), vous savez ce qu’il vous reste à faire. C’est le genre d’info que je vous encourage à rechercher : qui cherche quoi. Je ne dis pas que votre polar sera pris au Riez quelle que soit sa qualité, loin de là, mais il sera lu avec une attention toute particulière…Kira a écrit :Un truc qui m'a surprise : tu dis que quand tu lis tu ne sais pas pour quelle collection est le roman, or il me semble que lorsqu'on envoie un manuscrit on est censé indiqué à quelle collection il correspond, non ?
Voilà, vous venez de me bouffer ma soirée d’écriture… Vous pouvez être fiers ! Je vais attendre un peu avant de passer au sujet « anthologie thématique de nouvelles »…