[A] Comment décrire la violence ?

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Reven Niaga
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[A] Comment décrire la violence ?

Message par Reven Niaga »

J'ai un peu cherché sur le forum, mais il me semble rien avoir trouvé dans le style (j'ai pas osé allé plus loin que la page 4 cependent), donc je m'excuse d'avance si un tel topic a déjà été crée ! (c'est que le pétit tétard que je suis est perdu dans cette vaste mare très très grande >_<)
Il y a bien celui du gore que j'ai lu, mais il ne répond pas spécialement à ma question, outre me dire que beaucoup de gens n'aiment pas le gore.

Dans mon histoire, un des sujets traités (en parti) et la torture (mentale et physique), voire un certain degré de violence. Mais personnages sont tous un brin amorales sur les bords et se permettent des choses qui peuvent choquer. Ils se font pleins de bisous empoisonés. Mais justement, je n'ai pas envie de choquer le lecteur à proprement parler. J'ai envie de lui faire découvrir un monde magique mais sombre, une histoire peut-être un brin angoissante et désespérante à côté de cette première impression de pays de bisounours et fantastique "ordinaire", mais en aucun cas je veux lui présenter du gore. Ce n'est pas le message que j'ai envie de passer, et j'ai plutôt l'impression de couper court à une hypothétique envie de lecture.

Et j'ai énormément du mal à doser la chose. Jusqu'où faut-il aller dans les descriptions, la narration ? Les détails ? Le problème s'avère surtout pour les tortures physiques.
Ma meilleure amie qui lit la chose, m'a fait remarquer à certains points que ce n'est pas assez. Le héros ramasse son compagnon en pitieux état après avoir été torturé, mais je me focalise plus sur la réaction du héros en état de choc que sur l'état du torturé en espérant passer le message. Tout comme je dit surtout que les "médecins de secours" passent à peu près toute leur nuit à le recoudre en état plutôt que de le décrire. Mais pourtant ça donne apparement une idée trop vague de le faire par un biais détourné (les réactions d'autrui) ?

Plus tard, elle a été surprise par une scène où le méchant s'amuse avec une "proie", me disant que ça vire limite dark fantasy et à un +18 assuré. Ce qui me dit que soit la scène décrit si-dessus était trop soft, soit celle-là trop poussée et qu'il y a un déséquilibre à corriger.

Je suis en train de retravailler ces passages et je patauge pas mal, me prenant un mur après un autre. Comme je ne peux pas encore soumettre à la bêta-lecture, n'ayant pas le temps de bêta-lire moi-même pour le moment (mais je zieute déjà huhu), j'aimerai savoir si vous pouvez m donner des conseils ? Des tuyaux ? Des choses à éviter, à ne surtout pas faire ? Des expériences à partager ?

J'ai l'impression d'être très vague dans ce que je demande, je suis désolée >-<

Merci d'avance à tout ceux qui se sont pris la peine de lire et de répondre ! :love:
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desienne
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par desienne »

Il y a eu plusieurs topics sur ce sujet, assez complets, dans les "Plume dans la palme"
-Informations médicales pour torture de personnages
-Inspirer la terreur
Tu peux fouiller par là, et la violence reste un thème transversal quand même, on en retrouve un peu partout.

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Selsynn
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par Selsynn »

Ce que tu décris rentre aussi dans le "Show, don't tell", qui est possiblement la seule véritable différence entre les deux scènes dont tu parles.
Une scène racontée où l'on écrit "les médecins passent la nuit à le recoudre, il était beaucoup blessé..." sera toujours moins prenante que la description de ses blessures, et de comment il a du mal à simplement respirer, et qu'il a perdu la mémoire sous le choc...ou que sais-je encore.

Je suppose que si ta lectrice a trouvé que le second passage était un peu trop hard, c'est justement, que tu était dans le "show" et que tu n'as pas écrit : "le méchant s'amuse avec sa proie".
Après, c'est à toi de voir l'effet que tu veux produire, de garder les scènes qui apportent réellement à ton intrigue, sans glisser dans le gore. Sans connaître les tenants et les aboutissants de tes scènes, c'est assez dur à te dire s'il faut adoucir ou au contraire, y aller carrément.

A retenir aussi que la "dark fantasy" est aussi un genre, et donc, qu'il y a des gens à qui cela peut plaire...

Après, je te conseille de prendre le type de livre qui contient le niveau de violence que tu veux mettre dans l'histoire, et de faire la bêta des scènes qui sont pour toi : les plus marquantes au niveau du style, et les plus marquantes au niveau du sens. De comparer comment l'auteur fait. Et s'il te manque des références, n'hésite pas à le dire, on pourra certainement t'en donner !
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Reven Niaga
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par Reven Niaga »

desienne : Ah, merci, je savais bien que mes lunettes commencent à se faire vieilles... ! >_<" Je suis désolée !

J'aime effectivement bien le dark fantasy, donc quand elle m'a dit que la scène lui faisait penser à ce genre, cela m'a rendu en fait heureuse. J'aimerai partir d'un base "inoscente" pour introduire de plus en plus d'éléments perturbateurs.
C'est justement le déséquilibre qui me titille. Mais oui, je suppose que c'est effectivement moins "pertinent" de faire par un biais plus passif. Je vais tenter de carrément récrire la scène, je verrai bien la réaction de ma lectrice. Et je soumettrai ça à la bêta-lecture dès que je peux ^-^

Pour des références je suis toujours preneuse, ça ne peut qu'aider (en plus de me faire découvrir de chouettes choses) !
Là, je me rappelle surtout du dernier livre de fantasy française que j'ai lu qui est le premier tome d'Alaya. Je me souviens surtout que j'aimais pas du tout ses scènes violentes avec le méchant en chef, car elles me semblaient apporter très très peu à l'intrigue et que c'était plus de la violence pour de la violence à mon goût. Pourtant j'avais pas mal aimé Leïlan. Et j'aimerai surtout ne pas faire celà.
J'irais fouiller ma bibliothèque, j'ai stocké tous les livres que j'ai lu chez mes parents pour un soucis d'espace dans mon appartement d'étudiant. Cela occupera mes vacances !
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ilham
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par ilham »

Je ne sais pas si ça peut t'aider, mais en plus de ce que te dit Selsynn, qui est très vrai, le degré d'atrocité dépend aussi du degré d'attachement au personnage qu'éprouvera le lecteur...
Un infini salop qui finit par s'en prendre plein la tronche ne sera pas franchement plaint par le lecteur, je pense.
C'est le cas dans Hannibal Lecter. Les mecs se font descendre dans des conditions, mais plus le roman avance plus on comprend combien l'assassin s 'en prend à des ordures... On a toujours une répulsion, car bon c'est pas jojo la façon dont il les trucide quand même, mais la réaction est plus nuancée, mitigée ou plus distanciée... à moins que simplement, inconsciemment, sans trop se l'avouer, on apprécie que des salops soient chatiés de cette façon...
Donc le résultat peut dépendre en partie de la façon dont tu construis tes personnages... sont-ils attachants ?
Tiens, prends Les Misérables : se soucie-t-on du sort des Ténardier ? Perso, non, pas vraiment. Par contre Jean Valjean ( voleur et bagnard quand même au départ) on tremble pour lui...
C'est un exemple ;)
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illiane
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par illiane »

Je plussoie Ilham et Selsynn sur le degré d'attachement au personnage. Il est clair après que s'il y a une certaine violence, ça risque de déterminer en quelque sorte le public que tu vises.
En terme de personnages principaux violents, je pense au personnage principal du Prince écorché de Mark Laurence: C'est un personnage vraiment violent et amoral. Pourtant, on peut s'attacher à lui malgré les horreurs qu'il peut commettre. Mais encore une fois c'est le genre de livre qui ne va pas convenir à tous les publics.
Je m'en sortirais, je te le jure ! A coup de livres je franchirais tous ces murs !

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Reven Niaga
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par Reven Niaga »

Hm, il est bien vrai pour l'attachement du personnage, encore une variable que je n'ai point compté ! °_°
Il m'est relativement dur de savoir l'attachement aux personnages. J'essaie de mettre beaucoup de soins dans les miens, et les gens qui ont pu lire des extraits m'ont dit beaucoup apprécier le soin que j'ai semblé apporter aux personnages et leurs réactions. Cependant je n'arrive pas à avoir un vu plus objectif pour me dire quel personnage et susceptible d'attirer l'attachement du lecteur. Surtout que c'est bien personnel comme avis.

Les misérables c'est un très bon exemple. Ah Jean Valjean ! Mais personnellement c'est le sort du petit Gavroche qui m'aura le plus attristé. J'aimais tellement ce petit bout d'chou !

Je ne connais pas le Prince écorché. Cela a l'air d'être un personnage très intéressant. J'irais zieuter ça pour l'étudier. Un personnage violent et amoral à qui on s'attache, je n'ai rarement vu cela ! Pour ainsi dire jamais je pense.

Je vous remercie pour vos réponses !
Au final, je me demande si je ne manque pas simplement de confiance en moi pour hésitant autant avec ce genre de sujet.
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Selsynn
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par Selsynn »

Dans un genre surement très différent de ce que tu veux faire, il y a "Une planète nommée Trahison" d'Orson Scott Card. C'est de la SF, au départ le héros est d'un antipathique pas possible (rien qu'à voir le nom de son canasson : Hitler) prônant la discrimination et le fait d'élever d'autres humains comme des animaux. Jusqu'à ce qu'il se retrouve dans la peau de l'un de ses élevés...
J'ai personnellement été profondément attaché au héros, même si au départ, il est infect. Mais il se prend tellement de coups dur, surtout ceux qui affecte et ébranle ses croyance, qu'il en est tout touchant.

Après, ce n'est pas vraiment noir, comme histoire...
Bref... Bon courage pour résoudre ces questions.
Selsynn
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Kashiira
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par Kashiira »

Perso, pour les Tenardiers, je me suis attachée à la plus jeune des filles...

Le reste de la famille était à pendre haut et court mais il y avait pas mal de bien en elle et son côté petite souris m'a émue.
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Mélie
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Re: Comment décrire la violence ?

Message par Mélie »

Je plussoie sur ce qui a été dit sur la différence entre "show" et "tell". Il te faut certainement trouver un équilibre entre les deux scènes. Tu peux aussi (comme le montrent les très bons exemples de Selsynn) suggérer ce qui s'est passé en te concentrant sur le ressenti de ta victime, sa douleur, et ou, sans en dire trop : suggère, et l'imagination du lecteur fera le reste.
"A half-read book is a half-finished love affair."
David Mitchell, Cloud Atlas

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