Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

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bongo
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Re: Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

Message par bongo »

Quartz a écrit :
mar. déc. 22, 2020 5:17 pm
C'est drôle, parce que j'ai l'impression que la technique américaine, c'est plutôt l'inverse : condenser en 200 pages ce qui aurait largement pu être développé en 300 ou plus sans longueurs...
ce n'est pas la vision des éditeurs américains... regarde un peu et tu verras qu'en Amérique tout est plus gros! (et pas que les bouquins :shock: !)
Aussi, il faut se rappeler que tous les éléments de worldbuilding n'ont pas forcément pour objectif d'être intégrés à tout prix dans le roman. Ça peut être juste un outil pour que l'auteur puisse créer un univers cohérent.
ah bien d'accord!

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Arcane
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Re: Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

Message par Arcane »

Merci pour l'idée, Tomate :love:
Je vais utiliser ces pistes quand je reprendrai mon projet de dark fantasy ;) :heart:

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nothoi
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Re: Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

Message par nothoi »

Ce n'est pas la technique de la tasse de thé à proprement dit, mais cet article du Guardian m'a fait penser à cette discussion, alors je partage.

'If the aliens lay eggs, how does that affect architecture?': sci-fi writers on how they build their worlds

Désolé pour ceux qui ne lisent pas l'anglais :?

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bongo
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Re: Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

Message par bongo »

nothoi a écrit :
mer. janv. 06, 2021 1:49 pm
Ce n'est pas la technique de la tasse de thé à proprement dit, mais cet article du Guardian m'a fait penser à cette discussion, alors je partage.

'If the aliens lay eggs, how does that affect architecture?': sci-fi writers on how they build their worlds
suoer!
j'ai particulièrement apprécié le point de vue d'Alastair Reynolds . Mais curieusement c'est précisément ce qu'on me reproche dans ce que je fais: j'amorce de quoi titiller l'imagination du lecteur un point c'est tout... et du coup beaucoup de lecteurs me reprochent de ne pas en dire assez! je n'arrive pas à gérer l'équilibre du niveau de détail! j'ai essayé l'inverse (beaucoup de détails) et du coup certains lecteurs me disent qu'ils sont perdus! je ne peux pas me lancer dans la bande dessinée pour décrire mes "mondes"!

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NaNa
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Re: Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

Message par NaNa »

bongo a écrit :
mer. janv. 06, 2021 5:40 pm
je ne peux pas me lancer dans la bande dessinée pour décrire mes "mondes"!
:lol:

Je pense que c'est une question d'équilibre mais aussi de sensibilité du lecteur. Je me rappelle quand j'ai fait BL mon prologue et j'ai eu une BL qui trouvait que je n'en disais pas assez et une autre qui trouvait que j'en disais trop.

Pour les noms anglophones, résumé des idées principales pour chaque auteur.
Spoiler: montrer
Alastair Reynolds : donne des bribes d'univers et laisse le lecteur imaginer le reste et connecter les informations entre elles; ne crée que la "façade" de l'univers sans aller dans les détails.

Nnedi Okorafor : crée l'univers en partant des personnages, par rapport au regard que les personnages portent sur eux; ne prends pas de notes, elle a l'univers dans la tête et écris directement au premier jet (phase de correction plus longue que le premier jet).

Ann Leckie : crée à partir de détails qui ont l'air de faire sens ensemble, mais veille à ce que tout le monde ne fasse pas les choses de la même façon. Dans la vraie vie, les cultures humaines ne sont pas simples et les gens sont chaotiques; avec trop de logique on risque d'avoir quelque chose de plat.

Becky Cambers : la seule règle du world-building est la cohérence. Elle fait un peu de worldbuilding avant d'écrire pour connaître les règles de son univers. Pour les espèces aliens, elle commence avec la biologie et se demande comment cela affecte le quotidien, la culture, le gouvernement, etc. Pour les livres plus intimes, elle se concentre sur le quotidien, et ce que l'on peut dire à partir de conversations normales.

Kim Stanley Robinson : n'aime pas le mot worldbuilding car le lecteur veut avant tout des histoires, et ce qu'il faut c'est créer la "suspension d'incrédulité". Essaie de décrire les choses avec réalisme. L'effet de réel de Barthes est un concept qui peut être utile, il s'agit de décrire un détail qui ne sert à rien d'autre que donner l'illusion du réel.

M John Harrison : parle du concept de fauxthentication (fauxthenticité?) par opposition à l'authenticité. J'ai pas tout compris parce que je ne connais pas le concept, mais j'imagine que c'est l'équivalent de ce qui paraît authentique dans un monde réaliste. Il dit que le minimalisme marche souvent mieux dans un roman réaliste, et que ça peut être la même chose en fantasy, et il préfère en savoir le moins possible en tant que lecteur pour faire marcher son imagination. Il n'a pas besoin de connaître grand-chose de l'économie de son monde car c'est souvent une parodie du nôtre. Il part du réel et revient ensuite dessus pour donner l'impression de fauxthenticité. On peut donner l'illusion de la profondeur.

Un peu HS mais j'ai beaucoup aimé ce passage de Nnedi Okorafor (comme ma traduction est sûrement imparfaite, j'ai ajouté le texte anglais) :
Spoiler: montrer
Mes histoires n'existent pas parce que le discours de l'homme blanc (ou la femme blanche -n'oublions pas que le discours de la femme blanche domine le discours des femmes en science-fiction et en fantasy) refuse de les avoir imaginées en premier. Mes histoires ne sont pas une "réponse" à la blancheur. Elles existent complètement en dehors du monde blanc. Ces histoires biennent de mes propres culture, expériences, de moi-même, de mes réflexions sur des cultures africaines spécifiques. J'espère qu'elles aideront à apporter un équilibre culturel, ethnique et genré en science-fiction et en fantasy, mais ce n'est pas la raison d'être de mon travail.

And my stories certainly don’t exist because white male (or female … let’s not forget that white female perspectives also dominate female perspectives in science fiction and fantasy) perspectives refused to imagine them first. My stories aren’t a “response” to whiteness. They exist wholly outside of white-male-anything. These stories that come from my own culture, experiences, from within me, from reflections of specific African cultures. By existing, I’d hope they help bring cultural, ethnic and gender balance to science fiction and fantasy, but that is not my work’s reason to exist.
Ca décrit bien mon rapport à la diversité dans mes textes.


Sinon, je fais sûrement un mixte de plusieurs choses. Déjà ça dépend des histoires chez moi : y en a où j'ai fait plus de worldbuilding que d'autres. Souvent c'est plus dans le background et je ne mets que ce qui est important pour l'histoire, et alors je crée souvent au fur et à mesure du premier jet (surtout en fantastique mais en fantasy aussi). Des fois je crée en amont et alors je vais créer à partir d'un truc qui m'intéresse dans l'univers, un peu à la façon de Becky Cambers avec les aliens, en me demandant ce que telle chose implique pour la société. Par exemple une fois je suis partie à partir d'une idée philosophico-religieuse, en la développant.
"Make the plan, execute the plan, expect the plan to go off the rails, throw away the plan"

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tomate
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Re: Worldbuilding: la technique de la tasse de thé

Message par tomate »

Je pense que c'est une question d'équilibre mais aussi de sensibilité du lecteur. Je me rappelle quand j'ai fait BL mon prologue et j'ai eu une BL qui trouvait que je n'en disais pas assez et une autre qui trouvait que j'en disais trop.

Pour les noms anglophones, résumé des idées principales pour chaque
Je plussoie. De plus le lecteur peut accrocher plus à ton univers qu'à l'histoire. Et certain type de récit (horreur, réalisme magique) fonctionne par sous entendu. Perso, je n'aime pas les grandes descriptions et encore moins les cartes, un roman doit se suffire à lui même. Dans les miens, je mets juste assez de détails pour que le lecteur comprenne l'histoire, mais j'ai régulièrement des gens qui me disent que je dois mettre une carte!

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