Croire à l'impossible

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Nicéane
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Croire à l'impossible

Message par Nicéane »

Salut les grenouilles ! Je viens solliciter vos lanternes à cause d’une petite question qui me turlupine… :perplexe: (J’ai fait une recherche éclair pour voir s’il n’y avait pas déjà un sujet là-dessus, mais au cas où, désolée…)

Votre personnage principal débarque dans un monde qu’il ne connaît pas sans y être préparé, ou alors, découvre une réalité incroyable dans son monde à lui. Il est tout naturel qu’il se pose des questions, des tas de questions ! Ou même qu’il nie complètement ce qu’il a sous les yeux. Mais pourtant, il faut bien un moment où il accepte l’incroyable réalité et s’y plonge… Mon petit souci en question, c’est justement cette évolution entre le « je n’y crois pas du tout » et le « c’est impossible, mais ça m’arrive ». À mon avis, elle ne doit pas être trop courte, sinon ce n’est pas crédible, mais si le personnage tergiverse pendant la moitié du bouquin, ça finit par irriter le lecteur (en tout cas, moi ça m’irrite). J’ai parfois eu l’impression au cours d’une lecture que le personnage vivait à fond les événements (et donc qu’il y croyait), mais lâchait pourtant encore de temps à autre une pensée du type « de toute façon qu’est-ce que je risque, je suis dans un rêve », juste pour la forme… Personnellement, ça m’a toujours agacée, jusqu’à ce que je me rende compte que l’équilibre n’était pas si facile à trouver ! Quand doit-il cesser de se dire « je rêve » ? Qu’est-ce qui l’y amène la plupart du temps ? Enfin, je me doute que tout ça c’est différent pour chaque histoire, mais j’aurais bien aimé avoir vos avis, vos expériences, ou peut-être les exemples qui me manquent,…

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Siana
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Re: Croire à l'impossible

Message par Siana »

Je trouve ça intéressant.
Le fait de devoir accepter l'impossible est aussi un point sur lequel je travaille, et je me suis rendue compte qu'on peut très bien avoir plusieurs stades d'acceptation.
Par exemple, on a le "je vois, donc je crois", ensuite le "je vois, je crois, mais je voudrais encore pouvoir me tromper". Les réflexion du type que tu cites au milieu de l'histoire me semblent donc plus être une nostalgie de la vie d'avant, et donc un certain reniement tardif, plutôt que d'une réelle remise en question.
Et après l'acceptation de la réalité de la chose en question, il faut aussi accepter l'avis des autres sur le sujet (qui peut être beaucoup plus optimiste), et puis l'accepter pour soi-même de façon plus positive (quand au début on l'accepte par nécessité ou par dépit).

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Kira
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Re: Croire à l'impossible

Message par Kira »

Tu en as un exemple intéressant dans l'Histoire sans Fin
- le héros commence à entendre ce qui se passe dans le livre, mais il se dit qu'il rêve
- le héros se rend compte que les personnages parlent de lui, mais il se dit que c'est impossible
- tout est perdu, seul le héros peut sauver le monde s'il se décide à faire ce que les personnages du livre attendent de lui : il se dit que c'est absurde, mais comme il n'a rien à perdre, il essaie quand même
- le héros se retrouve de l'autre côté : il accepte le monde dans lequel il se trouve transporté (mais le pas décisif, il l'a fait le coup d'avant).
D'autre part, le héros est un enfant mal dans sa peau qui vit tout le temps dans les livres je pense que ça joue aussi (en gros, il a envie d'y croire).

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Eva
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Re: Croire à l'impossible

Message par Eva »

Nicéane a écrit :Quand doit-il cesser de se dire « je rêve » ? Qu’est-ce qui l’y amène la plupart du temps ?
Ces questions sont le pivot central des Chroniques de Thomas l'Incrédule, de Donaldson. Je te résume l'idée car je pense que c'est un très bon exemple de traitement du sujet.

Au début de l'histoire, Thomas vit dans notre monde réel et contemporain. Il apprend qu'il est lépreux et perd deux doigts avant de maitriser les routines drastiques qu'il doit désormais suivre pour endiguer la maladie. (Pour ceux qui ne connaissent pas la lèpre, c'est une maladie incurable qui cause une perte de sensibilité des membres et augmente de beaucoup les risques d'infection des petites blessures. Un lépreux doit donc être toujours extrêmement vigilant aux chocs et s'auto-examiner fréquemment. Les infections qui lui échappent mènent à l'amputation ou la mort.)
Un jour, il perd connaissance et se réveille dans un monde de fantasy. La magie y existe, ses doigts ont repoussés, il n'est plus malade, et on l'attend comme le héros qui va sauver le monde. Mais il refuse d'y croire. Il est persuadé qu'il ne peut pas se permettre d'y croire. Ce monde ressemble trop à un fantasme élaboré, issu de son subconscient. Y croire, c'est prendre le risque de perdre des habitudes chèrement acquises, celles qui lui permettent de vivre malgré la lèpre, de se bercer de l'illusion qu'il pourrait avoir des relations normales avec les gens, etc. Et s'il se réveille finalement dans le monde réel pour s'apercevoir que ce n'était qu'un délire de son imagination, il ne pourra pas supporter le retour à sa condition précédente.
Du coup, il se surnomme lui-même l'Incrédule et refuse de croire, refuse d'aider les gens qui compte sur son héroïsme, même si ce monde lui offre toute l'apparence d'une réalité autre mais cohérente.
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naroue
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Re: Croire à l'impossible

Message par naroue »

Personnellement il n y a rien qui m irrite plus que les doutes à rallonge. On est dans le sff donc nous on sait que c est vrais donc bref tous les passages ou il doute son pour le lecteur que je suis lettre morte. Comme tu dis il en faut un minimum quetio de vraisemblance mais après il faut vite à mes yeux passer à autres choses, car tous ses passages de doutes ralentissent le roman amha

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Celia
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Re: Croire à l'impossible

Message par Celia »

Cela me rappelle un autre bouquin, mais dans le sens inverse : le héros est persuadé (comme le lecteur), qu'il agit dans une illusion sauf que non.
Il s'agit de...
Spoiler: montrer
la fin de la Stratégie Ender : l'auteur convainc le lecteur (et son héros) qu'il vit un jeu, alors qu'il n'est annoncé qu'à la toute fin que le jeune héros vient d'opérer un génocide, alors qu'il pensait être en entrainement
Ici on écarte le doute pour servir une vérité crue, qui sert le propos de l'auteur : à tout croire, on peut se perdre aussi.

Autant le truc du "je dois être en train de rêver" peut être assez lourd sur le long terme, parce que ce n'est pas forcément bien utilisé et que, si c'est mal utilisé, cela ôte toute tension (si le héros rêve vraiment, c'est qu'il ne risque pas sa vie, donc le lecteur ne s'accroche pas à son besoin de survie), autant, quand c'est bien fait...
N'est-ce pas tout le sujet de Freddy. Je sais que beaucoup considère la série comme auto-parodique, mais dans l'utilisation de l'illusion ("je sais que je rêve, donc ce n'est pas réel", pour aboutir à une "je sais que je rêve, mais je peux en mourir", en passant par "est-ce que je rêve vraiment ?") est tout simplement terrifiante (au moins dans les premiers épisodes).
C'est aussi le cas dans La Tour Sombre, il me semble non ? Certains personnages ne croient pas qu'ils sont là, dans ce monde bizarre, alors qu'ils y sont bien. Il y a aussi là un jeu constant entre le monde du Pistolero et le monde "réel", qui s'entrecroisent tellement que même le lecteur ne sait plus ce qui est réel et ce qui ne l'est pas (à moins que tout le soit) Le doute sur la réalité ou l'irréalité des situations est un des gros thèmes de Stephen King et il le manie avec génie (c'est le cas aussi dans le Bazaar de l'Epouvante, dans Ca et aussi dans The Shining si mes souvenirs sont exacts.
Donc le truc du "je suis dans un rêve" est sans doute déjà usé jusqu'à la corde. Mais le truc du "je doute que tout cela soit vrai" peut encore fonctionner tout à fait).
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naroue
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Re: Croire à l'impossible

Message par naroue »

Dison que quand le doute est réel est persiste, ou que c'est pris à contre-pied comme dans l'exemple caché de Celia, là je dis pas cela devient passionnant à traiter. Exemple le film Inception, ou d'ailleurs la gestion de la symbolique est superbe à mon avis, ou le spectateur passe son film à se demander ou est le rêve ou est à la réalité. Dans le cas simple, il arrive dans un monde fantastique qui est bien réel comme dit plus haut à mes yeux le plus court est le mieux.

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Crazy
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Re: Croire à l'impossible

Message par Crazy »

Il y a un paramètre que tu n'abordes pas, c'est le degré de culture de l'Imaginaire du personnage.

Dans un truc qui date des 70's ou des 80's, un type qui n'a jamais entendu parler de SFFF, ça peut exister. A partir des 90's, c'est àmha une anomalie qui doit être justifiée. Je ne dis pas qu'un type pris au hasard dans la rue pourra te citer les noms des persos de Star Trek ou des X-Men, mais il sait que ça existe. Et donc sa réaction à un phénomène surnaturel sera influencée par ce qu'il "sait" de cette façon.

Si tu prends "Heroes", par exemple, le personnage de Hiro Nakamura comprend tout de suite et s'adapte bien à ses pouvoirs... parce qu'il est fan de super-héros. Dans un certain nombre de films où il y a des geeks confrontés à du surnaturel, ils ont souvent les "bons" réflexes car ces concepts ont déjà été exploités dans la littérature de l'Imaginaire (et les films etc...).

Je pense que c'est un paramètre qu'il faut prendre en compte, notamment parce que le lectorat s'y connaîtra un minimum là-dessus et commence (toujours àmha) à en avoir marre de voir des héros réinventer l'eau tiède quand ils sont propulsés dans une situation SFFF ;)

Anonyme_Quatre

Re: Croire à l'impossible

Message par Anonyme_Quatre »

Comme dit Crazy, tout le monde sait qu'en cas d'invasion de zombies, ce seront les geeks qui sauveront le monde ;)

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Re: Croire à l'impossible

Message par Crazy »

Nariel Limbaear a écrit :Comme dit Crazy, tout le monde sait qu'en cas d'invasion de zombies, ce seront les geeks qui sauveront le monde ;)
Par exemple ;)

Sans aller jusque là, on peut évoquer les vampires : tout le monde sait ce que c'est, et même si toutes les méthodes pour les tuer de la littérature ne marcheront pas forcément dans cette histoire-là, on s'attend à ce qu'un type lambda qui y serait confronté essaie au moins les pieux et les croix, par exemple.

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Nicéane
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Re: Croire à l'impossible

Message par Nicéane »

Merci pour vos réponses c'est super intéressant !
Par exemple, on a le "je vois, donc je crois", ensuite le "je vois, je crois, mais je voudrais encore pouvoir me tromper". Les réflexion du type que tu cites au milieu de l'histoire me semblent donc plus être une nostalgie de la vie d'avant, et donc un certain reniement tardif, plutôt que d'une réelle remise en question.
C’est intéressant, cette histoire de nostalgie… Je ne l’avais jamais vu comme ça, mais plutôt comme un genre de rappel, du style : on n’a pas encore assez tergiversé donc on n’en rajoute une couche. Mais il me semble que ton point de vue est plus sensé. Je le prenais de manière négative surtout par impatience envers le personnage je crois…
Et après l'acceptation de la réalité de la chose en question, il faut aussi accepter l'avis des autres sur le sujet (qui peut être beaucoup plus optimiste), et puis l'accepter pour soi-même de façon plus positive (quand au début on l'accepte par nécessité ou par dépit).
ça me fait penser que le processus d’acceptation est facilité (et rendu plus intéressant) quand il y a plusieurs personnages qui sont confrontés au problème -quand c'est le cas, ça passe comme une lettre à la poste pour moi. Un personnage qui se retrouve comme un poisson dans l’eau dans cette nouvelle réalité sera souvent compensé par un autre plus réticent, et irrité par l’optimisme du premier (je pense à l’exemple de dinotopia ou après un naufrage, deux frères se retrouvent sur une île peuplée de dinosaures intelligents et d’humains vivant comme au Moyen Âge : le premier est enchanté, le deuxième donnerait tout pour partir et retrouver sa vie d’avant.) C’est ça que tu voulais dire ?

Kira et Eva, je ne connaissais pas vos exemples, mais je les trouve très intéressants ! Je pense que le premier reflète plus mes questions actuelles avec les différentes étapes qui mènent à l’acceptation. Par contre, jusqu’à présent j’avais l’impression que ce genre de doute était une sorte de passage obligé que les personnages finissaient toujours par surmonter assez vite dans l’histoire, les chroniques de Thomas l’incrédule m’intéressent beaucoup du coup !
Personnellement il n y a rien qui m irrite plus que les doutes à rallonge. On est dans le sff donc nous on sait que c est vrais donc bref tous les passages ou il doute son pour le lecteur que je suis lettre morte. Comme tu dis il en faut un minimum quetio de vraisemblance mais après il faut vite à mes yeux passer à autres choses, car tous ses passages de doutes ralentissent le roman amha
c’est souvent le ressenti que j’ai aussi ! Les doutes à rallonge, ça m’exaspère. Mais à lire les autres commentaires, je me prends à penser que le doute, même sans être un pivot central peut être quelque chose d’assez intéressant au final quand c’est bien utilisé. (Mais c'est un peu ce que tu dis plus bas dsl... Par contre pour Inception, je trouve que c'est une conception totalement différente du doute (différente mais géniale!), parce que là les personnages savent où ils sont à tout moment, c'est le spectateur qui doute ;)
Autant le truc du "je dois être en train de rêver" peut être assez lourd sur le long terme, parce que ce n'est pas forcément bien utilisé et que, si c'est mal utilisé, cela ôte toute tension (si le héros rêve vraiment, c'est qu'il ne risque pas sa vie, donc le lecteur ne s'accroche pas à son besoin de survie), autant, quand c'est bien fait...
Tout à fait d’accord !
Si tu prends "Heroes", par exemple, le personnage de Hiro Nakamura comprend tout de suite et s'adapte bien à ses pouvoirs... parce qu'il est fan de super-héros. Dans un certain nombre de films où il y a des geeks confrontés à du surnaturel, ils ont souvent les "bons" réflexes car ces concepts ont déjà été exploités dans la littérature de l'Imaginaire (et les films etc...).
Tiens, c’est vrai, je n’y avais pas pensé… C’est hyper intéressant comme point de vue, merci !

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Roanne
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Re: Croire à l'impossible

Message par Roanne »

Cas extrême inverse, je crois qu'on peut décrire un personnage un peu fou qui non seulement voit, croit, mais adhère complètement parce que c'est son fantasme le plus profond ou simplement parce que c'est terriblement merveilleux à ses yeux ce qu'il découvre, etc.
Là, on a la problématique inverse : personnage qui refuse le retour à sa réalité. ;)

(je suis certaine d'avoir lu des textes comme ça mais je n'ai pas 3 neurones connectés ce soir, donc aucun titre ne me vient)

En tout cas, j'approuve complètement ce que dit Crazy : la caractérisation du personnage va jouer sur son adaptabilité.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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Crazy
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Re: Croire à l'impossible

Message par Crazy »

Roanne a écrit :Là, on a la problématique inverse : personnage qui refuse le retour à sa réalité. ;)

(je suis certaine d'avoir lu des textes comme ça mais je n'ai pas 3 neurones connectés ce soir, donc aucun titre ne me vient)
En roman, là comme ça, je ne vois pas non plus.

Par contre, il y a l'excellente série anglaise "Life on Mars" (je n'en dis pas plus, ceux qui connaissent comprendront pourquoi ;) )

PS : J'ai lu le premier tome de "Thomas Covenant (l'Incrédule)", et franchement, j'ai eu du mal à finir et j'ai pas acheté la suite. J'ai trouvé le héros peu sympathique et pénible avec son masochisme de "je refuse de croire" :(

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tomate
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Re: Croire à l'impossible

Message par tomate »

Votre personnage principal débarque dans un monde qu’il ne connaît pas sans y être préparé, ou alors, découvre une réalité incroyable dans son monde à lui. Il est tout naturel qu’il se pose des questions, des tas de questions !
Outre sa personnalité, ça dépend de la façon dont se déroule l'histoire et les preuves tangibles qu'il a de la situation. Par exemple, s'il voit arriver un dragon affamé, même si en théorie il croit que les dragons n'existent pas, il y a fort à parier qu'il va prendre ses jambes à son cou. Bref, il l'acceptera d'autant plus vite que sa survie en dépend.
Après, ça dépend de sa culture d'origine et aussi dans quelle mesure le monde ou il se trouve plongé est désagréable pour lui.
Par contre, pour une réalité incroyable dans son monde de départ, c'est beaucoup plus difficile à accepter. Après tout, on connait tous des gens qui n'ont pas accepté des choses finalement assez banales (votre conjoint vous trompe, votre père battait votre mère comme du plâtre etc..) parce qu'elles sont trop dérangeantes pour eux.
Modifié en dernier par tomate le ven. juin 21, 2013 9:59 pm, modifié 1 fois.

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Re: Croire à l'impossible

Message par Colcoriane »

sujet très interessant !

je pense à une série que j'ai bien aimé, Stravaganza de Mary Hoffman. Le premier tome, surtout. Un ado cancéreux s'endort une nuit en tenant à la main un petit carnet offert par son père, et se retrouve brusquement dans une version légèrement différente de Venise (appelée Belezza) au XVIe siècle ; il est en pyjama, tient le carnet à la main, et réalise qu'il a retrouvé ses cheveux qu'il avait tous perdus. Il se laisse entraîner par les évènements de façon un peu passive, persuadé qu'il rêve. Quand il se couche à Belezza, il se réveille dans son lit. Bref, c'était un rêve. Plus tard, il se rendort, sans tenir le fameux carnet, et rêve de Belleza. Un vrai rêve. La différence entre les deux lui fait réaliser que la première fois n'était pas un rêve ; il utilise alors le carnet pour y retourner, cette fois-ci convaincu que c'est la réalité.
Dans chaque tome, il y a de nouveaux personnages à découvrir cette Italie alternative ; par la suite, ils sont en général convaincus par le témoignage de leurs prédécesseurs, qui fréquentent tous le même lycée. Certains passent par une recherche internet pour vérifier des détails qu'on leur a fourni sur la découverte du "passage" entre les deux mondes. Et au bout d'un moment, ce sont carrément les fameux prédécesseurs qui identifient le suivant et lui expliquent tout à l'avance (ce qui n'est pas plus mal, parce qu'au bout de six tomes, la partie "découverte du monde et acceptation de son existence" devient lassante...) ; et c'est alors en voyant que les explications se réalisent qu'ils acceptent les faits.
Bien sûr, ce genre de méthodes n'est pas forcément valable si le personnage change tout à fait de réalité, sans va-et-vient.
Roanne a écrit :Cas extrême inverse, je crois qu'on peut décrire un personnage un peu fou qui non seulement voit, croit, mais adhère complètement parce que c'est son fantasme le plus profond ou simplement parce que c'est terriblement merveilleux à ses yeux ce qu'il découvre, etc. Là, on a la problématique inverse : personnage qui refuse le retour à sa réalité. (je suis certaine d'avoir lu des textes comme ça mais je n'ai pas 3 neurones connectés ce soir, donc aucun titre ne me vient)
J'ai commencé à lire un livre dans ce genre. les Chroniques de Galadria, de je ne sais plus qui (le premier épisode était gratuit sur amazon, j'ai voulu tenter... mais je n'ai pas fini). Le personnage central est tellement féru de héroic fantasy qu'il ne vit que pour l'espoir de se retrouver un jour projeté dans un monde parallèle et vivre de grandes aventures. Le jour où un monstre débarque de nulle part pour attaquer deux filles de sa classe, il n'est même pas surpris. Puis lui, son meilleur ami et les deux filles se retrouvent dans un monde parallèle, apprennent qu'ils sont, elles, des magiciennes, et eux, leurs protecteurs, et qu'ils doivent sauver le monde et que le méchant va tout faire pour les éliminer. Ses camarades font un peu la grimace quelques minutes, et une des filles espère une petite journée que c'est un rêve... Le perso central, lui, il saute de joie. :roll: Mais à dire vrai, il ne manque pas forcément grand chose pour qu'on adhère. Juste un léger manque d'émotion, et ça va un peu trop vite, mais ça aurait pu marcher.
Par contre, je ne sais pas s'il y a un retour à la réalité après...
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