"On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

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Grenouille_Bleue
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"On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Grenouille_Bleue »

Je ne me rappelle plus la formulation exacte, mais je trouve cette phrase très vraie.

Dans les romans que vous écrivez ou avez écrit, quelle est la part d'implication et celle d'imagination pure ?
Est-ce que vos héros ou héroïnes vous ressemblent, partagent des traits de caractère avec vous ? Des traits physiques ?
Est-ce qu'ils représentent ce que vous auriez aimé être ?
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Tsyl
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Tsyl »

Aaaah, ben je vais enfin pouvoir la caser, ma minute 3615 RTL ! =D

Alors, voilà le truc : ce pseudo que j'utilise actuellement, Tsyl, est également le nom d'un de mes personnages principaux. L'ennui étant que je l'ai pris comme pseudo il y a quatre ans, dans une période où je pensais que mes chroniques n'allaient absolument rien donner, afin de sauver au moins le nom, que j'aimais bien ^^. Du coup, je l'ai utilisé pendant des années, et maintenant je m'y identifie complètement.

Seulement, maintenant que j'ai recommencé à écrire avec ce même personnage, ben ça pose des soucis. Comment créer un personnage quand vous pensez à vous-même en écrivant son nom ? Finalement, j'ai trouvé la parade en modifiant son caractère, notamment en lui ajoutant des qualités et des défauts que je suis certain de ne pas avoir ^^. Mais impossible de s'en détacher totalement, après tout ce temps.

Ce qui me permet de répondre aux premières questions (la minute 3615 RTL est finie, vous pouvez revenir) : tous mes personnages sont parfaitement imaginaires, mais j'y retrouve toujours un petit quelque chose qui ne leur appartient pas vraiment, qui vient plutôt de moi. Une façon de parler, de bouger, un tic, une qualité, un défaut... Pareil du point de vue physique, où ils (oui, ce sont plus fréquemment des hommes qui me font cet effet) représentent ce à quoi j'aurais parfois bien aimé ressembler ^^. (Coup de coeur pour mon fameux Tsyl, cheveux châtains et yeux gris perle :heart:)... En somme, beaucoup d'imaginaire, mais toujours un "fil de raccordement" avec moi, l'auteur.

Quant à la troisième question, j'y ai déjà répondu en partie un peu plus haut : souvent, notamment au niveau du physique, mes personnages ont un petit truc que j'aurais aimé avoir moi-même (d'où le fait, entre autres, que tous mes persos sans exception aient les cheveux longs <_<). Mais après tout, l'auteur est le père du personnage, pourquoi n'y aurait-il pas ressemblance, voire identification ? ^^
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petit_pavé
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par petit_pavé »

Je trouve cette phrase très vraie.

Pas vraiment en ce qui concerne mes personnages dans mon cas, parce que je ne m'y identifie pas spécialement, et ils ne sont pas non plus un reflet de ce que j'aurais aimé être. En général ils se construisent d'eux-mêmes, et si on a des points communs, c'est plutôt un peu par hasard. Bien sûr, comme c'est moi l'auteur, ils ont quand même souvent un petit quelque chose de moi, qu'ils me chipent le plus souvent sans même que je m'en rende compte: c'est ainsi que par moments je me surprends à remarquer que je partage certains de leurs points de vue ou de leur vision du monde (enfin ce serait peut-être plutôt le contraire :lol: ).

Par contre, là où je me sens concernée par cette phrase, c'est que c'est une des raisons pour lesquelles je me sens bien plus à l'aise avec les mondes imaginaires (ou un monde relativement proche de celui que je connais) que si je devais écrire une histoire se déroulant à une autre époque, ou dans une région du monde que je connais peu (ou pas), etc. J'ai une peur bleue de "taper à côté", d'insérer des incohérences terribles ou encore d'être superficielle en traitant ce genre de sujets. Du coup, les mondes où je tire toutes les ficelles me rassurent: tant que mon monde est cohérent par rapport à lui-même je ne "peux pas faire d'erreur" que ce soit d'un point de vue historique, social...

C'est mal je sais... :oops: Ne frappez pas, je suis déjà consciente d'avoir tort sur ce point... mais c'est plus fort que moi :cruel:
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Maden
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Maden »

Est-ce que vos héros ou héroïnes vous ressemblent, partagent des traits de caractère avec vous ? Des traits physiques ?
Est-ce qu'ils représentent ce que vous auriez aimé être ?
Avec un personnage homosexuel, un robot et un vétéran aigri... euh, je dirais non. :wamp: Adolescente, oui, j'écrivais sur des personnages que j'admirais, maintenant c'est le contraire, mon but est de les admirer à la fin. De tendre vers la compréhension de ce qui est autre. Après au niveau humain, oui, je suis un être humain, eux aussi donc on doit bien avoir ça en commun et tout ce qui en découle (complexité, altérité, émotions...). Mais au niveau de la personnalité, je pense qu'ils se trouvent à l'opposé de moi.

Par contre, au niveau idéologique et/ou politique, ils sont mes poupées et je suis leur ventriloque donc inévitablement ils ont les mêmes idées que moi. Mon personnage féminin transmet, par exemple, mes idées sur le féminisme et les relations homme/femme...

C'est donc à peu près tout ce qu'on a en commun mais c'est dans un but particulier qui est ma propre expression à travers mon roman.

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Syven
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Syven »

Je vais prendre le cas d'Au Sortir de l'Ombre, parce que c'est très drôle de mon point de vue.
Grenouille_Bleue a écrit :Je ne me rappelle plus la formulation exacte, mais je trouve cette phrase très vraie.

Dans les romans que vous écrivez ou avez écrit, quelle est la part d'implication et celle d'imagination pure ?
J'utilise mon imagination et surtout mes capacités d'observation et d'analyse. Je me documente sur ce que je veux reproduire si je ne le connais pas assez. Une fois que j'ai toutes les données, je vis l'histoire, j'imagine, je me laisse aspirer par les évènements et les personnages, comme un acteur qui endosse un rôle.
Est-ce que vos héros ou héroïnes vous ressemblent, partagent des traits de caractère avec vous ? Des traits physiques ?
Est-ce qu'ils représentent ce que vous auriez aimé être ?
Pas du tout. On peut même dire qu'on n'a rien en commun. William est constipé de nature, complètement désintéressé et en déni total d'ambition (non pas que je sois super ambitieuse, mais c'est que tout de même, il pourrait en avoir un chouilla et se battre aussi pour lui-même au lieu de se draper dans sa dignité.)
Christopher se dévalorise complètement (aucune confiance en lui).
Heinrich est trop décadent et riche, et ce qui l'amuse m'agace.
Eileen est une vieille sorcière aigrie qui a toute ma compassion, mais je l'éviterais comme la peste si elle existait.
Je ne parle même pas des némésis, leurs opposants, et je ne voudrais surtout pas, mais alors surtout pas, être à la place de l'un d'eux.
^^

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tigrette
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par tigrette »

Mes personnages, les univers décrits n'ont rien en commun avec ce que je suis et ce que je vis ou presque.
Mais dans le traitement des thèmes, le ton, forcément, ce que je suis transparaît, mais pas sous une forme de "moi en mieux", ou "moi en pire", ou "moi en vampire", c'est plus dans la psychologie, les références culturelles parfois.

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chocolaa
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par chocolaa »

Grenouille_Bleue a écrit :Je ne me rappelle plus la formulation exacte, mais je trouve cette phrase très vraie.

Dans les romans que vous écrivez ou avez écrit, quelle est la part d'implication et celle d'imagination pure ?
Est-ce que vos héros ou héroïnes vous ressemblent, partagent des traits de caractère avec vous ? Des traits physiques ?
Est-ce qu'ils représentent ce que vous auriez aimé être ?
Quand j'écris je m'identifie toujours à mes héros, dans un souci de cohérence par rapport à leur actions et réactions. Quand à me demander si ces mêmes héros me ressemblent ? Je me suis parfois trouvé des points communs... ou pas du tout :mrgreen:

Je me rappelle qu'il y a plusieurs mois une copine avait lu le portrait d'un de mes personnages et avait de suite fait le rapprochement entre cette dernière et moi-même. En y regardant de plus près j'ai compris ce qui l'avait interpellé. C'est amusant mais je ne m'en était pas du tout rendu compte !
tigrette a écrit :Mais dans le traitement des thèmes, le ton, forcément, ce que je suis transparaît, mais pas sous une forme de "moi en mieux", ou "moi en pire", ou "moi en vampire", c'est plus dans la psychologie, les références culturelles parfois.
De même, ce sont généralement des thèmes qui me tiennent à coeur qui transparaissent le plus souvent !
La romance c'est bon pour le moral :heart:
Le kilt c'est chic !

Isa S

Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Isa S »

C'est une idée intéressante et, dans mon cas, au moins partiellement vraie, dans les relations qu'ont les personnages entre eux. Physiquement, mes héros ne ressemblent à personne de ma connaissance. Moralement, c'est autre chose...
Je m'en suis aperçue lorsque je suis revenue à mon roman (fini) après plusieurs années d'arrêt. J'ai vu à ce moment là que j'avais décrit symboliquement, mais assez précisément, tout ce qu'il pouvait y avoir de non-dit problématique dans mes relations avec mes parents. Mes héros, relativement jeunes ont besoin de s'émanciper physiquement et moralement, comme moi à l'époque où j'écrivais. Ils le font d'ailleurs au cours du roman, de gré ou de force puisque je tue leurs parents. Oui, ça a fait marrer ma psychanalyste.
En ce sens, l'écriture m'a servi d'exutoire, presque de thérapie. Après j'ai forcé le trait en filant ma maladresse à mon héroïne, juste pour le fun - je vis avec au quotidien, autant qu'elle en bave aussi, hein? ;)
Par contre comme je suis revenue dessus des années après, j'ai évolué dans un sens différent de ces personnages, donc j'ai revu l'âge de personnages secondaires dans lesquels je pouvais me "retrouver" un peu.
En fait une bonne partie mes expériences des dernières années se retrouvent dans le vécu de tel ou tel personnage. Transposées, évidemment, et j'essaie de ne pas tout faire porter par mes héros, quand même!
De la même manière, je ne me risquerais pas à composer un personnage central de mère de famille, par exemple : j'ai l'impression que je prendrai trop le risque de passer à côté de la plaque, faute d'expérience personnelle.

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adora
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par adora »

Dans mon cas, ce n'est pas moi qui ait remarqué les points communs entre moi et mon héroïne, mais les gens qui ont lu mon roman. Ca m'a fait un drole d'effet sur le moment, parce que c'était totalement inconscient de ma part. Finalement, je me suis rendu compte que je m'étais servie d'elle pour exorciser mes propres démons. Accepter mon histoire et je dois avouer que cela fait du bien finalement.
L'imagination n'a de limites que celles que nous lui imposons.

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Monsieur Loup
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Monsieur Loup »

Je ne m'inspire jamais (ou alors vraiment inconsciemment) d'amis ou de plus ou moins proches. Ni physiquement, ni moralement.
Il m'arrive parfois de m'amuser à attribuer à l'antagoniste, en général un véritable monstre ou un connard fini, une petite "particularité" physique qui m'est propre, parfois un peu exagérée (comme des mains souvent moites, ou des gencives qu'on voit quand il sourit). Mais seulement aux "méchants". Et d'ailleurs, mes amis qui me lisent ne le remarquent quasi jamais (faut dire que l'indice est souvent bien mince), c'est plus une sorte de private joke destiné à moi-même.
Par contre, il arrive que le héros exprime son point de vue ou ses réflexions sur des thèmes, comme "l'amour" ou "l'amitié" (pour faire bateau), à travers mon propre prisme et ressenti. Les scènes gagnent souvent en justesse et émotion, sonnent plus vraies.
Syven a écrit :J'utilise mon imagination et surtout mes capacités d'observation et d'analyse. Je me documente sur ce que je veux reproduire si je ne le connais pas assez. Une fois que j'ai toutes les données, je vis l'histoire, j'imagine, je me laisse aspirer par les évènements et les personnages, comme un acteur qui endosse un rôle.
Peux pas mieux dire.

Sinon, à propose de "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît", Stephen King a dit: "Dire la vérité, parler "de ce qu'on connaît" sans oublier que le coeur sait des choses, comme l'imagination". Personnellement, je trouve cette phrase très juste.
The boy who died wolf.

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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Ellie »

Grenouille_Bleue a écrit :Je ne me rappelle plus la formulation exacte, mais je trouve cette phrase très vraie.

Dans les romans que vous écrivez ou avez écrit, quelle est la part d'implication et celle d'imagination pure ?
J'ai l'impression que sur les trucs vraiment de «fond» (ou le «message» transmis par l'oeuvre, même si pour moi c'est pas vraiment transmettre un message), je me limite à ce que je connais bien, et pour lequel je me sens concernée. À la fois parce que sinon je me sens pas forcément capable de bien le faire, et puis parce que spontanément je vais plus mettre les choses qui me concernent sans avoir à me dire «oh, il faudrait parler de telle thématique, qu'est-ce que je vais dire?».
Est-ce que vos héros ou héroïnes vous ressemblent, partagent des traits de caractère avec vous ? Des traits physiques ?
Est-ce qu'ils représentent ce que vous auriez aimé être ?
Globalement je trouve que mes personnages les plus réussis (en tout cas, ceux que je préfère) ont des aspects pour lequels je suis assez ambivalente, c'est-à-dire par exemple qui présentent des aspects que je peux ou pourrais aimer être par moment mais qui en même temps me font plutôt peur, ou que j'admire d'un certain côté tout en me disant «non mais là ça va trop loin», ou encore qui assument à fond des choses que moi j'essaie plutôt de cacher/combattre.

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sherkkhann
C'est moi que tu regardes ?
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par sherkkhann »

Mes personnages ne me ressemblent absolument pas. Je suis incapable d'écrire avec des personnages qui ne sont pas issue d'une minorité, que ce soit sexuelle ou par exemple les maladies orphelines (ce qui n'est pas du tout mon cas). Je partage aussi rarement les points de vues de mes personnages, et là je rejoins Syven sur le jeu d'acteur. Une fois que j'ai cerné le personnage, je le joue, et je crois que je préfère jouer des rôles à l'opposé de ce que je suis.
Par contre, et là je rejoins Tigrette, c'est que je me reconnais dans l'arrière plan du roman. J'ai remarqué il y a peu que la culture dans mes romans était à chaque fois un mélange france/Maghreb.

NB

Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par NB »

Si on n'écrivait bien que sur ce qu'on connaissait réellement, la fantasy et la SF n'existeraient pas, non ?

Dans tous les cas, on met toujours une part de soi dans ses histoires, consciemment ou non.

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Kaze
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Re: "On n'écrit bien que sur ce qu'on connaît"

Message par Kaze »

Si on n'écrivait bien que sur ce qu'on connaissait réellement, la fantasy et la SF n'existeraient pas, non ?

Dans tous les cas, on met toujours une part de soi dans ses histoires, consciemment ou non.
Je ne peux qu'abonder en ce sens, c’est très bien dit en si peu de mots, je n'aurais pas fait mieux.


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