[A] Des enfants et des ogres : jusqu'où aller ?

[anonymedeux]

Bonjour à tous,

Je m'apprête à rédiger une petite nouvelle narrant les aventures rocambolesques d'un huissier gobelin vérifiant si les mesures sanitaires, le protocole d'abattage, les méthodes de cuisson, la propreté des cuisines... ainsi que l'origine, les conditions de transport... d'une certaine marchandise sont respectés.

Bon, la marchandise, ce sont des gosses et mon huissier gobelin bosse pour une guilde de trafiquants et de cuisinier de chair enfantine.

Alors, j'ai lu ce sujet http://cocyclics.org/phpBB3/viewtopic.p ... it=horreur mais il ne me contente pas trop car il se concentre sur l'horreur du mal et de la torture.

Jusqu'où pensez vous que je puisser dans l'horreur avec des gosses qui seront débités, charcutés, transformés en saucisse, vendus sur des marchés à esclaves où on notera la qualité de leur viande selon l'âge, la fermeté... ?

Et quelt ype de public peut lire ce type de nouvelle ?

[blackwatch]

Tout dépend - une fois de plus - du traitement. La nouvelle peut être très drôle et pas du tout verser dans l'horreur. Tout dépend du ton de ton gobelin !
Perso, je ne m'inquièterais pas trop du public. Quand on a été bercé de la légende de saint-Nicolas dès 4-5 ans, on est quand même solidement préparé en y réfléchissant.

[Macada]

Pareil que Blacky.

Peut-être que si t'écris pour des moins de 15 ans, ça serait quand même sympa pour eux que le gobelin soit un "méchant"

[anonymedeux]

Oh bah parfait ! Mon gobelin, dans ma tête, sera un bon petit huissier, très fidèle aux textes législatifs et aux règlements.

Le truc, c'est que ça va être gore. Je m'interrogeais sur les divers degrés de supportabilité (barbarisme ?) de voir des gosses tranchés, débités, décapités... sur des étals de boucherie avec des gens qui se la jouent gastronome sur tel enfant nourri avec tel type de cuisine régionale.

J'ai juste une petite appréhension sur le fait que des gens soient choqués de tant de boucherie et de charcuterie enfantines.

[Cédric]

Je pense qu'il n'est pas besoin de passer en mode "je vais leur montrer à quel point c'est horrible". Le postulat de départ est assez clair. Par contre, tu tiens un truc très humoristique qui pourrait (je ne suis pas un spécialiste donc...) tout à fait se contenter de factuel un peu détaché (un peu dans le style des trolls de Lanfeust de Troy, si tu connais).

Après, ce serait prétentieux de ma part de dire que je détiens la solution à ton problème

En tout cas, pas la peine de faire dans le malsain pour le malsain. Je pense que ça n'aurait pas grand intérêt (ou alors pour une poignée de pervers agités de la calebasse ).

[anonymedeux]

En fait, mon but ets de faire dans l'humoristique et le sarcastique avec ce personnage scribouillard oeuvrant dans un milieu de brutes et de requins de la finance féerique qui doit jongler avec des textes de lois et des règlements stricts et jouer de la diplomatie pour éviter une guerre contre les fées qui n'apprécient pas qu'on boulotte leurs protégés. Evidemment, j'avoue que faire un peu de gore humoristique m'amuserait pas mal aussi.

[Mélanie]

Dis donc, ce sera le deuxième texte de boucher que tu ponds !

Le truc, c'est que ça va être gore.

Si tu veux faire une nouvelle gore, assume-le et ne te pose pas de question sur le public qui va accrocher. C'est un problème au genre et pas à ton écriture. En ce qui me concerne, le gore humoristique, ça passe très bien.

Si c'est l'idée (et qu'elle est bien) qui t'intéresse, tu peux l'ouvrir à un public plus large en évitant d'insister sur des détails gênants (sang qui coule, entrailles qui puent...). Personnellement je pourrais trouver très drôle un texte qui montrerait pourtant des yeux confits, des bouts d'orteils sucrés... Il y a un décalage, c'est croustillant, mais ce n'est pas gore. Ce serait alors accessible à beaucoup plus de monde, sans perdre en humour.

[Cédric]

Ah ben, dans ce cas, joue la très terre à terre, peut-être ?

Si c'est vu du point de vue des gobelins et des ogres, en plus, il n'y a pas de raison pour faire dans l'ignoble : c'est de la viande (comme nous on parle de côte de boeuf ; en général, on souligne rarement la cruauté de la pratique et l'aspect sanguinolent du résultat). À la limite, rien ne t'empêche d'imaginer un ogre un peu sensible qui regarde sa viande avec dépit... voire qui est devenu végétarien tellement il trouve tout ça affreux

Enfin, le fond de mon argument, c'est que ça dépend du point de vue que tu adoptes. Mais si c'est celui des ogres, ce sera probablement très terre à terre. Qu'en penses-tu ?

(edit : le post de Mélanie renforce ma conviction que tu peux aller loin tant que c'est factuel. Ce sera drôle et pas malsain.)

[Amibe_R Nard]

Bonjour à tous,

Je m'apprête à rédiger une petite nouvelle narrant les aventures rocambolesques d'un huissier gobelin vérifiant si les mesures sanitaires, le protocole d'abattage, les méthodes de cuisson, la propreté des cuisines... ainsi que l'origine, les conditions de transport... d'une certaine marchandise sont respectés.

Et quel type de public peut lire ce type de nouvelle ?

Tout dépend de ta façon de traiter la nouvelle.
Donc du personnage de ton gobelin.

D'où il vient, qui il est... son passé ?
Pourquoi il est là, quel est le problème (sinon il ne serait pas là) ?

Tu peux avoir de la marchandise qui se rebelle, qui mord, et donc un gobelin ridicule au final, qui a bien du mal à inspecter ses "cochons"...

Et pour le reste, il peut aussi savoir (s'imaginer pour les hautes sphères) ce qui arrive ensuite et l'expliquer à des garçons de ferme, ouvriers, patrons de PMG (Petite et Moyenne Goblinerie)... dans le plus grand respect de la tradition gobeline... (soit : la destination de la marchandise & la connaissance du monde gobelin)

Tu peux aussi traiter la nouvelle de manière trash : le gobelin commence à goûter la chair, à trancher quelques doigts de pied ou morceaux de gras, arracher un oeil, style cuisinier... et là, le public sera plus restreint

Comme tu as dit rocambolesque, tu vas sans doute te concentrer sur le côté humoristique...
Mais le côté humoristique peut faire sourire jaune, si on est humain

Avec un côté décalé, gobelin... ce qui plaît dans le cochon, n'est pas ce qui plaît dans l'humain pour un Seigneur noir.


Bien sûr, il va te falloir décrire l'installation de ta "ferme". (alimentation, évacuation du lisier, etc. Regarde une vraie ferme, transpose )

+ Les ruses des ouvriers/garçons de ferme pour masquer leurs maladresses. Et si ton personnage est sujet au pot de vin ou pas.

+ et si ton huissier est accompagné d'aides ou pas (qu'est-ce qu'un(e) aide gobeline : rat, araignée, insecte). Là, on en revient sur ton personnage, son passé, ce qu'il a connu dans d'autres inspections, ses résultats / ses échecs, la/les punitions qu'il a subies, ses employeurs.
Comment se voit son statut, s'il a acquis des tics ou pas. (et des habitudes connues des inspectés ?)


Sans renâcler sur le côté gobelin de l'histoire.
Pour un gobelin, castrer un humain, ce n'est pas plus douloureux que pour nous castrer un cheval ou un boeuf pour la boucherie. On peut utiliser la gnole ou le grand coup derrière le crâne )... avec quelques pertes inévitables si c'est un troll qui applique la médecine ou qui trafique la gnole pour en avoir plus pour lui.
Tu peux préférer le champignon qui inhibe le sexe... secret de ton huissier, mais là il va te falloir creuser la vie gobeline !


Pour ce que tu en dis, il est vraisemblable que toute ton histoire va tenir sur cet huissier gobelin, alors creuse-le à fond.

Creuse aussi la ferme qu'il va inspecter (les bonnes choses, les mauvaises de "l'exploitation")

Et confronte les deux.

Peut-être en étant très sérieux (dans ton synopsis), comme si tu inspectais une vraie ferme gobeline, ce qui te permettra de noter où tu peux installer le rocambolesque... dans une exploitation de chair humaine. (Quelle est la meilleure part de l'humain, la meilleure pièce ?... et pour qui ?)


Voilà quelques pistes pour bien creuser ta nouvelle.
Après le côté horrible ou humour, c'est une question de choix des mots et de points de vue.

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

P.S. : évite le côté trop exclusif enfant, dans une exploitation, on ne travaille pas que les veaux, on a les vaches et les taureaux/boeufs !

[anonymedeux]

Ce sera effectivement du côté des bouffeurs de gosses.
Bon, bien bien, je m'attelle au séquencier.

Pour répondre à l'Amibe B.nard, le Gobelin sera un huissier membre de l'O.G.R.E (office de la gestion des règlements enfantins) de la guilde des bouchers-fées et affiliés.

Il va être missionné avec un secrétaire et un stagiaire à faire le tour des boucheries, abattoirs, restaurants, lieu de vente de la matière première et des entreprises de transports pour faire un rapport car un lobby lutin veut interdire ce type de viande.

Sachant qu'il y a déjà eu une guerre civile entre les êtres fées à ce sujet et qu'elle a débouché sur un consensus incarné par le Règlement que l'O.G.R.E doit faire respecter, c'est vital.

Quant au Gobelin, faut que je travaille son passé. J'hésite à mettre en place des fermes d'élevage... je pense que le Règlement l'interdit.

Bon, faut vraiment que j'aille réfléchir sérieusement à ça. Déjà, rédiger le Règlement.

[Celia]

Un truc qui peut marcher (peut-être) pour que toi-même puisse conserver une certaine distance avec ton sujet : pense (voire écrit) tes gosses comme du poulet. Et à la fin du texte, tu re-remplace les poulet par des gamins. Tu te mets dans la position du gobelin ainsi :
Lui il mange des gosses et c'est normal, donc pas horrible (sauf s'il fait partie d'un organisme de défense du droit des enfants)
Toi tu manges des poulets et c'est normal, donc pas horrible (sauf etc etc)
Le changement léger de point de vue peut sans doute t'aider.

[Stef-]

Ah oui, d'après ce que j'ai pu en entendre, ça ne va pas tailler dans la dentelle !

Courage Daerel pour ce projet parodique (et sanglant)

[Tristane Suzette]

Vu tes Petites dents éffilées, je suis sûre que tu trouveras le ton qu'il faut, la bonne distance (ça les bétas n'y avait pas touché )
Pour le public je suis d'accord avec ce qui a été dit, tu es dans la contrainte de genre, donc il n'est pas nécessaire d'édulcorer.

Courage pour le projet