Hello !
Pour compléter ce qui a été dit, si tu souhaites un bon point de départ, cherches-voir dans la collection "Que sais-je ?" Ce sont des ouvrages d'une qualité vraiment appréciable pour un aperçu général, mais juste, d'une thématique. Ce sont de petits bouquins qui doivent se trouver pas trop difficilement. Et n'oublions pas Wikipédia ! Si tu gardes l’œil vif et l'esprit acéré tu peux y trouver de bons départs de bibliographie, sans parler des infos générales de base.
Autrement, et parce que je pense que ça pourrait apporter de l'eau à ton moulin, je préciserais aussi qu'on ne peut pas véritablement parler de nation grecque ou de peuple grec, et difficilement d'armée grecque. En effet, la Grèce est alors un territoire parsemé de cités continuellement en guerre les unes contre les autres. Alors oui, en soit on peut parler de culture grecque, de surcroit si ce qu'on entend par "peuple grec" est justement ce fait politique pluriel que représente la multiplicité des cités grecques. Cependant, la définition de ce qu'est la civilisation grecque est très complexe et sans une attention rigoureuse et les recherches qui vont avec on se retrouve vite avec l'image que veut bien nous donner la culture populaire de
300 et autre
Troie de Mr Pitt.
Tout cela n'est pas le cas de Rome et je pense que c'est un point essentiel pour imaginer les différences militaires. À titre d'exemple et de précision, Sparte a été vaincue par les Thébains d'Épaminondas vers qqch comme 370 av JC (un siècle en gros après la période de la Ligue de Délos). Le point clé de la bataille, c'est le changement d'organisation de la ligne de front : Épaminondas met le gros de ses troupes à gauche, côté réservé normalement aux troupes auxiliaires. Ainsi, il se retrouve face à l'élite de Sparte, "conventionnellement" placée à droite et l'écrase sous le poids du nombre (alors que la taille totale de son armée est inférieure à celle de Sparte).
Bien qu'on voit en gros deux manières similaires de faire la guerre pour ces deux cités (la phalange, les auxiliaires), on y voit aussi deux "
philosophies militaires" différentes et c'est je pense l'élément-clé à retenir. Dans la même idée, pour la défense, Athènes comptait entre autres sur des fortifications (comme les fameux "Longs Murs") là où Sparte considérait que la valeur de son armée suffisait à protéger la ville et ne construisit
jamais de remparts. Tristement, mais la géographie y est pour quelque chose, c'est bien Athènes et non Sparte qui a été pillée par les Perses, une leçon à retenir :p ?
Je pense encore à quelques éléments en vrac :
- Sparte n'a jamais vraiment eu de puissance maritime comparable à Athènes, ni n'en a eu je crois la philosophie.
- C'est cliché d'évoquer constamment Sparte et Athènes en parlant de la Grèce, mais c'est aussi vrai qu'elles étaient des cités très saillantes à l'époque et que bien souvent, les autres cités leur étaient alliées ou étaient sous leur emprise.
- Point ici similaire à Rome, la cavalerie n'a jamais été au centre des différentes armées grecques, ce sont les auxiliaires qui occupaient ce rôle, si cavalerie il y avait (chez les romains, le citoyen est légionnaire, le Germain est cavalier, pour faire court)
- Un élément qui illustre bien l'approche militaire de la Légion : contre les éléphants de Carthage, les Romains mirent en place un système de panique et de couloir. Lorsque les éléphants chargeaient, les légionnaires faisaient un maximum de bruit, peut-être y avait-il même des sifflets également, pour faire peur aux éléphants, puis ils créaient en s'écartant des couloirs dans leur ligne de bataille dans lesquels s'engouffraient naturellement les éléphants. Cette tactique évitait passablement de dégâts et trahit je trouve une façon très méthodique de penser la guerre.
- On retrouve cette "
méthode " dans la logistique romaine des
castra qu'on connait tous, ou bien encore du
pilum des légionnaires : ce-dernier pouvait être lancé et sa conception faisait que s'il se plantait dans un bouclier ennemi, il le rendait inutilisable parce que rajoutant un poids considérable et n'étant pas possible à retirer en pleine bataille (comme on le ferait d'une flèche).
- De mémoire, Sparte avait deux rois. À l'époque dont tu parles, ils peuvent encore prendre des décisions de type militaire (engager armée, envoyer des troupes ici etc.) mais après ils ne seront que des stratèges et des prêtres, le politique restant l'apanage d'une assemblée d'anciens.
- Les femmes de Spartes recevaient un entraînement, mais je ne sais plus les détails
- On n'a pas retrouvé les traces du fameux cimetière d'enfants de Sparte, là où ils auraient à l'époque jeté les malformés. Cependant, il y avait véritablement une éducation physique et moral très strict des jeunes spartiates, et je crois bien que les filles et les garçons étaient mêlés jusqu'à un certain âge.
- Je pense que ceci a joué un rôle dans le développement respectif des armées des deux civilisations : la Légion part d'une ville, Rome, et s'étend pour combattre, en gros, que des ennemis différents et en tout cas dissemblables à eux. Les Grecs se battent entre eux, "connaissent" les règles et respectent un certain nombre de points comme les trêves olympiques. Il y a deux terreaux de base différents.
Voilà voilà, je vais m'arrêter là je crois x)
J'ai peut-être écrit beaucoup pour pas grand chose, j'ai écrit comme ça venait
![:ronge: :ronge:](./images/smilies/grenronge3.gif)
l'idée étant d'essayer d'exposer des thématiques que j'estime importantes à ce sujet -> sans que ce que j'ai mis soit d'une vérité marbrée, ça a du moins la vocation de générer une
impression globale de chaque "armée", sans rentrer dans les détails techniques autrement que pour susciter une image, qui j'espère sera d'une quelconque utilité
La bise