[A] De la surabondance de détails inutiles

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Nightfall
Batracien
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[A] De la surabondance de détails inutiles

Message par Nightfall »

Coucou
Je voudrais vos avis sur une question à laquelle j'ai beaucoup pensé ces derniers temps. Je suis retombé sur un texte que j'avais écris il y a un long moment et qui comprenait une assez longue énumération descriptive de divers passants dans la rue. Cela n'apportait absolument rien au récit, mais ça créait une atmosphère tout à fait particulière. L'attention au détail faisait vivre le décor.
Mais maintenant, j'hésite avant d'écrire ces "pavés descriptifs" de peur qu'ils n'ennuient le lecteur. A votre avis, sont-ils à bannir, ou plutôt essentiels à l'oeuvre ? Comment savoir où s'arrêter ?
Merci d'avance
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Arya
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Arya »

Un texte que j'ai bêta lu récemment (pas dans la mare) était enclin à utiliser ce procédé aussi. Dans le cadre d'une nouvelle, j'ai trouvé que ça plombait sa narration. Il y avait une foule de détails sur une ville des états-unis (par exemple sur un restau mexicain où on bouffait de supers tortillas ou sur le prix du péage de tel pont). Le bon côté de la chose, c'est que la couleur locale en devient très impressionnante, détaillée, réaliste, mais en toute honnêteté, ça n'apportait rien à la narration et j'ai vite trouvé ça insupportable.

Bien entendu ça dépend énormément de ton texte. Dans un roman, ce genre de digression peut être tout à fait appréciable pour poser une ambiance. Dans une nouvelle, attention, le risque existe de faire décrocher le lecteur.

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Tristeplume
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Tristeplume »

Cela n'apportait absolument rien au récit, mais ça créait une atmosphère tout à fait particulière.
Si ça créait une atmosphère tout à fait particulière, c'est donc que ces détails apportaient quelque chose au récit. Ils n'étaient donc pas inutiles.

D'autres questions ? :mrgreen:

Plus sérieusement, si c'est "surabondant" et "inutile", faut pas hésiter à sabrer.

Après chacun à sa propre sensibilité de lecteur. Certains adorent les longues descriptions qui aident à s'imprégner de l'univers de l'auteur, d'autres préfèrent que l'intrigue avance à grands pas.
Sur mon projet, certains lecteurs rageaient du manque de descriptions, d'autres les trouvaient un peu longues. Certains trouvaient les scènes de combat trop brèves, d'autres que je les détaillais trop.

Mais globalement, c'est plus une question de rythme qu'autre chose.
On peut s'amuser à se lancer dans des digressions (je pense que ce terme correspond mieux à ce que tu veux dire) mais il ne faut pas ennuyer le lecteur, respecter une avancée régulière de l'histoire et travailler ces phases pour qu'elles soient intéressantes. On ne va pas détailler une mode vestimentaire si cette mode est "classique". En revanche, si cette mode permet d'appuyer un certain état d'esprit de l'univers, si elle est un reflet d'une particularité, d'une mentalité, alors ça peut être intéressant. Elle pourrait par exemple expliquer pourquoi un guerrier est capable de mettre l'univers à feu et à sang pour retrouver ses bottes (exemple pris au hasard :mrgreen: ).

La surabondance, c'est mal. L'abondance, ça peut se justifier et ça dépend du style de l'auteur.
L'inutilité, c'est le maaaaaaaal. Donc tu peux endormir ton lecteur avec des descriptions de 20 pages mais au moins, faut que ça serve à quelque chose. ;)
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Guillaume
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Guillaume »

J'aime bien le lien qu'a donné Denscoed, la notion de description passive et active résume bien l'idée que j'avais sans arriver à la formuler.
Avant (et avant, ça veut dire pas si longtemps, en fait depuis quelques jours), j'avais une grosse tendance à balancer une introduction mastok pour décrire l'univers, et ensuite à rentrer dans l'action de la nouvelle. Conclusion des bêtas de la mare : l'intro descriptive est longue, on a tendance à s'ennuyer, et en plus généralement trop fournie, y'a plein de choses qui ne servent à rien (on tombe dans le cas d'une description passive).
Je ne crois pas pour autant qu'il faille bannir les pavés de descriptions (on ne se refait pas, j'aime la description :p): simplement il faut savoir les placer au bon moment, il ne faut pas non plus décrire des choses qui n'ont qu'un rapport lointain avec l'histoire (d'autant plus dans une nouvelle, où tous les éléments doivent servir à la trame. A la limite, dans un roman on peu sans doute se permettre plus de liberté), et surtout il faut savoir les faire vivre un peu (la notion de description active du lien que j'aime bien).
Comment savoir où s'arrêter, je dirais que l'on ne sait jamais; il faut chaque fois sentir la limite, ca dépend de la nouvelle. C'est sûr, comme le faisait remarquer Tristeplume, suivant les lecteurs tout le monde ne sera pas d'accord à chaque fois. Il faut trouver le juste milieu pour créer une ambiance propre au récit, sans non plus pénaliser l'action.
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Gau
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Gau »

Pour ma part, en tant que lecteur, trop de détails nuit à la lisibilité du texte, à son immersion. Décrire une pièce, un endroit, une personne : oui. Parler du défaut du papier peint, de la couleur du tronc d'un arbre, ou du poireau sur la joue de George : non merci, à moins bine sûr que ça ait un lien très précis avec l'histoire ;)

Une énumération discontinue de détail peut être assez barbante. Un exemple : dans les Prince d'Ambre, de mon maître à lire / écrire R. Zelazny, il arrive à ce dernier d'écrire pendant plusieurs pages la chevauchée à travers les ombres (sorte de mondes parallèles au notre, l'originel étant la cité d'Ambre - je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler ^^) du héros. J'ai toujours trouvé ces passages (heureusement fort peu nombreux) lassants, et je les saute maintenant lorsque je relis le cycle (ce qui est très régulier ^^).

Pour conclure, j'aime lorsqu'il y a assez de détails pour se faire une idée du monde, des personnages, mais j'aime aussi lorsqu'on me laisse une certaine liberté d'imagination. Car après tout, et c'est la force de la littérature sur le cinéma, l'histoire racontée est aussi suggérée et le décor n'est pas imposé comme sur une pellicule ;)

tsahel
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par tsahel »

Je plussoie Tristeplume : si ça apporte de l'atmosphère à ton récit, c'est que ce n'est pas inutile, puisque cela lui donne une particularité. Ensuite, tout dépend des lecteurs. J'aime avoir beaucoup de détails (J'adore le Seigneur des Anneaux et Dune) mais il ne m'en faut pas trop (je ne supporte pas Zola). Mais les limites sont propres à chacun, voire à chaque sous-genre, donc c'est difficile à donner. Il vaut mieux, à mon avis, voir texte par texte ce qui fonctionne ou pas.

Tsahel
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Nightfall
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Nightfall »

Merci pour vos réponses et pour le lien très intéressant. Mêlés à l'action (comme dans l'exemple de la traversée de la ville que l'auteur donne), c'est vrai que ces détails ne font plus "pavé descriptif" et semblent beaucoup plus agréables.
Je suis conscient que si ça crée une atmosphère, ce n'est pas vraiment inutile à proprement parler, mais beaucoup de lecteurs pourraient ne pas le voir du même oeil.
Plus que des détails "physiques" comme les défauts du papier peint, c'étaient à des détails... comment dire... scéniques. Je n'aime pas les pavés de description physique, qui court-circuitent l'imagination, mais je trouve très agréable des petits passages racontant les habitudes des habitants de la ville, etc...

Une question similaire m'était venue quand je voulais expliquer dans mon roman comment fonctionnait la magie. Une liste de tous les types de magie me paraissait très peu habile et artificielle (surtout quand il y en a beaucoup ^^). Quelqu'un a déjà affronté ce problème ?
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Parchemin

Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Parchemin »

Pour expliquer la magie, je connais un problème assez similaire. Déjà, dans Seuils, j'utilise une magie assez différente des magies traditionnels : celle des rêves.
Je suis donc obligée de délayer ici et là quelques indices dans l'histoire pour ne pas que mon lecteur se sente perdu. Or le personnage qui commence l'action est habitué à manipuler cette magie. Elle ne se pose donc pas vraiment de questions. Je dois donc redoubler de prudence pour glisser mes indications pour que cela semble un tant soit peu naturel.

Par exemple, au tout début de l'histoire, Samain (mon personnage) est coincé dans un rêve et ne trouve pas de "seuil" pour repartir mis à par la ligne de démarcation entre la plage et la mer. Dans ma V1, je mettais juste quelque chose du genre "Elle aurait pu passer par là", ce qui me paraissait suffisant, vu que Samain sait pertinemment ce qu'est un Seuil.
Suite à la béta-lecture, j'ai rajouté ça :
"Elle aurait pu passer par là, sortir du rêve en traversant la fragile frontière entre l'eau, le sable et l'infinité des rêves qui possédaient ces éléments".
Ce qui a pour intérêt
1) de donner une première idée de ce qu'est un Seuil au lecteur.
2) de laisser entendre qu'il y a des règles dans les rêves, qu'on ne saute pas de l'un à l'autre comme ça.
3) de respecter, à mon sens, les connaissance de Samain, qui, quand elle voit un Seuil, pense à ce dont il est composé.

Et le problème revient encore et encore, jusqu'à ce que je fasse rencontrer mes personnages ^^. J'essaie de garder l'équilibre entre ce que sait Samain, et ce que je peux en dire sans que cela fasse artificiel. Fort heureusement, j'ai un deuxième personnage qui, lui, découvre la magie, et cela facilite grandement les choses.

J'espère que cela pourra t'aider.

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Mélanie
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Mélanie »

Nightfall a écrit :Une question similaire m'était venue quand je voulais expliquer dans mon roman comment fonctionnait la magie. Une liste de tous les types de magie me paraissait très peu habile et artificielle (surtout quand il y en a beaucoup ^^). Quelqu'un a déjà affronté ce problème ?
Le grand mieux, c'est ce qu'utilise Parchemin : avoir un personnage au même niveau (voire en dessous) de connaissance que le lecteur. Lui faire des explications à lui est plus naturel que d'en faire à un lecteur.
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Beorn
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Beorn »

Une question similaire m'était venue quand je voulais expliquer dans mon roman comment fonctionnait la magie. Une liste de tous les types de magie me paraissait très peu habile et artificielle (surtout quand il y en a beaucoup ). Quelqu'un a déjà affronté ce problème ?
Oui.
Un personnage adulte interrogeait gentiment une fillette sorcière rigolote, qui lui répondait sur un ton léger, presque en se moquant de ses questions naïves.

De manière générale, le ton d'une conversation (enjoué, grave, chuchoté, pressé ou je ne sais quoi) et le contexte de la scène (dans l'action, en mouvement dans un bâtiment, avec un personnage important...) permet de faire oublier le côté "fastidieux" de la transmission d'information.

Autres solutions possibles
1) Voir la magie à l'oeuvre.
2) Insérer des passages de grimoires ou de documents "spécialisés" soit au début de chaque chapitre (comme dans pas mal de romans : l'Assassin Royal, par exemple) soit dans un livre que découvre vraiment le personnage et dont il va déchiffrer quelques lignes.
3) Décrire des choses que voit et qu'entend le personnage.
Par exemple, dans le cas d'une magie basée sur la religion : le fait de regarder un temple, de voir des scultpures ou des vitraux qui expliqueraient une scène de magie. Autre exemple : si la magie nécessite des ingrédients, faire évoluer son personnage dans un "marché aux sorciers", où toutes sortes de bonshommes en toges chinent au milieu des plumes rares, des poudres colorées et des lutins en cage, nécessaires à leurs sortilèges...
Au détour des étals, le narrateur pourrait en profiter pour parler un peu de magie, des sorciers célèbres, des histoire de magie ratée ou je ne sais quoi...
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Tristeplume
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Tristeplume »

Ben moi je dirai que la magie ne s'explique pas. Sinon, elle n'est plus magique.

Na. :wamp:

Sur ce, je sors avec cette intervention nominée aux Awards de l'inutilité. :mrgreen:
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Beorn
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Beorn »

T'es même pas drôle, sale vieille plume mal taillée. Mais tu as raison.

Oui, la magie qui ne s'explique pas, c'est une possibilité à ne pas négliger.
Confère "la Compagnie noire", pour citer un exemple connu.
Ou encore la magie à la Tolkien : certains trucs sont expliqués, d'autres jamais. On les admet pourtant très bien. Le côté mystérieux et inexplicable, ça a toujours son charme : ça inquiète ou ça émerveille selon les cas.
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anonymetrois

Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par anonymetrois »

Entièrement d'accord avec l'option "pas d'explications".

Le problème des "leçons de magie", avec un "naïf" qu'on met au parfum, c'est qu'on en a forcément déjà beaucoup vues. Il est difficile de rendre ces scènes dynamiques, et surtout intéressantes. Après tout, si je voulais écouter une leçon de chose, je prendrais plutôt un sujet du monde réel ; je lis de la fiction pour me divertir, pas pour recevoir une conférence sur un sujet imaginaire. Même si le scénario va ensuite exploiter ces informations.
Très fréquemment, j'ai retrouvé cet écueil dans les mangas, et bien que certains arrivent à en faire des scènes relativement agréables ce n'est pas souvent le cas.

Finalement, ne fournir aucun explication a pas mal d'avantages. Le lecteur reste dans le noir, et tant mieux ! Cela peut le rapprocher d'un héros qui avance à tâtons et découvre des choses auxquelles rien ne l'a préparé. C'est également un moyen de planter des indices non-explicites sur les "règles" sous-jacentes, que le scénario pourra exploiter plus tard.
Exemple : le héros rencontre des êtres qui lui échappent toujours ; mais à force de les rencontrer, il finit par remarquer des éléments de leur comportement, puis arrive à les combattre après avoir identifié leur kryptonite.

Un autre moyen classique mais plutôt efficace d'introduire des infos surnaturelles, c'est le "briefing" ou le "rapport d'autopsie" : une unité de policiers/agents est convoquée pour recevoir une mise à niveau sur ce qui a été découvert à propos de tel ou tel incident surnaturel. Variante : l'interrogatoire d'une créature surnaturelle capturée. Ces scènes ont plus facilement de la tension et du dynamisme.

En fait, je crois que la "leçon" peut être un raccourci commode en cas de besoin ; mais la meilleure manière de s'y prendre, ce serait d'associer le lecteur aux découvertes du protagoniste, de lui faire partager l'enquête et les expériences des personnages face à l'inconnu.

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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Beorn »

Je pense que tu peux tout à fait réussir quelque chose de bien de cette façon, Bélier, mais ce n'est pas la seule possible.
Là, tu fais entrer des éléments de fantastique dans la fantasy (dans un monde imaginaire, le héros ignore tout de la magie et découvre des phénomènes inexpliqués). C'est une option très alléchante, c'est même celle que j'ai choisie dans un roman cher à mon coeur( ;) ), mais elle n'est pas a priori meilleure ou moins bonne qu'une autre.

Tout dépend de tes hypothèses de départ de l'auteur.
Si dans le monde de Nightfall, tout le monde sait comment marche la magie, alors il sera contraint de trouver une autre solution que la tienne.
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anonymetrois

Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par anonymetrois »

Tout à fait, je me rends compte que je partais d'une situation où les éléments surnaturels sont mystérieux (et où leur découverte fait partie des enjeux de l'histoire). Mais dans un monde de magie "évidente", on pourrait quand même immerger le lecteur sans explications.

Par exemple, à chaque scène, introduire des détails de fonds sur la façon dont la magie est présente, dont elle influence la vie quotidienne ? Je vois deux difficultés :
- rendre évident que les personnages acceptent la situation comme parfaitement ordinaire, donc ne pas trop rechercher les effets d'émerveillement, de choc. Bien laisser transparaître, dans les réactions de chacun, que tout est banal (à leurs yeux).
- ne pas trop en faire, pour ne pas nuire à l'intrigue. Selon le degré de fantaisie du monde, naturellement ; dans un univers franchement délirant comme ceux de Pratchett (le Disque-Monde) et Jasper Fforde (l'Affaire Jane Eyre), c'est la fantaisie qui est mise en valeur. Mais dans un univers plus sérieux, par contre, il me semble préférable que les éléments exotiques restent dans le contexte sauf quand ils interviennent.

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