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Mael

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Mael »

Une autre forme de préparation et d'inspiration peut être de s'aérer la tête.
Lire des histoires, mais surtout pas dans le thème de ce qu'on a envie d'écrire.
J'ai eu aussi pas mal d'idées au Louvre, en contemplant de grands tableaux, en visitant la section égyptienne.
Et puis, observer les gens, genre sur un trottoir parisien et noter les comportements. Ca donne des situations à réutiliser.

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Daelf
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Daelf »

pingu a écrit :La coup de la cathédrale, c'est peut-être tout simplement se trouver quelque chose (n'importe quoi) pour faire courir son imagination dessus. Un support à idées, qui sert à rester concentrer dans ce qu'on fait.
Oui, juste une idée. Le souchi avec l'image donnée par Werber, si je m'en souviens bien, c'est qu'elle parle bien du plan et est assez littérale, et du coup ne sert pas forcément à grand-chose. D'ailleurs en lisant ou relisant je ne sais plus quel tome des fourmis, je l'ai cherchée la cathédrale, et je l'ai pas trouvée. Si c'est pas une preuve hein.
(comment ça non ? :p )
Et puis d'abord c'est une cathédrale gothique ou romane ?
(Bon ce coup-ci je sors. A priori elle est gothique.)

Et puis monsieur aime bien (un peu trop, à mon avis) les grandes images poétiques.
Je me souviens d'une autre -- il disait qu'il construisait ses romans comme on peut imaginer fabriquer un homme à partir de rien : d'abord le squelette du plan, les organes de l'intrigue, la chair du récit, la peau de la version finale du texte (quelque chose comme ça.) Et ajoutait d'un air qu'on devine mystérieux option ratée, avec une dose de malice naïve dans les yeux, que tout ça lui prenait neuf mois ; comme c'est mignon.

Overdose x_x

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Boite en carton

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Boite en carton »

Sympa la cathédrale, moi, j'ai plutôt l'impression de creuser une mine de sel.
Notons que j'ai bien quelques pilliers aussi pour soutenir ma structure ^^ Et vaudrait mieux qu'ils tiennent sinon je vais me prendre des centaines de tonnes de roches sédimentaires sur la tête !
Rha, tout ça, c'est la faute à Werber !
(Je n'ai jamais compris ce qu'on pouvait aimer chez Werber)

anonymedeux

Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par anonymedeux »

Werber a commencé sa carrière par un truc formidable pour les gamins : entrer dans uen fourmilière. Cela n'a l'air de rien mais beaucoup de petits garçons observent et aiment regarder les fourmis. Personnellement, j'étais fasciné par ça.

Il a construit son succès sur cette idée géniale.

Après, il a choisi le mysticisme mâtiné d'impressionisme scientifique. SOn truc sur notre lien génétique avec les cochons m'a pas mal calmé.

Maintenant, Werber aime bien impressionner par des évocations mêlant mysticisme et génie humain... et là, la cathédrale, ça se pose bien dans ce genre de trip.

J'ai tendance à préférer écouter ma femme me donner des conseils d'écriture que de lire les conseils de Werber (ma femme est géniale, elle a toujours raison et je ne l'écoute pas assez).

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Daelf
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Daelf »

Daerel a écrit :J'ai tendance à préférer écouter ma femme me donner des conseils d'écriture que de lire les conseils de Werber (ma femme est géniale, elle a toujours raison et je ne l'écoute pas assez).
Excellente philosophie :D

:wamp:
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Beorn
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Beorn »

Euh... Je peux reprendre la discussion ?

Le sujet a déjà été traité assez souvent sous diverses formes. Je vais donner ma petite réponse à moi que certains connaisent déjà, histoire de montrer comment je m'y prends. Ce n'est pas un modèle, mais ça peut donner des idées.

Voilà comment je fonctionne, en espérant que ça puisse aider ceux qui se posent les mêmes questions.

1) Trouver des idées

Les idées, il faut les chercher, les faire pousser, les stimuler. Oui, c'est possible. Inutile d'être un génie pour cela, il suffit d'être venu au monde avec un petit peu d'imagination et d'avoir une bonne dose de motivation.

Les idées, on en trouve en lisant (surtout), en se promenant, en discutant, en ouvrant les yeux, bref, surtout pas en restant devant son écran blanc.
Une idée peut commencer minuscule, ce n'est pas grave. Souvent, elle en attire une autre, il faut tout noter.
Une idée, ça peut être une réplique de dialogue, une carte de tarot, un bout de scène, un personnage, un objet bizarre, une phrase choc, un chat vert, ça peut être n'importe quoi.

Très souvent, on s'aperçoit qu'une idée nous entraîne vers un domaine qu'on connaît mal, alors on se renseigne. Se renseigner, ça donne énormément d'autres idées.
Un ex : j'avais imaginé une scène sur un marché, au moyen-âge
d'où question : qu'est-ce qu'on vendait sur les marchés ?
je cherche et je trouve (entre autres) : du maquillage
d'où : c'était quoi le maquillage à l'époque ?
je cherche et je trouve : plein de choses, dont le "blanc de céruse", qui donnait des maladies de peau et le cancer
d'où : tiens ! Et si je créais le personnage d'une marchande qui raconte à tout le monde comme le blanc de céruse donne des maladies ?
d'où : tiens ! Et si les autres marchands essayaient de l'assassiner pour la faire taire, ou payait la garde pour la faire emprisonner ?
d'où : tiens ! et si notre héros était en prison, et rencontrait cette marchande ?
d'où : pourquoi serait-il en prison ? Et s'il avait cherché querelle avec un cousin de sa province, et qu'en fait, le cousin était devenu chef de la garde dans cette cité ?
d'où : et en prison, il va rencontrer quelqu'un d'autre ? Un prisonnier mort, qui aurait un petit animal mystérieux avec lui ?

Bref, se documenter un peu : c'est une mine d'idées.
Et encore, je n'ai pas développé sur le maquillage, mais on aurait pu se demander par où passaient les routes commerciales des produits de maquillage, qui les achetaient (riches, saltimbanques, prostituées etc.) tout cela peut donner des idées. Par exemple, sur le carnet d'adresse de la fameuse marchande (marins, maquerelles, domestiques d'aristocrates etc.)

On laisse bouillonner, on ne s'interdit rien, on note tout ce qui passe, même si ça semble n'avoir aucun rapport.
Les idées sont contagieuses : quand on en a déjà quelques-unes, il faut se forcer à en imaginer d'autres, souvent, une fois dans le bain ça vient tout seul.
Toute idée est bonne à noter (MEME LES CLICHES)
Je le fais avec des numéros :
1) une marchande en prison parce qu'elle a voulu révéler un scandale sur la céruse
2) notre héros en prison pour avoir cherché querelle à son cousin chef de la garde
3) dans la même cellule, un troisième prisonnier vient de mourir, son petit animal familier, un drôle de petit écureuil qui porte une amulette ancienne autour du cou, vient se blottir entre les mains de notre héros.
4) un chat vert

2) le plan

Une fois qu'on a un petit bouquet d'idées (dix, vingt, trente, le plus possible) même si elles n'ont à priori aucun rapport, on essaye de faire des liens entre elles. Parfois, il y en a une qui ne colle pas avec les autres, tant pis, on la laisse de côté, on ne cherche pas à la faire rentrer de force.

Par exemple, j'ai comme idée :
6) le dragon meure en laissant un oeuf.
zut, je n'ai pas de dragon dans mon histoire. Ben voilà, la N°6, je la laisse tomber, ce sera pour une autre histoire.

Une fois qu'on a ces liens entre les idées, c'est comme un jeu de mécano : un petit groupe d'idées, ça permet d'en attirer d'autres.

Petit à petit, il se dessine les grandes lignes d'une histoire qui s'articule scène après scène, avec certaines scènes qu'on visualise assez bien, d'autres pas encore. C'est que j'appelle, moi, un "plan", avec une "fin", si possible.

3) la rédaction

Et une fois qu'on a un plan, on peut rédiger. En principe, avec un plan, on est immunisé contre la page blanche (sauf si le plan est mal fait, mais ne pas se décourager : on peut le reprendre, il n'est pas gravé dans le marbre).
Une fois qu'on a ce plan, il ne faut pas trop attendre : commencer à rédiger au calme. Ne jamais s'arrêter quand ça vient tout seul, ne s'arrêter que quand ça bloque, attendre que ça se débloque dans la tête, reprendre. Se forcer à ne pas laisser la rédaction en plan : retourner aux charbons dès que c'est possible, se prendre par la main, se motiver jusqu'à ce qu'on mette ce fichu point final.
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Beorn
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Beorn »

Mael a écrit :Je viens d'un autre forum avec beaucoup de jeunes. Il y en a aussi probablement ici aussi.
Pas tellement, non, comme dit Daerel, mais ce n'est pas le sujet. ;)
Et tout dépend de ce qu'on appelle "jeune".

Mael a écrit :Souvent, le défaut que j'ai constaté chez les plus jeunes est de "trop" préparer. Ca me rappelle quand j'écrivais du jeu de rôle. On commençait par écrire le "monde", les personnages, puis l'histoire.

A mon sens, mais ce n'est que mon opinion à moi personnelle que je partage avec moi-même (c'est bon, là ? ), trop de préparation tue la préparation.

C'est l'histoire du type qui à force de reculer pour prendre trop d'élan, perd son objectif. Pour moi, écrire est tellement surprenant, que je n'arrive pas à respecter ce que je prépare. Il faut se préparer... à se surprendre.
Je suis tout à fait d'accord avec cette idée.
Non pas que ce soit une règle absolue, certains arrivent à faire de bons romans après une longue préparation... mais quand j'entends des auteurs me parler de long en large de leur univers, des castes, des religions, des races et des continents, moi j'ai toujours envie de leur demander : et euh, sinon, c'est quoi l'histoire ?
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par blackwatch »

Très souvent, on s'aperçoit qu'une idée nous entraîne vers un domaine qu'on connaît mal, alors on se renseigne. Se renseigner, ça donne énormément d'autres idées.
On laisse bouillonner, on ne s'interdit rien, on note tout ce qui passe, même si ça semble n'avoir aucun rapport.
Les idées sont contagieuses : quand on en a déjà quelques-unes, il faut se forcer à en imaginer d'autres, souvent, une fois dans le bain ça vient tout seul.
Toute idée est bonne à noter (MEME LES CLICHES)
100% d'accord. Je me souviens des recherches que j'avais dû entamer aussi pour le M-A. Non seulement elles m'avaient ouvert les yeux sur pas mal d'images fausses, de préjugés sur cette époque mais elles s'étaient avérées également de précieuses sources d'inspiration. J'ai dû utiliser à peine 1/5 pour mon roman. Donc yep, rien de tel que quelques recherches. Néanmoins, attention à ne pas en faire de trop, à ne pas s'éparpiller, sinon on est vite débordé.

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Elikya
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Elikya »

trop de préparation tue la préparation
Je cite cette expression de Mael, car elle est proche de mon ressenti. En lisant le travail préparatoire impressionnant de certaines grenouilles, je m'aperçois que je suis incapable d'en faire autant.

En fait, quand je prépare un roman, je ne note presque rien. Pas de fiche personnage, pas de scénario, pas de caractéristiques de mon monde.

A la réflexion, les personnages vivent dans ma tête. Lors de moments de rêverie, j'imagine naturellement des scènes, avec différents déroulement. Parfois, je note des morceaux de dialogue ou de scène sur mon cahier, mais je ne suis pas sûre de les utiliser. Cela me permet simplement de "faire vivre" mes personnages, de les voir, de les entendre parler, d'étudier leurs réactions et de forger leurs caractères.

Concernant le scénario, je sais dès le début où je veux aller, mais je ne sais pas comment je vais y aller. Les idées concourant au résultat final arrivent au fur et à mesure de l'écriture.

Le monde dans lequel évolue les personnages se construit lors de mes rêveries, puis au cours de l'écriture du roman. Certaines règles fixes et de base sont définies avant l'écriture des premières lignes, mais les décors peuvent changer en cours de route.

Ce que je raconte n'aide sûrement personne et je vais m'arrêter là. Je viens de réaliser que ma principale façon de préparer un roman c'est rêver, rêver et encore rêver. :zzz: => J'aimerai bien pouvoir retourner dans mon lit !

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Tristeplume
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Tristeplume »

J'aime beaucoup ta manière de faire, Béorn. Très sympa ! Je note.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

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Lùani
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Lùani »

Mael a écrit :Souvent, le défaut que j'ai constaté chez les plus jeunes est de "trop" préparer. Ca me rappelle quand j'écrivais du jeu de rôle. On commençait par écrire le "monde", les personnages, puis l'histoire.

C'est l'histoire du type qui à force de reculer pour prendre trop d'élan, perd son objectif. Pour moi, écrire est tellement surprenant, que je n'arrive pas à respecter ce que je prépare. Il faut se préparer... à se surprendre.
Ca ne touche pas que les jeunes. ( En tout cas je ne me classe plus dans les jeunes. )
Mais ce n'est pas forcément un problème de méthode. Juste de la procrastination subtile... Je n'arrive pas à me mettre à écrire, donc je continue à préparer (voire en cours d'écriture, à réfléchir et ratiociner sur les difficultés que je rencontre, au lieu de juste prendre mon stylo et tester)

Il faut se préparer... à se surprendre : c'est trop Bô !!!

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Tristane Suzette
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Tristane Suzette »

Petite participation sans importance dans un fil si intéressant...

Pour moi, le modèle de l'oeuvre-cathédrale, ce n'était pas Werber mais Proust.
J'ai pas réussi à trouver sur le net mais je suis sûre et certaine d'avoir entendu ça pendant mes études :wamp:

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Sylmar
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Sylmar »

D'accord avec Luani... ça peut devenir une "procrastination subtile", c'est vrai. Mais on le sait, à ce moment là, normalement !

Ces questions de la préparation, j'aurais pu y répondre un peu comme Mélanie au début, ou j'aurais été tenté de ... mais il y a certainement quelque chose à faire de ce côté là, côté préparation je veux dire. A lire tout ce qui a été dit, beaucoup de pistes ont déjà été données, il y a une foultitude d'idées, de méthodes... des avis un peu tranchés, d'autres passionnés, d'autres pragmatiques... :), et je vais piocher dedans, ou laisser mijoter tout ça.

Pour reprendre le fil là où je l'ai laissé, et sans dire que c'était là les mots de Mélanie, je me suis jeté dans mon roman, avec une seule idée, forte et qu'il fallait à tout prix que je développe ; je me disais que la nécessité allait me pousser dans le sujet, et que comme cette idée m'était venue, elle allait s'imposer et me souffler la suite. Vision très "Artiste" avec une majuscule pour la dérision ;) ... ce qui est sûr, c'est que l'exigence de traiter cette idée, et pas une autre, était totale, et elle l'est encore à l'heure actuelle.

En ce sens, je ne peux que constater quel est mon moteur. Quant aux carburants, je m'interroge toujours, et c'est là que je regrette de m'être jeté là dedans sans préparation, même si, au départ, j'étais assez d'accord avec Celtic qui disait "lance-toi, tout simplement" ; l'aspect strictement technique d'une mise en place, d'un travail préparatoire, comme des fiches de personnage, des cartes, m'est assez inacessible, parce que je ne ressens rien en exécutant un tel job. Ca ne me fait pas rêver, pas gamberger, et c'est bien à cause de ça que j'en suis quasiment incapable.

J'aime bien la solution de Mael, soit écrire des passages, des développements qui resteront peut-être lettre morte, regarder le puzzle de loin, et choisir, s'aventurer... ce cadre un peu déstructuré laisse beaucoup de liberté à priori, y compris la liberté de se casser la gueule, ce qui, chez les têtes dures, peut parfois faire grand bien ^^

Au final, pour peu qu'on marche, et qu'on y travaille, tous les chemins mènent à Rome, avec plus ou moins de longs détours...


edit : alors, Werber aurait lu Proust ? :o
Avale, me disais-je...
Allez...avale !

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Tristeplume
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Tristeplume »

Souvent, le défaut que j'ai constaté chez les plus jeunes est de "trop" préparer. Ca me rappelle quand j'écrivais du jeu de rôle. On commençait par écrire le "monde", les personnages, puis l'histoire.

C'est l'histoire du type qui à force de reculer pour prendre trop d'élan, perd son objectif. Pour moi, écrire est tellement surprenant, que je n'arrive pas à respecter ce que je prépare. Il faut se préparer... à se surprendre.
C'est l'effet Tolkien et ce que j'appelle l'effet guide touristique.

Tolkien avait un univers très détaillé et le SdA est un petit périple dans cet univers. Du coup, beaucoup d'auteurs se mettent en tête de suivre cette méthode. Au risque, comme le dit si bien Béorn, de ne pas avoir d'histoire à raconter.

Après, un univers fouillé est un plus indéniable mais, à mon sens, il doit se construire autour de l'histoire et non l'histoire s'insérer à cet univers.

Puisque Mael prend l'analogie du JdR, je vais en faire de même : j'ai commencé à trimbaler mes joueurs dans un monde hyper classique de fantasy, totalement anonyme et sans intérêt, mais avec une campagne en béton armé.
Le monde c'est étoffé au fil du périple de mes joueurs, en fonction des besoins du moment, de l'inspiration, des vapeurs d'alcool et de substances illicites.
15 ans après, à force de jouer dans ce monde, il avait pris une véritable personnalité et était très fouillé.

Pour les aventures de Malach, j'utilise la même méthode sauf que je suis dans un contexte de fantasy spatiale. J'avais mon histoire, je savais que les persos devaient voyager dans l'espace mais au moment de la rédaction, je n'avais aucune idée de ce que je trouverai comme moyen de transport. J'invente et développe l'univers au fur et à mesure des besoins et comme je n'ai rien préparé avant, je le fais en totale liberté sans souci de cohérence. Si j'ai envie d'inventer un peuple d'immortels ou des sorciers qui surfent sur des ondes magnétiques, je peux le faire sans soucis.
Le seul truc, c'est de bien garder trace de ce que je développe pour rester cohérent avec.

Cette démarche apparaît logique dans un contexte de fantasy classique : le péquin de base, il connaît son village et les dix kilomètres aux environs. A quoi bon le placer d'office dans un contexte fouillé alors que lui-même n'en a aucune idée ?

Après, le travail préparatoire paraît indispensable quand on se réfère au monde contemporain, en SF ou en Fantastique. Là, faut savoir rester crédible.
Celà-dit, la SF peut s'affranchir de ça aussi et ne pas se prendre la tête avec toute crédibilité scientifique.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

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Roanne
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Re: Travail préalable à l'écriture d'un roman

Message par Roanne »

Tristeplume a écrit : Cette démarche apparaît logique dans un contexte de fantasy classique : le péquin de base, il connaît son village et les dix kilomètres aux environs. A quoi bon le placer d'office dans un contexte fouillé alors que lui-même n'en a aucune idée ?

Après, le travail préparatoire paraît indispensable quand on se réfère au monde contemporain, en SF ou en Fantastique. Là, faut savoir rester crédible.
Celà-dit, la SF peut s'affranchir de ça aussi et ne pas se prendre la tête avec toute crédibilité scientifique.
Là dessus, je pourrais t'épingler. Quelque part c'est tout à fait vrai - et je suis bien placée pour hocher la tête, avec mon personnage narrateur qui ne connait presque que son bourg - mais tout dépend de l'histoire que tu racontes.
Ca fonctionne si ton péquin de base ne sort pas de son village et les autres villageois non plus (huis clos) mais dès qu'il en sort ou qu'il rencontre une personne qui sait ce qu'il y a à l'extérieur, il faut un minimum de cohérence dans leur "univers". Du moins pour la plupart des histoires, et le type de la tienne est assez particulière, je ne suis pas certaine qu'on puisse en faire une règle mais plutôt l'exception qui confirme celle-ci. ;)

Que le récit soit de la pure fantasy n'y change rien, il faut quand même - pour la plupart des projets - que l'auteur connaisse un minimum "l'univers" dans lequel navigue les personnages, qu'il l'ait en tête*.
L'improvisation n'est pas toujours efficace pour tout. Je m'en suis assez mordue les doigts pour mettre en garde les "jeunes" auteurs. A cause de ça, je dois réécrire entièrement pour supprimer tous les manques, les faiblesses, les incohérences et autres joyeusetés de fond qui ne se contentent pas d'une correction pour se voir éradiquer. Autant dire que je n'utiliserai plus jamais la même méthode pour écrire un roman.

Après, je vous rejoins sur le fait qu'il n'y a pas forcément besoin de faire 10 cartes, 20 plans, et des tas de descriptions. ^^
Mais après, chaque auteur est libre : nous n'avons pas tous les mêmes besoin en matière de préparation.

Personnellement, j'aime écrire des récits qui sont des tranches de vie, qui s'étalent sur une année maximum, donc mon grand copain côté outils, c'est un calendrier. Rien de mieux pour placer chaque action, chaque interaction, chaque apparition de personnage, rebondissement, changement mageur, découverte, etc.
Ca me permet de visualiser si il y a trop de choses en même temps (ce qui va donner une impression désagréable de précipitation au lecteur, si c'est mal géré) et de voir les endroits où il ne se passe rien : dans ces cas je choisi, soit je peux me permettre une ellipse soit j'ajoute un évènement.
Quand mon calendrier est bien gribouillé, il me sert de base. Ensuite, je l'ajuste en cours d'écriture pour mettre à jour en fonction des imprévus.

Mais avant d'utiliser le calendrier, il me faut un minimum : visualiser mes personnages, leur contexte de départ, celui d'arrivée (je suis entièrement d'accord avec ceux qui affirment qu'il faut connaître la fin ! là aussi j'ai fait une sacrée coquille dont je me suis mordue les doigts !).
Et ensuite... broder un minimum l'histoire, y penser quand j'ai du temps pour ça, m'informer sur les domaines où je manque de compétence, réfléchir au fait que l'intrigue se tient ou non, est-ce qu'elle est crédible ? est-ce qu'elle me plait ? Si je tique, nul doute que les lecteurs ne me suivront pas.

Tout ce travail, je le fais en grande partie de façon insconciente mais il m'est nécessaire.


* note que je me suis lancée sans aucune préparation dans la première version de ce qui allait devenir mon roman, mais j'avais en tête le "contexte" ("univers", dans mon cas, ça me paraît un poil inapproprié), ceci-dit nos écrits sont très différents, le genre du tien te permet beaucoup plus de liberté.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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