Ecrire, ok... et après, quoi ?

Sujets inactifs depuis un an ou plus
Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

Les amis, je suis face à un doute existentiel qui ronge mon âme tel un venin imparab... euh, qu'est-ce que je raconte ?

Or donc, reprenons plus sérieusement. Dans l'ordre. Vous écrivez un texte (je ne parle que des nouvelles et courtes novellas), vous le faites corriger, vous le donnez comme fini. Ok. Et après ?
Beaucoup d'entre vous l'envoient à des AT. Quand il s'agit d'anthologies ou d'éditions qui seront reconduites, c'est bien : le texte est "casé", il sera lu. Mais quand ce sont des webzines temporaires ou quand le texte ne trouve pas d'AT, à quoi sert-il ?

Je précise mon sentiment : j'écris avant tout pour me faire plaisir, c'est clair. Mais l'essence même d'un texte c'est d'être lu. Il n'existe réellement que quand il est lu. Seulement... Comment le faire lire ? Jusqu'ici je tournais sur divers forums d'écriture, et en même temps que des corrections, j'avais la satisfaction de penser qu'au moins, mes petites histoires étaient lues. Mais je commence à avoir sérieusement l'impression de tourner en rond. Toujours les mêmes lecteurs (je ne parle pas de Cocyclics qui est à part, puisque le passage dans le Port est par définition temporaire), et des lecteurs qu'on finit par connaître. Une durée de vie limitée puisque rares sont les déterrages. Et le texte retombe dans les limbes de l'oubli, ou dans le Puits des histoires perdues.
J'ai fait un blog où je mets mes nouvelles, mais il doit y avoir 3 lecteurs les jours fastes, et je ne sais pas et n'ai pas envie de me casser la tête pour le promouvoir.

Du coup, hier soir, j'ai été assaillie par le doute existentiel : à quoi bon ? Alors j'arrêterai pas (j'ai envie de dire "jamais", mais ce serait un peu mélodramatique) d'écrire, mais j'ai eu subitement un sentiment d'impuissance, à me dire que, sauf si je fais un roman, je suis condamnée à tourner en rond avec le même cercle de lecteur, un cercle d'autant plus réduit que l'autre forum d'écriture où je suis se meurt.

Est-ce que vous avez parfois la même sensation ? Comment réagissez-vous face à vos histoires ? Est-ce que vous ressentez aussi cette nécessité de faire lire le texte pour le faire exister, pour le rendre complet ? Les AT vous suffisent ?

Vois avez 2h et je ramasse les copies :mrgreen:
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
Lieko
Messages : 278
Enregistré le : dim. nov. 21, 2010 12:12 pm

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Lieko »

Beaucoup d'entre vous l'envoient à des AT. Quand il s'agit d'anthologies ou d'éditions qui seront reconduites, c'est bien : le texte est "casé", il sera lu. Mais quand ce sont des webzines temporaires ou quand le texte ne trouve pas d'AT, à quoi sert-il ?
Même une anthologie, d'après ce que j'ai compris, a une durée de vie limitée. D'ailleurs, même un bouquin publié, au bout de quelques mois/années, se vendra de moins en moins, jusqu'à retomber dans le "puits des histoires perdues". Du coup, la différence entre ça et un webzine temporaire est assez maigre (au niveau des chiffres, ok c'est pas pareil, mais dans l'idée c'est kif-kif).

Une question qui me vient, donc, serait : à partir de quel moment considères-tu que ton histoire a été "suffisamment" lue ?

(je ne me sens pas concerné par les autres questions, donc on va laisser ça aux autres...)
Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions.

Avatar du membre
Celia
C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
Messages : 2817
Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
Rang special : Aime le sang et les câlins
Localisation : A l'Est
Contact :

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Celia »

Tout d'abord, les AT me suffisent pour écrire, parce que je suis à peu près incapable de commencer une nouvelle sans une première piste. Et j'adore fouiller dans ma tête pour trouver la façon dont je vais traiter un sujet.
Si une nouvelle est acceptée en anthologie, c'est génial. La durée de vie limitée ? Je hausse les épaules. Cette nouvelle a trouvé son anthologiste, elle trouvera peut-être ses lecteurs, mais, moi, je ne suis pas l'auteur d'une seule nouvelle. Les autres attendent déjà d'être écrites.
Si la nouvelle est refusée, je la mets précieusement de côté. Je la reprendrai peut-être plus tard (pas 2 semaines après, mais souvent 2 ans après) Comme j'écris quasiment systématiquement sur les mêmes thèmes, je me fais comme ça un petit dossier de texte ; un jour viendra où je ferai le tri, où j'écrirai deux ou trois nouvelles de plus, et où je proposerai un projet de recueil à un éditeur. Il sera accepté, ou non. Comme n'importe quel autre projet.
Bien entendu j'ai aussi envie de publier un roman, mais j'ai déjà envie d'en finir un (écrit et corrigé)
Je ne suis pas pressée.
On a tout le temps de devenir des méga stars de la SFFF. Alors au lieu de s'en faire sur ses lecteurs et ses publications, continuons simplement à écrire.
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

Liejko a écrit :Même une anthologie, d'après ce que j'ai compris, a une durée de vie limitée. D'ailleurs, même un bouquin publié, au bout de quelques mois/années, se vendra de moins en moins, jusqu'à retomber dans le "puits des histoires perdues". Du coup, la différence entre ça et un webzine temporaire est assez maigre (au niveau des chiffres, ok c'est pas pareil, mais dans l'idée c'est kif-kif).
Oui mais... comment dire ? Même si le livre ne se vend plus guère, il existe. Il peut être lu. Ok, s'il est épuisé, ça limite, lol. Mais il est éventuellement dans des bibliothèques, il est dans les rayons de certains lecteurs qui peuvent éventuellement le prêter. Je ne sais pas comment dire. Il est potentiellement lu.
Alors que s'il est uniquement en ligne dans un webzine et qu'il est retiré du net, il est mort. En plus - là je m'avance, parce que je ne connais pas ce milieu - mais y a-t-il vraiment beaucoup de lecteurs de webzines ?
Enfin, c'était juste une parenthèse pour te répondre :)
Lieko a écrit :Une question qui me vient, donc, serait : à partir de quel moment considères-tu que ton histoire a été "suffisamment" lue ?
Mais, jamais ! Le but est qu'il soit lu, parce que s'il n'est pas lu, il n'existe pas (à mes yeux).
Celia a écrit :On a tout le temps de devenir des méga stars de la SFFF. Alors au lieu de s'en faire sur ses lecteurs et ses publications, continuons simplement à écrire.
Hum. C'est pas du tout ce que je voulais dire, en fait. Je ne pensais pas à devenir une star ou à être publiée, lol.
Comment dire ?
Un texte (une fois écrit) est un mécanisme qui fonctionne avec deux moteurs : un auteur-qui-a-écrit-les-mots, et un lecteur, qui "active" le processus de lecture et fait exister le texte dans son esprit.
En plus, quand j'écris une histoire, c'est pour lui permettre d'exister - sinon, elle reste dans ma tête et elle y est très bien. Mais c'est une sorte de besoin de la faire exister en dehors de ma seule cervelle. Du coup, si elle reste sur mon disque dur, ça ne change pas grand chose, lol.
Personne ne voit les choses comme ça ?
Celia a écrit :Tout d'abord, les AT me suffisent pour écrire, parce que je suis à peu près incapable de commencer une nouvelle sans une première piste. Et j'adore fouiller dans ma tête pour trouver la façon dont je vais traiter un sujet.
Oui, je vois, c'est une toute autre façon de concevoir les choses, tirant un peu plus vers l'exercice de style, non ?
Ce qui t'amuse, c'est le fait même d'écrire, l'acte de création de l'histoire.
Dans mon cas (et je dois pas être la seule, que diable !), oui bien sûr, ça me plait, mais le but c'est de donner une histoire qui soit la mieux possible, de la faire exister en dehors de ma tête... :roll: Du coup, je comprends que ce genre de doutes ne te touche pas du tout...
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
Celia
C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
Messages : 2817
Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
Rang special : Aime le sang et les câlins
Localisation : A l'Est
Contact :

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Celia »

Milora a écrit :
Celia a écrit :Tout d'abord, les AT me suffisent pour écrire, parce que je suis à peu près incapable de commencer une nouvelle sans une première piste. Et j'adore fouiller dans ma tête pour trouver la façon dont je vais traiter un sujet.
Oui, je vois, c'est une toute autre façon de concevoir les choses, tirant un peu plus vers l'exercice de style, non ?
Ce qui t'amuse, c'est le fait même d'écrire, l'acte de création de l'histoire.
Dans mon cas (et je dois pas être la seule, que diable !), oui bien sûr, ça me plait, mais le but c'est de donner une histoire qui soit la mieux possible, de la faire exister en dehors de ma tête... :roll: Du coup, je comprends que ce genre de doutes ne te touche pas du tout...
Le fait est que pendant un temps écrire ne m'amusait plus du tout parce que je ne pensais QUE aux retours d'AT : suis-je acceptée ou non ? Est-ce que les gens vont me lire ou non ?
De plus, répondre à un AT parce que ça m'amuse de jouer sur un thème, ça ne me dispense pas d'écrire un texte le mieux possible, ni de stresser en envoyant le texte, ni d'être en colère quand il est refusé.
Ce genre de doute me touche énormément, mais, franchement, depuis que j'ai ré-appris à m'amuser en écrivant, ces doutes se sont envolés (presque). Il faut prendre de la distance. Si tu te laisses aller à ne penser que au lecteur, alors oui, tu ne risques pas d'avancer et plutôt de te bloquer.
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

Je pense qu'on parle pas de la même chose, en fait. Pour être franche, j'ai quasiment jamais envoyé un texte à un AT. (J'aime pas écrire "sur commande" avec un thème imposé) Je m'amuse énormément à écrire, et je ne me sens pas stressée (enfin, un peu ces derniers temps, mais c'est parce que j'ai eu pas mal de retours négatifs coups du coups et que j'ai eu l'impression de ne plus arriver à écrire. Quoi qu'il en soit, c'est indépendant de ce que je voulais dire ici).

Quand je parle de faire lire un texte, je ne parle pas de "gagner" un AT ou quelque chose. Je ne parle pas de publication, de reconnaissance ou autres. Ni même de recherche de qualité (c'est un autre aspect). Juste de mettre les textes à disposition pour que les faire partager au plus de gens possibles. Oui, voilà, partager. Un des aspects que j'aime dans l'écriture, c'est de faire partager une histoire. Elle a beau être écrite, si elle n'est pas lue, elle n'est pas du tout partagée...
Je ne sais pas si je suis plus claire qu'avant ?
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Krapoutchniek

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Krapoutchniek »

Milora a écrit :l'autre forum d'écriture où je suis se meurt.



Triste fin pour le Mde :cry:


Mais ce n'est que temporaire, je pense. C'est du aux vacances (ce n'est pas la première fois).


Sinon ça m'arrive aussi, parfois. Sauf que j'ai souvent le sentiment après coup que le texte que j'ai écrit n'est pas bon, qu'il ne sera pas apprécié par le lecteur. Je préfère partir du principe que si au moins une personne a lu le texte et en a retiré quelque chose (de positif), alors le texte a servi à quelque chose et a vécu au moins le temps de cette lecture. Un texte ne sert donc vraiment à rien si absolument personne ne le lit.

Avatar du membre
Celia
C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
Messages : 2817
Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
Rang special : Aime le sang et les câlins
Localisation : A l'Est
Contact :

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Celia »

Eh bien ton postulat de départ était de savoir comment on se positionnait par rapport aux lecteurs et à la vie d'un texte non ? Que s'il n'étais pas lu (partagé) il ne servait à rien.
Je t'ai donné mon avis, basé sur mon expérience, du coup je ne comprends pas en quoi j'aurai répondu à côté de la question ^^
Et j'avoue être un peu désarçonnée de la façon dont tu parles des AT. Vouloir qu'un texte soit lu et partagé, c'est aussi vouloir une reconnaissance, si ce n'est pour soi, du moins pour son histoire. Et l'édition "traditionnelle" est le meilleur moyen, à ce jour, d'être lu par d'autres personnes que tes connaissances proches (IRL ou virtuelles) Et participer à des AT le moyen le plus "facile".
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

Avatar du membre
Pandora
La vengeance tardive est toujours amenée par un train qui part
Messages : 2736
Enregistré le : sam. avr. 25, 2009 7:18 am
Rang special : Achtung Papagei !
Localisation : jamais très loin
Contact :

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Pandora »

Il y a plusieurs choses dans ton post, à mon avis
D'abord le titre : "et après"
Il me semble que pour quelques uns, c'est le pendant qui compte, et éventuellement l'avant, rêver à une histoire et la mettre en mots, s'évader en écrivant. Certains s'en contentent et s'y arrêtent, donc ton "après" me dérange ^^ comme s'il fallait absolument une finalité à l'acte d'écrire. Il faut aussi savoir apprécier le ici et maintenant sans trop vouloir se projeter, amha ^^
En cela, je ne suis donc absolument pas d'accord avec
Milora a écrit :Mais l'essence même d'un texte c'est d'être lu. Il n'existe réellement que quand il est lu.
Krapoutchniek a écrit :Un texte ne sert donc vraiment à rien si absolument personne ne le lit.
Si j'ai pris du plaisir à l'écrire ou si l'écrire m'a fait du bien, pour moi il n'a pas servi à rien.

Mais bien sûr, pour beaucoup (dont moi) vient la question du lecteur avec lequel on a envie de partager son histoire en espérant qu'il l'aimera. Une question à laquelle il faut faire attention, et je rejoins en cela Celia, pour qu'elle ne soit pas source de blocage.
Chacun détermine le lectorat auquel il veut s'adresser, et répondre à des AT (ou chercher un éditeur) permet de l'élargir et d'avoir plus de lecteurs : plus nombreux, plus variés et qui ne nous connaissent pas.
C'est pour moi une sorte de cap puisque cela passe alors par une exposition à la critique et à la concurrence que l'on a moins avec ses proches et il faut y être prêt.
Ne dit-on pas qu'il y a plus d'écrivains que de lecteurs ? ^^

Je finirai par cette phrase de Boudha à laquelle une intervention de JC Dunyach m'avait fait penser :
Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin.
Ecrire peut être en soi le chemin... mais moi aussi j'ai envie d'être lue par le maximum de lecteurs ^^

Avatar du membre
Silène
Miss Truffade 2017
Messages : 3810
Enregistré le : mar. oct. 09, 2007 9:02 am
Rang special : Grenouille pop-up
Localisation : Auberge du bon canard 2

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Silène »

Une petite solution peut être de le faire lire à quelques personnes que tu tries sur le volet, tu leur offres le texte ou, dans un contexte particulier, tu leur proposes de le lire en y apportant de l'importance, pas juste "Tiens, j'ai un texte, des fois que tu aies le temps de le lire.". De fait, tu peux rencontrer réellement ton lecteur, le texte existe pour une, deux ou personnes mais il existe réellement pour eux, il les touche ou les marque, ils s'en souviennent.
Ce qui est difficile de toutes manières, même quand tu es publié, c'est que les lecteurs lisent plein de choses et que ton texte n'est qu'un parmi d'autres, quelque attachement qu'ils aient pour toi. J'ai aimé les romans de mes amies grenouille et d'autres mais, à part quelques classiques de génies morts depuis longtemps, ces romans ne sont pas plus que des passages dont je vais garder à l'esprit certains traits, certains personnages plus ou moins longtemps mais ils ne vont jamais occuper dans ma vie, dans ma mémoire, la même place qu'ils ont pour leur auteur. C'est ingrat. Tu écris 1 an et c'est lu en 2 heures et le lendemain, le lecteur se saisit d'une autre histoire. C'est encore plus terrible pour la BD, ça se lit en une heure aux toilettes et même si tu as adoré, c'est très court relativement au travail de l'auteur et du dessinateur.
C'est pour ça que la rencontre ne serait-ce que d'un lecteur pour lequel ton texte aura une place particulière parce qu'il y aura une part d'affectif (cadeau, confiance) peut être aussi satisfaisante que 1000 lecteurs anonymes, inconnus et qui n'ont jamais l'occasion de te dire ce qu'ils ont vécu en lisant ton texte.
Tu diras que c'est facile puisque j'ai eu la chance de publier un roman mais en fait, tu continues à te faire un mouron pas croyable après. Parce que dans ton tiroir, ton texte n'est lu par personne mais il ne peut pas non plus être mal compris, mal aimé, critiqué de façon négative. OU pire, et c'est là que je veux en venir, il peut être lu et que personne ne t'en dise jamais rien. Te dire que 1000 personnes l'ont acheté et que tu n'as qu'une ou deux critiques, que personne ne vient te voir pour t'en parler, que même les proches ne te disent pas s'ils l'ont lu ou pas, quelle angoisse ! Il est publié mais tu n'as pas plus de retour que s'il était dans ton tiroir ! Alors pourquoi l'avoir écrit ???
Et même si tu as des retours, pourquoi l'avoir écrit s'il n'est qu'apprécié moyennement, un peu aimé, pas détesté, vite oublié ?
Pour La Saveur des figues, un des plus beaux moments que j'ai connus est la lecture des 120 avis circonstanciés du jury des Incorruptibles (un prix jeunesse dans lequel le roman était en pré-selection mais non sélectionné) : 120 vrais avis d'adultes, professionnels, inconnus et potentiellement objectifs. Et ben 119 l'ont aimé, c'est là que j'ai commencé à me dire que c'était un texte qui valait quelque chose. Et en même temps, c'est là aussi que je me suis dit qu'il n'était qu'un parmi des centaines d'autres, qu'il n'avait quand même pas été sélectionné et que je devais donc me satisfaire d'un succès relatif au lieu d'espérer être la révélation de l'année (je n'y croyais pas mais on peut toujours rêver ?). Pourquoi continuer à écrire si mon livre n'est qu'un roman de plus ? Parce que, si je m'étais trop posé cette question, le livre ne serait ni publié ni même achevé. Peut-être que je ne publierai que 3 ou 4 livres dans ma vie et que je ne serai jamais lue par plus de 1000 ou 2000 personnes mais 1 ou 1000, si cette personne aime et me le dit, c'est gagné. Et si j'écris 5 textes pour qu'un seul rencontre son lecteur, que les 4 autres restent dans un tiroir, ce sera gagnant aussi, comme tous les entraînements qui permettent de gagner une seule course.
En conclusion, cette question me parle, je me la suis posée et je la résous en pensant au Lecteur, celui que je vais rencontrer à la fin de mon travail (c'est le plus souvent mon mari et je fantasme sur l'avenir avec mes filles).
Prochain roman le 10 juin ! 8848 mètres chez Casterman.

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

Krap a écrit :Milora a écrit:
l'autre forum d'écriture où je suis se meurt.

Triste fin pour le Mde

Mais ce n'est que temporaire, je pense. C'est du aux vacances (ce n'est pas la première fois).
Je crois pas : ça fait des mois que ça dure, les anciens ne commentent plus et les nouveaux ne restent pas ^ ^ Mais c'est un autre débat ! Lol.
Krap a écrit :Je préfère partir du principe que si au moins une personne a lu le texte et en a retiré quelque chose (de positif), alors le texte a servi à quelque chose et a vécu au moins le temps de cette lecture. Un texte ne sert donc vraiment à rien si absolument personne ne le lit.
C'est vrai ! Je suis assez d'accord avec cette façon de voir en fait ! Mais une fois qu'on a eu un lecteur, on aimerait bien qu'il y en ai d'autres, que le texte ait encore plus d'existence, non ?
Celia a écrit :Je t'ai donné mon avis, basé sur mon expérience, du coup je ne comprends pas en quoi j'aurai répondu à côté de la question
Célia, ne le prends pas mal ! Lol. A te lire j'ai l'impression de m'être écriée "hors sujeeeeet !". C'était pas du tout l'idée. Je voulais juste dire que je ne me plaçais pas du même point de vue que toi, pas que tu aurais répondu à côté (et, de toute façon, même si ça avait été le cas, c'est ça qui est intéressant avec les discussions sur internet : ça évolue suivant les réponses ^ ^)

Par contre :
Celia a écrit :qu'un texte soit lu et partagé, c'est aussi vouloir une reconnaissance, si ce n'est pour soi, du moins pour son histoire.
Ah non. Je le vois pas comme ça. La notion de reconnaissance ça implique que l'autre se dise "ah, c'était bien, il y avait de la qualité". D'une part, je ne cherche pas vraiment la reconnaissance envers moi en tant qu'auteur (je suppose que si j'étais un jour publiée mais anonymement, il y aurait certes une petite frustration, mais je crois qu'elle serait estompée par le fait que l'histoire, elle, serait lue). "Si ce n'est pour soi, du moins pour son histoire", dis-tu... Ben, pas vraiment. Evidemment, si c'est pour que le lecteur la trouve nulle, c'est pas trop la peine qu'il la lise, mais c'est pas sur ce plan-là que je me positionnais. Je n'arrive pas à être claire. Ce que j'essaie de dire, c'est que ce qui me ferait vraiment plaisir, ce n'est pas que le lecteur se dise "ah, cette histoire est bien !", mais qu'il passe un bon moment à la lire. Donc c'est pas une idée de reconnaissance... Je sais pas si tu vois ce que je veux dire ? Ce sont deux dimensions indépendantes.

D'un point de vue concret :
Et l'édition "traditionnelle" est le meilleur moyen, à ce jour, d'être lu par d'autres personnes que tes connaissances proches (IRL ou virtuelles) Et participer à des AT le moyen le plus "facile".
Ah, justement, à part les AT, y a quoi comme façon de faire ? (Parce que personnellement, les AT j'ai du mal, parce que je n'aime pas écrire spécifiquement pour quelque chose... Et pis je suis allergique aux contraintes et aux délais ^ ^ )
Pandora a écrit :Il me semble que pour quelques uns, c'est le pendant qui compte, et éventuellement l'avant, rêver à une histoire et la mettre en mots, s'évader en écrivant. Certains s'en contentent et s'y arrêtent, donc ton "après" me dérange comme s'il fallait absolument une finalité à l'acte d'écrire. Il faut aussi savoir apprécier le ici et maintenant sans trop vouloir se projeter, amha
Attention, hein, c'est pas parce que je pose cette question que je n'apprécie pas pleinement le moment de l'écriture ! Mais il me semble que, justement, il y a une finalité à l'acte d'écrire : la lecture. Certes, l'acte d'écrire se suffit à lui même pour l'auteur. Mais le texte en lui-même nécessite deux versants : l'écriture, et la lecture. C'est comme si vous avez un CD. Un joli CD avec une jolie pochette. Bon. Très bien ! Mais il ne fera pas de jolie musique si vous ne le mettez pas dans le lecteur CD. En soi, il ne donne rien tant qu'il ne transmet pas la musique, il est un support. De même, le texte est un support à l'histoire, qui se construit dans l'esprit du lecteur...
Pandora a écrit :Si j'ai pris du plaisir à l'écrire ou si l'écrire m'a fait du bien, pour moi il n'a pas servi à rien.
Oui, bien sûr. Pour toi il aura servi. Mais le texte existe aussi indépendemment de son auteur ; or, si c'est pas lu, il n'existe pas en dehors de l'auteur...

D'un certain point de vue, bien sûr.

Silène, ton avis était très intéressant !

C'est vrai que ça doit être très frustrant de savoir que tu as été lue et de ne pas savoir si ça a été apprécié.
Enfin, personnellement, l'idée que ça passe inaperçu dans le flot d'autres textes ne me dérange pas vraiment (même si, bien sûr, ça fait plus plaisir de savoir que le texte s'est particulièrement détaché du lot). Parce que s'il est lu, il laissera forcément une trace, même infime, chez le lecteur, de la même façon que tout texte laisse une trace chez nous quand on le lit, même si c'est juste une impression, une image, le souvenir d'une scène. Les livres qu'on lit sont là, quelque part, en nous, tout comme les souvenirs de ce qu'on a vécu. Mais c'est peut-être parce que j'ai une relation très forte avec les livres que je lis, que je sacralise un peu (pour moi ce sont des petits mondes auxquels on a accès le temps de la lecture, les personnages sont des amis, etc.)


Silène a écrit :Une petite solution peut être de le faire lire à quelques personnes que tu tries sur le volet, tu leur offres le texte ou, dans un contexte particulier, tu leur proposes de le lire en y apportant de l'importance
Euh, par contre, là, j'aurais un peu l'impression de faire un cadeau très intéressé : "tiens, regarde, je t'offre un truc qui me fera plaisir à moi !" :lol: Ceci dit, c'est une jolie démarche ^ ^

Enfin bref, pour revenir à du concret, à part les AT, quels moyens connaissez-vous pour rendre ses textes disponibles à la lecture ?
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
tigrette
Grenouille militante
Messages : 562
Enregistré le : ven. févr. 25, 2011 2:30 pm
Rang special : Dans la Lune Mauve
Contact :

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par tigrette »

Milora a écrit : Enfin bref, pour revenir à du concret, à part les AT, quels moyens connaissez-vous pour rendre ses textes disponibles à la lecture ?
Ecrire un roman et démarcher un éditeur.
ou
Augmenter le traffic de ton site en faisant des articles polémiques :mrgreen:

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

Mdr. Bon plan ! Ou alors écrire des histoires incluant Sarkozy, des femmes nues et les dernières infos de l'actualité, pour faire grimper le référencement Google :lol:
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
Bergamote
Plume alerte et sensuelle.
Messages : 445
Enregistré le : ven. déc. 21, 2007 10:42 am
Rang special : Batracien
Localisation : C'est rose et c'est une ville

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Bergamote »

Tu peux très bien de toi même les rassembler en recueil de nouvelles et les mettre à disposition sur un site d'auto-édition ou pourquoi sur My Major Company. Même si je ne sais pas ce que ça vaut vraiment niveau édition.
Personnellement, je sais que pour faire vivre mes textes ce que je fais souvent c'est que je prends mon texte, je sors quelques éléments de son univers, je crée des documents tirés de ça (des recettes, du papier à lettre, des illustrations, des marques-pages et j'en passe...) et ensuite je l'offre à des personnes spéciales pour moi sous forme de PDF.
Cela me permet ensuite d'avoir l'impression que mon texte ne sera jamais mort, parce que je mets vraiment du soin à le faire, et je sais que les gens les conserve.
Mon meilleur ami doit en avoir une vingtaine qu'il a imprimé et fais relier. Un pour lui, un pour moi.
Ce sont des petites pépites (et par là je cherche pas à me vanter, juste que j'ai essayé de créer un vrai écrin à mes textes). Des collectors en quelque sorte.
Par contre, le nombre de lecteurs je m'en fiche sincèrement. Ce qui compte pour moi c'est que ce soit les personnes qui comptent, justement, qui y ait accès.

En ce qui concerne tes messages Milora, sans vouloir être trop directe ni te blesser, je crois que tu te fais trop de nœuds au cerveau. Et aussi je crois que tu tournes autour du pot mais ce que j'ai lu, c'est que pour toi plus ton texte est lu plus il sera vivant.
Que tu l'accepte ou pas tel quel, c'est une recherche de reconnaissance. Si les gens te lisent c'est qu'ils trouvent un intérêt dans tes textes. Donc en voulant que plus de personnes lisent tes textes tu cherches à ce que plus de personne est de l'intérêt pour ce que tu écris.
Je ne te juge pas hein. Après tout soit, tu as envie de partager tes textes, c'est normal.
Mais je crois que tu serais peut-être plus sereine si tu arrivais à admettre que si tu es en recherche de lecteur c'est que tu es en recherche de reconnaissance. Je sais bien que tu ne veux que faire passer un bon moment à tes lecteurs. Mais il y a forcément derrière une satisfaction personnelle que tu as à combler. Et je pense qu'on a tous à plus ou moins grande échelle ce besoin là.

Le tout c'est que tout cela ne se transforme pas en frustration. En ce qui me concerne mes textes vivent en moi et je pense m'aident à vivre. Mon univers intérieur que je développe dans mes écrits, fais partie de mon squelette. Et je suis plus de celles-là qui ont peur du regard d'un lecteur qui dénaturerai mes écrits. (Je ne parle pas des bêta-lecteurs hein :p Juste des lecteurs.) Pour donner une image, un peu comme si j'écrivais un texte érotique et que j'entende quelqu'un parler de mes textes ou agir devant comme si c'était du porno.

Désolée pour la tartine !

Avatar du membre
Asia M
Messages : 131
Enregistré le : jeu. mars 03, 2011 9:42 pm
Rang special : Batracien
Localisation : Montérégie, Québec
Contact :

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Asia M »

Je suis assez d'accord avec Celia. Je pense qu'à partir du moment où on s'éclate à écrire, la question des lecteurs devient très secondaire... Ça ne veut pas dire qu'elle disparaît pour autant. Alors pour moi il y a deux choses:

1) Comme je me considère toujours au début de mon parcours d'écrivain, les nouvelles que j'écris actuellement sont davantage de l'entraînement que quelque chose que j'ai absolument envie de montrer.

Donc non, ça ne me dérange pas que mes écrits ne trouvent pas de public... Peut-être que c'est de l'orgueil, mais je ne veux pas me casser à me faire connaître pour un truc qui n'est pas mon meilleur. En revanche, c'est clair que je ferai tout mon possible pour être lue dès que j'estimerai que je tiens le bon bout! (Quand je vois des auteurs "publiés" qui vendent moins de cent copies de leur bouquin, par exemple, je ne trouve pas qu'ils font tout leur possible: rien que moi j'ai plus de 300 amis sur Facebook! :roll: )

Ce que je veux dire, si tu me permets l'analogie, c'est que même si un musicien joue pour être entendu, il n'a pas forcément besoin d'un public à chacune de ses répétitions... C'est la même chose pour des artistes qui écrivent des chansons: pour un album qui sortira avec 12 titres, il y a peut-être une cinquantaine de morceaux qui ont été composés, dont plusieurs ne seront jamais enregistrés!

2) Je seconde Bergamote sur l'idée du recueil de nouvelles. Si tu en as environ une dizaine et qu'elles sont toutes de qualité égale, homogène, alors c'est tout aussi publiable qu'un roman. De plus, l'édition devient accessible à n'importe qui avec les ebooks... (Une piste que j'explorerai certainement quand j'aurai le goût de me faire publier.)

Sinon, j'ai mis certains de mes textes en ligne sur le site FictionPress (il en existe d'autres au but à peu près semblable). Voilà une vitrine possible, mais encore une fois la question se pose: comment attirer les lecteurs? Et quand tu ne reçois pas de "review", tu te demandes toujours si c'est parce qu'ils n'ont pas aimé, qu'ils ont juste cliqué sur le lien mais n'ont pas lu, ou bien... ?

Pour le blog, me semble que c'est au contraire les articles consensuels qui auraient le plus de succès? Je ne reçois jamais aucun commentaire sur mes articles qui traitent de sujets à débat... :P :lol:
ce qui me ferait vraiment plaisir, ce n'est pas que le lecteur se dise "ah, cette histoire est bien !", mais qu'il passe un bon moment à la lire.
Pour moi, c'est exactement la même chose; je ne vois pas où tu places la différence. Une bonne histoire, c'est une histoire qui fait plaisir à lire. Il n'y a pas d'autre définition de la qualité, si?
Mon challenge 1er jet : Nocturne, Saison 2
Mon site d'auteure : S. J. Hayes
Mon blogue : Romanceville.net

Répondre