Je suis une autrice indigne !
Voilà presque un mois qu'Anergique est sorti, mais je n'ai pas relayé les retours des premiers lecteurs par ici. Je les trouve très positifs, ce qui me réchauffe le
et je suis frappée par le fait que les lecteurs mettent en avant des facettes différentes de l'histoire selon leur sensibilité :
- la façon dont la relation lynes/denas façonne la société,
- le viol d'énergie et la réappropriation de son corps d'un point de vue masculin,
- l'aspect thriller, et traque haletante.
Voici quelques extraits ci-dessous :
Dreambookeuse :
"Les Lynes vivent donc dans une crainte teintée de méchanceté à l’idée de ne plus pouvoir se nourrir et donc de dépérir faute de denas à disposition et les denas vivent dans une crainte teintée de désespoir à l’idée de se faire aspirer toute crue leur énergie par un lyne trop vorace. Une nouvelle donnée dans l’équation de nos systèmes d’inégalités sociales puisque ce sont bien ceux qui peuvent « prendre » qui sont élevés au rang de héros, d’élite, et ceux qui peuvent seulement donner qui restent en bas de l’échelle. Un comble puisque ce sont finalement les producteurs qui restent en bas de l’échelle et ceux qui utilisent les productions qui « s’enrichissent ». Ça ne vous rappelle rien ? Et c’est bien cela que j’ai adoré, tout ce parallèle glaçant, réaliste et ô combien touchant aussi parfois, qui se produit entre Anergique et notre propre société."
Capucine :
"On est dans un univers fantastique mais en réalité il y a pleins de petites touches qui nous rappellent notre monde et tu as su trouver le parfait équilibre pour qu’on se sente à la fois dépaysé, et à la fois dans un univers connu. "
Dreambookeuse :
"Bien sûr il y a un point que je souhaite aborder dans ma chronique et non des moindre : la notion de viol. Au début cela m’a dérangée que l’on parle de cela pour quelque chose de complètement fictif et imaginaire. Je me suis demandée pourquoi un autre mot n’avait pas été employé, et puis finalement… c’était parfait. Parce que ça entraîne une réflexion d’une part : qu’est ce que le viol au fond, si ce n’est pas d’une part un ressenti, celui de la victime, et d’autre part un acte abjecte qui vise à détruire, arracher, une partie de l’autre que ce soit une part de l’esprit, une part du corps, une part de l’intimité. Ainsi Amiya se sent à de nombreuses reprises impuissant, terrifié, faible mais aussi incompris par ses pairs pour qui l’acte de donner leur procure tant de bien.
« Si j’évoque mes craintes en public, certains se moqueront et d’autres partageront mon impuissance. Nul ne dispose de la force nécessaire pour arrêter cette femme. Pourtant je noircis les feuilles d’une lettre comme un naufragé jette une bouteille à la mer. »
Je crois que cette phrase, résume a elle seule tout ce qu’une personne victime de violence sexuelle, de viol, d’agression, peut ressentir. Et le pas de côté de cette femme, au lieu de bien souvent cet homme offre aussi un regard neuf, une traverse qui permet aussi d’appréhender autrement ce sujet, souvent trop « personnel » pour moi."
Iel était une fois :
"Vient ensuite le thème du viol. Amiya a subi un viol à l’âge de 10 ans, et on le rencontre dix ans plus tard, jeune homme, précepteur, avec une souffrance et une négation de son corps particulièrement bien décrites. Son retour à la vie se fait par étape, alors qu’il apprend à jongler entre son devoir de soumission et de don, par son statut de dena, et une colère sourde envers sa violeuse et la société raciste dans laquelle il se retrouve plongé. Je pense qu’il s’agit de la très grande réussite de ce roman.Celui-ci traite énormément du sacrifice et de ses conséquences brutales. L’histoire comporte également des réflexions sur le suicide et l’anorexie.
Un très beau roman, à partir de 15 ans au vu des thèmes qu’il aborde."
Les chroniques de l'imaginaire, par Mureliane :
"L'action est incessante, mais avec des temps de pause suffisants pour que les personnages réfléchissent à ce qui se passe, et que le lecteur ou la lectrice reprenne son souffle et absorbe les informations qui lui sont communiquées. En fait, ce roman court est un vrai page-turner : je me suis surprise à ne pas pouvoir le lâcher avant la fin, d'une péripétie à l'autre, et séduite que j'ai été surtout par les méchants de l'histoire."