[A] Style or not style
- Syven
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Re: Style or not style
Selon mes lectures du moment (analyse psycho-cognitive), je dirais que le style est une interface entre l'auteur et le lecteur. C'est le support qui permet de communiquer les émotions de l'auteur au lecteur.
Ce qui est important, c'est que l'auteur comme tout être humain a son lot d'émotions propres, et la façon dont il les communique le caractérise. Par contre, comme dans toute interface digne de ce nom, le style ne doit pas être cosmétique (être là pour faire joli). Chaque mot a un sens et une valeur qui importe, mais elle dépend de la compréhension du lecteur en retour. Lequel, s'il est un inconnu parce que vous ne le ciblez pas, restera un inconnu qui ne rentrera pas le texte.
Ah la beauté de la science...
Ce qui est important, c'est que l'auteur comme tout être humain a son lot d'émotions propres, et la façon dont il les communique le caractérise. Par contre, comme dans toute interface digne de ce nom, le style ne doit pas être cosmétique (être là pour faire joli). Chaque mot a un sens et une valeur qui importe, mais elle dépend de la compréhension du lecteur en retour. Lequel, s'il est un inconnu parce que vous ne le ciblez pas, restera un inconnu qui ne rentrera pas le texte.
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- Benedict
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Re: Style or not style
Je suis tout à fait d'accord avec Gaby. Pour moi, c'est ce qui constitue le style de l'auteur et non pas le fait que ses phrases soient courtes ou longues, l'atmosphère sinistre ou gaie. Un exemple frappant, pour moi, ce sont les nouvelles de Catherine Dufour et Jérôme Noirez. En quelques lignes, vous retrouvez le style de ces auteurs, leur mordant. Les scènes, les événements sont présentés d'une certaine manière qui semble inhérente à l'auteur. Et je ne parle pas de la fin de leurs textes.GabrielleTrompeLaMort a écrit : J'ai mal choisi mes mots, tu as tout à fait raison. Disons plutôt que c'est la manière qu'un auteur aura de mettre en scène un thème/un scénario, qui fera son style.
On peut aussi parler d'angle d'approche, de procédé littéraire...
Après, avoir un style ou pas, je ne pense pas que ce soit important. Ca ne sert qu'à se démarquer du lot. Ca ne veut pas dire que ce qu'on écrit n'est pas bon. De plus, on ne peut pas savoir soi-même si on a un style ou pas. Seuls les autres peuvent le dire et pour cela, il leur faut suffisamment de textes.
- Celia
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Re: Style or not style
Non, pas du tout. Je cherche à faire comprendre (et c'est compliqué visiblement, autant pour moi que pour vous ) que j'arrive mieux à raconter une histoire dans mes nouvelles que dans mes textes longs parce que je sais, intrinsèquement, comment l'écrire. Style et histoire sont très étroitement liés. Et c'est pour ça qu'une bonne partie du texte de mes histoires longues me parait artificielle, lourde, peu engageante pour le lecteur, maladroite. Parce qu'à un moment je perds cet espèce de mojo (voilà changeons carrément de nom ce sera peut-être plus simple) que j'ai en moi et que je tente d'améliorer texte après texte.Garg a écrit : Si je comprends bien, la supposée personnalité d'écriture de l'auteur t'intéresse souvent plus le contenu lui-même.
En gros pareil que Syven, mais en plus fouillis et du point de vue d'un auteur qui ne sait pas analyser ses textes et encore moins son processus d'écriture (vous n'imaginez même pas le bordel que ça peut-être sous mon crâne du coup)
Bêta-lectrice
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Re: Style or not style
Syven, cela me fait vraiment penser à Nabokov et Marie Ndiaye, deux auteurs pour lesquels j'ai du persévérer pour accrocher à leur style respectif.Syven a écrit :Chaque mot a un sens et une valeur qui importe, mais elle dépend de la compréhension du lecteur en retour. Lequel, s'il est un inconnu parce que vous ne le ciblez pas, restera un inconnu qui ne rentrera pas le texte.
Ah la beauté de la science...
Après on adore. Mais il faut se faire violence. D'où la question : comment sait-on qu'on doit persévérer ?
En tout cas, la science m'épatera toujours... merci !
Celia, tu veux dire que tu n'as pas encore trouvé le véhicule (style) pour le message (fond/histoire) d'une forme longue ?
En verbalisant, c'est plus facile pour moi également. Il faudrait un fil pour passer du port incertain aux papyrus
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Re: Style or not style
Ah ben voilà, finalement on s'y retrouve !Garg a écrit :
Celia, tu veux dire que tu n'as pas encore trouvé le véhicule (style) pour le message (fond/histoire) d'une forme longue ?
En verbalisant, c'est plus facile pour moi également. Il faudrait un fil pour passer du port incertain aux papyrus
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Re: Style or not style
Je me pose une question concernant la différence éventuelle entre style et univers.
Si dans style je rentre la patte de l'auteur, sa façon d'écrire (phrases courtes ou longues description, écriture mordante ou ironique) il y a aussi les univers qui démarquent les auteurs, les ambiances qu'ils savent retranscrire.
Il me semble que c'est du fond et non du style, mais quid ?
(en fait, pour être aussi une grande fan de polar, il me semble que ce genre se prête tout particulièrement à un style ou à un univers particulier à un auteur mais je pense que les spécialistes de SFFF vont se manifester ^)
Si dans style je rentre la patte de l'auteur, sa façon d'écrire (phrases courtes ou longues description, écriture mordante ou ironique) il y a aussi les univers qui démarquent les auteurs, les ambiances qu'ils savent retranscrire.
Il me semble que c'est du fond et non du style, mais quid ?
(en fait, pour être aussi une grande fan de polar, il me semble que ce genre se prête tout particulièrement à un style ou à un univers particulier à un auteur mais je pense que les spécialistes de SFFF vont se manifester ^)
Re: Style or not style
Pour moi, le style c'est comme la voix de l'auteur, sa façon de s'exprimer.
Ce n'est ni bon ni mauvais mais à force d'écrire, on acquiert un style, comme un dessinateur, un musicien, un présentateur télé etc.
Moi je trouve Célia que tu as une façon d'écrire très identifiable, un rythme de phrase, un choix de mots, une structure danston manque de tes descriptions (pardon, je n'ai pas pu m'en empêcher )
Peut-être est-il plus flagrant dans tes nouvelles mais pour moi qui t'ai pas mal béta-lu, je trouve qu'ils ont une signature caractéristique.
Ce n'est ni bon ni mauvais mais à force d'écrire, on acquiert un style, comme un dessinateur, un musicien, un présentateur télé etc.
Moi je trouve Célia que tu as une façon d'écrire très identifiable, un rythme de phrase, un choix de mots, une structure dans
Peut-être est-il plus flagrant dans tes nouvelles mais pour moi qui t'ai pas mal béta-lu, je trouve qu'ils ont une signature caractéristique.
Re: Style or not style
Une citation de Jules Renard (je crois) me vient à l'esprit :
Le style, c'est l'oubli de tous les styles.
Le style, c'est l'oubli de tous les styles.
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Re: Style or not style
+10 !Beorn a écrit :Je vais peut-être jeter un pavé dans la mare, mais j'ai tendance à penser que le style est une fausse question, une sorte de leurre qui nous fait passer des nuits blanches au lieu de construire nos romans et de mûrir peu à peu.
Certes, on a nos thèmes récurrents, on a nos petits trucs d'écriture, mais pour moi, on peut changer complètement de style d'un texte à l'autre. Absolument. C'est même un excellent exercice et je le conseille à tous ceux qui aiment le changement.
Attention, je ne dis pas que le style n'existe pas ni qu'il n'est pas important, au contraire, mais je dis que ce n'est pas quelque chose qui colle aux doigts de l'auteur : pour moi, c'est d'abord le texte qui a son style.
Je suis trop novice pour donner un avis d'écrivain, par contre je peux donner un ressenti de lecteur : Je lis un roman avant tout pour son contenu, le style -en tout cas celui qui concerne vraiment la forme, temps, tournures, vocabulaire employé... - vient loin après.
Mais c'est aussi vrai qu'un style (par exemple dans mon cas) trop chargé, trop "littéraire" peut être rédhibitoire, et m'interdire ainsi d'accéder à un contenu intéressant.
Après, là où c'est un peu plus délicat, c'est que la façon dont l'histoire est traitée peut aussi quelque part contribuer au style de l'auteur: pdv de narration employé, choix des scènes, prépondérance des dialogues ou non...
Mais l'anecdote de Macada est frappante sur le fait qu'apparemment, les auteurs chercheraient en fait un style pour servir l'histoire du moment. Celui qui va le mieux servir leur objectif. Ca change donc régulièrement fonction des textes ?
On est peut-être parfois abusé en lisant les livres d'un même auteur, en croyant retrouver la même "marque de fabrique", peut-être parce que c'est justement ce qu'on espère ou attend, connaissant le nom de l'auteur sur la couverture. Serions-nous systématiquement capables de faire la différence à l'aveugle ?
Après, faut-il rechercher un style...? Déjà réussir à imiter pas trop maladroitement des recettes éprouvées qu'on arrive à comprendre un peu, ce serait déjà très bien. Se construire une propre batterie d'outils de narration spécifiques à ses objectifs d'écriture, cela doit s'obtenir sur du très long terme... La quête "d'un style propre, à soi" risque d'être longue !
Je trouve aussi que cette histoire de style est un faux débat. En fait, c'est plutôt un débat francophone... Pour moi qui lit beaucoup en anglais, et m'intéresse également aux commentaires des éditeurs, leurs préfaces, interviews... Les anglo-saxons ne sembleraient pas (ou peu) avoir ces considérations. Ils placent le traitement de l'histoire en tout premier. Le style n'est qu'un outil parmi d'autres, et non une fin en soi.
Après il y a un hic... Il faut que j'écrive en français (parce qu'en anglais ça va être vraiment dur !)
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Re: Style or not style
Très intéressant vos réflexions (sauf celle de Syven mais c'est parce que je n'ai rien compris ) !
Célia : en effet, je ne pense pas que ça soit un problème de style mais plus un problème d'aisance à appréhender la "taille" roman (perso, rien que le terme "roman" m'impressionne encore beaucoup ). L'un de mes soucis sur ce type de travail c'est de devoir rédiger des passages qui m'emballent pas plus que ça mais qui sont indispensables à la progression de l'histoire. Dans une nouvelle, je ressens beaucoup moins cette contrainte.
Cela revient à ce que disait Beorn (et avec qui je suis entièrement d'accord, est-il besoin de le préciser ?) :
De changer de style, de ton, de thème, de genre. De tout explorer.
J'invite les auteurs du clan SF à écrire de la Fantasy ou du fantastique et vice-versa ! A introduire du polar, du thriller, de l'érotisme, de l'ésotérisme, de la philo ou de la politique.
Célia : en effet, je ne pense pas que ça soit un problème de style mais plus un problème d'aisance à appréhender la "taille" roman (perso, rien que le terme "roman" m'impressionne encore beaucoup ). L'un de mes soucis sur ce type de travail c'est de devoir rédiger des passages qui m'emballent pas plus que ça mais qui sont indispensables à la progression de l'histoire. Dans une nouvelle, je ressens beaucoup moins cette contrainte.
Joli.Une citation de Jules Renard (je crois) me vient à l'esprit :
Le style, c'est l'oubli de tous les styles.
Cela revient à ce que disait Beorn (et avec qui je suis entièrement d'accord, est-il besoin de le préciser ?) :
La même, Marcel !Certes, on a nos thèmes récurrents, on a nos petits trucs d'écriture, mais pour moi, on peut changer complètement de style d'un texte à l'autre. Absolument. C'est même un excellent exercice et je le conseille à tous ceux qui aiment le changement.
De changer de style, de ton, de thème, de genre. De tout explorer.
J'invite les auteurs du clan SF à écrire de la Fantasy ou du fantastique et vice-versa ! A introduire du polar, du thriller, de l'érotisme, de l'ésotérisme, de la philo ou de la politique.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
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Re: Style or not style
En effet, varier les genres doit être une expérience enrichissante, quoique difficile. En ce qui me concerne, j'ai commencé par la poésie, en fin de primaire, je crois (enfin, si on pouvait appeler ça de la poésie !). Puis j'ai commencé un roman pour enfants, en sixième, lorsque mes parents ont acheté un PC (XT - 8 MHz ! -, pour ceux à qui cela parle). Malheureusement, mon père a effacé le fichier alors que j'avais rédigé une trentaine de pages A4 (depuis, j'ai appris à faire des sauvegardes, mais tout cela était tellement nouveau à l'époque). Autant dire que cette mésaventure a freiné mes élans romanesques (et bien embêté mon pauvre père qui, par un billet de 100 Francs, a tenté maladroitement de se racheter).Tristeplume a écrit :De changer de style, de ton, de thème, de genre. De tout explorer.
J'invite les auteurs du clan SF à écrire de la Fantasy ou du fantastique et vice-versa ! A introduire du polar, du thriller, de l'érotisme, de l'ésotérisme, de la philo ou de la politique.
Je n'ai plus écrit que de la poésie jusqu'à mes vingt ans (hormis les "sujets d'imagination", au collège, que j'affectionnais), puis j'ai commencé "Draugadan". J'ai d'autres idées en tête, cependant : une pièce de théâtre qui m'est venue à l'esprit durant l'été 98 (je vous rassure, elle n'a rien à voir avec le football) ; un polar dont j'ai hâte de commencer l'écriture (le plan est quasi rédigé, sur un vieux cahier d'école, ainsi que la trame de plusieurs scènes) ; un roman plus psychologique (je n'ose dire philosophique), traitant de l'égoïsme ; un receuil de nouvelles basées sur la violence ; et, bien sûr, tout un tas de poèmes. Bon, quand je vois le temps qu'il me faut pour achever le premier, je me dis que j'ai de quoi voir venir...
Mais laissons là cette digression personnelle ! La question du style me touche - ceux qui ont lu mon extrait s'en seraient douté -, et je dirais même qu'elle m'obsède, parfois. Pourquoi ? Parce c'est ce qui, à mon avis, définit l'identité artistique d'un écrivain. On peut en débattre ; il ne s'agit que de mon opinion. D'ailleurs, la définition donnée plus haut - "le style, c'est ce qui s'écarte de la norme et fait toujours sens" - me rejoint partiellement. Le style permet à un auteur de sortir de l'anonymat, donne à son texte une personnalité qui lui est propre.
Certains ont mentionné l'histoire, le fond d'un écrit. Je ne pense pas que ce soit ce qui caractérise un auteur en premier lieu. Bien sûr, il en a eu l'idée, et c'est tout à son honneur. Néanmoins, beaucoup de gens en ont, des idées - parfois géniales, même -, qui se racontent des histoires dans leur tête avant de s'endormir ou dans les embouteillages, en rentrant du travail ; peu arrivent à les coucher sur papier ; une poignée seulement, en font quelque chose de beau. Bon, on peut toujours discourir quant à la définition du "beau", mais cela polluerait la discussion ; je pense que vous saisissez ce que je veux dire.
Pour moi, le style en écriture se rapproche de son équivalent en peinture : un même paysage peut être peint de mille et une façons, de l'hyper-réalisme à l'abstrait le plus total ; et je ne parle pas des oeuvres plus conceptuelles. D'ailleurs, pour rebondir sur l'importance de l'histoire, de nombreux livres ont des bases communes, comme ceux qui traitent de la légende arthurienne, ou d'autres mythes. L'histoire est commune (à des détails près, car l'avantage des mythes, c'est que l'on peut prendre quelque liberté avec eux), mais la façon de la raconter fait toute la différence. Notez qu'il ne s'agit pas que de mots ou de phrases, mais aussi de structure, de progression, de point de vue, de description, de réflexion, d'émotion, que sais-je ?
Cela ne veut pas dire pour autant que le style soit figé une fois pour toute : un auteur n'a pas "un" style, mais "du" style, selon moi. Peu importe comment il prend forme, du moment qu'il est présent ; non seulement doit-il servir le fond, mais aussi le transfigurer. Une fois encore, ce n'est que mon avis, et je le donne de façon volontairement exagérée (il est bien entendu qu'imaginer des histoires fortes n'est pas donné à tout le monde).
Bonne journée,
Draugadan.
- Tristeplume
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Re: Style or not style
Cela rejoint ce que dit BeC en parlant de la "voix de l'auteur".Mais laissons là cette digression personnelle ! La question du style me touche - ceux qui ont lu mon extrait s'en seraient douté -, et je dirais même qu'elle m'obsède, parfois. Pourquoi ? Parce c'est ce qui, à mon avis, définit l'identité artistique d'un écrivain. On peut en débattre ; il ne s'agit que de mon opinion. D'ailleurs, la définition donnée plus haut - "le style, c'est ce qui s'écarte de la norme et fait toujours sens" - me rejoint partiellement. Le style permet à un auteur de sortir de l'anonymat, donne à son texte une personnalité qui lui est propre.
Chacun a une voix différente mais tout le monde ne chante pas comme Janis Joplin, Aretha Franklin ou Jim Morrisin.
Mais certains avec une voix désastreuse (ou presque), comme Renaud, n'en ont pas moins un style.
Amusant.
J'aime bien cette nuance. Je la trouve assez vraie.Cela ne veut pas dire pour autant que le style soit figé une fois pour toute : un auteur n'a pas "un" style, mais "du" style, selon moi.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
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- Macada
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Re: Style or not style
Ca ça me parle beaucoup.Draugadan a écrit :Cela ne veut pas dire pour autant que le style soit figé une fois pour toute : un auteur n'a pas "un" style, mais "du" style, selon moi.
Et pour moi cela rejoint :
Cependant, au niveau pratique, j'ai mis de côté mes interrogations sur le style. Quand j'écris un texte, je définis le temps de conjugaison, le registre de langue, la longueur moyenne des phrases,..., en fonction de l'histoire et des émotions que je veux susciter. Je ne m'occupe pas de "mon" style : je pense que si j'en ai un, il se fera tout seul (inconsciemment).GabrielleTrompeLaMort a écrit : De fait, je pars du principe qu'un auteur n'a pas de style prédéfini : il le construit en même temps qu'il écrit ses textes, des dizaines de textes. Je crois qu'on ne se trouve pas sur un texte mais sur l'enchaînement qu'ils forment.
Du coup, effectivement, difficile de donner une quelconque définition du style si l'on part du principe qu'il est protéiforme !
En cours : Bob le Blob et les Poubelles 100%
Actualité :
Les Garloup, ed.ActuSF
Entre troll et ogre en poche !
Rencontre autrice : "Pass Culture" sur Adage
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- Draugadan
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Re: Style or not style
En fait, je pense que l'auteur ne doit pas raisonner en terme de style, mais d'écriture, tout simplement. Rechercher le style à tout prix est dangereux, car cela mène à l'excès ou dénature le texte. C'est une sorte de révélation que j'ai eue en venant ici, et je peux vous dire qu'elle m'a ôté un poids (ce dont je vous remercie), car au désir de bien faire était immanquablement associée la peur de mal faire. Je me suis rendu compte que j'avais fixé la barre trop haut, alors qu'il n'est pas besoin de la fixer du tout. Cela ne veut pas dire que je ne ressente plus aucune pression lorsque j'écris, mais ça va beaucoup mieux !Macada a écrit :Je ne m'occupe pas de "mon" style : je pense que si j'en ai un, il se fera tout seul (inconsciemment).
Et puis, c'est très difficile pour l'auteur de juger de son style, ou de le définir ; c'est une notion accessible aux lecteurs avant tout. D'ailleurs, à partir du moment où l'on parle d'identité, on ne peut pas se passer d'autrui.
Enfin, tout cela ne fait pas beaucoup avancer nos textes, mais se poser des questions de temps en temps n'est pas tout à fait futile !
- Lùani
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Re: Style or not style
[quote=Benedicte]De plus, on ne peut pas savoir soi-même si on a un style ou pas. Seuls les autres peuvent le dire et pour cela, il leur faut suffisamment de textes.[/quote]
Je suis assez d'accord avec ce que dit Benedicte. J'ai fini par laisser tomber la question de la recherche du style en me disant que les autres finiront bien par m'en trouver un.
Personnellement, j'ai une vision assez "pessimiste" de la notion de style. Je dirais que dans mon cas, le style est plutôt un résultat des limites de l’auteur.
L'exemple qui me vient à l'esprit : je suis une truffe en grammaire, alors j’évite certaines constructions que je ne maîtrise pas bien (Bescherelle n'est pas mon ami).
Et décrire un de mes personnages est pour moi une torture (En fait, je les imagine rarement physiquement), alors que j’ai plus de facilité à écrire ce à quoi ils pensent. D’où l’adoption du même genre de point de vue dans mes nouvelles (ça donne un résultat qui me plaît, pour un minimum d'investissement... la grosse flemme, quoi...)
Bref, à force de buter sur mes propres écueils, j'ai fini par trouver une solution élégante pour les éviter, qui influe sur ma manière d'écrire. Quand ce « style » qui n’est en fait qu’une somme de petites lâchetés reçoit des compliments (si ! si ! ça m’arrives !), ben ça me fait
Et pour répondre à Celia :
Ne t‘inquiète pas. Je dirais que le fait de passer du format nouvelle au format roman implique de nouvelles difficultés à surmonter… et qu’à force tes « réponses » à ces problèmes trouveront leurs places dans ton style de façon très naturelle.
Et idem pour chaque futur changement (genre, thème etc...) Nouveaux problèmes = nouvelles solutions, et après ça coulera de nouveau tout seul.
Je suis assez d'accord avec ce que dit Benedicte. J'ai fini par laisser tomber la question de la recherche du style en me disant que les autres finiront bien par m'en trouver un.
Personnellement, j'ai une vision assez "pessimiste" de la notion de style. Je dirais que dans mon cas, le style est plutôt un résultat des limites de l’auteur.
L'exemple qui me vient à l'esprit : je suis une truffe en grammaire, alors j’évite certaines constructions que je ne maîtrise pas bien (Bescherelle n'est pas mon ami).
Et décrire un de mes personnages est pour moi une torture (En fait, je les imagine rarement physiquement), alors que j’ai plus de facilité à écrire ce à quoi ils pensent. D’où l’adoption du même genre de point de vue dans mes nouvelles (ça donne un résultat qui me plaît, pour un minimum d'investissement... la grosse flemme, quoi...)
Bref, à force de buter sur mes propres écueils, j'ai fini par trouver une solution élégante pour les éviter, qui influe sur ma manière d'écrire. Quand ce « style » qui n’est en fait qu’une somme de petites lâchetés reçoit des compliments (si ! si ! ça m’arrives !), ben ça me fait
Et pour répondre à Celia :
Ne t‘inquiète pas. Je dirais que le fait de passer du format nouvelle au format roman implique de nouvelles difficultés à surmonter… et qu’à force tes « réponses » à ces problèmes trouveront leurs places dans ton style de façon très naturelle.
Et idem pour chaque futur changement (genre, thème etc...) Nouveaux problèmes = nouvelles solutions, et après ça coulera de nouveau tout seul.
Challenge 2024 : T1 du Cycle des Engeances : La main du Diable