La mare aux nénuphars

à ceux qui, comme moi, croient au monde des bisounours.

Oui, oui, Celia, je sais bien. Mais même après des négociations musclées à propos du contrat, la fierté d'être édité reste très forte !

Oui, Le_conteur, parce qu'une maison d'édition est avant tout une entreprise. Et toute entreprise a besoin de bénéfices et de bons résultats pour survivre, sinon elle coule. Autrement dit, si l'éditeur accepte n'importe quel texte au hasard, il coule. Le choix de sa ligne éditoriale et des manuscrit relève donc purement d'une stratégie de pérennisation, ce dont chaque entreprise a besoin. Mais ça n'enlève pas la qualité de l'œuvre à éditer, car ce qui marche le mieux, outre les thèmes à la mode, ce sont les textes bien travaillés qui trouvent un large public (ou moins large).

Edit : Ah oui, c'est vrai, il y a les maisons d'éditions qui sont sous forme d'associations, aussi. Et dans ce cas, tous les bénéfices ne servent qu'à faire vivre le projet, il n'y a aucun retour pour l'éditeur en personne.

Siana a écrit :Oui, oui, Celia, je sais bien. Mais même après des négociations musclées à propos du contrat, la fierté d'être édité reste très forte !

Ca je le comprends très bien ! J'ai à peine lu mon contrat la première fois que j'ai été éditée tellement j'étais contente
Ceci dit, il faut quand même se renseigner.
Et là je ne peux m'empêcher de ramener tout le monde au Contrat d'édition al dente, une merveille :
http://www.la-charte.fr/publications/brochures.html

le_conteur a écrit :On sait bien que tout est bien plus compliqué, y'a des rencontres entre auteur et éditeur, y'a des coups de coeurs, y'a tous ce qu'on veut...
mais y'a un impondérable, on vit dans un monde gouverné par l'argent (autant s'y faire).

donc chacun pour soit et que le meilleur gagne (pas d'état d'âme).
Jouez du piston, des carnets d'adresses, ...

L'éditeur est là pour faire de l'argent (point barre) le reste c'est pour ceux qui imaginent un monde qui n'existe pas: le monde des bisounours !

Donc le créatif c'est l'auteur. L'éditeur c'est le parasite qui va s'engraisser sur son dos!
Une fois cela dit, que chacun s'en tire le mieux possible avec son texte

++

On ne ressent aucune modération dans ton propos le_conteur, rien qu'un ton tout à fait catégorique. Penses-tu de la sorte pour chaque éditeur ? Penser que certains se soucient de leur auteur et moins de leur finance n'est pas à mon sens pas entrer dans le joyeux et merveilleux monde des bisounours. Il y a - commen dans tout circuit, dans tout domaine, dans tout cadre - des gens corrects et des gens qui le sont moins. De là à tirer à boulets rouges, je crois qu'il y a une limite.

C'est ton droit de penser ce que tu as écrit ci-dessus, c'est ton droit de l'exprimer mais il y a une forme et une manière de le faire, avec respect, sans être aussi irrespectueux et vindicatif. Là où je n'adhère pas du tout c'est la généralité sans étayage. En somme, c'est comme de la vulgarisation, ça n'a rien de scientifique, c'est davantage du ressenti. Et là, dans ce cas précis, c'est totalement subjectif et donc, sujet à polémique.

Et je rejoins beaucoup Célia sur ce qu'elle a expliqué.

le_conteur a écrit :On sait bien que tout est bien plus compliqué, y'a des rencontres entre auteur et éditeur, y'a des coups de coeurs, y'a tous ce qu'on veut...
mais y'a un impondérable, on vit dans un monde gouverné par l'argent (autant s'y faire).

donc chacun pour soit et que le meilleur gagne (pas d'état d'âme).
Jouez du piston, des carnets d'adresses, ...

L'éditeur est là pour faire de l'argent (point barre) le reste c'est pour ceux qui imaginent un monde qui n'existe pas: le monde des bisounours !

Donc le créatif c'est l'auteur. L'éditeur c'est le parasite qui va s'engraisser sur son dos!
Une fois cela dit, que chacun s'en tire le mieux possible avec son texte

++

Ouah... j'avoue que je suis bouche bée devant une telle vision du monde. En clair, les gens qui font une profession par vocation n'existent pas. Pourtant, j'en rencontre tous les jours... A moins qu'on soit tous des psychopathes menteurs et mythomanes croyant à nos propres mensonges.

Personnellement, je connais deux éditrices, Nathalie Dau et Corinne Guitteaud, et jamais je ne penserais à elles dans les termes que tu les décris. Elles ne gagnet pas d'argent, elles veulent juste offrir aux lecteurs des textes qui leurs plaisent et pourraient leur plaire.

Pour information, l'édition romanesque est souvent déficitaire mais prestigieuse. Les grandes maisons les gardent pour le prestige. Leurs revenus viennent des éditions scolaires et pratiques (comme les livres de bricolage et de cuisine).

Même Gilles Dumay qui est un éditeur au franc-parler assez massif et clivant est un passionné. Tu ne peux pas tenir ce genre de discours.

Prenons un exemple : l'affaire des Orphelins de Naja de Nathalie Legendre. Elle devait être publiée chez Mango Jeunesse qui appartient aux éditions Fleurus, détenues par une famille considérées comme catholique. Le directeur de collection a joué sa place pour protéger ce roman et les éditions fleurus étaient prêtes à abandonner un roman pouvant beaucoup rapporter (Nathalie Legendre est couverte de prix et vend beaucoup) au nom de leurs convictions.

Donc, tout rapporter à des requins avides d'argent me semble léger et surtout très peu humain. On est bien plus irrationnel que ça

D'autant plus que beaucoup de tes compatriotes de la mare font partie de ces "parasites" que sont pour toi les éditeurs, et que tu leur manques totalement de respect en parlant d'eux de cette façon, sans faire avancer le débat pour un clou.
Que ferait un mangeur de papier et un parasite sur un forum tel que Cocyclics, fondé sur l'entraide et la solidarité ? Pourquoi des gros éditeurs auraient-ils accepté un partenariat avec Cocyclics, qui ne leur apporte pas un sou, s'ils n'étaient que des requins ?

Bref. Sur ce, revenons au sujet (car non, le sujet n'est pas : l'éditeur est-il un requin ? mais bien : comment travailler efficacement AVEC un éditeur ?)

Ouh là, ça chauffe ici ! Non, pour la plupart des éditeurs spécialisés SFFF, ce sont plutôt des passionnés que des requins. Ils publient u mainstream pour financer des choses plus spéciales, fonctionnent au coup de coeur même s'ils savent que cela ne rapportera pas autant, etc.
Souvenez-vous qu'ils essaient de vivre aussi, et que bien publier = publier longtemps. Si un éditeur publie une merde, il perd son public, certes, mais surtout il se ruine. Il cherche donc à publier des bonnes choses (à son idée) et des choses qui se vendent (à son, idée). S'il peut conjuger les deux, tant mieux, sinon il fait avec ce qu'il a comme moyens de dégagés à ce moment-là.

Ca vaut pour les tous gros éditeurs et pour les petits. L'éditeur est notre ami bien plus souvent que notre ennemi. Un peu de respect, qu'il vende à 100.000 exemplaires/mois ou 15/mois. Les requins existent, certes, mais ce site est aussi là pour les connaître et les éviter.


Tu as eu une mauvaise expérience, le conteur, plutôt qu'une ignorance crasse du milieu, je me trompe ?

Moi je vous donne ma vision des choses, après chacun pense ce qu'il veut!
J'impose rien à personne, simplement comprenez bien qu'il y a des gens qui ne pensent pas comme vous (un avis n'est qu'un avis).

y'a pas de quoi en faire un drame ...

Je ne suis pas fan du consensus (et encore pire lorsqu'il est mou).
Donc je dis ce que je pense et si vous n'êtes pas d'accord n'hésitez pas à le dire (ce que certain font très bien d'ailleurs).
Pour les remontrances style maitresse d'école, j'ai passé l'age (merci)

++

Celia a écrit : Et là je ne peux m'empêcher de ramener tout le monde au Contrat d'édition al dente, une merveille :
http://www.la-charte.fr/publications/brochures.html

+ 1, c'est vraiment très bien expliqué.

(Et ça permet de revenir dans le vif du sujet...)

J'ai aussi lu quelque part (et ça me semble un conseil sensé) : ne pas envoyer le projet chez 15 éditeurs différents en faisant un envoi groupé (dans le cas d'un envoi par mail).

Un avis n'est qu'un avis mais c'est mieux quand il est argumenté, non ?

Quand un micro-éditeur fait confiance à un livre, il mettra tout en œuvre pour que ça marche. Contrairement aux grandes maisons, il n'a peut-être pas de filet de sécurité derrière si c'est un fiasco. C'est l'éditeur qui trinque, pas l'auteur qui n'a rien misé.
C'est loin de l'idée que je me fais d'un requin...

Iluinar a écrit :Un avis n'est qu'un avis mais c'est mieux quand il est argumenté, non ?

Mais argumenté de quoi? Tu veux que je te barbe de cas particulier que tous le monde (dont les éditeurs concernés en premier) ont roulés dans la farine?

Je reconnais tous vos exemples (de bonne ambiance éditeur/auteur) ne ballayer pas d'un revers de main tous les mauvais exemples (et dans mon cas, j'ai de la route)

++

J'ai effectivement fait une présentation au dernier atelier d'écriture d'Epinal où je parlais entre autres du rôle de l'éditeur. Ladite présentation est disponible en PowerPoint et je ne demande pas mieux que de la mettre quelque part sur le site de Cocyclics (on peut aussi la convertir en PDF).
Dites-moi si ça vous intéresse et comment on peut faire.
Au passage, les présentations de Lionel Davoust sont téléchargeables ici:
http://lioneldavoust.com/telechargement ... lecriture/

Sinon, je n'ai rien à répondre à "anonyme". Je ne vis pas dans le même monde que lui, c'est tout. Le jour où il fournira des faits précis pour étayer ce qu'il déclare - et qui est en contradiction profonde avec ma propre expérience, depuis vingt-cinq ans - la discussion pourra se lancer.

Je vous poutoune,

Il existe un blog (qui malheureusement n'actualise plus ses billets) de micro-éditeurs qui parlent de leur métier. Il y a quelques infos intéressantes sur comment ils perçoivent leurs relations avec leurs auteurs. Mais aussi comment ils aiment que leurs futurs auteurs les contactent (pour rester dans le sujet principal de ce fil).

C'est un joli exemple pour constater qu'il peut y avoir des éditeurs passionnés, loin de vouloir se métamorphoser en requins...

Et je plussoie les références au GGG, c'est une mine d'or pour cibler les éditeurs par rapport à leur ligne éditoriale, de quoi planifier ses envois sans gaspiller des timbres et le temps des éditeurs qui ne sont pas intéressés par le thème/genre de son texte.

Edit : ce fil avance trop vite. Merci pour le lien, Jean-Claude, je vais aller y faire un petit tour

Tu veux que je te barbe de cas particulier que tous le monde (dont les éditeurs concernés en premier) ont roulés dans la farine?

Oui, je veux bien entendre tes exemples. Et attention, nous parlons de vrais éditeurs, pas d'éditeurs à compte d'auteur.