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Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 12:51 pm
par Cendrefeu
J'apporte encore un peu d'eau au moulin, en tant que lectrice de comité, qui n'a pas été signalé jusque là.

Je reçois manuscrit et synopsis, et le synopsis est l'élément sur lequel je m'arrête en premier. Ce sont quelques lignes qui éclairent énormément sur la qualité du manuscrit, ce avant même d'avoir lu la moindre ligne du manuscrit en question. Et il est malheureusement très rare que je voie passer des synopsis dignes de ce nom. La plupart du temps, on en est bien loin...

Autant dire que quand j'arrive sur un "synopsis" bourré de fautes, où une avalanche de noms et concepts me tombe dessus sans que je parvienne à tout cadrer, je démarre la lecture avec un à priori très négatif... (Et plutôt que d'envoyer un truc comme ça à l'éditeur, autant s'abstenir.)
Au contraire, si je vois que l'auteur est capable d'écrire un syno - ce que je trouve, en passant, être un exercice difficile - j'ai un tout autre à priori en ouvrant le manuscrit.

Donc je conseille vivement de soigner "l'emballage" du texte, et pas seulement le texte.

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 12:53 pm
par Aelys
+ 10 pour Cendrefeu.
Un bon synopsis et une lettre d'accompagnement claire et efficace font beaucoup. Pas tout, bien sûr, mais ça met le lecteur dans de bonnes dispositions.

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 12:59 pm
par Celia
Et le forum est ainsi fait qu'à ces réponses nous n'auront pas le sempiternel "mais si l'histoire est bonne l'orthographe ne compte pas !" :)
Merci pour toutes ces remarques, j'en connaissais la plupart mais il est toujours bon de réviser ses acquis !

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 1:01 pm
par anonymedeux
Ah les synopsis et la fantasy... Mon cauchemar !

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 1:02 pm
par Celia
Daerel a écrit :Ah les synopsis et la fantasy... Mon cauchemar !
Les synopsis et la SF c'est aussi coton ^o^

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 3:15 pm
par Siana
Le fil est encore plus intéressant que ce matin, avec toutes ces réponses. ^^
Aelys a écrit :Pour la première, tout dépend comment c'est fait. Un membre du comité de lecture est avant tout un lecteur, et s'il s'ennuie, ça ne fonctionnera pas !
Elfine noire a écrit :Qu’entends-tu par « histoire longue à débuter » ? Tout dépend de l’histoire, de la mise en place des événements, des personnages. Bien sûr, les digressions sont à éviter.
Je suis d'accord. Mais 186 000 caractères avant une réelle introduction de l'intrigue (juste quelques petits indices) ça doit quand même être trop long... :(
(J'ai toujours eu trop de mal avec mon début... C'est la seule chose qui ne m'a jamais convaincue. Mais je n'ai jamais trouvé comment le changer non plus.)

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 4:48 pm
par Elikya
Je suis d'accord. Mais 186 000 caractères avant une réelle introduction de l'intrigue (juste quelques petits indices) ça doit quand même être trop long... :(
(J'ai toujours eu trop de mal avec mon début... C'est la seule chose qui ne m'a jamais convaincue. Mais je n'ai jamais trouvé comment le changer non plus.)
J'ai lu (ou entendu) quelque part, je ne sais plus où :oops: que le début d'un roman coïncide rarement avec le début de l'histoire qu'il raconte. Dans ce cas, la personne conseillait une solution radicale : couper et commencer directement au cœur de l'intrigue, quitte à rajouter des information sous forme de flash back ou autre par la suite.

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 4:49 pm
par Elfine noire
Aelys a écrit :Pour la première, tout dépend comment c'est fait. Un membre du comité de lecture est avant tout un lecteur, et s'il s'ennuie, ça ne fonctionnera pas !
Elfine noire a écrit :Qu’entends-tu par « histoire longue à débuter » ? Tout dépend de l’histoire, de la mise en place des événements, des personnages. Bien sûr, les digressions sont à éviter.
Je suis d'accord. Mais 186 000 caractères avant une réelle introduction de l'intrigue (juste quelques petits indices) ça doit quand même être trop long... :(
(J'ai toujours eu trop de mal avec mon début... C'est la seule chose qui ne m'a jamais convaincue. Mais je n'ai jamais trouvé comment le changer non plus.)
C'est sûr qu'il ne faut pas exagérer non plus, une histoire qui n'en finit pas de commencer, c'est lassant. Mais le problème est que cela reste subjectif. Tout dépend du lecteur sur lequel on tombe... Il suffit de voir les commentaires des lecteurs sur Amazon pour comprendre.

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 4:50 pm
par Stef-
Bonjour Christophe, et merci pour ton expérience et ton ressenti sur ce sujet très intéressant. :)

Cela recoupe d'autres articles qu'on peut lire par ailleurs, et rappelle aux règles de bon sens et de travail sur un manuscrit.

Néanmoins je trouve ton article très tranché (je précise être candide, je n'y connais rien, mais tant pis pour moi, tu voulais des réactions ?)
Christophe a écrit :- Si vous avez le moindre doute sur la qualité de votre roman, ne l’envoyez pas et retravaillez-le. .
Comment un auteur peut savoir lorsque son manuscrit est enfin fin prêt et ne plus douter ? J'ai compris ce que tu voulais dire et je me permets de te prendre au pied de la lettre, mais tout de même...
Moi je crois qu'écrire c'est douter perpétuellement et avoir le courage de se remettre en question (alors je suis mal parti pour envoyer des manuscrits ? :( )
Christophe a écrit :Après, ce sera plus dur de leur refourguer la version améliorée ou autre chose.
Il me semblait que certains, lorsqu'ils faisaient un refus argumenté (en ayant tout de même trouvé des qualités certaines dans le manuscrit), encourageaient à resoumettre ?
Christophe a écrit :Pour illustrer mes propos (et sans doute, me faire mousser un peu) : j’ai envoyé Un Autre aux éditions du Riez (avant de faire partie du comité de lecture, bien entendu). C’était la première fois que j’envoyais un manuscrit à un éditeur. Et je ne l’ai envoyé que là. Le Riez cherchait des romans pour sa collection thriller/polar, et voilà : Un Autre a inauguré la collection « Sentiers Obscurs »..
Tant mieux pour toi, c'est super ! Bravo ! Mais conseilles-tu vraiment à un auteur inconnu de n'envoyer son roman qu'à un seul éditeur ciblé ?

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 5:00 pm
par anonymetrois
Une chose que j'ai remarquée chez les auteurs anglo-saxons que je lis, c'est une certaine efficacité, qui rend la lecture immédiatement accrocheuse. Cela peut passer par des touches d'humour, des scènes choc, des surprises, des appels à l'émotion (souvent l'indignation oul'inquiétude du protagoniste car, partagées par le lecteur, elle lui donnent une puissante motivation pour continuer), des scènes qui appellent une suite...

Dans la pratique, quand je lis Jasper Fforde (par exemple The Big Over Easy), en tant que lecteur je suis ravi, et en tant qu'auteur je prends des notes ! Il se place dans l'absurde et l'imaginaire, et sait parfaitement doser une sorte de logique tordue à partir des bases d'un univers fantaisiste pour surprendre et amuser.

Après, cela dépend largement du genre, je suppose. Mais il me semble qu'il y a des ficelles qui, utilisées avec habileté, fonctionnent. Pas des recettes, mais presque. Car ce qu'on pourrait reprocher aux mêmes auteurs anglo-saxons, c'est peut-être d'utiliser davantage de clichés. D'un autre côté, comme les clichés sont davantage présents dans la culture anglophone (affirmation assez peu solide, je l'admets, mais c'est l'impression que j'en ai), d'une part ils sont mieux acceptés, d'autre part les scénaristes et auteurs apprennent à jouer avec (comme dans Scream, le film d'horreur qui joue explicitement avec les codes du film d'horreur).

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 5:18 pm
par Siana
Elikya a écrit : J'ai lu (ou entendu) quelque part, je ne sais plus où :oops: que le début d'un roman coïncide rarement avec le début de l'histoire qu'il raconte. Dans ce cas, la personne conseillait une solution radicale : couper et commencer directement au cœur de l'intrigue, quitte à rajouter des information sous forme de flash back ou autre par la suite.
Oui, j'ai aussi lu ça. Mais le fait est que mon intrigue est un processus d'évènements-conséquences qui fait que le début est partout et nulle part à la fois, dans la passé, le présent et le futur qui en découle (de mon point de vue). Et je ne peux rien faire sans la découverte essentielle du début que j'ai choisi (celui que je pense le plus pertinent). Après, je sais qu'il me faudra raccourcir cette première partie. Je suis juste à la recherche d'une meilleure mise en scène...
Enfin bon...

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 7:01 pm
par Pandora
Je rebondis ici avec ma casquette de membre de CL pour revenir sur 2 points abordés :
Draugadan a écrit :
Christophe a écrit :Dès que je reçois le manuscrit, je fais une recherche Google : si le roman peut être lu sur Internet ou s’il a déjà été auto-publié, c’est fini. En effet, la survie d’un petit éditeur se joue parfois à quelques centaines (voire dizaines) d’exemplaires vendus. Ce n’est pas pour rien qu’il réclame des textes inédits.
Par ailleurs, il peut arriver qu'un manuscrit soit auto-publié après avoir été soumis à une maison d'édition. C'est en tout cas ce que j'ai fait, essentiellement pas lassitude.
Inutile de préciser que dans ce cadre et pour soulager les CDL déjà surchargés (et ne pas en rajouter dans les délais de réponse à rallonge) on prévient les maisons d'éditions où on a envoyé auparavant son manu...
Tout comme d'ailleurs on prévient si on est pris ailleurs ^^
Elfine noire a écrit : Tu parles de la ligne éditoriale et il est évident qu’envoyer un fascicule de poésie à un éditeur qui n’en fait pas est une absurdité mais la ligne éditoriale est parfois floue. Quand une maison d’édition indique qu’elle fait du fantastique, de la fantasy ou de la science-fiction, c’est vague car il y a beaucoup de sous-genres. Sans compter que l’éditeur peut préférer certaines atmosphères, certaines histoires bien spécifiques et il est difficile de savoir à quoi s’en tenir exactement. Des éditeurs conseillent de lire quelques-uns de leurs ouvrages, oubliant souvent que l’auteur n’a pas forcément le budget pour ça ; les petites maisons d’édition ne sont pas bien représentées dans les bibliothèques.
Sauf que les petits éditeurs (et les auteurs qui cherchent un (petit) éditeur pour les éditer) ont aussi besoin de lecteurs qui vont acheter les livres ! De plus, envoyer des manus hors ligne éditoriale aux cdl déjà surchargés allonge encore (inutilement) les délais d'attente et fait dépenser de l'argent en papier et impression pour rien (de l'argent qui aurait pu servir à autre chose, comme acheter des livres ^^).
Les salons de l'imaginaire sont un bon moyen de se renseigner (à peu de prix) sur les lignes éditoriales des maisons auxquelles on compte soumettre son manu.

Sinon, je ne peux que louer les conseils aux auteurs que donne Malpertuis sur son site et que je trouve très bien fait (je précise que ce n'est pas le CL dont je fais partie) :
http://www.ed-malpertuis.com/spip.php?rubrique10

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 7:12 pm
par Celia
Siana a écrit :
Elikya a écrit : J'ai lu (ou entendu) quelque part, je ne sais plus où :oops: que le début d'un roman coïncide rarement avec le début de l'histoire qu'il raconte. Dans ce cas, la personne conseillait une solution radicale : couper et commencer directement au cœur de l'intrigue, quitte à rajouter des information sous forme de flash back ou autre par la suite.
Oui, j'ai aussi lu ça. Mais le fait est que mon intrigue est un processus d'évènements-conséquences qui fait que le début est partout et nulle part à la fois, dans la passé, le présent et le futur qui en découle (de mon point de vue). Et je ne peux rien faire sans la découverte essentielle du début que j'ai choisi (celui que je pense le plus pertinent). Après, je sais qu'il me faudra raccourcir cette première partie. Je suis juste à la recherche d'une meilleure mise en scène...
Enfin bon...
Démarrer dans l'action ne veut pas forcément dire démarrer l'action.
Je m'explique (et je reviens sur un roman que j'aime beaucoup et que j'ai déjà cité plein de fois) Dans la Belle Fauconnière, l'histoire ne commence pas au premier chapitre, MAIS le premier chapitre est une scène forte, immersive, qui met le lecteur en face à face avec l'héroïne. Autre exemple, dans The Demon's lexicon, la première scène est une scène d'action, mais l'histoire commence après ; cependant cette première scène permet de cerner immédiatement le héros et son frère.
Alors bien sûr il ne faut pas balader le lecteur pendant 300 pages avec une action et hop, l'emmener sur autre chose après. Mais plonger le lecteur dans la tête du héros tout de suite peut-être une bonne mise en jambe et pousser le lecteur à poursuivre.

De plus il y a toujours des exceptions. Des fois on installe une ambiance. Les livres de Stephen King, à mon souvenir, débutent très rarement par de l'action. Il y a une mise en place, un façon de décrire la tension et le malaise des personnages avant de commencer l'histoire en elle-même (et il y a l'exception totale de la Tour Sombre, mais qui est une expérience d'auteur, et donc peut-être trop exceptionnelle pour servir d'exemple)
Mais on peut aussi installer une ambiance en démarrant illico, sans laisser le temps au lecteur de s'installer, comme dans La Route.

Bref la littérature, et la littérature de SFFF, est un ensemble d'exceptions à la règle. Mais avant de faire une exception, je pense qu'il est plus prudent, pour son expérience d'auteur débutant, d'obéir à ces "règles", pour bien les intégrer et mieux savoir les contourner plus tard.
Je comprends que cela puisse être très frustrant, parce que dans son premier roman, on met tout, et qu'on sait que c'est la meilleure histoire du monde et qu'on ne pourra jamais l'écrire autrement. Mais, sauf exception, ce ne sera pas votre unique roman (allez avec un peu de chance et du boulot, vous en sortirez quand même quelques-uns) alors vous avez le droit de sacrifier le premier pour tester, pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et là un regard extérieur est toujours le bienvenu.

Ouf.
Et sinon en tant que membre d'un très modeste CDL, le seul conseil que j'ai à donner c'est de se relire. Beaucoup. Et de ne pas avoir honte d'utiliser le Bescherelle et le dictionnaire.

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 7:36 pm
par Kira
Pandora a écrit :
Elfine noire a écrit :Des éditeurs conseillent de lire quelques-uns de leurs ouvrages, oubliant souvent que l’auteur n’a pas forcément le budget pour ça ; les petites maisons d’édition ne sont pas bien représentées dans les bibliothèques.[/b]
Sauf que les petits éditeurs (et les auteurs qui cherchent un (petit) éditeur pour les éditer) ont aussi besoin de lecteurs qui vont acheter les livres !
Sans compter qu'envoyer un manuscrit à un éditeur que tu ne connais même pas me paraît un peu... cavalier. Il me semble que quand tu veux travailler avec quelqu'un, il faut connaître un minimum la maison. Au moins un livre. C'est un investissement, au même titre que le papier, l'encre, les timbres, tout ça.
Je sais que personnellement certains éditeurs m'attirent plus que d'autres, parce que j'ai lu leurs livres et que quand j'aime bien ce qu'ils ont déjà fait (Griffe d'Encre :love: ) ça me donne envie de travailler avec eux. A l'inverse si je n'ai pas aimé leurs publications, je me dis qu'on ne va pas du tout être sur la même ligne de pensée (sans compter que ça m'étonnerait qu'ils acceptent mon manuscrit).

Sinon merci pour le fil, c'est très intéressant d'avoir le point de vue de l'autre côté du bureau :heart:

Un truc qui m'a surprise : tu dis que quand tu lis tu ne sais pas pour quelle collection est le roman, or il me semble que lorsqu'on envoie un manuscrit on est censé indiqué à quelle collection il correspond, non ? :?

Re: Plaire aux comités de lecture

Posté : mar. févr. 15, 2011 8:02 pm
par Celia
Un auteur lit beaucoup, je dirait même plus, doit beaucoup lire.
Alros si tu as un budget aussi serré que le mien, c'est facile : tu sacrifies le prix d'un bouquin neuf pour ta bibliothèque en début d'année, et là, si tu as de la chance (soit avoir une bibliothèque bien alimentée), tu as ta dose de lecteurs en "grosse" maisons d'édition (Folio SF, Brage, Gallimard, voire même Griffe d'Encre !) et le reste, tu le réserves aux petites maisons. Même si tu ne peux t'offrir qu'un livre tous les mois ou tous les deux mois, sur le temps que ça te prend pour écrire et peaufiner ton livre, tu as largement de quoi connaître "un peu" de chaque maisons d'édition.
Sans compter qu'effectivement, les petits éditeurs communiquent volontiers sur les salons, et que tu peux leur poser toutes les questions qui te viennent à l'esprit.
Après, si tu n'as vraiment pas les moyens de lire, il y a une multitude de sites (les Dissections ici, mais le Cafard cosmique, ActuSF, et d'autres) qui t'offrent des critiques des livres de ces maisons. C'est toujours une solution, pas la meilleure, mais elle existe.