Les ventes

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Siana
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Les ventes

Message par Siana »

Sujet délicat, peut-être tabou pour certains... :?

Toujours est-il qu'on parle beaucoup de "tranches" pour les "jeunes auteurs", généralement sous la barre des 1 000 ventes pour un premier roman. Du coup, attaquant bientôt mes envois (les premiers depuis longtemps, on va dire :roll: ), je me demande ce qu'il en est réellement en terme de ventes.

Que personne ne s'y sente obligé, mais si quelques grenouilles publiées veulent partager leur nombre de ventes, ça pourrait éclairer ceux qui comme moi se posent la question. Sans tout donner, ça peut être le chiffre de la première année, ou même la différence entre deux romans ou deux années.

:love: :love:

NB

Re: Les ventes

Message par NB »

De mon côté, je suis plutôt fière des ventes de mon premier roman : le premier tome des Fedeylins s'est vendu a plus de 7 000 exemplaires.
Bien sûr, ce n'est pas le cas des autres tomes, ni de mes autres romans (ça dépend de la cible, de la diffusion, de la comm faite par l'éditeur, etc etc).

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blackwatch
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Re: Les ventes

Message par blackwatch »

Comme le dit fort justement Nadia, il faut considérer les chiffres en fonction de divers critères (le nombre d'exemplaires au tirage, la taille de la maison, présence ou non d'un diffuseur/distributeur - un critère qui a bien entendu énormément d'importance ;) )
Pour ma part et pour l'année 2014, le premier tome des Outrepasseurs frôle les 5000 ex. vendus (sur un double tirage de 9000 ex. imprimés)
Le deuxième tome, quant à lui, se monte à environ 3000.

Pour une première série, il va de soi que je suis extrêmement fière, bien entendu ;)

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Beorn
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Re: Les ventes

Message par Beorn »

Je pense qu'il faut bien comprendre comment ça marche, aussi, et ce qu'on appelle par "ventes".

1) le placement : c'est le nombre d'exemplaires que les commerciaux ont "placés" en librairie au lancement du roman.
L'auteur connaît rarement ce chiffre.
Le "tirage", c'est à dire le nombre d'exemplaires effectivement fabriqués, est fonction du placement : l'éditeur attend de savoir combien de libraires sont intéressés avant de lancer l'impression de l'ouvrage.

2) le nombre de "sorties caisses", c'est à dire le nombre de romans effectivement achetés et payés par des clients (en librairie, salons, VàD, achats par des particuliers ou par des CDI/bibliothèques)
Personne ne connaît ce chiffre avec précision, c'est pourtant le seul qui ait vraiment un sens...
On peut l'estimer à partir d'outils de sondages, comme Edistat, qui sont toujours très imparfaits

3) le nombre de romans vendus par l'éditeur aux libraires
Ce chiffre est bien connu de l'éditeur et c'est celui-ci, en général, qu'il met en avant. C'est aussi celui qu'il communique à l'auteur quelques mois/années après la sortie pour calculer ses droits d'auteurs. Il se calcule ainsi : placement initial + les "réassorts" - les retours des libraires
Ce chiffre est trompeur, cependant : les libraires qui ne vendent pas les livres peuvent en effet les "retourner" à l'éditeur (au diffuseur, en fait) et se les faire rembourser en tout ou partie, A TOUT MOMENT.
En réalité, ce chiffre comprend donc un grand nombre de livres qui n'ont pas été vendus, mais qui restent sur les étagères ou dans les cartons des librairies. Il est donc systématiquement surévalué. Donc quand vous entendez un chiffre de vente, c'est souvent celui-ci, et souvent gonflé (beaucoup d'éditeurs mentent sur leurs chiffres de vente, il faut le savoir)

Pour ma part, il m'est difficile de donner des chiffres. Les éditeurs font toujours beaucoup de mystères dessus et ne tiennent pas à ce qu'ils soient donnés, surtout quand les ventes sont mauvaises ou pas mal sans être exceptionnelles.

Je vais donc dire le seul chiffre "exceptionnel" dont je puisse parler haut et fort : 14-14, que j'ai co-écrit avec Silène, a été "vendu" (cf [3]) à plus de 18000 exemplaires au 31 décembre 2014, donc en 8 mois. Je sais que les ventes ont largement continué après, d'autant plus qu'il a eu début 2015 une seconde édition avec France Loisirs, qui a racheté les droits.

Je tiens à préciser, parce que ce n'est peut-être pas évident pour tout le monde, que les ventes données par NB, Blacky et moi, sont très exceptionnelles dans le milieu de la SFFF, et même de manière générale dans l'édition de romans.
Pour un petit éditeur, 300 ou 500 ventes, c'est un bon chiffre.
Pour un éditeur comme Bragelonne, 2000, c'est déjà très bien.
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blackwatch
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Re: Les ventes

Message par blackwatch »

Joli exposé, Beorn. Tu fais bien de le préciser.

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Francis Ash
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Re: Les ventes

Message par Francis Ash »

merci d'avoir créé ce fil Siana, il m'intéresse beaucoup aussi. :mrgreen:
Et merci aussi et surtout pour vos réponses NB, Blacky et Beorn ! :wow:

Ceci m'amène une question supplémentaire : vous parlez à juste titre de l'importance d'un diffuseur/distributeur. Il est vrai que tous les éditeurs n'ont pas les moyens de s'en offrir un, et que tous les distributeurs n'ont pas la même force de frappe. Mais comment nous, auteurs, pouvons-nous savoir quel éditeur est distribué par qui ?
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blackwatch
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Re: Les ventes

Message par blackwatch »

Ceci m'amène une question supplémentaire : vous parlez à juste titre de l'importance d'un diffuseur/distributeur. Il est vrai que tous les éditeurs n'ont pas les moyens de s'en offrir un, et que tous les distributeurs n'ont pas la même force de frappe. Mais comment nous, auteurs, pouvons-nous savoir quel éditeur est distribué par qui ?
Tu peux déjà le voir sur les ouvrages de l'éditeur. Il n'y a pas non plus une grande foule de distributeurs/diffuseurs en francophonie, ce qui rend la visibilité plus facile pour qqun de l'extérieur. ;)

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Francis Ash
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Re: Les ventes

Message par Francis Ash »

Merci pour le tuyau Blacky, je vais scruter les livres que j'ai chez moi ;)
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Beorn
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Re: Les ventes

Message par Beorn »

Si l'éditeur est suffisamment connu, l'info est très souvent publique (on la trouve presque toujours sur Wikipédia, par exemple).
A titre d'exemple :
Mnémos ou les Moutons électriques sont diffusés par Harmonia Mundi, qui touche de 500 à 1000 points de vente
Gallimard est diffusé par la SODIS, son propre diffuseur, qui touche environ 10 à 12000 points de vente
Bragelonne est diffusé par Hachette, qui touche, euh, je ne sais pas combien, mais beaucoup de points de vente y compris en grande surface.

Maintenant, tout cela est à nuancer. Un gros diffuseur n'est pas forcément synonyme de gros succès.
D'abord un roman qui n'est pas dans la ligne éditoriale de l'éditeur aura du mal à trouver sa place en librairie.
Ensuite, au sein d"un gros diffuseur, il y a différentes équipes, donc "avoir" un diffuseur ne veut pas dire grand chose en soi, certaines équipes sont plus ou moins étoffées ou spécialisées.
Un éditeur choisit toujours de mettre en avant 1 titre à chaque trimestre ou semestre ou mois (selon la fréquence de sa diffusion). Si c'est votre titre, tant mieux, sinon, tant pis, il sera moins bien diffusé.
Enfin, il y a parfois de gros succès avec un tout petit diffuseur, tout simplement grâce au bouche à oreille.

Pour vous déprimer tous, voici un petit billet de blog : https://maviedauteur.wordpress.com/2013 ... ributeurs/ à ne pas trop prendre au pied de la lettre, mais ça peut aider à comprendre. ;)
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Re: Les ventes

Message par Siana »

Ah oui, en effet, c'est vrai qu'on peut s'y perdre dans les méandres des calculs, et entre ce qui est juste et ce qui est "à peu près" ! :roll: Merci pour ces précisions ! :love:

Du coup, je suppose que l'à-valoir sert justement à ce que l'auteur ne soit pas lésé par ce chiffre de ventes finalement inconnu, ou du moins très hasardeux ? (enfin pour les éditeurs qui en font, c'est à dire les plus gros il me semble)
:perplexe:

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Beorn
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Re: Les ventes

Message par Beorn »

L'à-valoir sert surtout, normalement, à ce que l'auteur soit payé assez vite d'une partie de ses droits.
En effet, en cours d'écriture (et ça peut durer longtemps) puis jusqu'à souvent 1 an après la sortie du roman, l'auteur ne touche aucun droit d'auteur. C'est assez logique : en cours d'écriture, le roman n'est pas encore vendu par définition. Et avant 1 an, l'éditeur attend les premiers "retours" des libraires (qui rendent beaucoup d'invendus pour se les faire rembourser, comme je le disais plus haut).

Or l'auteur a pourtant besoin de manger dès la phase d'écriture de son roman (ou BD, ou recueil de nouvelles ou autres). Il est donc de tradition, dans l'édition, de lui faire une avance sur ses droits. Bien souvent, cette avance est versée à la sortie du roman, ou à la signature du contrat, ou moitié/moitié à ces deux dates.
Alors, bien sûr, nous savons tous que très peu d'auteurs gagnent suffisamment d'argent de leurs romans pour en vivre (un à-valoir, ça tourne entre zéro et quelques milliers d'euros pour les plus waouh - un petit "quelques", sauf si on est vraiment connu), mais c'est tout de même appréciable d'être payé avant, ça permet aussi d'aider écrire (à prendre un temps partiel, à acheter un ordi quand le nôtre tombe en panne, à euh... convaincre son entourage que c'est du sérieux...).

En effet, le montant de l'à-valoir dépend de la taille de l'éditeur, de son estimation des ventes (il arrive très souvent que les ventes ne permettent pas de générer plus de droits que l'à-valoir, dans ce cas, l'auteur le garde quand même), de son histoire, de sa politique plus ou moins sympa vis-à-vis de ses auteurs, de ses ambitions, etc.
On peut essayer de négocier son à-valoir, aussi. Mais bon, quand on est inconnu, c'est difficile, car on n'est pas vraiment en position de force.
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Roanne
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Re: Les ventes

Message par Roanne »

Il faudrait que je me mette à jour concernant mes premiers romans, auto-édités. Vous verrez, les chiffres sont pathétiques. :lol:

En résumé, l'auto-édition numérique, c'est juste pour se faire plaisir et permettre aux membres de son réseau proche de pouvoir lire un titre qu'ils ont envie de découvrir (en général, ce sont les proches qui ont suivi le projet, vous ont encouragé, il y a peu de véritables inconnus dans vos acheteurs / lecteurs).
On parle toujours des auteurs qui ont fait le buzz, mais ils sont à mon humble avis des exceptions qui confirme la vraie règle : dans l'auto-édition, nos titres sont invisibles. ;)
Je pense que ce buzz porte principalement sur des titres de romances (érotiques), à la base des fanfics bien souvent, avec un véritable fan-service complètement assumé.

Beorn : merci pour les infos et les liens, c'est très intéressant !
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

La_louve

Re: Les ventes

Message par La_louve »

Merci beaucoup pour ce fil très intéressant qui permet de mettre les choses en perspective ! Et merci à ceux qui ont bien voulus partager leurs chiffres, c'est très instructif !

Anonyme_Quatre

Re: Les ventes

Message par Anonyme_Quatre »

Merci pour ces chiffres ! Du coup, même avec de bonnes ventes, ça reste difficile d'en vivre car il faut renouveler ça chaque année (7000 livres par an pour en vivre, environ non ?)

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Re: Les ventes

Message par Francis Ash »

Merci pour le lien, Beorn. J'étais déjà tombé sur ce blog, du coup je l'ai mis dans mes favoris ;)
Stoni dit les choses de manière claire et parfois crue, mais il me semble que tout ce qu'il dit - en particulier sur les "pourritos" - est à relativiser concernant la SFFF. Ce qui n'empêche qu'il faut rester méfiant, vigilant, mais que tous les éditeurs qui ne versent pas d'à-valoir ne sont pas des incompétents ou des pingres. Je ne citerai aucun nom ici, mais je crois qu'on a tous en tête des noms d'éditeurs qui font bien leur job, n'ont pas un distributeur grand luxe, ne payent pas d'à-valoir, mais sont néanmoins compétents.

Pour l'auto-édition et avec mon humble expérience en ce domaine, je plussoie Roanne : en fait, on existe sans exister. Sauf si, par ailleurs, on s'est déjà fait un nom via d'autres publications chez des éditeurs, auquel cas on a un nom qui permet, potentiellement, d'être repéré parmi la masse et de tirer son épingle du jeu.
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