Guillaume a écrit :Je n’ai pas les contrats sous la main pour vérifier Amibe_R Nard, mais de mémoire, je crois que cela augmente de 200 en 200 : 5% pour les 200 premiers livres vendus, un peu plus pour les 200 suivants, jusqu’à 11% pour les exemplaires au-delà de 600 ventes. Pour le coup, je suis assez d’accord avec Bénédicte, c’est d’ailleurs aussi ce qui était proposé sur un contrat type de la SGDL.
Oui, bien sûr que c'est normal les pourcentages progressifs.
Pour le contrat de Bénédicte, je suis d'accord. (idem pour l'à-valoir), car il est proportionnel au nombre d'exemplaires imprimés
Calculons ce que cela représente sur un contrat de 10 000 exemplaires.
5 % sur 10 000 exemplaires (pour un livre vendu 20 euros, par exemple et pour des commodités de calcul) ça représente, pour l'auteur, un gain potentiel de 10 000 euros (5 % de 20 euros = 1 euro pour l'auteur)
En escomptant une vente d'un tiers, l'auteur peut globalement obtenir 3 333 euros.
Correct.
Maintenant, si on divise par 12 mois de l'année, on obtient 277,75 euros par mois.
12 mois, c'est le temps que l'on a passé à écrire son livre. On peut calculer X à la place, et regarder combien rapporte chaque mois passé à écrire. Chaque heure, ce n'est pas mal non plus.
(je parenthèse ici.
On comptera/chiffrera aussi son plaisir à écrire, et que chaque heure passée à écrire rend les suivantes plus faciles à écrire. On parle de carrière d'auteur. On gagne peu au début, on peut gagner plus par la suite
)
Mais on ne s'aveuglera pas non plus.
Oui, le constat est cruel : dans un contrat on parle d'argent. (et on le signe pour ça : l'argent !)
On parle d'argent et d'heures passées à des corrections sans intérêt pour soi, il ne faut jamais l'oublier.
Et moi, bête et méchant, pour tout travail, je chiffre. (ça permet de relativiser beaucoup de choses)
Une heure (passée à corriger un texte), c'est 8 euros net.
Supposons qu'un auteur passe 20 heures de corrections, 4 jours à 5 heures par jour.
20 * 8 = 160 euros.
3333 - 160 euros = 3173. Ça reste correct.
40 * 8 = 320 euros... on reste toujours au-dessus de 3000 euros de bénéfice. A 500 euros par mois, on a six mois de travail rémunéré. Correct.
Regardons maintenant le contrat de Guillaume
500 exemplaires imprimés
Moins environ une trentaine pour la pub (si l'éditeur fait son boulot) et pour toi, livres sur lesquels tu ne toucheras rien.
Reste 470.
En supposant que tu en vendes 1/3, allez même 1/3 des 500, à 7 %
Ça va te rapporter 233 euros.
-160 euros de correction. (20 heures)
= 73 euros.
Si on double le temps de correction. (40 heures)
73 - 160 => 0 euro pour toi. (tu en es même de 86 euros de ta poche virtuelle)
On comprend bien qu'ici, on n'est pas dans le même niveau d'échelle, ni de rapport.
Le rapport à une si petite échelle de livres imprimés est douteux.
Tellement douteux que l'éditeur propose 5 % sur les 200 premiers exemplaires.
Et on peut se demander pourquoi un pourcentage aussi bas.
Sauf s'il pense ne pas en vendre autant.
Autre point de comparatif à prendre en compte.
Pour un nombre de livres imprimés, on peut estimer à :
- Une moitié envoyée aux libraires,
- et l'autre moitié qui va servir de réapprovisionnement (de stock)
Dans le cas d'une impression à 10 000 exemplaires, une moitié = 5 000 exemplaires.
Si on en croit ceci :
Quid : Nombre de librairies en France. Points de vente (en 1995) : 26 090 dont points de vente de presse 11 990, supermarchés et magasins populaires 7 250, librairies-papeteries à choix restreint 3 000, librairies générales à assortiment diversifié 2 300, hypermarchés 1 000, librairies spécialisées 500, librairies multispécialistes et grandes surfaces spécialisées 50. (Source : CNL).
Ou ceci :
Livres hebdo établit un bilan des 400 premières librairies en France,
http://www.livreshebdo.fr/actualites/De ... spx?id=608
Ça nous laisse supposer qu'il doit bien y avoir 800 librairies qui marchent plutôt bien. Et donc susceptibles d'accueillir une publication de manière visible pour le public.
5000 / 800 = 6,25 livres
167 / 800 = 0,21 livre (cas de Guillaume)
500 / 800 = 0,625 livre (cas de Guillaume)
Autrement dit, même si on met tout le stock In Octavo chez les libraires, on n'aura aucune visibilité de l'auteur. Même pas un exemplaire par libraire. Un lecteur l'achète, et hop ! Guillaume n'existe plus. L'éditeur ne peut même pas réapprovisionner un libraire qui le demande.
Un tirage aussi misérable n'a qu'une seule explication. L'éditeur n'effectuera aucune promotion normale de l'ouvrage (il n'en a pas les moyens matériels), ou alors ce sera ponctuel, pour la galerie.
(à suivre...)