Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

[tomate]

Bonjour à toutes et à tous!

J'ai découvert une technique de worldbuilding que je trouve géniale sur le site d'une autrice british (évidemment, avec du thé). L'intérêt est que vous n'avez pas à inventer l'univers à partir de rien, mais à partir d'éléments de votre histoire.

Son exemple est simple: votre perso va se préparer une tasse de thé.

- D'où vient l'eau? Du robinet avec une station d'épuration en amont? D'un puits? Si oui, à quelle distance? Qui a puisé l'eau et avec quoi (un seau, une gourde, une pompe...)? D'une rivière (mêmes questions)? Question accessoire: l'eau est-elle une ressource rare et boire du thé est-il un luxe?
- Dans quel récipient la verse-t-il? Un chaudron en fonte? Un pot en terre? Une bouilloire en cuivre? Une casserole en métal?
- Avec quoi la fait-il chauffer? Une bouilloire électrique? Un four à charbon? Un feu de bouse séchée?
- Où se passe la préparation de l'eau: dehors, dans une cuisine, dans une pièce commune...?
- D'où vient le thé: est-il produit sur place ou importé? S'il est importé, d'où et par quel moyen: bateau, caravane... Est-un produit de luxe ou bon marché? Le boit-on pour une occasion spéciale?
- Où met-on les feuilles de thé:
Dans une théière en porcelaine? Cela implique la fabrication de porcelaine. La porcelaine est-elle chère ou bon marché?
Dans un pot en terre?
Dans un pot en métal?

Etc... Mêmes questions si votre perso entre dans une taverne et commande une bière: d'où vient l'orge, dans quoi on sert la bière etc...

http://futureslesstravelled.com/tips-fo ... d-fantasy/

[Léonore]

Sans aller aussi loin dans le questionnement, c'est exactement la méthode que j'utilise de façon intuitive.
Je parts de l'histoire que je veux raconter et je crée (ou modifie) les éléments contextuels et/ou environnementaux à la volée.
J'en ai parlé dans ce post.

[NaNa]

C'est comme ça que je fonctionne le plus souvent. A quelques exceptions près, je part rarement de mon univers, je crée en fonction de l'histoire. Souvent je commence à écrire et je me pose soudain des questions pratiques de ce style.

[Oxymore]

Merci tomate pour cette belle idée !

[Ermina]

C'est une approche intéressante, merci. J'essayerai à l'occasion. J'ai plutôt tendance à bâtir un univers et à y placer l'histoire, mais ça m'arrive parfois de partir des personnages et de construire autour d'eux.

[mltl]

Je ne connaissais pas le nom de la méthode mais c'est effectivement une méthode que j'utilise un peu intuitivement.
Après je suis dans un cas un peu à part, je développe un univers que je veux volontairement partagé entre la majorité de mes histoires, au fur et à mesure de l'histoire du monde (on pourrait même aller jusqu'à de la SF pour des projets futurs), mais dans tous les cas cette méthode s'applique assez facilement même dans ce cas

Merci pour le partage

[Kushiel]

Merci Tomate pour l'astuce Je suis moins poétique, je commence par la gestion des déchets et je remonte le fil, mais cela revient un peu au même

[ilham]

Merci Tomate pour l'astuce Je suis moins poétique, je commence par la gestion des déchets et je remonte le fil, mais cela revient un peu au même

Bien trouvé ! C'est à partir des déchets souvent, en archéologie, qu'on travaille , pour comprendre une société !

[Kushiel]

Merci Tomate pour l'astuce Je suis moins poétique, je commence par la gestion des déchets et je remonte le fil, mais cela revient un peu au même

Bien trouvé ! C'est à partir des déchets souvent, en archéologie, qu'on travaille , pour comprendre une société !

Merci Ilham

[tomate]

Merci Tomate pour l'astuce Je suis moins poétique, je commence par la gestion des déchets et je remonte le fil, mais cela revient un peu au même

Bien trouvé ! C'est à partir des déchets souvent, en archéologie, qu'on travaille , pour comprendre une société !

Effectivement! Je vai m'intéresser derechef à ce qu'une sorcière peut mettre dans sa poubelle!

[Kushiel]

Merci Tomate pour l'astuce Je suis moins poétique, je commence par la gestion des déchets et je remonte le fil, mais cela revient un peu au même

Bien trouvé ! C'est à partir des déchets souvent, en archéologie, qu'on travaille , pour comprendre une société !

Effectivement! Je vai m'intéresser derechef à ce qu'une sorcière peut mettre dans sa poubelle!

[bongo]

Le mieux n'est-il pas ennemi du bien?
Ce que je redoute dans ce genre de "truc" c'est l'excès: on trouve ça à la pelle chez les auteurs américains qui ont suivi des cours de "creative writing". Du coup ils nous pondent 800 pages là où 200 auraient suffit!
dans un roman à peu près normal on aurait eu:
--------------------------------------
Arnaud ouvrit brusquement la porte.
Il découvrit alors Ilona dans les bras de Monsieur de La Ferrière qui s'exclama:
- Alors Manant! On ne vous a jamais appris à frapper avant d'entrer?
-------------------------------------
Dans un roman "américain" on aurait eu:
- une longue description de la porte avec du vieux bois patiemment ciré par la servante
- une description du bouton de cuivre sur laquelle la main d'Arnaud glisse parce qu'il sue d'appréhension
- les précautions prises pour que la porte ne grince pas
- une description de la pièce avec tous ses meubles et une lumière faible
- une description scabreuse de la tenue l'Ilona et de Mr de La Ferrière (n'oublier aucun détail!)
- un flash-back sur les relations précédentes d'Arnaud et Ilona
... et bien sûr tout ceci se serait terminé par un bon coup de révolver (on est en Amérique bon sang!)
---------------------------------------

à chacun de choisir son style!

[tomate]

Le mieux n'est-il pas ennemi du bien?

dans un roman à peu près normal on aurait eu:
--------------------------------------
Arnaud ouvrit brusquement la porte.
Il découvrit alors Ilona dans les bras de Monsieur de La Ferrière qui s'exclama:
- Alors Manant! On ne vous a jamais appris à frapper avant d'entrer?
-------------------------------------
Dans un roman "américain" on aurait eu:
- une longue description de la porte avec du vieux bois patiemment ciré par la servante
- une description du bouton de cuivre sur laquelle la main d'Arnaud glisse parce qu'il sue d'appréhension
- les précautions prises pour que la porte ne grince pas
- une description de la pièce avec tous ses meubles et une lumière faible
- une description scabreuse de la tenue l'Ilona et de Mr de La Ferrière (n'oublier aucun détail!)
- un flash-back sur les relations précédentes d'Arnaud et Ilona
... et bien sûr tout ceci se serait terminé par un bon coup de révolver (on est en Amérique bon sang!)
---------------------------------------

à chacun de choisir son style!

Ça, c'est plutôt le style français (avec en plus, toutes les figures de style possibles et imaginables, un monologue intérieur et un flash-back sur le passé des persos)
De toute façon, on ne te demande pas de décrire la porte, mais toi, tu dois pouvoir la visualiser quand tu écris (et éviter d'avoir une porte en bois dans un igloo...

[Quartz]

Le mieux n'est-il pas ennemi du bien?
Ce que je redoute dans ce genre de "truc" c'est l'excès: on trouve ça à la pelle chez les auteurs américains qui ont suivi des cours de "creative writing". Du coup ils nous pondent 800 pages là où 200 auraient suffit!

C'est drôle, parce que j'ai l'impression que la technique américaine, c'est plutôt l'inverse : condenser en 200 pages ce qui aurait largement pu être développé en 300 ou plus sans longueurs...

Aussi, il faut se rappeler que tous les éléments de worldbuilding n'ont pas forcément pour objectif d'être intégrés à tout prix dans le roman. Ça peut être juste un outil pour que l'auteur puisse créer un univers cohérent. Le piège, par contre, c'est quand le worldbuilding devient un moyen pour un auteur de procrastiner dans son écriture (ce que j'appelle personnellement la procrastination de niveau 3 )

Et c'est là que je te rejoins : il faut savoir s'arrêter à un moment. La limite que je me suis imposée, c'est que si je dois trouver une explication pour un élément de worldbuilding qui n'apparaît PAS dans le roman, alors je creuse probablement trop loin et je ferais mieux de me recentrer sur l'écriture. (Bien sûr, ça vaut pour moi, vous pouvez placer le curseur ailleurs )

[NaNa]

Le mieux n'est-il pas ennemi du bien?
Ce que je redoute dans ce genre de "truc" c'est l'excès: on trouve ça à la pelle chez les auteurs américains qui ont suivi des cours de "creative writing". Du coup ils nous pondent 800 pages là où 200 auraient suffit!

Je pense au contraire que, cette approche limitait ce genre d'écueils. Parce que du coup, l'idée si je comprends bien, c'est de partir de l'histoire et donc des trucs qui sont utiles à notre univers. Plutôt que de partir de l'univers et du coup d'avoir la tentation de vouloir mettre tout notre worldbuilding dedans même quand ça n'apporte rien.
Bon après, c'est sûr que si on commence à le faire pour tout, ça limite plus.

Et puis comme dit tomate, ça peut être utile de savoir des trucs sur son univers même quand on ne le met pas dans le roman. En tant que lectrice, je m'en fiche de savoir d'où vient l'eau. Par contre, si on est dans un univers médiéval mais que j'ai l'impression qu'on a accès à l'eau comme si elle sortait du robinet, là oui, je vais me poser la question et me dire que l'auteur n'a pas fait d'effort pour rendre son univers cohérent. Bon, tu vas me dire que c'est un peu évident comme exemple, mais des fois, ça peut arriver.

Et puis, tu peux appliquer la méthode à des choses qui ne sont pas des détails mais qui te servent dans l'histoire. Comme je disais, je fonctionne souvent comme ça, mais du coup souvent c'est pas sur des détails. Exemple idiot : à un moment dans un roman, j'ai eu un perso qui mourait et j'ai voulu montrer l'enterrement. Et du coup, je me suis posé une question à laquelle j'avais pas réfléchi avant : mais le rite funéraire dans ce monde, qu'est-ce que c'est? c'est quoi leurs croyances par rapport à ça? Pas besoin d'expliquer en long et en large, mais j'avais envie d'un truc qui soit en cohérence avec l'univers, donc j'y ai réfléchi.