[A] Faire un plan ou pas ?

[lucebianca]

Kikou les grenouillettes,

En fait, j'ai plein de questions à poser. J'ai lu déjà certaines réponses par rapport à certaines questions (à savoir si on devait se mettre tout de suite à un tome 2 ou pas par exemple?)
En attendant, je vous en pose une autre.
Je voulais savoir si vous faisiez tous et toutes des plans en préliminaire de vos romans?
J'adore écrire à des auteurs (ils sont sympas dans l'ensemble et me répondent). Certains m'ont dit qu'ils écrivaient sans plan et que l'histoire s'écrivait d'elle-même (chose que je pratique aussi). Et vous?

[Tsumire]

Premier roman écrit sans plan. Il m'a fallu le réécrire complètement. L'avantage est que ce fut une rédaction de Premier Jet sans prise de tête, très décontracte, donc facile. Mais la réécriture, ce fut un autre coton à filer. Par conséquent, à présent, j'écris avec un plan préliminaire.

[lucebianca]

Arf....est ce que ce sont les bêtas lecteurs qui te l'ont fait remarquer ou bien est ce toi qui a remarqué seul?

[Tsumire]

Que quoi ?
Qu'il fallait réécrire ou qu'il valait mieux écrire un plan avant ?

[lucebianca]

Qu'il valait mieux faire un plan.

[Tsumire]

J'ai pris cette décision seule. J'espère qu'elle saura me correspondre.

[Cerane]

Pour ma part j'écris sans plan.
Mais je n'en suis qu'au stade des corrections pour mon premier roman donc mon expérience ne te sera pas très utile. :p

[Crazy]

Sans plan, mais tout est dans la tête

[yohan]

GRRM classe les écrivains en deux groupes :
- les architectes qui planifient toute leur oeuvre avant de se mettre à la tâche
- les jardiniers qui plantent leurs graines et les regardent pousser au fur et à mesure de l'écriture

Chacun se trouvant sur une échelle entre ces deux extrêmes.

Perso je suis incapable de faire un plan ou, si j'en fais un, il devient caduque au bout de 10 lignes.

[Olrik]

Pour ma part, j'ai toujours commencé à écrire sans plan. Deux débuts de romans (bien avancés, quand même) plus une nouvelle qui commençait à sentir la novella, voire... Mais bref, ça ne m'a pas trop réussi, vient toujours le moment où je me dis: ah, oui ok, et maintenant? Et là, c'est le drame.
Donc, maintenant, ça va ch ça va être avec.

Mais je pense que ça ne dépend pas que de l'auteur, l'absence de plan convient mieux à une histoire ouverte du type aventure, histoire initiatique. De mon côté, je préfère les histoires à mystères (mais pas policières car bien que j'en lise de temps en temps, le côté procédure me gave horriblement), et là, le début est déjà concerné par la fin -> plan obligatoire.

[Roanne]

C'est variable, de mon côté.
Soit je scénarise scène à scène (donc c'est hyper détaillé). J'ai utilisé cette méthode pour 2 romans. Le premier c'est passé sans problème, le 2ème non et je restructure. Comme quoi, rien n'est jamais acquis.
Soit je travaille à partir d'un synopsis plus ou moins détaillé. Pour les projets courts, j'aime autant cette approche.
Ca dépend vraiment des auteurs, chacun doit trouver la méthode qui lui convient.

[Milora]

On n'avait pas déjà un fil sur le sujet ?

Pour ma part, jusqu'à il y a peu, j'étais une adepte du : "plan ? Pouah ! Non, jamais !". ça me bloquait totalement, et une fois le plan écrit, j'avais l'impression que l'histoire était figée, morte, ne pouvait que se dérouler sans âme.
Par contre, je planifie tout dans ma tête - mais de façon très mouvante.

Et puis ces derniers temps, je me suis mise à griffonner de vagues, très vagues plans à la fin du doc Word pour les histoires en cours. Pour avoir les "points de passage" importants dans une liste dont j'efface les tirets au fur et à mesure que j'atteins ce point de l'histoire. Des fois, je les change complètement ou j'inverse l'ordre, bref ça reste très vague et très mouvant. Mais je crois que ça m'aide... à garder la motivation Plus qu'à construire l'histoire (qui l'est déjà dans ma tête), ça me donne surtout cette impression de "allez, plus que 5 tirets et t'es au dénouement, t'y es presque !", et ça m'aide à ne pas oublier d'étape (genre quand il y a un mystère, ne pas oublier de caser un indice ou une explication).
Je fais ça aussi (surtout) pour les corrections. Style "ajouter tel truc", "trouver une explication à tel machin", "revoir tel passage". Sous forme de liste à la fin, au même endroit que le vague "plan" ; et j'efface au fur et à mesure que je les intègre. Ça donne vraiment l'impression d'avancer.
(Je devrais faire ça pour ma thèse )

(Et sinon, pour une ou deux histoires où j'étais bloquée, je me suis obligée à rédiger une sorte de synopsis et ça m'a aidée à clarifier dans ma tête les lignes directrices, les enjeux, les éléments importants ; et du coup à me débloquer)

Mais je crois que je continue à me considérer une adepte du "pas de plan, merci !"

[Beorn]

GRRM classe les écrivains en deux groupes :
- les architectes qui planifient toute leur oeuvre avant de se mettre à la tâche
- les jardiniers qui plantent leurs graines et les regardent pousser au fur et à mesure de l'écriture

Francis Berthelot parle des "scripturaux", qui inventent l'histoire au fur et à mesure de l'écriture, et des "structurels" qui écrivent selon un plan déterminé. Je crois que c'est la même idée.

Personnellement, je pense que c'est un peu simpliste : pour ma part, je ne suis ni l'un ni l'autre, je me suis aperçu que je changeais de méthode à chaque roman. Donc je ne crois pas à cette classification, ou du moins, je crois qu'elle ne convient pas à tout le monde.
En fait, je trouve même qu'elle peut être dangereuse car certains auteurs peuvent s'enfermer dans une méthode en pensant qu'ils appartiennent à telle ou telle catégorie, alors qu'en fait, ils pourraient très bien en changer.

Donc pour moi (les romans uniquement) :
plan détaillé, scène à scène, que j'ai suivi jusqu'au bout : je l'ai fait quatre fois
plan très sommaire, avec une vision "détaillée" à laquelle je réfléchissais à un ou deux chapitre d'avance : trois fois
absolument aucun plan au départ : une fois
plan détaillé que j'ai finalement complètement cassé à la moitié pour improviser autre chose : trois fois
plan assez détaillé que j'ai modifié en permanence en cours d'écriture : deux fois

Je crois en tout cas que, plan ou pas plan, il y a des choses que je fais toujours :
- avoir une idée de qui sont mes personnages (pas trop précise, mais quand même : leur passé, ce qu'ils veulent, ce qui leur manque...)
- avoir une idée de la fin (ce n'est pas obligatoire, mais ça aide quand même beaucoup quand on le peut)
- penser tout de suite au "ton" que je vais employer (point de vue utilisé, par exemple)
- réfléchir à chaque scène ou chapitre avant de l'écrire

[Kira]

Le gros inconvénient de partir sans plan, c'est de risquer de te retrouver coincé à un moment de l'écriture en te demandant "et maintenant, il se passe quoi"? A chaque fois que j'ai essayé j'ai bloqué, donc à présent je fais toujours un plan de départ (très schématique parce que je suis quand même incapable de respecter un découpage par scènes très précis). Et aussi une fiche d'explication du monde (fonctionnement de la magie pour la fantasy, profession des personnages, adresse, enfin le genre de petit détail qu'il vaut mieux ne pas avoir à fouiller tout le manuscrit pour les retrouver )

[Deirdre]

Perso, ça dépend. Pour les nouvelles, je pars sans plan. Pour les romans, là encore ça dépend. Pour la romance, je n'ai pas de plan. J'ai le début, la fin, pour le reste mes personnages font ce qu'ils veulent. Pour du policier, par contre, j'ai un plan, pour savoir quand caser les indices, ce genre de choses. En ce qui concerne le reste de ce que j'écris, fantastique, fantasy, j'ai bien souvent un plan très court qui change au bout de dix pages