C'est sûr que c'est intéressant de lire certains ressentis, certains avis d'autres personnes qui écrivent. C'est à ce moment qu'on se rend compte que chacun est unique et a une vision différente de son voisin.
Pour ma part, il y a 2 cas biens distincts:
- L'écriture sous la contrainte. Attention, n'imaginez pas qu'un bourreau se cache derrière moi et m'oblige parfois à écrire à défaut de quoi son courroux s’abattrait sur moi, non pas du tout. C'est simplement que sur un autre forum, je participe assez souvent à des duels d'écritures avec un thème, des restrictions et un temps imparti. Or, parfois, l'inspiration ne vient pas, ou tout simplement l'envie n'est pas là, mais il faut que je rend un texte. C'est dans ces cas-là, que je me retrouve à écrire pleins de tests sans qu'il n'y en ait qui me plaise vraiment. Parfois, une pièce se déverrouille et alors c'est parti, je suis dans la même sensation que la 2nde que je vais tenter d'expliquer. Sinon, j'écris en cherchant à raconter quelque chose mais c'est assez maladroit, des syntaxes peu joyeuses et/ou une histoire sans trop d'intérêt.
- L'écriture qui sort de moi sans trop forcer. Dans cette hypothèse, je dois avouer que c'est un certain enivrement. Les premières phrases sont parfois difficiles, mais dès que j'ai commencé le texte, l'histoire se déroule toute seule, telle une pelote de laine tirée par un chat joueur. Dès lors, je ne suis plus maître de rien. Souvent, je commence à écrire un texte en m'imaginant le début, une intrigue approximative et la fin, et presque à chaque fois ça finit autrement. L'intrigue change et la fin aussi (parfois le début n'est pas non plus celui de départ). En fait, dès qu'il y a des personnages en jeu, dès lors qu'ils sont présents sur la scène, c'est entre leurs mains que se trouve la pièce. Ce sont eux qui font les choix auxquels ils peuvent être confrontés, ce sont eux qui sont maître de leur avenir.
Ça peut sembler assez fou, mais il m'est déjà arrivé d'écrire un texte sur un coup de tête sans trop savoir sur le moment ce que j'écrivais. Je pense notamment à un texte que j'ai écrit pour l'un de mes duels d'écriture, où après plusieurs tentatives j'ai trouvé une idée qui me plaisait. Puis environ 5 ou 6.000 caractères après, j'ai fini le texte, je l'ai envoyé à la personne concernée après une brève relecture. Puis, ce n'est qu'en lisant les votes et commentaires qui étaient faits en retour à mon histoire, que je me suis rendu-compte de la portée et de la signification possible celui-ci. En effet, ce n'est qu'après coup, en relisant le texte un mois après, que j'ai découvert le sens que pouvait avoir mon texte. De même, un autre exemple quand j'ai écrit un texte (sous forme de pièce de théâtre) en 5 ou 6h acharnés pour un stage BAFA (pour être animateur, je devais imaginer un spectacle), les mots me venaient naturellement. Ce n'est que quelques semaines plus tard, nostalgique du petit spectacle que je l'ai relu et que j'ai été très étonné de certains passages bien imaginés, bien écrits voire poétiques, alors que pour atteindre un tel niveau j'ai beaucoup de mal et encore si j'arrive à l'atteindre.
Donc pour moi, quand je suis parti à fond dans un texte, le monde extérieur n'est plus qu'une brume qui m'entoure. Je pioche dans cette brume divers éléments, mais dans ma tête, c'est une véritable course d'images sélectionnées pour l'histoire ou recalées. Ceci a aussi été le cas lorsque j'ai écrit les derniers chapitres de mon récit où j'ai écrit environ 25.000 mots en 3-4 jours. A ce moment, en connaissant les personnages, les lieux et les événements passés presque sur le bout de doigts, je ne me souciais plus trop de la vie réelle, du monde qui m'entourait et de l'heure qu'il était (ce qui peut aussi s'expliquer par le fait que pendant ces quelques jours j'étais seul dans ma chambre étudiant à ne voir personne pour cause de pseudo-révisions).
Pour conclure, pour moi, l'écriture est tantôt une véritable drogue qui m'emmène dans un autre monde, tantôt un moyen de rejeter un sentiment trop fort que je ne peux exprimer à l'oral face à un(e) proche, ou encore parfois une contrainte (mais c'est rare). Donc en général, le clavier je n'y fais pas attention.
Edit : Aussi, une chose que je n'ai pas précisé vu que pour moi ça semble évident. C'est que j'écris toujours en écoutant de la musique!
Et souvent des musiques en rapport avec l'émotion dans laquelle je suis ou que je souhaite retranscrire dans mon texte.