J'ai un casse-tête et mon cerveau fait des noeuds atroces.
Lors d'une relecture, ma moitié m'a corrigé la phrase suivante :
Par :Ses iris pâles reflétaient la terne pénombre de ceux qui en ont trop vu pour ne jamais plus dormir en paix.
Ce avec quoi j'étais moyennement d'accord (question de jauge : trop c'est que la limite est dépassée, assez, c'est qu'elle est atteinte. C'est du détail, mais de toute façon, cette question est pinaillage).Ses iris pâles reflétaient la terne pénombre de ceux qui en ont assez vu pour ne jamais plus dormir en paix.
Je proteste donc et elle me rétorque que la tournure en "trop" dit l'inverse de ce qu'on cherche à faire passer car, si on simplifie :
>> il en a trop vu donc il dort.Qui en ont trop vu pour ne pas dormir
>> il en a trop vu donc il ne dort pas.Qui en ont assez vu pour ne pas dormir
Or, j'ai beau me retourner le cerveau, je n'arrive pas à donner à la phrase "trop vu pour ne jamais plus dormir en paix" le même sens que "trop vu pour ne pas dormir", et, surtout, je n'arrive pas à comprendre le "pourquoi" : Qu'est-ce qui transforme subitement le sens de la phrase ? Est-ce que ça le transforme vraiment ?
J'ai cru m'en sortir en virant la négation :
Mais ça ne fonctionne pas non plus, car on perd une information essentielle : la temporalité.Ses iris pâles reflétaient la terne pénombre de ceux qui en ont trop vu pour dormir en paix.
"trop vu pour dormir en paix", c'est ponctuel.
"u]trop[/u] vu pour ne jamais plus dormir en paix.", c'est définitif.
Bon voilà. Dans les faits, on va probablement opter pour "assez" car la phrase est déjà bien lourde... Mais quoiqu'on décide, j'aimerais comprendre : quel obscur travers de notre belle langue opère ce miracle (ou est-ce juste un mirage) ?
Dans quelle configuration de phase est-il possible d'exprimer le fait que la limite est dépassée, à tout jamais, et qu'en conséquence le personnage ne dormira plus en paix ?
Plusieurs cerveaux d'amphibiens valent mieux que deux !