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Maden
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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Maden »

Je suis d'accord avec Roanne sur la liste des challenges, elle suffit largement, avec une définition simple qui laisse la place à l'imagination de chacun.

Ceci dit, je suis d'accord avec Célia, on peut toujours discuter des catégorisations. C'est intéressant de voir qu'on n'a pas tous la même approche des genres et de leur présence dans nos écrits.

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Roanne
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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Roanne »

Dans ce cas, un seul et même fil suffirait peut-être. ;)

Là on a trois fils, avec risque de dire la même chose sur chacun sur le sujet "général" des catégorisations (et même des lignes éditoriales, les échanges à ce sujet sont très intéressants).
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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Yank Elam
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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Yank Elam »

Au moins, vous avez compris mon objectif : la discussion sur les genres/sous-genres.

Un seul et même fil permet de catégoriser la discussion.

Je suis tombé sur un site "Atelier Français" qui donne pas mal d'information la Fantasy, le Fantastique et la SF. http://www.atelier-francais.be/apropos/dossiers
Voici le lien pour la Fantasy : http://www.atelier-francais.be/bibliotheque/fantasy

A travers mes recherches, voilà ce que j'en conclu :
- Genre Littéraire : Merveilleux et Fantastique (tiré du site http://www.site-magister.com/paggenr.htm#mervfant)
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Approche du genre : la distinction entre merveilleux (du latin mirabilia, choses admirables) et fantastique (du grec phantasia, imagination) tient au statut différent du personnage à l'égard d'événements qui, dans les deux cas, relèvent du surnaturel. Dans le merveilleux, une cohérence parfaite s'installe entre le personnage et l'univers dans lequel il évolue, alors que dans le fantastique, le personnage est terrifié par l'apparition de phénomènes qu'il perçoit comme étranges. Quand le merveilleux propose au lecteur un monde féerique où rien ne doit l'étonner, le registre fantastique le laisse dans une perpétuelle hésitation : doit-il reconnaître l'évidence du phénomène surnaturel ou se conforter dans son rationalisme ?
- Sous-genre : Fantasy http://www.atelier-francais.be/bibliotheque/fantasy (père fondateur, d'après ce site : J.R.R Tolkien)
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Fantasy est un terme anglais qui renvoie aux mots « fantaisie », « fantasme » et « imagination » de la langue française. Ces trois derniers substantifs méritent que l’on plonge quelques instants dans les pages du Petit Robert
* Définitions :
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« Fantaisie » :
1. se dit des objets fabriqués qui s’écartent de l’ordinaire et dont la valeur réside principalement dans la nouveauté, l’originalité ;
2. chose originale et peu utile, qui plait ;
3. chimère ;
4. œuvre d’imagination dans laquelle la création artistique n’est généralement pas soumise à des règles formelles ;
5. désir, goût passager, singulier, qui ne correspond pas à un besoin véritable (caprice) ;
6. imagination créatrice, faculté de créer librement, sans contrainte ;
7. tendance à agir en dehors des règles par caprice et selon son humeur.

« Fantasme » :production de l’imagination par laquelle le moi cherche à échapper à l’emprise de la réalité.

« Imagination » :
1. faculté que possède l’esprit de se représenter des images, connaissances, expériences sensibles ;
2. faculté d’évoquer les images d’objets qu’on a déjà perçus ;
3. faculté de former des images d’objets qu’on n’a pas perçus ou de faire des combinaisons nouvelles d’images ;
4. déformation de la réalité, invention de choses impossibles ;
5. création, inspiration artistique ou littéraire.

L’imagination est donc innée et permet à tout individu de créer de la fantaisie en s’abritant des normes, des règles, sans se poser la question (ou s’imposer le besoin) de distinguer ce qui est rationnel de ce qui ne l’est pas, ce qui est conforme de ce qui ne l’est pas. Imaginer, c’est donc créer. Créer de l’inutile (et, en ce sens, la fantaisie se rapproche donc de la poésie), des chimères (c’est-à-dire une illusion, une idée sans consistance, une rêverie quelque peu folle), des œuvres qui trouvent leur intérêt dans leur originalité, leur exclusivité et le plaisir qu’elles procurent. Imaginer revient donc à déformer la réalité, à la démonter pour reconstruire une nouvelle réalité, autre, et ouverte à d’infinies possibilités. Une nouvelle réalité pleine de fantaisies…

Dans notre société actuelle, ce qui est gratuit est souvent vu comme inutile. Puisque seuls nos rêves, nés de notre imagination, sont encore gratuits, sont-ils vraiment inutiles ? La fantaisie, ce produit de l’imagination, ne correspond-elle simplement pas à un besoin et une envie de fuir la réalité pour s’abriter dans des mondes réconfortants et rassurants, où la perspective de vivre d’incroyables aventures apaise la monotonie de nos vies ? En ce sens, est-ce vraiment anodin si cette littérature touche particulièrement un public jeune ?
Le Genre : caractéristiques
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A l’origine, la fantasy désigne à la fois ce qui est merveilleux et ce qui est fantastique. Le foisonnement des œuvres en fantasy depuis Tolkien nécessite cependant une approche beaucoup plus approfondie. On proposera néanmoins cette définition :

La fantasy est un genre littéraire où les phénomènes irrationnels jouent un rôle significatif : des événements surnaturels se produisent, des lieux et créatures existent, qui ne peuvent se produire ou exister selon nos connaissances scientifiques dans notre réalité.
Le Genre : catégories
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- Low Fantasy : Les intrigues se déroulent dans notre monde rationnel et physiquement familier. Les événements surnaturels s’y produisent de façon brusque, sans causalité, sans explications. (correspondance avec la Fantastique)

- High Fantasy : Les intrigues se déroulent dans un monde différent du nôtre, possédant ses propres lois naturelles, qui diffèrent généralement de celles de notre monde. (correspondance avec le merveilleux)

Même si aujourd’hui, dans certaines œuvres de fantasy, la magie est parfois réduite, elle joue un rôle important. Certains éditeurs rapprochent la fantasy de la science-fiction, considérant que la magie joue dans la fantasy un rôle semblable à celui que joue la science dans la science-fiction. C’est une erreur :

- Dans la science-fiction, le surnaturel a une explication logique qui trouve sa source dans les avancées scientifiques. La fonction de la science est de nous permettre, en faisant basculer notre réalité dans le chaos, de nous imaginer notre monde dans un futur plus ou moins proche tout en nous livrant un message moral, une mise en garde.

Une des fonctions de la magie est d’agir dans un univers autre afin de créer des métaphores qui éclairent le monde que nous connaissons, notre réalité.

Enfin, selon Tolkien, la fantasy provoque à la fois de l’effroi et de l’émerveillement. Comme dans le conte de fée, ces deux effets sont requis. Certains textes cependant ne cherchent qu’à susciter de la peur. L’étiquette moderne dark fantasy est une nouvelle façon de nommer ces textes relevant de l’horreur, essentiellement pessimistes, où le mal prend souvent le dessus sur le bien et dont l’une des plus grandes figures est H.P. Lovecraft.
Les sources :
- la mythologie
- les contes merveilleux

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Yank Elam
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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Yank Elam »

Les Variations du sous-genre :
- L'Héroïc Fantasy
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- Le motif épique dans l’heroic fantasy :

C’est donc un véritable vent épique qui souffle sur l’heroic fantasy. Le terme « épopée » désigne, originellement, d’amples poèmes qui exaltent, dans un style sublime, les exploits de héros incarnant les valeurs fondatrices de toute une collectivité. Selon le Petit Robert, l’épopée est un long poème (et plus tard, parfois, un long récit en prose de style élevé) où le merveilleux se mêle au vrai, la légende à l’histoire et dont le but est de célébrer un héros ou un grand fait.

La mission originelle de l’épopée est de devenir le récit fondateur de toute une collectivité. Les plus grandes ont d’ailleurs été créées à des époques de conquête et de territorialisation. Elles apparaissent à une époque qui éprouve le désir de se ressourcer dans le passé mythique pour affronter l’avenir ou inventer un passé qui motivera un futur meilleur. Parmi les plus célèbres, La Chanson de Roland est créée aux alentours de 1100 mais s’inspire d’une embuscade des Basques contre l’armée de Charlemagne au retour d’une expédition contre l’Espagne qui a eu lieu en 778. La chanson de geste la transforme cependant en une attaque de l’arrière-garde française par les Sarrasins. Les chevaliers des croisades, partis à la conquête de la terre sainte, sont ainsi glorifiés par la résistance de Roland contre les Infidèles.

L’épopée se situe donc entre le mythe et l’Histoire : elle fait écho à des événements réels non pour éclairer l’enchaînement causal des faits comme le fait l’Histoire, mais pour montrer comment le destin ou la providence y sont à l’œuvre. Si l’épopée a un rôle essentiel dans la formation des consciences nationales, c’est parce qu’elle assure la jonction entre la réalité et le mythe, entre les souvenirs réels et l’espoir collectif : elle idéalise le vécu et les origines pour en faire le socle sur lequel un peuple fonde son identité et sa destinée. Freud, du point de vue psychanalytique, a défini l’épopée comme une légende au moyen de laquelle une nation, devenue grande et fière, cherche à masquer la petitesse et les vicissitudes de ses débuts.

- Epopée et heroic fantasy :

On remarquera que les motifs de l’épopée se retrouvent souvent dans ceux de l’heroic fantasy :
Elle est souvent tournée vers la fondation d’une collectivité.
Elle est souvent inscrite dans un schéma narratif d’une grande force dynamique où l’élément perturbateur, souvent injuste et révoltant, laissera la place à un ordre, meilleur que le précédent, qui établit une harmonie entre les dieux, le monde et les hommes.
La guerre est un des motifs principaux de l’épopée.
Elle met souvent en scène deux groupes antagonistes qui s’affrontent.
La trahison, l’amour, l’amitié, le courage, l’honneur sont des motifs récurrents chez les personnages, influant sans cesse leurs actions.
Le personnage central subit une prise importance de conscience au centre des tensions.
La mort est omniprésence et représente, souvent, la solution.
Elle est à la fois sur le plan de l’Histoire et de la fiction.
Bien souvent, de nombreux événements surnaturels parcheminent l’histoire et l’intervention du merveilleux (fées, sorcières, dieux) sert ou handicape le héros dans sa quête.
Elle est fondée sur l’opposition des forces de trois ordres : national, social et existentiel.

Notons toutefois que l’heroic fantasy, si elle ne s’ancre pas souvent dans la réalité, sert l’idéologie de telle ou telle nation comme nous l’avons vu précédemment. Elle suscite aussi parfois une réflexion sur l’humanité, notamment par le biais de récits uchroniques qui réécrivent l’histoire en imbriquant dans leurs intrigues des éléments fictifs.

- Héroïsme :

L’affrontement violent au cœur de ces récits permet l’émergence de l’héroïsme, la glorification du héros qui joue un rôle important dans le tournant de l’histoire. Parfois, le héros est mi-homme, mi-dieu et doit faire ses preuves au début de son périple afin d’assurer sa dignité. Mais malgré leurs valeurs exemplaires, les héros épiques sont avant tout humains et possèdent des faiblesses cachées bien souvent dans leur personnalité (c’est notamment le cas du chevalier Wellan dans la série à succès Les Chevaliers d’Émeraude, écrite par Anne Robillard). Souvent, l’entourage du héros, plus doux et plus vulnérable que ce dernier, contribue à l’humaniser grâce à des liens universels, comme l’amitié ou l’amour.

Ces représentations sont toujours d’actualité aujourd’hui, bien que modernisées dans d’autres genres : le James Bond de Ian Fleming est, dans Casino royal, l’avatar moderne du chevalier investi d’une mission importante où il doit déjouer les plans diaboliques d’un « méchant » qui met en danger la Grande-Bretagne, considérée comme un rempart du monde libre. Inscrit dans le contexte historique de la guerre froide, James Bond représente la Grande-Bretagne et le monde libre tandis que le « Méchant » est la figure de l’Union soviétique et du bloc de l’Est. L’épopée peut être, en somme, considérée comme un hymne à la grandeur humaine que symbolise le héros.

Aujourd’hui, les récits d’heroic fantasy, bien qu’épiques, se déroulent généralement dans d’autres mondes (la Terre du Milieu dans Le Seigneur des Anneaux, par exemple) bien souvent médiévaux où, comme dans le conte, on retrouve des lieux récurrents : le château qui symbolise la civilisation, la victoire et la grandeur de l’homme sur la nature, ou la forêt, lieu de mystères, de dangers et de légendes. L’enjeu pour les auteurs de fantasy est de mettre en place un univers riche, vaste et cohérent avec ses propres institutions politiques, ses religions, ses modes de vie, etc., en puisant de la matière dans notre monde, au cœur des légendes ou du folklore. Les humains ne sont pas le seul peuple à habiter ces nouveaux mondes : on compte aussi des fées, des elfes, des nains, et autres créatures merveilleuses, tantôt bienfaitrices, tantôt malfaisantes. Les récits narrent souvent des affrontements entre les forces du bien et du mal, luttes dans lesquelles intervient la magie aussi bien à des fins bénéfiques que maléfiques. Au cœur de ces luttes, les héros se voient investis d’une quête dont dépendra l’avenir du monde. Cette forme de fantasy est la plus abondante et la plus largement représentée aujourd’hui.
- La Fantasy Urbaine :
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Les romans de fantasy urbaine sont des récits où, dans notre univers de béton et de bitume, des êtres magiques et des événements surnaturels se manifestent. Souvent inscrites dans notre époque contemporaine et se déroulant dans une grande ville, les œuvres de ce genre sont peu traduites en français. Le héros, écrasé par la grandeur de la ville, est souvent l’un des rares élus à pouvoir percevoir, de par sa sensibilité, les manifestations surnaturelles qui vont profondément modifier la monotonie de son quotidien. Les auteurs qui s’y essayent ont souvent comme intention première d’apporter une critique de la société. Ils puisent leur matière aussi bien dans le folklore merveilleux que dans le monde réel. Ainsi il n’est pas anodin de voir apparaître Sherlock Holmes ou Jack l’Éventreur, comme c’est le cas dans Les étranges sœurs Wilcox de Fabrice Colin. Les correspondances avec le fantastique sont nombreuses, sauf que ce dernier est davantage orienté vers l’effet de peur qu’il cherche à produire.
- la Light Fantasy :
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La light fantasy est une forme de fantasy plus légère, qui présente un véritable foisonnement en matière de personnages souvent loufoques. Le style d’écriture est enjoué, gaillard et allègre et cherche à procurer aux lecteurs un moment de lecture amusant et divertissant. Les archétypes du genre sont allègrement détournés : ogres, chevaliers, elfes, mages accumulent les maladresses et les mauvaises fortunes. Ce genre permet aussi une critique détournée de la société, s’attachant à des choses simples auxquelles il apporte un nouveau regard. Le comique vient généralement des situations grotesques dans lesquelles se retrouvent les personnages. Beaucoup moins en littérature française que dans les littératures étrangères, certains auteurs n’hésitent pas à parodier des œuvres cultes comme Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux. Dans le style pastiche, on peut citer la célèbre série des Shrek ou le non moins célèbre Donjon de Naheulbeuk.
- la Fantasy Arthurienne :
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La fantasy puise essentiellement sa matière dans les mythologies grecque et romaine, nordique et celtique. Cependant, le genre présente une multitude de références à l’univers celtique qui a introduit de célèbres figures comme Arthur, Excalibur ou encore Merlin. La légende arthurienne et ses dérivées sont souvent le point de départ d’auteurs qui revisitent le mythe de la Table Ronde et des histoires qui lui sont rattachées. C’est Geoffrey de Monmouth qui initie la légende dans son Historia regum britanniae (1135), reprise sans cesse au fil des âges, notamment par Robert Wace dans Le Roman de Brut (1155) ou encore Chrétien de Troyes dans ses nombreux romans (Lancelot ou le chevalier de la charrette, Perceval ou le conte du graal, …). L’œuvre est sans cesse traduite et réécrite, enrichie et christianisée. S’y rajoutera plus tard le motif du Graal avant d’être définie, au 12ème siècle, comme la matière de Bretagne par Jean Bodel. Largement diffusée dans toute l’Europe, la légende renait véritablement dès la seconde moitié du 19ème siècle en même temps qu’apparait un regain d’intérêt pour le Moyen Âge. La matière de Bretagne est idéale pour les auteurs de fantasy puisqu’elle présente de nombreux motifs merveilleux comme Excalibur, la magie, les fées ou les prophéties.
- La Fantasy Animalière :
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La fantasy animalière propose aux lecteurs de voir le monde comme le verraient les animaux, de vivre leurs expériences, de ressentir leurs sentiments, de penser comme ils penseraient, d’exister et de mourir comme ils le feraient. Cette forme de fantasy est relativement mineure. On appelle anthropomorphisme le fait d’attribuer aux animaux des sentiments humains. On rencontre surtout deux types de récit : soit la fable animalière qui a une fonction métaphorique et satirique, soit les animaux, dotés de qualités humaines, occupent un second rôle en soutenant un héros humain dans sa quête (Rudyard Kipling, Le Livre de la Jungle). Aussi, certains récits s’interrogent sur la part animale de l’homme et sa capacité à ne pas se laisser dominer par la bête qui l’habite. En témoignent les nombreux récits de lycanthropes (loups-garous).

Aux origines du genre, on peut notamment citer le célèbre Roman de Renart, un recueil de récits médiévaux français du 12ème siècle ayant pour héros des animaux agissant comme des humains, le monde animal représentant la société du Moyen Âge. Les Fables de Lafontaine (17ème siècle) ne sont pas non plus une source négligeable : elles mettent en scène des animaux anthropomorphisés dans le but d’instruire les lecteurs par le biais d’une morale. Certaines de ces fables sont des réécritures des fables indiennes du Panchatantra d’Ésope, datant du 6ème siècle. Le roman que l’on considère comme fondateur de la fantasy animalière est cependant Le Vent dans les saules, écrit en 1908 par l’écossais Kenneth Grahame. On y retrouve comme héros un rat, un crapaud et une taupe vivant dans l’imaginaire Acadie qui connaitra le fléau de l’automobile. L’œuvre initie un grand engouement pour le genre en matière de littérature enfantine, notamment avec Alan Alexander Milne qui écrit Winnie l’ourson en 1926. Disney sublimera le genre avec ses œuvres phares et surtout avec son adaptation de Robin des bois en 1973.
- La Fantasy Orientale :
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La fantasy orientale situe ses intrigues dans des décors orientaux et exotiques, éloignés de l’univers médiéval dont se nourrit souvent la fantasy. Le folklore, les mythologies et les légendes appartiennent de ce fait à d’autres traditions. Souvent associée au thème du voyage, cette forme de littérature date elle aussi avec, par exemple, Les Mille et Une Nuits, célèbre recueil de contes persans et arabes mis à l’écrit vers le 13ème siècle et où l’on retrouve des personnages emblématiques comme Aladin, Sinbad le marin, la princesse Shéhérazade ou encore Ali Baba. Traduite en français par Antoine Galland entre 1704 et 1717, cette œuvre est un véritable puits d’inspiration pour les auteurs de fantasy orientale.

Dragons, samouraïs, djinns, esprits, dieux, princes et princesses, du Japon jusqu’en Arabie en passant par l’Inde, la fantasy orientale ne se lasse pas de dépayser le lecteur qui devra parfiler les nombreux mystères issus de l’exotisme. Equivalent de la Bible par sa taille et sa portée religieuse, une bonne quinzaine de fois plus conséquente que l’Iliade d’Homère, le Mahabharata, épopée hindoue datant des derniers siècles avant Jésus-Christ, regorge de mythes, de monstres et d’animaux fabuleux dans un environnement où, sans cesse, hommes et dieux luttent avec acharnement. L’univers imaginaire de cette œuvre a profondément marqué la fantasy d’origine indienne. Si, en général, la fantasy abonde en références à l’univers oriental et exotique, c’est surtout dans les mangas et les jeux-vidéo que l’on retrouve ces influences, avec, par exemple, la célèbre saga des Final Fantasy ou encore le vaste univers de World of Warcraft.
- La Science Fantasy :
Spoiler: montrer
La science fantasy est sans doute la forme de fantasy la plus difficile à cerner. Les œuvres qui appartiennent à ce genre voient les archétypes de la fantasy utilisés dans un contexte science-fictionnel. Les mondes imaginés par les auteurs sont souvent des mondes secondaires à la frontière de plusieurs genres. On peut donc considérer la science fantasy comme un mélange hybride de la fantasy et de la science-fiction. Une des œuvres phares en la matière est le célèbre cycle de Philip Pulman, A la croisée des Mondes, où l’intrigue se déroule dans un monde différent du nôtre mais qui lui ressemble sur de nombreux points.

Souvent, les intrigues se déroulent sur d’autres planètes, dans un futur plus ou moins proche, où les lois naturelles sont différentes de celles de la Terre. Les hommes y vivent dans une civilisation partagée entre la science la plus cartésienne et la magie la plus mystérieuse, cette dernière pouvant trouver une explication rationnelle. Un roman incontournable de cette veine et le récit de Pauline Alphen, Les éveilleurs, publié en 2009. Au 22ème siècle, alors que toute une génération d’adolescents disparait de la Terre, les drogues et les jeux-vidéo ont mis à mal l’humanité. Migrant sur la planète Amazonia, de nouvelles civilisations sont fondées, dont Salicande dans laquelle s’inscrit ce premier tome. On y retrouve Jad et Claris, des jumeaux aux dons énigmatiques, à la recherche de leur mère mystérieusement disparue à leur troisième anniversaire. La quête de ces deux jumeaux va les conduire à repousser les frontières de leur monde, de leur enfance et du passé… ce passé étant notre présent.
A partir de ces données, que pouvons-nous en conclure ?
Il y a différentes variations du sous-genre caractérisé par son univers et des thèmes. Néanmoins, pour une ligne éditoriale, ça sera classé dans la Fantasy ou la SF.

Pour un auteur, ou un lecteur spécialiste du genre, il faut être capable ce qui différencie une oeuvre d'une autre via ces caractéristiques, que j'encourage à ce que nous les énumérions.

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Yank Elam
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Re: Le Fantastique : Genre, thèmes et termes

Message par Yank Elam »

Alors, comme je l'ai fait précédement avec la Fantasy, voici les conclusions de mes recherches (tiré de http://www.atelier-francais.be/bibliotheque/fantastique):

- Genre : Merveilleux et Fantastique
- Sous-Genre : Fantastique
Spoiler: montrer
L’imaginaire est une donnée culturelle qui existe depuis la nuit des temps. Souvent remis en cause, mis de côté ou dénigré, il a pris au cours de ces dernières années une place importante dans notre patrimoine culturel et touche actuellement un public de plus en plus jeune et de plus en plus vieux. Nous baignons dans une société où le besoin de rêver, le besoin de héros est fort, voire vital. Si les librairies mettent aujourd’hui en valeur cette littérature de l’imaginaire, le cinéma en est devenu le principal gardien et il est très rare de voir une série d’affiches sans un film de cette veine.

Au 19ème siècle, les réalistes avaient référé l’écriture à l’expérience de tous les jours, en bannissant l’expérience de toutes les nuits. Pas de place donc ni pour le rêve ni pour l’imaginaire : c’est au nom de la science et du réel qu’on écrit pour tenter de reproduire le monde le plus fidèlement possible. Or, l’onirique ouvre bien des portes vers des mondes nouveaux truffés de rencontres extraordinaires qui peuvent, parfois, illustrer voire expliquer notre réalité.

- La lecture du réel passe par l’imaginaire

Renier le rêve, c’est renier une part de soi-même. L’imaginaire ouvre les portes obscures de ce qui ne peut être lu des yeux ou parcouru des doigts mais que l’enfant devinera facilement de l’autre côté du miroir. Les courants de littérature didactique et moralisatrice ont toujours témoigné d’une méfiance envers la fiction et lui ont refusé le droit d’exister en tant que telle. Mais le débat est vieux comme le monde : déjà Platon et Aristote s’opposaient sur cette idée aux 4ème et 5ème siècles ACN. C’est pourquoi le merveilleux et le fantastique ont souvent été considérés comme de la sous-littérature ou, dans le meilleur des cas, comme de la paralittérature. Mais la fiction répond à un besoin très profond de l’enfant : ne pas se contenter de sa propre vie mais feindre la réalité et jouer avec pour tester ses limites. Elle permet à l’enfant d’imaginer d’autres possibilités d’être qui l’aideront à construire sa propre identité. La lecture du réel passe forcément par l’imaginaire. Le fantastique est un de ces genres où le rêve, l’imaginaire se mêle au réel, une porte qui nous emmène vers un ailleurs comme Alice qui franchit le miroir (Lewis Carroll).

- De nouveaux mondes

Ces formes de littérature débloquent l’imaginaire, font éclater les structures figées, stéréotypées et transforment l’univers quotidien en créant un autre passé, un autre présent, un autre futur. Elles mêlent une suite d’événements incroyables et surnaturels pour contraster avec l’ennui d’une vie banale remplie de trous et de manques. Nos manques. Le livre, lui, est une marmite de mots chargée de magie. Ces mots, l’auteur joue avec, les salant d’imagination et les poivrant de fantaisie. Le livre devient alors lui-même un rêve qui se prolonge et qui dure aussi longtemps que nous le souhaitons. Petit à petit, il devient notre rêve à nous et nous acceptons d’y plonger en considérant comme vrai ce qui ne l’est pas. C’est là le pacte que nous signons avec l’auteur, ce fabuleux cuisinier des mots.
- Définitions :
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Définir le fantastique est une problématique complexe. Il n’existe pas, à proprement parler, de définition canonique.
Du point de vue étymologique, « fantastique » vient du grec phantastikos, « relatif à l’imagination ».
Selon le Petit Robert 2008, « fantastique » désigne ce qui est créé par l’imagination, qui n’existe pas dans la réalité, ce qui paraît imaginaire, surnaturel; un genre artistique.
Selon La littérature française de A à Z sous la direction de Claude Eterstein, le fantastique est une forme artistique faisant intervenir des éléments surnaturels dans le monde quotidien.
Pour Tzvetan Todorov, le fantastique est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles face à un événement en apparence surnaturelle.
D’après Le Dictionnaire du littéraire, le fantastique est le registre qui correspond aux émotions de peur et d’angoisse. Il est caractérisé par le renversement des perceptions rationnelles du réel, l’intervention du doute dans les représentations établies et la proximité du surnaturel. Le fantastique déborde la littérature et s’exprime dans toutes les formes d’art.
- Les représentations :
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Ancrages du fantastique dans la réalité :
- Interpénétration du réel et du rêve

L’essence du fantastique réside dans un certain climat où rêve et réalité s’interpénètrent jusqu’au point où, parfois, toute ligne de démarcation ou frontière disparaît. L’art et l’originalité d’un auteur de récit fantastique sont de nous raconter le rêve comme s’il était la réalité, et la réalité comme si elle était le rêve.
Le fantastique ancré dans le réel

Le fantastique présente un point de contact avec nous. Ce point de contact est un ensemble de repères dans la réalité qui nous prouve que le récit démarre bien dans le monde que nous connaissons. Par exemple, dans le roman Fascination de Stephenie Meyer et dans son adaptation cinématographique Twilight, le cadre spatiotemporel est identifiable : l’histoire se déroule à Forks (Washington). Dans Narnia, trois enfants fuient la guerre à Londres.

Le récit fantastique trouve donc sa source dans une expérience quotidienne, un lieu connu, voire même des personnes identifiables. Parfois, on peut également ressentir clairement le contexte historique dans lequel s’inscrit l’histoire (par exemple, dans le film Le labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro). C’est un événement surnaturel qui vient bouleverser le monde et les lois que nous lui connaissons. Dans l’un, des êtres s’avèrent être des vampires et des loups-garous, dans l’autre une armoire magique permet de passer dans un autre monde qui ne ressemble en rien à Londres, dans le dernier enfin Ofélia découvre un mystérieux labyrinthe où un faune lui apprend qu’elle est la princesse disparue d’un royaume enchanté.

C’est sans doute pour cette raison que le fantastique, généralement, nous touche, car il n’est pas fait uniquement d’êtres abstraits. A notre tour, nous souhaiterions vivre l’aventure d’un de ces personnages. C’est ça, le rêve. James Krüss disait d’ailleurs : « Une histoire n’a pas besoin d’être vraie mais d’être belle. »

- Le fantastique d’une époque devient le possible ou le réel d’une autre époque

Que diraient aujourd’hui nos arrière-arrière-grands-parents qui écoutaient volontiers, enfants, des récits fantastiques ? Les récits fantastiques du passé peuvent aujourd’hui entretenir un lien étroit avec la réalité, c’est le cas par exemple de l’exploration du ciel. Nos ancêtres étaient sans doute rêveurs à l’idée d’explorer le ciel ou les fonds marins. Et aujourd’hui, c’est possible grâce aux technologies. Ce qui était imaginaire, impensable à l’époque devient aujourd’hui bien réel.

Tout le monde connaît l’histoire de Pinocchio. Cette marionnette de bois prend vie et se retourne malicieusement contre son créateur, Gepetto, lui causant alternativement inquiétudes et joies. Ne symbolise-t-il pas, d’une certaine façon, le motif du robot qui germera dans la science-fiction? La fiction devance la science. Elle anticipe le futur et forge à partir des rêves humains des objets préscientifiques. Aujourd’hui, on nommerait ce phénomène « Science-fiction. » Mais que devient la science-fiction, ce rêve de l’imagination à partir de la science, lorsque l’époque qu’elle imaginait est dépassée ? De plus, la fiction est sans cesse revisitée au fil des générations. Voilà pourquoi tenter une définition canonique du fantastique est inutile. Ce serait l’écraser d’une théorie boiteuse.

Les représentations :
- Le fantastique angoissant

Une première représentation du fantastique est celle de l’angoisse. L’idée reçue est que le fantastique est forcément angoissant. D’où vient-elle ? Peut-être du cinéma fantastique naissant (Nosferatu le vampire, La Fiancée de Frankenstein, …) et des films d’horreur actuels où le quotidien est bouleversé par un événement tragique, qui fait frémir et provoque des cauchemars. Cette influence cauchemardesque se ressent également en littérature, comme par exemple dans les romans de Stephen King ou les célèbres Chair de Poule. Si ces derniers sont adressés à la jeunesse, les autres sont destinés à un public plus adulte et dont la psychologie est plus solide, moins fragile que celle de l’enfant. Définir l’angoissant comme étant le cœur du fantastique est donc malvenu dans la perspective où l’imaginaire aide l’enfant à se construire. Il aurait, ici, plus tendance à le traumatiser.

Cependant, il existe bien une tradition d’un fantastique inquiétant avec ses auteurs célèbres comme Lovecraft ou Edgar Poe pour la littérature anglaise, ainsi que Hoffmann ou Kafka pour le courant germanique, sans oublier Gérard de Nerval, Maupassant (Le Horla) en France. Mais il faut garder en tête que le récit d’angoisse et d’horreur ne constitue qu’une des formes possibles du fantastique. Ainsi, par exemple, le thriller cherchera à provoquer un sentiment de peur et de tension filé tout au long d’une enquête souvent policière.

- Fantastique et merveilleux

Une autre représentation du fantastique est celle qui fait de lui une partie intégrante du merveilleux. Cette confusion qui tend à rapprocher ces deux genres qui se ressemblent mais ne s’égalent pas vient sans doute des considérations du conte moderne comme défini par Propp :

Le conte moderne prolonge le récit oral, s’y enracine, y puise si souvent, consciemment ou non, aussi bien des sources d’inspiration thématique qu’une écriture, un rythme, une musique. C’est parce que le récit de l’aède, du barde ou de tout conteur exprime et nous fait rejoindre les besoins primordiaux de l’humanité : l’apprentissage de la vie, la quête incessante, la grande aventure humaine.

L’apprentissage de la vie, la quête incessante, la grande aventure humaine sont des conséquences du fantastique. Dans le merveilleux, ces éléments en sont la substance même, c’est pourquoi aujourd’hui le conte dévie souvent vers une farandole de fées, de princes et de baguettes magiques se détournant de sa fonction première qu’est l’apprentissage de la vie. Pour distinguer le fantastique du merveilleux, nous retiendrons que :
Le fantastique est d’abord ancré dans un univers réaliste, vraisemblable, au cadre spatiotemporel identifiable. Il a besoin de notre réalité pour fonctionner. Un événement surnaturel survient dans le monde tel que nous le connaissons et sert de bascule vers un monde inconnu (à noter que ce monde inconnu peut être le nôtre mais présentant des attributs inattendus, irréels).
Le merveilleux présente un monde imaginaire dont les lieux et l’époque nous sont inconnus mais qu’on accepte d’emblée comme vrais.

Avec les dérives du temps, le merveilleux s’entend aujourd’hui sous l’appellation « Fantasy », tandis qu’on parlera parfois de « fantastique merveilleux » où le récit fantastique possède des éléments propres au merveilleux (fées, magie, princes, créatures merveilleuses, …) comme dans Narnia de C.S Lewis ou encore dans Harry Potter de J.K. Rowling.
Que pouvons-nous en conclure ?
Très régulièrement, on peut confondre Fantastique et Fantasy. Or, les deux sont lié. Si on prends les auteurs comme Maupassant, nous sommes dans notre réalité où des évênements surnaturels angoissants se passent.
A l'inverse, avec JK Rowling, nous sommes toujours dans notre réalité, mais les évènements surnaturels sont de types merveilleux. Mais l'un des thèmes du fantastique est présent : la mort.
C'est deux catégories, si on compare "Le Horla" et "Harry Potter" se différencie par le champ lexical utilisé. A travers les thèmes dans ces deux catégories, on peut déterminer un lexique dominant et un mineur.

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Yank Elam
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Re: La Science-Fiction : Genre, termes et technologies

Message par Yank Elam »

De même, voici les conclusions de mes recherches (tiré de http://www.atelier-francais.be/biblioth ... ce-fiction)

- Genre : Merveilleux et fantastique
- Sous-genre : Science-Fiction
Spoiler: montrer
On a tendance à définir la science-fiction comme l’ensemble des récits où l’on parle, grosso modo, de fusées interplanétaires. Cette définition ne recouvre qu’un champ restreint des horizons de la science-fiction. En réalité, le genre est difficile à définir tant il a évolué et s’est dérivé au fil du temps.

La science-fiction appartient aux littératures de l’imaginaire, opposées aux littératures du réel. Elle enrichit notre univers de nouvelles civilisations, de créatures originales et d’inventions révolutionnaires voire invente de nouveaux mondes. Elle s’ancre parfois dans notre réalité avant de basculer vers le surnaturel en s’appuyant sur un possible scientifique rationnel, vraisemblable. C’est là qu’elle diffère du fantastique qui ne cherche pas à justifier l’intrusion du surnaturel.

Hugo Gernsback, lui, disait qu’une « scientifiction » est une histoire romanesque captivante entremêlée de faits scientifiques et de visions prophétiques. Il postulait que ces histoires ne devaient pas qu’être passionnantes : elles devaient également instruire. Il affirmait également que la science-fiction d’hier pouvait très bien se réaliser demain. On peut donc considérer la science-fiction comme la littéraire du « si ».

Certains auteurs et théoriciens ont ensuite vu dans la littérature de science-fiction une interrogation sur l’homme et sa place dans l’univers. La science-fiction, en explorant des mondes extérieurs, voyage donc aussi dans des espaces intérieurs.

La science-fiction présente parfois la science comme une magie qui, à coup d’astronefs ou de machines à explorer le temps, nous fait voyager au-delà de notre monde et de tout ce que nous connaissons vers des réalités que nous n’avons jamais perçues, que nous n’aurions jamais imaginées, souvent dans le futur et dans un espace lointain. La science-fiction envoie donc l’homme vers l’inconnu grâce à un billet vers l’ailleurs.

Définir ce genre est donc une opération plutôt fragile car que devient la science-fiction, ce rêve de l’imagination à partir de la science, lorsque l’époque qu’elle imaginait est dépassée ?
- Thèmes principaux :
Spoiler: montrer
On retrouve dans la science-fiction de nombreux thèmes récurrents :

- Le voyage dans l’espace : le genre est né quand est venue en littérature l’idée d’échapper aux lois physiques et de s’échapper du globe terrestre. Cette idée a été propulsée par la fascination pour le firmament et ses mystères. Ce thème est une source d’invention de moyens technologiques pour voyager jusqu’aux astres et explorer les planètes.
- La colonisation de l’espace : elle se déroule souvent en deux temps. Tout d’abord, on rencontre une phase d’exploration de l’espace. Ensuite vient le moment de l’expansion de l’humanité.

- La terraformation : elle consiste à rendre habitable une planète qui ne l’est pas.

- Les extraterrestres : souvent plus avancés que les hommes sur de nombreux plans, ils ont généralement une apparence monstrueuse (ne serait-ce pas là une métaphore du côté monstrueux du progrès ?), et représentent presque toujours un danger ou une menace pour l’humanité. Employés d’ordinaire comme des envahisseurs, ce qui les éloigne plus que tout des humains est le manque voire l’impossibilité de communication. Le contact entre ces deux civilisations sera aussi l’occasion de condamner le militarisme spatial, la colonisation et le racisme ou simplement la vanité de l’homme.

- Le voyage dans le temps : projection dans le futur ou retour vers le passé permettent de voyager dans ce qu’on appelle la quatrième dimension. Le voyage vers le futur permet l’anticipation quand celui vers le passé permet la rétrospection. À coup d’hypothèses, les auteurs imaginent ce qui pourrait se passer dans le futur si… ou comment les choses auraient-elle pu évoluer dans le passé si… Le thème du voyage est donc l’occasion de réfléchir sur le monde en explorant les futurs possibles.

- La fin du monde : thème très ancien, il existe déjà dans de nombreuses religions. La fin du monde se contente parfois d’éteindre une partie de la population quand elle s’offre souvent le luxe de détruire la Terre ou l’univers tout entier. Les catastrophes naturelles sont souvent utilisées comme moteurs destructeurs tout comme les fléaux biologiques. L’homme est souvent désigné comme coupable, davantage quand la fin du monde survient suite à l’utilisation d’une arme créée de ses mains (explosions nucléaires, …). Le thème est généralement utilisé pour mettre en garde, avertir de la menace qui pèse sur l’homme comme une épée de Damoclès.

- La société, la politique et leur critique : nous l’avons traité tout au long du dossier. La SF est souvent l’occasion de porter un regard sur le monde, d’interroger nos systèmes sociaux et politiques pour les remettre en cause voire les réinventer. On constate parfois des traces d’engagement de la part de l’auteur qui invite ses lecteurs à réfléchir.

- La science (découvertes, technologies, …) : l’identité nationale de la SF dépend souvent de l’avancement scientifique du pays dans lequel elle se développe. Tantôt fantasme, tantôt danger, elle montre les deux versants du progrès : son aspect révolutionnaire et ses perversions. Elle y agit également comme un levier de contrôle sur l’être humain et la fiction l’apprivoise, voire la devance, en s’aventurant là où la science n’ose aller. Souvent vulgarisée pour être comprise des lecteurs, elle occupe donc une certaine fonction didactique puisqu’elle vise à leur transmettre des connaissances.

- Les robots : êtres artificiels programmés, ils connaissent une large variation dans les romans de SF. Ils sont souvent au cœur d’une ambiguïté entre l’homme et l’androïde en interrogeant les conditions de ce qui fait l’humanité d’un être. Tantôt proche des hommes, tantôt ennemis, ils ont comme ancêtre organique la célèbre créature de Frankenstein.

- Les mondes parallèles : la SF repose beaucoup sur le principe que des mondes parallèles coexistent avec le nôtre. Leur existence ne nous est dévoilée que par un progrès énorme de la science ou par l’intrusion du surnaturel. De nombreux auteurs utilisent le motif du portail qui conduirait vers ces mondes. Ces mondes parallèles obéissent le plus souvent à leurs propres lois.

- L’homme : la question de l’être est souvent abordée par la SF. Il lui arrive souvent d’être truqué (des poumons remplacés par des branchies, par exemple) et transformé afin de devenir un mutant. Les mutations peuvent tantôt être bénéfiques, tantôt dégénératives et sont souvent engendrées par des manipulations ou des transformations génétiques ou par des rayons radioactifs (comme Peter Parker qui devient Spiderman après avoir été mordu par une araignée radioactive). Les récits montrent souvent comment l’homme s’adapte à son nouveau corps, lui résiste ou s’y soumet, et comment il utilise ses nouvelles facultés.

- Le clonage : le thème de la duplication est souvent abordé en SF. Ambigu, il est très difficile de cerner le bien et le mal de cette pratique : tout dépend finalement de la manière dont l’homme y a recours

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romu
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Re: La Science-Fiction : Genre, termes et technologies

Message par romu »

La classification, c'est bon pour les insectes. :mrgreen:

Autant de précision pour les oeuvres littéraires... bof.

[ce qui ne m'empêche pas de te souhaiter bon courage dans ton entreprise Yank]
Grâce à vous les grenouilles, tout est art.
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Silène
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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Silène »

Je pense que le listing fait par l'équipe challenge est déjà bien, non ? Si on veut plus de précision, on peut acheter Cartographie du merveilleux de André-François Ruaud qui fait ça aussi très bien !
Prochain roman le 10 juin ! 8848 mètres chez Casterman.

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Silène
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Re: La Science-Fiction : Genre, termes et technologies

Message par Silène »

Il y a d'excellents ouvrages sur la SF qui recensent pas mal tout ça, je n'ai pas de titre sous la main mais tu les trouveras sûrement sur le net ou à la bibliothèque.
Prochain roman le 10 juin ! 8848 mètres chez Casterman.

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Re: La Science-Fiction : Genre, termes et technologies

Message par Celia »

romu a écrit :La classification, c'est bon pour les insectes. :mrgreen:
Mais la discussion, c'est bien pour tout le monde.
Mais je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit dans un autre fil ^^
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Re: La Science-Fiction : Genre, termes et technologies

Message par Guy Le Heaume »

Silène a écrit :Il y a d'excellents ouvrages sur la SF qui recensent pas mal tout ça, je n'ai pas de titre sous la main mais tu les trouveras sûrement sur le net ou à la bibliothèque.
La science-fiction, de Roger Bozzetto par exemple. Un petit livre de la collection 128 qui condense pas mal de choses. A ce titre les préfaces et essais sur quarante-deux.org peuvent intéresser, en particulier celle d'UNICA qui s'ouvre sur cette phrase :
Gérard Klein a écrit :Est-ce vraiment un roman de Science-Fiction ?
Chaque monde a ses lois, le tout est de les découvrir.
L'œil dans le ciel, Philip Dick.

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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Bergamote »

A titre personnel, je pense que l'intention derrière les trois posts Fantasy/Science-Fiction/Fantastique est tout à fait louable. Seulement, je pense qu'il y a de nombreux sites et blogs, notamment le wiki qui font déjà ça très bien.
Disons, que ce genre de base de données à, pour moi, plus sa place sur un site ou un blog mais qu'ici il n'entraîne finalement pas de discussions, ne soulève aucun problème, et reste purement informatif.
Alors qu'un forum se veut avant tout un lieu d'échange et de discussion justement ^^

Ensuite, il existe aussi d'autre post d'information, mais généralement ils sont un partage de trouvailles externes au forum.

Je ne doute pas de l'utilité d'un tel recensement, seulement je me demande si il a bien sa place ici. C'est tout.
Dans tous les cas, tu t'es attelé à un sacré boulot !

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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Celia »

Mais, il me semble que Yank invite à la discussion non ?
Qu'est-ce qui différencie une oeuvre de fantasy d'une autre ? Qu'est-ce qui fait la richesse du "genre" ? Quelles sont les oeuvres qui nous font vibrer ? Celles qui dépassent totalement les "cases" ? Les exemples et les contre-exemples ?
Le premier post était maladroit et n'invitait pas du tout à la discussion autre que pour faire des listes, mais je suppose qu'il est possible de parler et de discuter du genre et des genres aussi :)
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Yank Elam
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Re: La Science-Fiction : Genre, termes et technologies

Message par Yank Elam »

La question la plus importante, c'est les caractéristiques des différents genres de la SF. Qu'est-ce qui les détermine ?

Pour répondre à la question, je propose une réflexion.
Commençons par ces 5 questions :
- Où ?
- Quand ?
- Qui ?
- Quoi ?
- Comment ?

Si nous prenons le "Où ?", cette question va déterminer notre univers. Est-ce que ça se passe sur Terre, sur une autre planète, dans une autre galaxie... ?
Si nous prenons le "Quand ?", nous déterminons l'époque. Est-ce que c'est proche de notre réalité (2020, 2050, 2100...) ou éloigné (3128, 5000, 150ème siècle...) ?
A partir de ces deux questions, nous déterminons différents champs lexicaux.

Si notre histoire se passe sur Terre à une époque relativement proche de la notre, j'utiliserai un champ lexical bien précis des romans d'anticipation (véhicules, bâtiments, technologies...)
Si mon histoire se passe dans une autre galaxie, dans un univers médiéval à une époque très éloigné de la notre... Mais c'est de la SF, je dois trouver la présence de technologie avancé (Exemple du roman "Régression" de PJ Herault). On ulilisera différent champs lexicaux.

Selon la catégorisation de la SF, nous allons utiliser des champs lexicaux bien précis, qu'il faut donc déterminer.
- Anticipation : champs lexicaux du futur proche/hypothétique
- Hard Science-Fiction : champs lexicaux des sciences
- Voyage dans le temps : champs lexicaux sur les époques traversées, les paradoxes.
- Uchronie : champs lexicaux de l'époque où se déroule le récit.
- Cyberpunk : champs lexicaux de la dystopie, du chaos, du social, de la technologie, de la politique, de l'économie, de la cybernétique/biotechnologie, de la violence, de la décadence...
- Space Opera : champs lexicaux de l'astronomie, de l'astrophysique, de la technologie futuriste (pistolet laser, vaisseaux...), de la guerre et des batailles..- Space Fantasy : champs lexicaux d'un des genres de la fantasy, d'un des genres de la SF.
- Planet Opera : champs lexicaux de la faune, de la flore, des ressources, du mystérieux et de l'étrange.
- Militaire : champs lexicaux du militaire, bataille, guerre...
- Post-apocalypse : champs lexicaux de l'époque où se déroule l'histoire, de la civilisation, cataclysmique
- Steampunk : champs lexicaux du baroque, du fantastique et de la technologie.

Ce n'est que des exemples tirés des définitions de mon premier post.

En fin de compte, si nous lisons une oeuvre de SF, nous pourrons la classé dans différentes sous catégorie de SF. Si nous prenons Star Wars, c'est du Space Opera. Mais nous avons aussi des éléments du Cyberpunk. Nous sommes dans un univers utopique où les périodes de l'histoire de la galaxie est marqué par des guerres de colonisation ("La Légende des Jedi" avec l'impératrice Teta ; "Ancienne république" + "KOTOR" avec les guerres mandaloriennes...), et le thème du Bien contre le Mal , sagesse contre pouvoir/puissance (Jedi vs Sith). Ce n'est que l'image de notre époque dans un univers futuriste. De même, dans Star Wars ou Star Trek, nous allons aussi tombé dans du Planet Opera. Une histoire, un récit (roman, BD, films et série) se passe sur une planète caractérisé par une faune, une flore, et une civilisation + ou - évolué technologiquement. Dans Star Trek, les agents de Starfleet explorent des planètes inconnu. Dans Star Wars, on se retrouve sur une planète...

Au lien de parler de sous-catégorie de SF, nous devons parler de champs lexicaux d'Anticipation, de Space Opéra... Nous écrivons de la SF, et pas uniquement du Space Opera, du Steampunk ou de Post-Apocalyptique. On s'inspire de ces différents catalogues de la SF.

Donc, nous devons construire pour chaque genre/sous-genre (que je nomme maintenant "Thème") un champ lexical approprié.

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Yank Elam
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Re: La Fantasy : genre et termes

Message par Yank Elam »

Celia a écrit :Mais, il me semble que Yank invite à la discussion non ?Qu'est-ce qui différencie une oeuvre de fantasy d'une autre ? Qu'est-ce qui fait la richesse du "genre" ? Quelles sont les oeuvres qui nous font vibrer ? Celles qui dépassent totalement les "cases" ? Les exemples et les contre-exemples ?Le premier post était maladroit et n'invitait pas du tout à la discussion autre que pour faire des listes, mais je suppose qu'il est possible de parler et de discuter du genre et des genres aussi
Celia, tu poses les bonnes questions. Dans le Sujet sur la SF, je pose une réflexion. Doit-on parler de sous-genre ou de champs lexicaux ?

En me basant sur les thèmes du Fantastique, je me suis posé la question des champs lexicaux.
On peut classer chacune des catégories de Fantasy par un ou des champ(s) lexical(aux).
Partons des ces 5 questions :
- Où ? : c'est l'univers où se déroule notre histoire. Est-ce que ça se passe dans un monde familier aux notres, ou dans un monde différent ?
- Quand ? l'époque permet de savoir si notre univers est plutôt de type médiéval (médiéval-fantastique) ou futuriste (space fantasy)
- Qui ?
- Quoi ?
- Comment ?

A partir de ces questions, en créant notre histoire, nous utilisons des champs lexicaux bien précis de la Fantasy. Donc on écrit pas dans un genre bien particulier de la Fantasy, mais dans plusieurs.
Essayons de caractériser chacun de ces champs lexicaux.

- Le médiéval-fantastique : champs lexicaux du merveilleux, du moyen-âge
- La fantasy historique : champs lexicaux de l'époque où se déroule le récit
- La fantasy arthurienne : champs lexicaux du Antiquité/Moyen-Age, du merveilleux, utilisé dans la légende arthurienne (je vous conseil "Le roman du Roi Arthur" de Xavier de Langlais)
- La fantasy urbaine : champs lexicaux contemporaine, du merveilleux, de l'urbain
- La fantasy orientale : champs lexicaux utilisé en Orient/Asie à une époque donnée
- La fantasy animalière : champs lexicaux des animaux, de la faune, de la flore et du merveilleux
- La fantasy mythique : champs lexicaux utilisés des contes, des légendes, des mythes, de la mythologie
- La science fantasy : champs lexicaux de la technologie moderne, du médiéval/antique
- La space fantasy : champs lexicaux d'un des genres de SF, d'un des genres de Fantasy (immaginez des animaux parlant sur une autre planète et qui voyage dans des vaisseaux spatiaux...)
- La light fantasy, ou fantasy humoristique : champs lexicaux d'un des genres de Fantasy, de l'humour, de l'absurde.
- La dark fantasy : champs lexicaux d'un des genres de Fantasy, de l'obscurité, du pessimisme, du chaos, du social, de la politique, de l'économie, de la violence, de la décadence...
- L’heroic fantasy : champs lexicaux d'un des genres de Fantasy, de l'héroïsme, des batailles, des guerres, de la souffrance, du chaos, du social, de la politique, de l'économie, de la violence, de la décadence...
- La High fantasy : ??
- La Low Fantasy : ??
- La Fantasy of manners : ??
- La fantasy romantique : ??

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