Trouver son style...

[malicia]

Hello à tous,

On dit souvent à un artiste en devenir ; écrivain, chanteur, peintre ; qu’il faut qu’il « trouve son style ». Comme si c’était le saint-Grâal et que sans ça, tu ne perceras jamais (ce qui n’est pas forcément faux…). Aujourd’hui, j’ai du mal à trouver mon style, ce fameux style. J’ai écrit pas mal de choses : fanfictions, polar – thriller, horreur, érotique, drame, fantastique… Ce qui a souvent plu : les intrigues de mes histoires (j’aime avancer à contre-courant même si des fois je m’égare^^), mon ton personnel quand j’aborde des sujets sensibles, le côté émotion (ça touche assez les gens).

Le genre qui me branche le plus, c’est le fantastique, pour ses nombreuses possibilités, les thèmes qu’il explore… Du coup, depuis quelques temps, j’essaye de combiner mon ton personnel à une trame fantastique, d’utiliser un certain vécu, les émotions, pour les contextualiser dans un récit fantastique. J’aimerais que ce soit ça « mon style » en quelque sorte, des intrigues fantastiques qui interrogent sur notre propre humanité (ma dernière nouvelle bêta-lue ici illustre bien ça, même s’il y a du travail à faire dessus : http://bit.ly/1tiAFm7). Oui, je sais, c’est ambitieux^^

Mais à côté, un ami qui a été édité m’a justement dit qu’il pensait que j’avais un ton trop personnel pour réussir à percer dans le fantastique, que je devrais opter pour autre chose. Et moi-même, je m’interroge : est-ce vraiment cohérent d’écrire émotions dans une trame qui prête plus à l’imagination ? Est-ce que je ne cherche pas en vain à intégrer « mon » style dans un genre auquel ça ne convient pas parce que tous les autres genres ne m’intéressent pas plus que ça ? Ou est-ce qu'il faut juste que je travaille davantage le rédactionnel (narration, structure etc) pour équilibrer le tout ? Bien sûr, vous n’allez pas trouver « pour moi » mon style mais je suis intéressée par votre ressenti de lecteur, éditeur, écrivain déjà ou pas encore publié sur la question.

Merci de vos retours

[ilham]

J'ai une réponse toute simple : fais ce qu'il te plait, sincèrement, sans chercher à plaire. Ça, ce truc qui te botte, ce sera ton empreinte, ton "style" et forcément ça ne plaira pas à tout le monde, mais à d'autres oui (tu en as la preuve! )

[Anaïs]

Je crois que le sujet a déjà été abordé quelque par à vérifier dans l'index magique de Crazy
Sinon je ne vois pas en quoi le style determine le genre dans lequel l'histoire doit se situer drôle d'idée :s

[Cocoon]

Je suis d'accord, le "style" de quelqu'un n'est pas (tout à fait) le registre dans lequel il écrit, c'est aussi le message qu'il veut faire passer, les mots et expressions, les images qu'il emploie, et sa façon de l'exprimer.

Pour avoir son style il faut s'écouter. Bien sûr, il faut travailler le fond comme la forme dans son expression, mais il ne faut pas oublier d'y mettre du sien, de ses émotions et de son vécut. C'est comme ça que le style vient, et je pense que ça se ressentira dans ta plume, si tu fais ce qui te plait vraiment.

Et comme il a déjà été dit, cela ne plaira pas à tout le monde, mais en même temps, il faut déjà que ça te plaise personnellement pour que le livre soit une réussite

[ilham]

Eyuh oui : un genre n'est pas égal à un style..
Ça c'est une vision étriquée de la littérature... Tu bousculeras peut-être quelques personnes, tu déplairas à certains, mais la variété de styles fait toute la richesse de ce que l'on peut lire ou écrire !
Regarde rien qu'en science-fiction: combien de façons de faire entre Herbert, Asimov... pour ne prendre que les plus grands ?

[malicia]

Justement, je pense que j’ai déjà un style qui m’est un peu propre même s’il ne s’affirme pas encore à fond et j’avais surtout peur de ne pas être sur la bonne voie en choisissant d’écrire dans le domaine du fantastique. Oui, je sais, c’est justement le fait d’avoir son style qui fait qu’on peut espérer se démarquer sur un domaine hyper-exploité mais je crois que je vis encore dans un monde binaire dans lequel soit tu cadres, soit tu cadres pas. J’ai pas la prétention ou la confiance en moi pour me dire que même si mon style « cadre » pas avec le genre que je me suis choisie, je peux espérer qu’on aime ça (oui, bonjour, c’est moi la fille complexée^^). D’où toutes ces questions et surtout ce fameux : est-ce que je ne me fixe pas d’emblée un but inatteignable ?

[ilham]

Suivre le troupeau pour rentrer dans les cadres ne t'assurera pas plus de réussite, à mon avis... .
L'originalité a toute sa place et est même recherchée. Après, la maitrise, ça vient avec l'entrainement, le travail, mais pas en cherchant à tout prix à coller aux canons de beauté actuels qui ne seront pas les mêmes dans six mois...
Sois sincère, ne calcule pas... ça c'est bon pour devenir cadre dans le domaine bancaire, pas pour écrire !
Je te conseillerais bien de lire Écriture de Stephen King, il est plein de bon sens sur ce sujet.

Et puis, d'abord, écris parce que tu aimes ça, pas parce que tu veux être édité... ça, ça viendra ensuite !

[Anaïs]

+100 avec ilham (sauf que je n'ai pas encore lu Écriture).

Le style, c'est comme la voix. Ce n'est pas à mon avis quelque chose qu'on peut "contrefaire" pour le faire rentrer dans un cadre. Il y a bien sûr une part de travail, d'acquis, mais vouloir rentrer dans le rang revient à souhaiter être brun quand on est blond. Il y a des méthodes pour y parvenir, mais on n'arrivera jamais à le devenir réellement. L'important, c'est de maîtriser son propre style. C'est un exercice difficile. Quand tu te fais bêta-lire, il est fréquent que des choses soient pointées par automatisme : les adverbes, le tell trop présent et tutti quanti. Mais ce ne sont pas des défauts en soi, si tu parviens à les maîtriser, pour rendre la lecture agréable. C'est le maître mot.

Je crois (et je ne suis pas très originale j'en conviens ) que la meilleure façon de travailler son style, c'est d'écrire, de lire, de bêta-lire. Parce qu'on acquiert toujours un recul plus important sur ce qu'on fait.

[malicia]

J'ai lu écriture et j'ai bien aimé c'est un ami qui me l'a offert. Bon, donc le message général, c'est : écris pour le plaisir, avec ton style, dans le genre que tu veux et pas POUR coller au genre que tu vises

[LynVie]

C'est qu'une question qui revient souvent. Si je ne me la suis pas posée encore du côté auteur, je me la suis posée côté lecteur. ici et j'ai trouvé que les réponses données étaient plutôt riches et intéressantes.

Après je crois qu'on en parle aussi ici, qui pose cette fois la question de comment travailler son style. On y trouve pas mal de questions/réponses sur cette question de style à adapter à un genre ou non. Intéressant aussi si ca peut t'aider^^

PS : un article sur la voix et le style... Intéressant aussi : http://www.maulpoix.net/Voix.htm

[Nyaoh]

Je trouve au contraire, fantastique ou pas, que j'apprécie de reconnaître la pâte de l'auteur. J'aime Maggie Stiefvater en grande partie pour ça. Et le fantastique lui va bien, parce qu'elle peut se permettre certains moments à part, que peut-être cadrerait moins en romance contemporaine ou que sais je. Si tu pars comme ça, tu peux changer de genre et recevoir le même genre de commentaire. Perso, j'admire vraiment les gens qui jeunesse/adulte/romance/blanche/fantastique............ on reconnait, ils ont leur manière d'écrire et c'est très bien. Jeanne Benameur me fait cette impression.

[malicia]

C'est qu'une question qui revient souvent. Si je ne me la suis pas posée encore du côté auteur, je me la suis posée côté lecteur. ici et j'ai trouvé que les réponses données étaient plutôt riches et intéressantes.

Après je crois qu'on en parle aussi ici, qui pose cette fois la question de comment travailler son style. On y trouve pas mal de questions/réponses sur cette question de style à adapter à un genre ou non. Intéressant aussi si ca peut t'aider^^

PS : un article sur la voix et le style... Intéressant aussi : http://www.maulpoix.net/Voix.htm

Merci pour les liens je vais regarder ça !

[LynVie]

Merci pour les liens je vais regarder ça !

De rien et hâte d'avoir tes retours sur ces lectures^^

Et Nyaoh, je suis assez d'accord, j'aime beaucoup les auteurs qui ont un truc à eux, leurs griffes en quelque sorte, leurs voix si on veut. J'aime arriver à ne lire que quelques phrases et me dire "ah ca, c'est lui"^^

[sherkkhann]

+ 100 avec vous deux.

+100 avec ilham (sauf que je n'ai pas encore lu Écriture).

Le style, c'est comme la voix. Ce n'est pas à mon avis quelque chose qu'on peut "contrefaire" pour le faire rentrer dans un cadre. Il y a bien sûr une part de travail, d'acquis, mais vouloir rentrer dans le rang revient à souhaiter être brun quand on est blond. Il y a des méthodes pour y parvenir, mais on n'arrivera jamais à le devenir réellement. L'important, c'est de maîtriser son propre style. C'est un exercice difficile. Quand tu te fais bêta-lire, il est fréquent que des choses soient pointées par automatisme : les adverbes, le tell trop présent et tutti quanti. Mais ce ne sont pas des défauts en soi, si tu parviens à les maîtriser, pour rendre la lecture agréable. C'est le maître mot.

[Phil]

Je déterre un peu le sujet, mais c'est une question qui me taraude également. A mon sens le style (au sens d'une voix particulière) n'est pas indispensable pour être publié ni même pour faire de la qualité. Pour faire une analogie avec le cinéma, Clint Eastwood a réalisé des films de qualité qui n'ont aucune patte particulière.
Pour autant j'admire beaucoup des auteurs qui se sont trouvé une sorte d'âme qui fait qu'on les reconnaît au premier coup d'œil. Je pense par exemple à Bruno Pochesci qui dès ses premières nouvelles a déniché cette voix oralisante quelque part entre Dard et Céline.

Pour ma part, les fugaces impressions de me découvrir un style en écrivant ne me viennent que de deux manières. Soit en imaginant que je m'adresse à quelqu'un (devenir un narrateur, établir une proximité avec le lecteur avec des "figurez vous que...", mais c'est exercice périlleux, ou plus subtilement en imaginant un lectorat cible).
L'autre manière est de me plonger dans un état d'esprit, une ambiance, qui va rejaillir sur la voix. Et là, ce sont en général des influences récentes qui vont primer : films, musique ou livres. Ecrire en musique est parfois assez efficace.
Reste que je n'ai pas encore trouvé le moyen de garder une empreinte égale d'une histoire à l'autre. J'ai l'impression d'être un auteur différent à chaque nouvelle rédigée. Mais il doit y avoir une astuce, je ne désespère pas.