Comment approchez-vous une nouvelle idée de roman ?

[Tsumire]

C'est bien d'avoir une muse aussi docile. On est pas mal à en avoir une très dispersée, hélas.

J'ai découvert cela, en effet.
Mais, l'avantage, c'est que vous fourmillez d'idées.

[NaNa]

Oui mais on ne peut pas toutes les mener à bien et c'est dur de ne pas se laisser distraire.
Moi j'admire les grenouilles qui arrivent à se concentrer sur une chose à la fois, j'aimerais bien.

[Lynn Adams]

Oh ! Je découvre ce fil et c'est super intéressant de voir comment chacun.e fonctionne.

Oui mais on ne peut pas toutes les mener à bien et c'est dur de ne pas se laisser distraire.
Moi j'admire les grenouilles qui arrivent à se concentrer sur une chose à la fois, j'aimerais bien.

Je vois qu'on a le même problème

Pour répondre à la question initiale, en général l'idée d'une nouvelle histoire me vient par une scène bien précise - moins souvent par un personnage mais ça arrive.
La plupart du temps, je suis déjà sur un autre projet alors pour ne pas oublier la nouvelle idée, j'écris le prologue et/ou un synopsis (entier ou non). Comme j'ai un rythme d'écriture assez lent, une histoire peut mûrir pendant des années dans ma tête avant que je commence concrètement à l'écrire.

D'ailleurs j'ai une question pour ceux qui comme moi laissent mijoter par mal de temps avant de prendre la plume (ou le clavier) : est-ce que vous aussi il faut que vous commenciez à écrire pour vous rendre compte de si votre idée était bonne ou non ?

[Tsumire]

D'ailleurs j'ai une question pour ceux qui comme moi laissent mijoter par mal de temps avant de prendre la plume (ou le clavier) : est-ce que vous aussi il faut que vous commenciez à écrire pour vous rendre compte de si votre idée était bonne ou non ?

Je laisse mûrir mes projets sur plusieurs années. Mais, quand je décide d'en monter un, je suis convaincue - sans doute à tord - que l'idée est bonne. Sinon, cette idée aurait été tuée avant qu'elle n'arrive à maturation et que je décide d'en élaborer un synopsis de travail.

[NaNa]

Pour ma part, si je commence à écrire c'est que je pense l'idée bonne. Je me trompe peut-être, mais je me dis que le temps fait naturellement le tri : quand j'ai une nouvelle idée je m'excite et je me dis "c'est génial", mais des fois je reviens dessus après un temps et je me dis "en fait non c'est pas une bonne idée". En général, les idées qui mijotent comme ça sont celles des histoires dans lesquelles je vois du potentiel.
Bon après, ça peut arriver qu'en me mettant à écrire je me dise que quelque chose ne va pas, mais souvent ça va plus être un angle d'approche que l'histoire en elle-même. J'ai eu récemment le cas sur une histoire, j'ai voulu me lancer dans l'écriture mais ça ne coulait pas. En changeant des choses, ça commence à aller beaucoup mieux.

[Lynn Adams]

Je vois, merci pour vos réponses. En général moi aussi mon esprit arrive naturellement à faire le tri entre les idées à jeter et celles à garder.
En revanche il m'est déjà arrivé quelques fois d'abandonner un récit car le temps que je me mette à l'écrire (des années après l'avoir envisagé donc), l'histoire ne m'intéressait tout simplement plus. Peut-être que j'aurais dû les écrire plus tôt... Ou peut-être que c'était aussi un signe que l'idée n'était pas si bonne pour commencer.

[sherkkhann]

Y a-t-il un moment où vous arrivez à dire que telle idée est "finalisée" et prête à passer à la planification/l'écriture ?
Bref, plus généralement, quelle est votre approche d'une nouvelle idée de roman ?

Alors là... *haussement d'épaule*
Je ne sais même pas si je commence un roman avec une idée Le seul truc que je fais à chaque fois, c'est que je pose un personnage sans nom et sans identité au milieu de nulle part, j'écris tout ce qui me passe par la tête, ce qui donne un début dans le genre :
Machin traverse Paris, il rencontre un ours qui parle, plus loin il arrive dans une ville qui est en fait une ville de l'antiquité romaine, il apprend que l'ours est un druide en cavale... c'est n'importe nawak mais en cours de route, y'a une idée qui s'impose : j'ai envie de parler d'un druide traite en cavale. Et puis le reste se construit autour, je me pose pas de questions. Vous l'aurez deviné, je ne suis pas une as de la planification

[CHDDE]

Salut,

C'est sympa effectivement de connaître les méthodes et habitudes propres à chacun lors des phases de réflexion pour l'écriture d'un roman.
En ce qui me concerne, les nouvelles idées m'apparaissent sous forme de scènes. Dans la très grande majorité des cas, cela vient quand j'écoute de la musique. J'ai alors une vision extrêmement précise d'une scène, avec des personnages qui m'apparaissent en même temps (je n'hésite d'ailleurs pas à écouter la musique en boucle pour avoir une idée de plus en plus précise de la scène). En écoutant la musique Elembivos d'Eluveitie (un groupe de métal folklorique) par exemple, j'ai eu cette image d'une scène de combustion spontanée d'un homme suite à la mort de son épouse, et j'ai ensuite inséré cette scène dans l'univers dans lequel je travaille.
Tout ça pour expliquer que mes idées me viennent au hasard sous forme de scènes quasiment complètes (avec personnages, émotions, environnement, etc.) que je retravaille ensuite. Mes idées de roman partent donc de scènes atomiques, et non d'une histoire globale. Je pense en termes d'unités scénaristiques, que j'assemble ensuite pour former l'histoire, bien que l'univers soit déjà présent en background (je bosse sur le même univers depuis près de dix ans).
Je me dis par exemple : "Cette scène de combustion spontanée de X suite à la mort de sa femme trouverait bien sa place après cette autre scène de trahison que j'avais imaginée avant, et du coup la mort de la femme serait la conséquence de cette trahison", etc. C'est vraiment ainsi que je procède. Ce n'est que lorsque j'arrive à "emboîter" plusieurs scènes que j'estime que cette partie est à peu près finalisée. Mais clairement, quasiment toutes mes idées et images mentales de scènes partent des musiques que j'écoute. Donc, pas vraiment de méthode calibrée.

[Darku_Mage]

Il faut savoir que j'ai ÉNORMÉMENT d'idées qui affluent dans ma tête plus ou moins souvent. C'est toujours fulgurant et ça part de rien : lire un post sur un réseau social, regarder une série, lire un roman, jouer à un jeu vidéo, ... Tout peut mettre mon cerveau enceinte d'un futur roman.

Je pose d'abord cette idée dans un Word et je crée un pitch à partir de ce qui me vient. Je laisse ensuite poser quelques jours et je relis pour voir si l'idée est exploitable en tant que telle.

Si oui, je crée des personnages, puis un monde que je taille sur mesure pour ces gens. Certain•es font peut-être l'inverse, à mon avis ça doit dépendre de si l'auteurice se concentre sur l'intrigue et le monde (le Seigneur des Anneaux) ou si l'on pense que les personnages font l'intrigue (le Trône de Fer).

Par exemple, pour "l'Âge Sombre", j'ai créé mes personnages et l'idée d'une famille royale à mi-chemin entre les Russes et les Byzantins au niveau culturel m'est venue, alors j'ai adapté le monde à l'intrigue : iels ont une reine de son propre droit, alors la culture du pays respecte l'égalité totale entre hommes et femmes au niveau juridique ; iels sont polythéistes, alors il y telles divinités ; leurs bâtiments ont telle tête et on justifie ça par le climat (des coupoles dans les régions chaudes et des toits à bulbes dans les régions exposées à la neige), ...

Une fois tout ce qui concerne le worldbuilding fini, je passe à la rédaction d'un plan de Truby, dont la longueur varie en fonction des idées d'intrigue que j'ai pour l'histoire en cours (sachant que même pour l'Âge Sombre qui sera une hexalogie ou heptalogie, je considère chaque tome comme une histoire indépendante et je prévois même des sortes de petites novellas additionnelles pour explorer certains points de l'univers). Je pars des sept étapes essentielles (parfois je me rends compte qu'il manque des éléments à mon intrigue grâce à ça, alors je complète), je prends quelques-unes des quinze autres (à mon avis, dépendant de la façon d'écrire de l'auteurice, iel prendra telle ou telle étape) et j'en rajoute parfois de mon propre cru.

Après, je vois comment tout ça se connecte et je rédige à partir de là ma première outline avec les évènements de chaque chapitre. C'est la phase la plus longue de la préparation du roman, car je suis une sorte d'hybride architecte/jardinier(ère), donc je planifie MAIS je planifie en "simulant" les actions des personnages et en voyant ce qui est le plus logique. Donc ça fait que parfois, mes personnages me disent m*rde à ce moment-là et je mets dans mon plan des choses qui n'étaient pas dans mes fiches personnages de départ.

De là, je rédige le premier jet (pour un roman) ou l'histoire dans sa forme définitive (pour une fanfic, sachant que je suis totalement contre la pratique qui consiste à "enlever les numéros de série" d'une fanfic pour en faire un roman).

[Cerane]

Comme bon nombre d'entre vous, les idées viennent à moi toutes seules.
Je n'ai jamais été à cours d'idée jusqu'ici. j'ai toujours un coup ou deux d'avance.

En général j'ai un concept ou une idée de personnage qui fait tilt pendant que j'écris un premier jet.
Quand Muse est docile, elle attend que je sois arrivée au 2/3 du premier jet pour me lancer cette nouvelle idée. Mais dernièrement j'ai presque dû jouer à pile ou face parce qu'elle m'en a sorti deux en même temps !

Mais sinon mon cheminement est toujours à peu près le même.
Je prends très peu de note au départ, je laisse vraiment l'idée mouliner en arrière plan.
l'intrigue principal se dessine tout doucement, parfois elle change, revient à la première version. bref, c'est un travail qui prend du temps et pour lequel je ne fournis que très peu d'effort conscient. je me concentre sur l'écriture du premier jet en cours.

Il arrive un moment où je sens que l'idée est mûre. Je sais d'où je pars, quel but devront atteindre mes personnages. A partir de là, je peux prendre quelques notes. ca ressemble plus à un pitch et quelques mots clés jetés sur OneNote.
Et puis vient le moment de trouver les personnages principaux. Pour ça, soit j'ai déjà décidé d'avance de mes modèles (parfois c'est une évidence), soit je farfouille sur pinterest et j'enregistre les portraits qui me plaisent dans un tableau.
Une fois que j'ai les modèles, je choisis un prénom. Parfois ça se fait tout seul, parfois je dois faire plusieurs essais. (j'ai une manie avec les prénoms, pour moi, ils jouent sur le caractère du personnage.)

Quand j'ai le pitch et les noms des personnages, je planche sur titre.
Là encore, je jette des idées, je vois ce qui me parle, je brainstorme, je tourne en rond.

tout ça pendant que je termine mon premier jet bien entendu. Les étapes peuvent se faire dans le désordre. parfois c'est le titre qui me vient en premier, parfois je me dis que le personnage de la prochaine histoire s'appellera comme ça ou qu'il aura telle particularité et je pars de là pour élaborer le reste.

Une fois que j'ai terminé le premier précédent et que j'ai mon combo gagnant : pitch + noms + titre je peux attaquer l'écriture.
Généralement, j'ai tous ces éléments avant même d'avoir terminé le précédent mais ça me permet d'enchainer et d'éviter la phase de déprime après la fin d'une histoire.

ça c'est ma méthode habituelle.
Il y a des exceptions. J'ai quelques pitch qui somnolent, des titres et une petite liste de thèmes ou de décors, sur un OneNote.

[Kashiira]

Comment j'approche une nouvelle idée ? En général, ce sont elle qui m'approchent. Et quand Muse bloque dessus, il y a des chances que cela devienne une nouvelle histoire.

Parfois, c'est juste une image (un homme, changé en femme, se retrouve coincé dans sa tente au milieu d'un camp de guerriers qui n'hésiteraient pas à le violer sans y repenser à deux fois (Sorcières - La Malédiction), une petite fille perdue dans un camp assiégé qui sent son âme s'émietter à chaque vie qui s'éteint (Sorcières - Le pays des Ombres et de la Nuit), un louveteau qui attend vainement sous un buisson que sa mère revienne (Féelune - Perrig et Lou)), une idée, un article lu sur le net qui fait naître une histoire (une petite fille reçoit les lettres que lui adresse son moi du futur (10 Lettres), une phrase qui tourne en boucle (par mon verbe et par mon sang, je scelle notre pacte (Marilou et l'Arbre-aux-Murmures) ou "Dans le château d’Atout, la Reine Rouge se meurt" (Alice Cœur et Pique) ou Quand j'étais gamine, je rêvais d'être une bonne fée (Proie Dunoir)...).

Un vieux gobelin fatigué qui adopte une petite fille (Ölm - Trois mèches de cheveux et Féelune - Compagnons de la Lune)...

Bref, je ne vais pas toutes les énumérer. Certaines sont mortes nées, d'autres foncent tout droit et il n'y a plus qu'à les écrire, d'autres encore prennent leur temps, font des pauses ou se font court-circuiter par Muse qui s'obsède pour une autre chose...

Bref. Je me retrouve avec une foultitude d'idées, d'histoires. Certaines sont publiées (ma trilogie des Murmures, feu ma série Le Chant de la Malombre, Proie Dunoir, potentiellement Féelune si Sema renaît de ses cendres), d'autres sont terminées (Une partie des romans d'Ölm, La Malédiction...), d'autres sont en stase, en pause, en recyclage, en cours d'écriture, de réécriture ou en train de naître dans la caboche déjantée de ma Muse (ne nous voilons pas la face : dans ma caboche déjantée).

Je voudrais bien faire une pause niveau idées mais je n'ai pas encore trouvé le bouton OFF...

[Najdah]

La question donc est la suivante : comment approchez-vous une nouvelle idée pour en faire un roman ?

Avec la même prudence qu'un artificier approchant d'une bombe à désamorcer

Voilà, Desienne, je suis comme toi !
Une nouvelle idée ? Quoi ? Mais pourquoi ? j'en ai déjà à la pelle, non merci !

Pour que je me penche dessus, il va falloir qu'elle soit plus développée et donc que je laisse mes pensées la travailler tranquillement. Elle va mûrir longtemps, souvent plusieurs mois voire années par intermittence, dans ma tête uniquement, et lorsque j'aurai un syno à peu près cohérent (des personnages, un début, une fin, quelques scènes entre deux), je pose le syno par écrit et elle peut rejoindre la liste des textes à écrire. Chacun son tour, non mais !

[Laetitia]

Je ne les approche pas. Elles me tombent dessus sans crier gare et souvent, s'accrochent comme des patelles à un rocher. Pas moyen de les décrocher tant que je ne leur ai pas accordé un minimum de temps...
Certaines vont s'en aller après quelques mots/phrases/pages/idées/personnages/autres griffonnés sur un bout de papier ; d'autres vont rester plus longtemps, plusieurs chapitres parfois ; et quelques unes finiront par aboutir réellement.
Est-ce que ça se sent que je suis pas organisée dans mon écriture ?

[nikko]

Comme Laetitia, en tout point. Je dirais pour préciser qu' il y a une sorte de "disponibilité psychique" , propice à l'incubation d'un projet... en tant que psy j'ajouterai que ce sont les capacités d'attention flottante qui sont convoquées... TOut se joue à un niveau préconscient... puis après vient le travail de mise en forme, plus "critique" qui va, dans le meilleur des cas, déboucher sur un roman complet (ou s'arrêter plus ou moins "loin" de l'idée/inspiration initiale.)

[Léonore]

La question donc est la suivante : comment approchez-vous une nouvelle idée pour en faire un roman ?

Avec enthousiasme et lassitude : une combinaison de "Ouais ça pourrait être génial si..." et "Oh non encore un futur projet inachevé".
Mais du coup en ce moment j'essaie de plutôt développer le coté enthousiasme (Voir ici (inscription requise), j'ai commencé un roman de manière a expérimenter ce qui me convient ou pas pour garder ma motivation. Toutes mes réflexions sur le sujet sont consignés sur le forum en lien.)

EDIT : Ah, ben en fait justement pour le roman en lien je n'avais absolument aucune idée, puisque le but c'était de commencer de archi zéro. Donc je suis simplement allée sur la poule de cristal j'y ai choppé neuf phrases stupides et j'ai créé des personnages à partir de ça, puis une ébauche de syno et là je suis entrain de développer les personnages et les organisations. Du coup je suis partie sur de la Dark Fantasy. Tous les textes du processus sont dispos si vous voulez les voir.

Y a-t-il un moment où vous arrivez à dire que telle idée est "finalisée" et prête à passer à la planification/l'écriture ?

Non, car l'idée se développe sans cesse au fur et à mesure du raffinage du projet littéraire, à tous les stades de l'écriture. (Enfin pour l'instant c'est le cas, parce que je n'ai encore jamais réussi à finir un roman... alors ce qui se passe après je ne sais pas.)