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Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mar. mai 24, 2011 2:20 pm
par NB
Après, le problème, c'est le style.

Trop de verbes faibles, et on taxera votre style de faible, lui aussi. C'est dommage, mais c'est comme ça.
Il y a une différence entre un style simple et un style faible, ça peut faire la différence au niveau d'un éditeur.

Edit : et aussi, s'il y a trop de verbes faibles, on classera votre roman "pour les très jeunes", qu'elle que soit l'histoire. Le niveau de langue ne sera pas adapté (toujours du point de vue d'un éditeur) à un public adulte, plus exigeant et critique sur le style.

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mar. mai 24, 2011 2:28 pm
par Milora
NB a écrit :Après, le problème, c'est le style.

Trop de verbes faibles, et on taxera votre style de faible, lui aussi. C'est dommage, mais c'est comme ça.
Il y a une différence entre un style simple et un style faible, ça peut faire la différence au niveau d'un éditeur.

Edit : et aussi, s'il y a trop de verbes faibles, on classera votre roman "pour les très jeunes", qu'elle que soit l'histoire. Le niveau de langue ne sera pas adapté (toujours du point de vue d'un éditeur) à un public adulte, plus exigeant et critique sur le style.
Ah ouais ? Mais... ça dépend pas du genre, aussi ? (du genre du livre, pas du genre littéraire)
Je viens de terminer un Mary Higgins Clark et, je les ai pas relevés, mais je pense qu'il y avait des verbes faibles toutes les deux phrases. Le style était particulièrement plat, mais très simple à lire et entraînant...

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mar. mai 24, 2011 2:34 pm
par NB
Je pense que dans le cas de Mary Higgins Clark (outre le fait qu'il s'agisse d'une traduction), elle pourrait écrire avec les pieds que ça ne changerait pas grand chose au fait qu'un éditeur la publie et que des lecteurs la lisent ^^

Pour un jeune auteur inconnu, il faut d'abord convaincre !

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mar. mai 24, 2011 2:39 pm
par Kira
Dans le cas des auteurs étrangers, je pense que la traduction y est pour quelque chose
(j'ai trouvé celle de Midnighters mauvaise au point de me donner envie d'aller lire l'originale).

Pour en revenir aux auxiliaires : ça montre surtout la difficulté d'écrire au passé composé ou plus-que-parfait...

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mar. mai 24, 2011 2:41 pm
par Earane
Kira a écrit :Pour en revenir aux auxiliaires : ça montre surtout la difficulté d'écrire au passé composé ou plus-que-parfait...
En effet !

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mar. mai 24, 2011 2:41 pm
par Milora
NB a écrit :Je pense que dans le cas de Mary Higgins Clark (outre le fait qu'il s'agisse d'une traduction), elle pourrait écrire avec les pieds que ça ne changerait pas grand chose au fait qu'un éditeur la publie et que des lecteurs la lisent ^^

Pour un jeune auteur inconnu, il faut d'abord convaincre !
Lol, c'est pas faux :lol:
J'avoue que je ne me place pas souvent (sans doute pas assez !) dans l'optique "se faire publier". C'est plutôt "écrire pour écrire en ne pensant qu'au texte, on verra le reste". Mais tu as sans doute raison :)

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mar. mai 24, 2011 6:04 pm
par macalys
Milora a écrit : Mais ça dépend aussi du ton souhaité : la première phrase fait plus oral, plus passe-partout, alors que la seconde donne vraiment l'impression d'un effort surhumain pour s'atteler à la tache du personnage...

Du coup, je pense que le fait que les verbes faibles gênent ou pas, ça dépend du ton du texte, non ?
Tout à fait d'accord avec ça aussi ^^
Draugadan a écrit : Le problème, avec votre exemple, c'est qu'il n'utilise pas le verbe "être" comme auxiliaire ; or la remarque de tigrette concernait précisément ce type d'emploi. ;)

Voilà un constat que j'avais fait lorsque j'avais soumis un extrait à la sagacité de la Mare subite : nombre de bêta-lecteurs avaient inclus les auxiliaires dans leur chasse aux verbes faibles (notez - quelle horreur - que je viens d'utiliser trois fois le verbes "avoir", coup sur coup, et que je m'en targue, avec ça !) ce qui, pour moi, n'a pas de sens, puisqu'il traduit seulement la conjugaison du véritable verbe, i.e. celui qui apparaît dans le participe. A ce compte-là, il faudrait proscrire l'emploi de tous les temps composés, voire même de la tournure passive, ce qui me semble dommage.
Eh bien moi je ne suis pas d'accord avec cette façon de voir les choses Image
Avec un travail sur la forme des phrases, on peut très bien se passer d'une majorité d'auxiliaires de conjugaison, sans pour autant tous les supprimer (difficile quand on utilise le plus-que-parfait), et le texte en sera bien moins lourd et bien plus digeste... J'en ai fait l'expérience plusieurs fois sur mes propres textes.
Après, c'est vrai que je pousse parfois le perfectionnisme un peu loin, mais c'est en repoussant ses limites qu'on progresse, à mon avis !

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 6:11 am
par Rin
Premières bêta reçues pour ma première nouvelle postée sur la mare j'ai pester un train d'enfer contre la chasse aux verbes faibles. Parce que j'en avais beaucoup et que je ne comprenais pas pourquoi elle semblait si importante aux yeux de certains bêta lecteurs...

>Tiens, "semblait" par exemple puisque je l'utilise. Pour moi il a une très forte connotation on ne peut pas dire d'une peau qu'elle "chatoie" réellement... Pour un texte qui bascule dans le fantastique il me parait essentiel de retranscrire le doute du personnage à croire à ce qu'il voit, à ce que ces yeux lui envoient comme information.
Comme si, en voyant une peau, vous allez vous dire à vous même "oh ! Elle chatoie !"... Non, vous allez pensez "tiens, bizarre on dirait qu'elle chatoie" / "elle semble chatoyer".
Pas du tout pareil et important pour un texte fantastique, pour la crédibilité des pensées d'un personnage tout ce qu'il y a de plus banal qui bascule dans le fantastique.
(Pareil pour des fenêtres, elles vont pas avoir de réelles larmes blanches qui coule sur leurs vitres...)
Je trouve toujours à ce jour que le verbe "sembler" fait l'objet d'une chasse trop systématique.
Quelque fois c'est justifié, mais pas toujours. A mon avis.
Devoir, c'est pareil pour relever ce que tu as dis Macalys... Pour moi il apporte une connotation forte et je ne le considère pas comme faible. Par contre, je vais faire gaffe aux répétitions.
Enfin pour "être", "avoir" là j'essaie de prendre en compte toutes mes bêtas, ainsi que pour les tournures passives.

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 6:45 am
par Jo Ann v.
Je me suis rendue compte du nombre de verbes faibles que j'utilisais la toute première fois que j'ai posté un extrait dans la mare. Les « être », « avoir », « faire », « commencer », etc. Maintenant, j'essaie de faire attention et j'abuse du dictionnaire de synonymes. Le hic dans un premier jet (lorsque j'écris d'une traite), c'est devoir faire une pause pour trouver le bon terme (plus fort, plus imagé...) en plein milieu d'une lancée magnifique. :wow: Bien sûr, on peut le faire après pendant la réécriture, mais j'aime des premiers jets propres... :wamp:

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 6:47 am
par Siana
J'utilise aussi "sembler", et je ne vois pas en quoi c'est gênant. C'est comme tout, il ne faut pas en abuser.
Après, les verbes faibles, quand on peut s'en passer c'est toujours mieux. Mais encore faut-il les repérer.

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 11:35 am
par Draugadan
macalys a écrit :
Draugadan a écrit : Le problème, avec votre exemple, c'est qu'il n'utilise pas le verbe "être" comme auxiliaire ; or la remarque de tigrette concernait précisément ce type d'emploi. ;)

Voilà un constat que j'avais fait lorsque j'avais soumis un extrait à la sagacité de la Mare subite : nombre de bêta-lecteurs avaient inclus les auxiliaires dans leur chasse aux verbes faibles (notez - quelle horreur - que je viens d'utiliser trois fois le verbes "avoir", coup sur coup, et que je m'en targue, avec ça !) ce qui, pour moi, n'a pas de sens, puisqu'il traduit seulement la conjugaison du véritable verbe, i.e. celui qui apparaît dans le participe. A ce compte-là, il faudrait proscrire l'emploi de tous les temps composés, voire même de la tournure passive, ce qui me semble dommage.
Eh bien moi je ne suis pas d'accord avec cette façon de voir les choses Image
Avec un travail sur la forme des phrases, on peut très bien se passer d'une majorité d'auxiliaires de conjugaison, sans pour autant tous les supprimer (difficile quand on utilise le plus-que-parfait), et le texte en sera bien moins lourd et bien plus digeste... J'en ai fait l'expérience plusieurs fois sur mes propres textes.
Après, c'est vrai que je pousse parfois le perfectionnisme un peu loin, mais c'est en repoussant ses limites qu'on progresse, à mon avis !
Bonjour,

Chacun son opinion sur la question, en effet. Néanmoins, dans un récit au passé (resp. au présent), il est difficile de se passer du plus-que-parfait (resp. du passé composé – quoique, dans ce cas, l'utilisation de l'imparfait ou du passé simple représente un possible expédient) pour exprimer l'antériorité. En fait, je ne vois que deux alternatives : avoir recours au discours direct, ce qui, outre que ce n'est pas toujours possible, peut alourdir le texte, ou bien passer subrepticement à l'imparfait et au passé simple (resp. au présent), ce qui ne vaut que pour un passage suffisamment long (l'antériorité est racontée au temps "présent", pour mieux faire vivre la scène au lecteur).

Quant au perfectionnisme, voilà une qualité qui peut aisément se muer en défaut ; en littérature, par exemple, il faut prendre garde que cela ne se transforme pas en afféterie (et je sais de quoi je parle). Et puis, chercher la perfection présuppose de savoir à quoi celle-ci ressemble – si tant est même qu'elle existe ! Pour ma part, j'ai pris le parti de l'humilité et me contente d'essayer de bien écrire, plutôt qu'excellemment.

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 11:57 am
par Krapoutchniek
Ca dépend du ton du texte, en effet. Déjà, si le verbe en question est un auxiliaire, il a tout à fait sa place. Si on utilise le passé composé ou le plus-que-parfait, on n'a pas vraiment le choix.

Après c'est une question de dosage. On ne peut pas bannir totalement les verbes faibles. D'un côté, si on n'en utilise pas, comment pourrait-on encore parler de verbes forts pour ceux qu'on emploie, si on n'en a pas des faibles à côté pour les valoriser ? ^^

Et dans certains cas, ils sont incontournables, sous peine d'une part de tronquer son style (ce qui n'est pas vraiment bon), d'autre part d'alourdir la phrase et en perdre le sens.

Par exemple :

"Pierre était joyeux jusqu'au jour où il tomba dans les escaliers."

ou

"Pierre exultait jusqu'au jour où il tomba dans les escaliers."



Selon le cas, on ne s'adresse clairement pas au même public.

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 12:34 pm
par Macada
Krapoutchniek a écrit : Par exemple :
"Pierre était joyeux jusqu'au jour où il tomba dans les escaliers."
ou
"Pierre exultait jusqu'au jour où il tomba dans les escaliers."
Selon le cas, on ne s'adresse clairement pas au même public.
Et, surtout, la joie et l'exultation sont deux choses différentes.

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 1:36 pm
par tigrette
"Pierre était joyeux jusqu'au jour où il tomba dans les escaliers."
"La joie déserta Pierre le jour où il tomba dans les escaliers" serait un meilleur exemple.

Re: auxiliaires et verbes faibles

Posté : mer. mai 25, 2011 1:38 pm
par Scipion
Tant de joie inondait l'esprit de Pierre qu'il en tomba dans l'escalier.