[A] Méthode et feeling

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Milora
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[A] Méthode et feeling

Message par Milora »

J'ai une question un peu floue sur votre façon de concevoir l'écriture...

Il y a un moment que je tourne dans les forums d'écriture, mais Cocyclics est différent. Sur plein de points (et c'est ce qui fait son charme ; je suis fan de cette petite mare), mais un en particulier qui ne laisse pas de me surprendre.
C'est l'abondance des méthodes, des termes "travail", de l'utilisation de fiches techniques ou de logiciel...
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de "méthode" dans l'écriture, ni que l'on reçoit son texte par inspiration divine et qu'on n'a qu'à entrer en transe pour pondre une nouvelle ou un roman, hein :lol:
Mais ça me surprend que de très nombreux membres pensent leur façon d'écrire en ces termes presque... mécaniques.

De mon côté, je laisse une part beaucoup plus grande au feeling, j'ai l'impression. Je réfléchis sur les méthodes après avoir écrit, pour corriger - et encore, je ne pense pas en termes de méthode ou de technique, juste de "là c'est bancal parce que ceci cela, c'est dû à la façon dont c'est écrit, ou bien à la structure...". Mais je ne mets pas vraiment de mots sur ces choses là, je ne réléchis pas aux "cases" dans lesquelles entrent tel procédé d'écriture ou tel genre d'écrit...

Vous me direz : je suis beaucoup plus amateur que vous (jamais terminé de roman, seulement une nouvelle véritablement publiée et encore c'était un concours...). Mais le simple fait de penser "écriture" de façon associée au terme "travail", ça me fait tout drôle. Parce que pour moi c'est plus un loisir, une passion, même si ça ne se fait pas tout seul...

Je sais pas si je suis très claire, lol. Mais j'aurais voulu avoir vos ressentis sur la question (une sorte de sondage pour voir si je suis une grenouille un peu mutante ou s'il y a juste deux "écoles" ^ ^)
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tigrette
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Re: Méthode et feeling

Message par tigrette »

Pour moi, ça se résume ainsi :


-il y a les surdoués, ceux qui appliquent les règles de la narration sans y penser (et ce depuis les tragédies grecques), qui ont un style naturel fluide, limpide et de la créativité à revendre. (ce qui n'empêche pas un gros travail derrière)

-il y a les autres, ceux qui sans un minimum de technique ne peuvent pas y arriver, parce qu'ils se perdent dans leur intrigue, leur narration, dont le style doit être travaillé et retravaillé (les artisans qui apprennent, utilisent des méthodes, des techniques, je fais partie de cette catégorie)

P. S : il y une troisième catégorie, les génies. Ils peuvent tout se permettre, des narrations innovatrices et révolutionnaires, un style étourdissant, des intrigues effilochées, parce que la fulgurance de leur esprit traverse le texte comme une flamme.

Après, la methode n'empêche pas le feeling, disons que pour moi, c'est un filet de sauvetage.
Ma méthode, c'est le scenario. (Il faut que j'ai la totalité de l'histoire dans la tête, même si elle est encore nébuleuse et qu'elle émerge lors de l'écriture)

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Tristane Suzette
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Re: Méthode et feeling

Message par Tristane Suzette »

Je suis personnellement un exemple de ceux qui travaillent avec méthode et je suis tout à fait d'accord avec le terme "mécanique".
J'aime tellement ça que je peux même commencer un texte en me donnant des contraintes supplémentaires par rapport au thème de l'AT auquel je réponds.
Par exemple : là je vais faire du fantastique, ou bien là je vais utiliser le narrateur omniscient que je ne maîtrise pas encore assez.
Le fait est que je me considère comme une apprenante et j'ai donc envie de découvrir les diffférentes techniques qui sont à ma disposition. Comme si je m'entraînais au fusain ou aux pastels.
Pour ma part, j'ai parfaitement conscience que penser ce que je fais sous l'angle technique c'est me raccrocher à quelque chose, car j'ai longtemps été prise de vertige en écrivant. La réflexion technique rend tangible ce que je fais, le met à distance.
Et puis penser ce que j'écris a aussi pour avantage d'éradiquer à la base certaines erreurs, ce qui réduit de manière non-négligeable mon temps de correction. Je n'ai jamais rechigné à aller jusqu'au bout de ce qu'un texte avait dans le ventre, à le corriger et le re-corriger, mais j'aime mieux, pour le faire, avoir quelque chose qui tienne déjà un peu la route.
C'est assez drôle, d'ailleurs, parce qu'en ce moment je m'essaye à une écriture plus rapide, plus spontanée.
Mais pour cette nouvelle en cours où je me lâche davantage, je sais déjà qu'il va y avoir au moins deux phases de correction importantes : une pour les personnages (j'ai les tensions entre eux mais il faut que je les approfondisse), une autre pour l'aspect scientifique. Les descriptions laissent aussi à désirer, mais là il faudra que je considère combien de signes il me reste et que je fasse en fonction. Sans compter qu'il faudra que je jette un oeil sur l'intensité dramatique. Après tout ça, il y aura la traque des répétitions et des phrases faibles ou lourdes. Un vrai cahier des charges ^^

j'ajoute, suite au post de Tigrette :
Mais je peux aussi bien avoir un scénario d'une page que de deux lignes. Ou bien avoir juste la première phrase qui contient quelque chose qui me va et que j'ai envie de continuer. Dans tous les cas je pense mécanique des mots.

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Lùani
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Re: Méthode et feeling

Message par Lùani »

En général, je pense que la plupart des grenouilles marchent un peu au deux : que ça aille d'un soupçon de méthode dans un grand bol de feeling à une organisation rigoureuse agrémentée d'un zeste de folie, personne ne peut être tout l'un ou tout l'autre. Il y a forcément des moments où il faut batifoler en écoutant sa muse et d'autres où il faut se pencher sur son papier et suer.

Ceci dit, je connais certaines grenouilles qui se lancent au hasard, finissent par se prendre les pieds dans le tapis (intrigue qui se perd, caractérisation foirée ) et se disent qu'un minimum de méthode leur aurait évité de perdre beaucoup de temps. *Lève la palme
Mon premier roman est resté inachevé. Ce n'était pas un vrai roman, d'ailleur, mais un assemblage d'extraits de scènes qui partait dans une vague direction. Comme je n'ai aucune idée de la structure, de la fin, j'étais plutôt mal barrée.
Mon deuxième roman est plus structuré, (au moins je sais ou je vais) et je passe beaucoup moins de temps à réécrire pour que ça colle. Finalement, j'ai l'impression d'y avoir gagné. Pourtant, je ne suis pas une accro à la méthode : un syno un peu variable, un plan, quelques fiches perso (plus une méthode ultra-rigoureuse pour écrire les scènes d'action parce que c'est celles que j'ai le plus de mal à écrire)

Au niveau des nouvelles, c'est 50/50. Soit l'inspiration me prend et me porte jusqu'à la fin, soit j'ai besoin d'un peu de méthode pour m'y retrouver. Mais c'est beaucoup plus facile sur un texte court, plus facile à maitriser de tête de bout-en-bout.
C'est l'abondance des méthodes, des termes "travail", de l'utilisation de fiches techniques ou de logiciel...
Oui, les grenouilles méthodiques aiment comparer leurs méthodes... Mias il y a aussi les "croyantes non-pratiquantes" qui participent à ce genre de discussion en se disant que ce serait génial de pouvoir les appliquer, mais qui lâchent l'affaire dès que muse pointe le bout de son nez.
Quand aux grenouilles qui avancent au feeling et qui s'en sortent bien... Il y en a sans doute aussi beaucoup. Sauf que je ne vois pas ce qu'elles pourraient ouvrir comme fil de discussion. C'est sans doute moins facile de comparer des éclats d'inspirations...

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Milora
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Re: Méthode et feeling

Message par Milora »

Hm, je vois... Merci pour vos réponses ! :)
Luani a écrit :Ceci dit, je connais certaines grenouilles qui se lancent au hasard, finissent par se prendre les pieds dans le tapis (intrigue qui se perd, caractérisation foirée ) et se disent qu'un minimum de méthode leur aurait évité de perdre beaucoup de temps. *Lève la palme



[...]
Quand aux grenouilles qui avancent au feeling et qui s'en sortent bien... Il y en a sans doute aussi beaucoup. Sauf que je ne vois pas ce qu'elles pourraient ouvrir comme fil de discussion. C'est sans doute moins facile de comparer des éclats d'inspirations...
Swald a écrit : Et puis penser ce que j'écris a aussi pour avantage d'éradiquer à la base certaines erreurs, ce qui réduit de manière non-négligeable mon temps de correction. Je n'ai jamais rechigné à aller jusqu'au bout de ce qu'un texte avait dans le ventre, à le corriger et le re-corriger, mais j'aime mieux, pour le faire, avoir quelque chose qui tienne déjà un peu la route.
Je ce que voulais dire par "feeling", c'était pas du tout partir sans idée de scénario (personnellement faut que j'aie une bonne partie de l'intrigue dans ma tête avant de me lancer. Pourtant, je me rangerais carrément du côté "grenouilles qui écrivent au feeling"). Ni même suivre "l'inspiration" (j'y crois pas trop, tout comme à l'idée de talent). Et encore moins ne pas corriger.

C'est juste que, de mon côté par exemple, jamais il ne me passerait par la tête de penser des choses telles que :
une méthode ultra-rigoureuse pour écrire les scènes d'action
je sais déjà qu'il va y avoir au moins deux phases de correction importantes : une pour les personnages (j'ai les tensions entre eux mais il faut que je les approfondisse), une autre pour l'aspect scientifique. Les descriptions laissent aussi à désirer, mais là il faudra que je considère combien de signes il me reste et que je fasse en fonction. Sans compter qu'il faudra que je jette un oeil sur l'intensité dramatique. Après tout ça, il y aura la traque des répétitions et des phrases faibles ou lourdes.
(par exemple, personnellement, j'ai jamais procédé par "phases" de correction. Je relis, relis, relis, quand je vois un truc qui colle pas, je corrige, quand c'est un problème de plus grande ampleur je le laisse dans un coin de ma tête...)

C'est ça qui m'étonne vraiment en fait :)
J'aime tellement ça que je peux même commencer un texte en me donnant des contraintes supplémentaires par rapport au thème de l'AT auquel je réponds.
Par exemple : là je vais faire du fantastique, ou bien là je vais utiliser le narrateur omniscient que je ne maîtrise pas encore assez.
Pour ma part j'arrive pas à écrire sous contrainte ! Mais je me lance aussi des défis (tiens, un texte avec moins d'humour et une ambiance plus mystérieuse, si j'essayais... Ou plutôt non, en fait. Une histoire se forme dans ma tête, pour laquelle il faut moins d'humour et une ambiance plus mystérieuse, et à partir de là j'essaie de l'écrire. Mais pas l'inverse...)

En fait, en vous lisant il me semble que dans ma tête, tout part de la logique interne de l'histoire, et je ne me pose pas du tout la question de la technique qui va la servir, puisque technique et histoire vont nécessairement de pair...
tigrette a écrit :-il y a les surdoués, ceux qui appliquent les règles de la narration sans y penser (et ce depuis les tragédies grecques), qui ont un style naturel fluide, limpide et de la créativité à revendre. (ce qui n'empêche pas un gros travail derrière)

-il y a les autres, ceux qui sans un minimum de technique ne peuvent pas y arriver, parce qu'ils se perdent dans leur intrigue, leur narration, dont le style doit être travaillé et retravaillé (les artisans qui apprennent, utilisent des méthodes, des techniques, je fais partie de cette catégorie)

P. S : il y une troisième catégorie, les génies. Ils peuvent tout se permettre, des narrations innovatrices et révolutionnaires, un style étourdissant, des intrigues effilochées, parce que la fulgurance de leur esprit traverse le texte comme une flamme.
Maiiis, euh... :( Ça veut dire que, n'étant ni un génie ni une surdouée, je n'arriverai jamais à quelque chose de bien ?
(en plus je pense pas que qui que ce soit ait un "style naturel" inné)
(J'espère que non !)
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Nyaoh
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Re: Méthode et feeling

Message par Nyaoh »

Je suis plutôt d'accord avec toi Milora, j'aime écrire et je le fais au feeling sans être ni surdoués ni un génie, on fait son petit bonhomme de cheveux comme on peu... Je pense que si je pose un peu les choses, faire un résumé chapitre par chapitre je peux pas quoi. Surement c'est mieux, mais c'est mon histoire qui m'amène la suite alors j'arrive pas à faire autrement, puis je passe pas mal de temps en relecture après. pour compenser on va dire ^^
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Cendrefeu
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Re: Méthode et feeling

Message par Cendrefeu »

En ce qui me concerne, je suis absolument incapable de faire un plan ou un synopsis ou tout autre travail de préparation avant de me lancer dans l'écriture d'un texte. Niveau planification et travail méthodique, c'est catastrophique, et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé.

À mes débuts, mes « romans » partaient sur une idée qui prenait de l'ampleur, devenait de plus en plus vaste et de plus en plus compliquée, au point que je m'y perdais moi-même et je ne savais même plus quels étaient les enjeux.

Maintenant, je ne planifie pas plus qu'avant, je travaille toujours sans aucune méthode et je suis toujours aussi incapable de faire un plan. Pas de fiches sur les lieux, pas de fiches de personnages, pas de logiciel annexe pour m'aider. Mais j'ai des scènes-clé et la fin. Et ça, c'est toute la différence, qui fait que je ne me perds plus en cours de route. Donc j'ai des points de passages obligatoires et je sais où je vais. En dehors de cela, c'est total free ride, j'écris comme ça vient. Je fonctionne très bien au feeling, c'est la seule méthode qui a fait ses preuves chez moi jusqu'à maintenant :)
Ma dernière parution: Realm of Broken Faces, le dernier opus des Récits du Monde Mécanique :wow:

Et les précédents: Smog of Germania et Scents of Orient !

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Tristane Suzette
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Re: Méthode et feeling

Message par Tristane Suzette »

je sais déjà qu'il va y avoir au moins deux phases de correction importantes : une pour les personnages (j'ai les tensions entre eux mais il faut que je les approfondisse), une autre pour l'aspect scientifique. Les descriptions laissent aussi à désirer, mais là il faudra que je considère combien de signes il me reste et que je fasse en fonction. Sans compter qu'il faudra que je jette un oeil sur l'intensité dramatique. Après tout ça, il y aura la traque des répétitions et des phrases faibles ou lourdes.
(par exemple, personnellement, j'ai jamais procédé par "phases" de correction. Je relis, relis, relis, quand je vois un truc qui colle pas, je corrige, quand c'est un problème de plus grande ampleur je le laisse dans un coin de ma tête...)

C'est ça qui m'étonne vraiment en fait
Je te passe le fait que j'essaye d'être systématique au point de (souvent) passer les propos de chacun des personnages d'une couleur différente depuis qu'une grenouille m'a donné cette astuce :mrgreen:
J'aime tellement ça que je peux même commencer un texte en me donnant des contraintes supplémentaires par rapport au thème de l'AT auquel je réponds.
Par exemple : là je vais faire du fantastique, ou bien là je vais utiliser le narrateur omniscient que je ne maîtrise pas encore assez.
Pour ma part j'arrive pas à écrire sous contrainte ! Mais je me lance aussi des défis (tiens, un texte avec moins d'humour et une ambiance plus mystérieuse, si j'essayais... Ou plutôt non, en fait. Une histoire se forme dans ma tête, pour laquelle il faut moins d'humour et une ambiance plus mystérieuse, et à partir de là j'essaie de l'écrire. Mais pas l'inverse...)
Pour moi les deux sont liés aussi. Je me pose les contraintes supplémentaires avant de trouver l'histoire. Je pose les ingrédients sur la table et je regarde ce que je peux faire avec.

Sailor Ocean

Re: Méthode et feeling

Message par Sailor Ocean »

Cendrefeu a écrit :En ce qui me concerne, je suis absolument incapable de faire un plan ou un synopsis ou tout autre travail de préparation avant de me lancer dans l'écriture d'un texte. Niveau planification et travail méthodique, c'est catastrophique, et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé.

À mes débuts, mes « romans » partaient sur une idée qui prenait de l'ampleur, devenait de plus en plus vaste et de plus en plus compliquée, au point que je m'y perdais moi-même et je ne savais même plus quels étaient les enjeux.

Maintenant, je ne planifie pas plus qu'avant, je travaille toujours sans aucune méthode et je suis toujours aussi incapable de faire un plan. Pas de fiches sur les lieux, pas de fiches de personnages, pas de logiciel annexe pour m'aider. Mais j'ai des scènes-clé et la fin. Et ça, c'est toute la différence, qui fait que je ne me perds plus en cours de route. Donc j'ai des points de passages obligatoires et je sais où je vais. En dehors de cela, c'est total free ride, j'écris comme ça vient. Je fonctionne très bien au feeling, c'est la seule méthode qui a fait ses preuves chez moi jusqu'à maintenant :)
Je suis exactement comme ça. J'ai essayé de faire des synopsis et tout... Mais à chaque fois, je perds le contrôle et je vire sur quelque chose de totalement différent. Donc j'ai laissé tomber et je fais tout au feeling, en conservant, pareil, les scènes clés et la fin dans un coin de ma tête.

Mais je reste grandement impressionnée par ceux capables de travailler de façon mécanique. C'est tout une organisation, un côté méthodique... Que je n'ai pas :D

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Nyaoh
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Re: Méthode et feeling

Message par Nyaoh »

Cendrefeu a écrit : Donc j'ai des points de passages obligatoires et je sais où je vais. En dehors de cela, c'est total free ride, j'écris comme ça vient. Je fonctionne très bien au feeling, c'est la seule méthode qui a fait ses preuves chez moi jusqu'à maintenant :)
Tiens, pareil ! Mais sans la fin prévue à l'avance, pas du tout ou rarement pour moi. Je peux être à 50 pages de la fin est être toujours en évaluation sur ce qui sonnera le plus juste sur ce projet là. par contre je vois assez vite un genre de squelette mais en très gros avec 2 ou 3 ou... scènes que je veux placer. Je navigue entre après .
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Partance

Re: Méthode et feeling

Message par Partance »

Je me retrouve assez bien dans ce que vous dites. J'admire aussi ceux qui écrivent mécaniquement et qui savent d'emblée comment ils vont rendre une ambiance et des sentiments. Je fais comme je le sens.
Souvent j'ai une idée très précise de mon scénario, mais c'est parce que j'y pense pendant très longtemps (des années parfois). Mais une fois arrivée devant le passage prévu à écrire, ça vient plus ou moins naturellement.
Je n'arrive pas à y mettre une méthode, ça va me bloquer plutôt qu'autre chose en fait. Je me le reproche souvent. En me disant "mais franchement Zola savait forcément ce qu'il écrivait, faudrait trouver la recette magique !" Mais j'ai compris récemment qu'il n'y a pas de recette magique. Parce que si tu as une trop grande rigueur, tu perds en originalité et en spontanéité. Il y a un juste milieu à trouver. Question méthode, par exemple savoir comment décrire, comment insérer des dialogues, je fais ça par instinct. Mais c'est un instinct qui m'est venu parce que j'ai énooooormément lu, et j'ai intégré des "trucs" des textes. C'est ça la véritable clé, lire, pour avoir des modèles, des petites musiques qui nous bercent. Ceux qui se vantent d'écrire sans lire, je dis chapeau, parce que l'envie d'écrire ne me serait jamais venue sans avoir lu d'abord !
De plus, avoir une base, un scénario plus ou moins bien élaboré, c'est vital selon moi, en tout cas pour un projet long, pour savoir où se diriger.

Et enfin, parfois les méthodes sont inconscientes (je crois personnellement qu'écrire est une immense manifestation de l'inconscient!), par exemple ça nous est souvent arrivé de relire un texte après un moment où on l'a oublié, et de se dire "ah il faut rajouter ça pour que ça fonctionne mieux!" et surprise : ce détail est là trois lignes plus bas...

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Roanne
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Re: Méthode et feeling

Message par Roanne »

Je m'inscris au club feeling.

Même si j'utilise quelques outils (très peu) et que je cadre mon écriture (synopsis ou autre), j'écris à l'instinct.
De toute façon, dès que j'essaye d'écrire en intégrant de la technique, je bloque (je suis monotache).

Alors après, c'est clair, j'en bave sur les corrections (que je fais aussi en grande partie au feeling). Mais je crois que même si j'écrivais en tenant compte consciemment, dans le même temps, de 36 méthodes / outils / techniques, eh bien j'en baverais autant sur les étapes de correction. Donc je préfère suivre mon instinct et j'espère que je m'améliore avec l'expérience (c'est en forgeant...).

C'est vrai que l'écriture c'est du travail, mais tant qu'on est pas payé pour ça, autant se faire aussi plaisir et suivre le fonctionnement qui nous convient, n'est-ce pas ?
Si on parvient à écrire en utilisant des outils, il serait idiot de ne pas le faire, surtout si on en a besoin.
Si au contraire on a besoin d'écrire "librement", il ne faut pas se contraindre inutilement...
(pour ma part, je ne suis pas de formation littéraire, ça explique peut-être en grande partie mon fonctionnement, je n'analyse pas mon propre travail d'écriture)

Edit : Partance a posté en même temps et je me retrouve beaucoup dans son témoignage.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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LHomme au Chapeau
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Re: Méthode et feeling

Message par LHomme au Chapeau »

Interessant ce fil !
Pour ma part je serais un peu comme toi, Milora : feeling d'abord travail ensuite.
Je te rejoins aussi sur l'aspect "difficile d'écrire sous la contrainte". Mais le côté challenge, l'aspect ludique m'ont aussi amené à participer à des ateliers d'écriture ou à des AT... pour lesquels j'ai parfois été publié.
Mon feeling commence souvent par un personnage.
Par exemple : je croise une superbe fille dans la rue et aussi sec, j'en fais une exploratrice de planète primitive (ceux qui ont lu "Un bar ordinaire" conprendront).
L'histoire vient souvent après : c'est le personnage qui génère le type d'histoire.
Ensuite j'écris par couches successives.
D'abord l'action brute, le squelette.
Puis j'étoffe le ressenti des personnages.
Puis le décor.
Et ainsi de suite.
Comme je commence les phases 2,3... avant d'avoir terminé le texte, cela ressemble à une autoroute dont le début est beaucoup plus achevé que la fin qui est encore en cour.

Malgré tout, avec l'habitude, je me rend compte que j'écris plus directement maintenant, plusieurs couches à la fois.
Récemment j'ai constaté que si j'étais parfois bloqué c'est parce ce que je n'avais pas de plan.
Je me servirai dorénavant du plan, pas forcément de manière systématique, mais dès que je sentirai un blocage : voila un outil fort utile.

Dans ce qui précède je parlais essentiellement des nouvelles.
Pour ce qui est d'un roman j'ai besoin au moins d'un synopsis à défaut de plan détaillé et de la plupart des personnages (je fais même des organigrammes quand il s'agit de groupe).

:shock: c'est fou comme on est bavard dès qu'on coasse dans cette mare :shock:
- Patrice -
Thriller futuriste en challenge : Le simulateur détraqué
22%

Il n'y a pas d'action sans un brin de folie,
sans une déraison souveraine qui se moque des raisons
Le texte compte sec.

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Milora
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Re: Méthode et feeling

Message par Milora »

Ah, je me sens moins seule ! lol. Je me retrouve beaucoup dans ce que vous dites, notamment :
Nyaoh a écrit :Je suis plutôt d'accord avec toi Milora, j'aime écrire et je le fais au feeling sans être ni surdoués ni un génie, on fait son petit bonhomme de cheveux comme on peu... Je pense que si je pose un peu les choses, faire un résumé chapitre par chapitre je peux pas quoi. Surement c'est mieux, mais c'est mon histoire qui m'amène la suite alors j'arrive pas à faire autrement, puis je passe pas mal de temps en relecture après. pour compenser on va dire ^^
et
Partance a écrit :Question méthode, par exemple savoir comment décrire, comment insérer des dialogues, je fais ça par instinct. Mais c'est un instinct qui m'est venu parce que j'ai énooooormément lu, et j'ai intégré des "trucs" des textes. C'est ça la véritable clé, lire, pour avoir des modèles, des petites musiques qui nous bercent. Ceux qui se vantent d'écrire sans lire, je dis chapeau, parce que l'envie d'écrire ne me serait jamais venue sans avoir lu d'abord !
De plus, avoir une base, un scénario plus ou moins bien élaboré, c'est vital selon moi, en tout cas pour un projet long, pour savoir où se diriger.

Et enfin, parfois les méthodes sont inconscientes (je crois personnellement qu'écrire est une immense manifestation de l'inconscient!), par exemple ça nous est souvent arrivé de relire un texte après un moment où on l'a oublié, et de se dire "ah il faut rajouter ça pour que ça fonctionne mieux!" et surprise : ce détail est là trois lignes plus bas...
Bon, ça me rassure. Des fois je me disais que je savais pas du tout y faire et que jamais j'arriverais à terminer un roman... :oops: En gros, ça dépend bien des gens :)
Nyaoh a écrit :
Cendrefeu a écrit : Donc j'ai des points de passages obligatoires et je sais où je vais. En dehors de cela, c'est total free ride, j'écris comme ça vient. Je fonctionne très bien au feeling, c'est la seule méthode qui a fait ses preuves chez moi jusqu'à maintenant :)
Tiens, pareil ! Mais sans la fin prévue à l'avance, pas du tout ou rarement pour moi. Je peux être à 50 pages de la fin est être toujours en évaluation sur ce qui sonnera le plus juste sur ce projet là. par contre je vois assez vite un genre de squelette mais en très gros avec 2 ou 3 ou... scènes que je veux placer. Je navigue entre après .
Moi pareil (enfin, pour la fin, ça dépend des fois...)

L'homme au Chapeau a écrit :c'est fou comme on est bavard dès qu'on coasse dans cette mare
Héhé, t'as vu ça ? :lol:
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Partance

Re: Méthode et feeling

Message par Partance »

Mais si Milora tu y arriveras !! T'y es obligée, t'en as conscience j'espère ? =p

J'avais beaucoup de complexes sur l'écriture, et je me disais que jamais je n'aurai les ressources suffisantes pour écrire un roman. Je me croyais condamnée aux nouvelles éternelles. Et puis j'ai eu une idée de long projet. J'ai eu le vertige, j'avais conscience que ça nécessitait beaucoup de techniques que je n'avais pas.
Résultat, la motivation aidant, je me suis retrouvée à finir quand mon premier roman le mois dernier ! Après moultes périodes de doutes existentiels, et une foultitude de passages à vide (quand même hein).
Ce que je faisais c'est que quand je doutais trop, quand je bloquais, j'arrêtais tout. Parfois j'écrivais des passages "en avance", parfois je ne faisais rien pendant un mois ou deux, mais tôt ou tard l'histoire me rattrapait !

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