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Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : ven. juin 24, 2011 10:14 pm
par reveanne
Je retravaille trèèèèès peu mes textes, je suis déjà tellement lente à écrire le premier jet (2000 caractères (400 mots)/heure en moyenne) que je modifie peu après.
Par contre je relis à n'en plus finir en quête de la pernicieuse faute d'orthographe cachée. Je suis complètement paranoïaque avec ça et comme je ne suis pas une lumière, c'est horrible. Je passe quasiment autant de temps en quête de fautes qu'à écrire le premier jet.
C'est déprimant. -_-

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : ven. juin 24, 2011 10:24 pm
par tigrette
Le meilleur conseil que j'ai relevé au fil de mes lectures: (âmes sensibles s'abstenir) : si tu doutes sur qq, c'est que ça va pas.
Ce conseil n'est pas valable si tu doutes de tout, parce qu'alors le problème relève plus de la psychologie. La beta lecture peut alors te donner des repères.

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : ven. juin 24, 2011 10:58 pm
par Kanata
@ReveAnne => on a le même rythme, je compte 1h/page (2k cec) pour mon premier jet.

En général je passe par 3 jets, mais je voudrais en faire 4, un jour.

=> Écriture (galère, sueurs, marathon...) => 1er jet (privé)
=> Relecture corrective othographique (légère) => 1er jet corrigé (privé)
=> Relecture/réécriture corrective du fond (vérif cohérence, personages, récit global) => 2e jet (semi-privé, bêta, correcteur proche)
=> Relecture/réécriture corrective de la forme (le bon mot, la bonne syntaxe, la jolie phrase) => 3e jet (semi-public, bêta, amis, famille)
=> Relecture corrective othographique (approfondie) => 3e jet corrigé (semi-public, éditeur)
=> Corrections/réécritures suggérées par l'éditeur => 4e jet (public, librairie, lecteurs, gloire, fortune...)

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : sam. juin 25, 2011 9:37 am
par Arya
tigrette a écrit :Le meilleur conseil que j'ai relevé au fil de mes lectures: (âmes sensibles s'abstenir) : si tu doutes sur qq, c'est que ça va pas.
Pour ma part, ce concept s'est toujours appliqué. A tel point que comme toi, je m'en fais une sorte de règle personnelle. Si j'ai un doute sur une scène, en gros, je sais qu'elle est foutue. Dès fois, ça dure des mois avant que je la sacrifie, mais elle finit toujours pas sauter ou se transformer. Je crois que ça fait partie de "l'instinct" en écriture. Il y a quelque chose en toi qui sait que ce n'est pas bon, alors que tout le reste se révolte et dit "mais si, mais si, elle est très bien ma scène" ^^ Il faut toujours écouter son instinct d'auteur...

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : sam. juin 25, 2011 10:06 am
par Aelys
Je l'ai beaucoup vérifié aussi grâce à la bêta-lecture. Chaque fois que j'avais tiqué sur un passage en me disant "ça passera, ça devrait aller" ou "il n'y a que moi pour tiquer là-dessus", ou juste sans savoir pourquoi, les points ont été soulevés à la bêta. Depuis, dès que je tique, je corrige ^^

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : sam. juin 25, 2011 10:32 am
par Cléo Muceignet
Je plussoie, pareil. Je me suis décidée à sacrifier un chapitre sur l'autel de la correction. Mais quel bonheur ensuite de voir la version finale indubitablement meilleure !

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 10:52 am
par Kanata
Kanata a écrit :@ReveAnne => on a le même rythme, je compte 1h/page (2k cec) pour mon premier jet.

En général je passe par 3 jets, mais je voudrais en faire 4, un jour.

=> Écriture (galère, sueurs, marathon...) => 1er jet (privé)
=> Relecture corrective othographique (légère) => 1er jet corrigé (privé)
=> Relecture/réécriture corrective du fond (vérif cohérence, personages, récit global) => 2e jet (semi-privé, bêta, correcteur proche)
=> Relecture/réécriture corrective de la forme (le bon mot, la bonne syntaxe, la jolie phrase) => 3e jet (semi-public, bêta, amis, famille)
=> Relecture corrective othographique (approfondie) => 3e jet corrigé (semi-public, éditeur)
=> Corrections/réécritures suggérées par l'éditeur => 4e jet (public, librairie, lecteurs, gloire, fortune...)

Du coup, j'ai développé "la correction" dans une nouvelle série d'articles ici, qui complète ma précédente série sur la "conception".

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 11:17 am
par Syven
Kanata, j'aime beaucoup ton article. :-) J'ai levé les yeux au ciel. ^^
Je suis d'accord avec la théorie du doute. quand il ya un truc qui cloche, ça finit toujours pas passer à la trappe. J'ai pris de bonnes habitudes sur ce point, je ne tergiverse plus. Si ça me gêne, je me demande pourquoi ou ce qui serait mieux. Et pan, dehors.

Personnellement, je trouve que la première correction (relecture/réécriture) plus éprouvante que le premier jet. J'ai l'impression de faire du tri, je jette, je garde, je recentre. J'ai décidé de limiter le nombre de points de vue pour favoriser l'immersion, et du coup, je dois réécrire quand ce n'est pas raconté du point de vue du bon personnage. Ca me fait un peu mal de virer certains persos mais maintenant, ils me gênent. Du coup, il me faut autant de temps pour corriger le premier jet que pour l'écrire.

Pour mon prochain roman, j'aimerais vraiment prendre les bonnes décisions dès le déopart et prendre sur moi-même (enfin, ce sera la suite, donc déjà pour les points de vue ce sera plus simple.) Je me fais aussi poursuivre par mon texte. Genre des scènes que j'ai corrigé me reviennent en tête deux semaine splus tard et je me rends compte qu'un détail ne va pas. Ca vous arrive ça? C'est infernal, je suis obligée de retourner en arrière pour ajuster.

Et je n'ai même pas encore fait la chasse aux répétitions. Achevez-moi tout de suiiiite.

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 11:31 am
par Earane
Mais non, Syven, mais non.

Je rejoins totalement Syven. Je trouve plus pénible la relecture/réécriture. J'en suis à cette étape et je trouve que c'est difficile. J'en suis arrivée au constat que j'ai eu une double-personnalité durant l'écriture de mon premier jet ^^ Si, si. La première partie va subir de grosses modifications et j'ai d'ailleurs commencé la réécriture sur base du plan de corrections que j'ai rédigé après les remarques de mes bêtas. Après, pour ce qui est des corrections supplémentaires, je verrai en temps utile mais je ne sais pas encore cela tournera. Je sais d'office qu'il arrive un moment où je ne parviens plus à me corriger sans que l'on m'aide.

Et je rejoins aussi Syven sur les répétitions - les adverbes et participes chez moi - mais pour l'organisation, je pense que préparer un plan, des fiches, ça m'a aidé déjà sur plusieurs aspects pour un éventuel retravail.

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 11:36 am
par Cléo Muceignet
Je suis en pleine correction de mon roman, et voici la méthode que j'applique. Je pense que c'est la bonne pour moi.

1. Laisser pourrir son roman 1 mois et demie SANS JAMAIS l'ouvrir ni le lire.
2. 1ere étape de correction
L'imprimer le délai imparti, et corriger sur papier. Souligner TOUS les endroits/paragraphe/pages qu'on trouve bancales, ou à réécrire (oui, faut s'accrocher. J'ai pas osé, dans ma première partie, le faire tout de suite aussi crûment). Relever les petites fautes, les mots à changer, les phrases à tourner. Bref, quasi tout ce qu'on peut sans chercher plus loin. Mais le faire d'une traite, pour que l'histoire soit "fraîche" dans notre tête. On se rappelle que dans le chapitre 1 machin portait un pull vert et qu'aujourd'hui, dans le 7, il en a un orange.
3. 1ere étape à l'ordi
Reprendre son tas de feuille et reporter les corrections (et donc toutes les réécritures) sur le manuscrit. Chapitre par Chapitre (j'en suis à peu près à 2 chapitres par jours) voire paragraphe par paragraphe (pour ceux qu'on a du mal à réécrire).
Après avoir fini chaque chapitre, je le relis une fois dans le feu de l'action, si besoin je modifie, mais normalement, ce ne seront que des détails et la correction de fautes de frappes.
4. Souffler (vous l'avez mérité). Temps : 1/2 semaines, voire plus selon le besoin/disponibilité.
5. 2eme relecture, modifier tout ce qui ne va pas, légères réécritures.
6. 3eme relecture, normalement très peu de réécritures.
7. 4eme relecture (facultatif ?) peut-être lecture orale. A voir si je supporte encore de mettre le nez dans mon roman.

On verra si ma méthode fonctionne bien. En tout cas, je suis contente, j'avance bien. En 1 mois, je suis quasiment à la fin de la première étape à l'ordi. Et je ne trouve pas que les réécritures soient très pénibles. Le premier jet est beaucoup plus lent je trouve. Là, j'ai déjà la matière, je dois juste la "remodeler".
A voir. Je trouve que ça ressemble à celle de Kanata, en plus fouilli ^^

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 11:54 am
par Bergamote
C'est dingue parce que moi je m'éclate dans les corrections. Plus que dans l'écriture du premier jet où là j'avais l'impression de taper de la bouse au kilomètre.
Les corrections me donnent l'opportunité, justement, de prendre mon temps sur une scène qui est posée, mais dans tous les cas mal écrite en première intention. Donc là je sors le scalpel, je pèse chaque mot, chaque phrase, j'enrichis mon texte, et ça me rassure plus que cela me stresse.
Et j'hésite pas à bien rallonger mes descriptions avec 30.000 détails à la con, parce que je sais que quand il sera temps de couper dans le gras du bide, bah il en restera peut-être 1% mais ce sera le bon. Enfin c'est mon avis. C'est comme ça que je conçois les choses. Le tout étant de développer à fond mon univers (10 litres) pour ensuite en extraire l'essence (1 goutte). Mais j'ai besoin de ces 10 litres de départ, personnellement.

Pour ce qui est, de virer les mauvaises scènes, je l'ai déjà fait lors de la rédaction de mon premier jet. J'avais mon synopsis de travail assez basique, en gros découpage par chapitre, une ligne de description par chapitre. Et quand les chapitres me semblaient redondants, paf je les effaçais. Même pas je prenais la peine de les rédiger.

Les mauvais persos, ça a été plus douloureux, et sujet à grosse dispute à la maison entre moi et mon bêta-féroce (alias mon homme) qui trouvait que je m'embourbais dans des choses que je ne maîtrisais pas et qui en plus ne faisaient pas partie de mon univers. J'ai finalement abdiqué, et oh miracle ! Il avait raison. Cela me fout encore un peu en rogne, mais c'est vrai. J'avais au moins trois persos qui n'avaient rien à foutre dans mon histoire.

Et du coup j'ai du réécrire 90% de mon premier jet... Youpi ! Mais aujourd'hui je suis assez satisfaite de la trame et du ton que prends mon premier tome. Je ne dis pas que je me rengorge en me disant que c'est parfait, mais juste j'arrive à me foutre la paix, avec les chapitres que j'ai corrigé. Ils ne me poursuivent plus.

En gros donc ma méthode (qui n'en est pas une mais qui est ma façon de faire) c'est :

1) Écrire l'histoire même si le style est mauvais.
2) Réfléchir à l'histoire et la réécrire à 90%
3) Corriger chirurgicalement le tout
4) Donner à mon bêta-féroce le bébé pour qu'il s'en goinfre
5) Pleurer un peu, réécrire 40% de mon projet.
6) Corriger au microscope
7) Re-donner à mon bêta-féroce
8) Réécrire 20%
9) etc. etc. jusqu'à ce que je me sente de donner le tout dans sa totalité à des bêta externes, qui verront tout ce que mon premier bêta n'aura pas vu.
20) Aller dans la salle de bains, et me pendre avec le cordon de la douche qui forcement ne supportera pas mon poids, ce qui me donnera l'occasion d'écrire une version de "Bridget Jones veut devenir écrivain"... Qu'il faudra corriger...

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 11:57 am
par Roanne
Syven a écrit :Je me fais aussi poursuivre par mon texte. Genre des scènes que j'ai corrigé me reviennent en tête deux semaines plus tard et je me rends compte qu'un détail ne va pas. Ca vous arrive ça? C'est infernal, je suis obligée de retourner en arrière pour ajuster.
Pareil, et je dirais que c'est cette immersion dont j'ai besoin à titre personnel pour bien corriger, pour avoir une bonne vision de la façon dont les choses s'imbriquent. Si je trouve que tout va bien, c'est louche.
Syven a écrit :Et je n'ai même pas encore fait la chasse aux répétitions. Achevez-moi tout de suiiiite.
En toute sincérité : c'est le truc que je fais en dernier. De façon globale, à titre perso, je blinde d'abord le fond. Ensuite seulement j'attaque la forme, parce que tant que je touche au fond, celle-ci va être malmenée et j'y ajoute de nouvelles coquilles.

En tout cas :

- Ma réflexion sur les auxiliaires m'a fait pas mal cogiter, là je pense que très clairement, si je vais dans ce sens, je passe en mode "sur-correction" avec risque réel de dénaturer mon roman.
Il faudra en supprimer, certes, mais pas de façon aussi systématique que dans mon test et sans que cela aille à l'encontre de la fluidité de lecture (mouais, facile à dire !).

- Avant que j'attaque ma phase II, côté cycle, j'ai fait un gros blocage à cause du nombre d'interventions différentes, parfois sur des points de détails, que j'avais à faire sur mon roman (c'est important les points de détails, en réalité, très, je m'aperçois que ça peut faire toute la différence dans le ressenti d'un lecteur, donc je ne les néglige pas).
Bref, je ne savais pas par quel bout prendre mon manuscrit.
Syven m'avait dit "tu verras, une fois que tu auras pris le coup de main, les corrections sur le fond ne te poseront pas plus de difficultés que les corrections de forme". Elle avait raison.
Le tout c'est de savoir ce qu'on veut, de se lancer et d'appliquer ses choix sans état d'âme. Ce qui exige de se réapproprier son texte (quand il est passé entre les mains de bêta / alpha / personne de confiance) et de bien cogiter à ce qu'on veut y faire passer.
C'est d'autant plus important qu'on s'aperçoit qu'il faut parfois aller plus loin que prévu pour gagner en efficacité, profondeur ou je ne sais quoi d'autre (et là on se fait "poursuivre par son texte", comme disait Syven).
Pour ma part je trouve l'expérience intéressante mais difficile, j'ai l'impression de jouer les équilibristes.

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 12:02 pm
par Celia
Roanne a écrit :
Syven a écrit :Et je n'ai même pas encore fait la chasse aux répétitions. Achevez-moi tout de suiiiite.
En toute sincérité : c'est le truc que je fais en dernier. De façon globale, à titre perso, je blinde d'abord le fond. Ensuite seulement j'attaque la forme, parce que tant que je touche au fond, celle-ci va être malmenée et j'y ajoute de nouvelles coquilles.
Je fais exactement le contraire. Je n'arrive pas à relire et à apprécier mon texte, et donc à y voir les incohérences, si la forme n'est pas déjà satisfaisante. sinon la moindre phrase de travers, la moindre répétition me bloque, et du coup je n'arrive pas à voir ce qu'il y a à corriger dans le fond. ^^
Par contre les répétitions, j'ai horreur de ça, c'est vraiment l'épreuve à corriger...

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 12:16 pm
par Syven
> Bergamote: je méclate quand même, mais ça m'agace de ne pas avoir pris la bonne décision et d'avoir changer de direction entre temps. Du coup c'est éprouvant, parce que j'ai l'impression de piétiner.
Bergamote a écrit :Mais aujourd'hui je suis assez satisfaite de la trame et du ton que prends mon premier tome. Je ne dis pas que je me rengorge en me disant que c'est parfait, mais juste j'arrive à me foutre la paix, avec les chapitres que j'ai corrigé. Ils ne me poursuivent plus.
C'est mon objectif à l'issue de cette correction/réécriture ça. ^^
Roanne a écrit :Le tout c'est de savoir ce qu'on veut, de se lancer et d'appliquer ses choix sans état d'âme.
Exactement. Je suis bien contente de lire ça, dis donc !

Re: Jusqu'où faut-il corriger son texte ?

Posté : lun. juil. 25, 2011 12:51 pm
par Elikya
Il me fait du bien ton message, Syven.

Pour ma part, je rencontre plusieurs phases au cours des corrections. Au début, je m'éclate. J'ai l'impression que mon texte devient vraiment meilleur et ce n'est que de bonheur. Ensuite, je m'essouffle. Enfin, le texte me sort par les yeux.

Mon problème c'est que j'en suis là. Même après une longue pause, même en me "lavant" l'esprit pendant plusieurs mois sur un autre projet, l'idée de me replonger dans les corrections me déprime.

Vous n'auriez pas vu ma motivation ? Elle doit bien se cacher quelque part... Le secret c'est peut-être bien de me réapproprier mon texte, comme le dit Roanne.