sherkkhann a écrit :Oui, c'est beaucoup plus clair que ce que j'ai lu sur des sites. Merci pour tes exemples aussi.
Une autre question.
J'ai deux personnages qui se quittent rarement. Je suis souvent en focalisation interne sur le personnage principal. Est-ce que je peux, alors que je ne change pas de scène (les perso toujours ensemble) passer en interne sur le personnage secondaire (plus important que le principal) ?
Alors, alors, la focalisation, c'est toi qui la choisis, au début de chaque chapitre, voire de paragraphe.
Cependant, il ne faut pas oublier que la focalisation, c'est une caméra.
Et si tu joues du Yo-Yo entre tes personnages, le lecteur va faire Buuuurppp ! splash !
Comme après une montagne russe et un bon cassoulet... plein les chaussettes ! Du voisin !!!
C'est pourquoi on conseille de conserver une focalisation et une seule.
Il faut aussi comprendre que le problème vient du personnage lui-même. (ou des personnages eux-mêmes). Celui qui raconte donne sa place au lecteur... pour regarder la scène.
Si tu as une scène de combat. Tu peux la vivre de l'intérieur (je), ou la regarder de l'extérieur par le biais d'un autre personnage, ou même prendre ta caméra et t'éloigner dans un ton plus neutre vers des descriptions académiques... avec un il, qui ne sera pas le même dans les deux derniers cas.
Par le biais d'un personnage secondaire, tu peux faire ressentir toute la passion que vit ce personnage secondaire lorsqu'il regarde son idole (personnage principal).
L'exemple classique est celui d'une voiture qui part en tonneau. Le personnage principal joue la toupie dans la voiture et s'évanouit lorsque l'habitacle explose sous les impacts et se ratatine comme une feuille de papier froissé.
Là, on peut donner la "main" au méchant qui se réjouit de voir la voiture cascader dans le ravin, ou à la petite copine du héros... Les deux cas sont deux focalisations bien différentes, dans la façon d'exprimer la scène et dans le ressenti.
C'est ce que tu souhaites dire qui compte.
C'est ce que tu souhaites faire ressentir au lecteur qui compte.
Si le personnage secondaire termine la vision du chapitre, ce n'est pas grave. Surtout si tu mets le lecteur en attente d'un moment critique pour le héros.
Exemple : Après une course poursuite (décrite au je, avec plein de gros mots !), où le héros tente de semer le méchant, il finit par traverser la rambarde de sécurité et plonge dans le ravin.
Là, tu peux très bien rompre la description au je, et partir sur le point de vue du méchant, ou de la petite copine planquée six tournants plus haut.
En sautant une ligne, c'est suffisant pour marquer la rupture.
Bien sûr, tu as aussi le problème (et le plaisir) des quiproquos. Pour cela, il faut des scènes préparatoires où chaque personnage va y aller de sa pensée, de ses envies, etc. pour un joyeux quiproquo compréhensible du seul lecteur dans une scène de rencontre... où le lecteur a généralement une position externe, pour mieux suivre la scène.
Tout ça pour conclure : pense à la place de ton lecteur, à ce que tu veux lui faire comprendre, ressentir, vivre... et tu trouveras vite quel est le bon strapontin pour vibrer la scène à son meilleur ! (strapontin = personnage, bien sûr !
)
Le reste n'est qu'une question de rupture, plus ou moins douce, pour indiquer le changement de vue.
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard