Littérature jeunesse : comment adapter son récit ?
- Chapardeuse
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Littérature jeunesse : comment adapter son récit ?
Autrement dit, qu'est-ce qui fait qu'un texte est à partir de 8, 10, 12 ans? D'autant plus que ces âges sont donnés à titre indicatif et que ça dépend de la maturité de l'enfant!
- blackwatch
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C'est une excellente question!
Perso, quand j'étais gosse, j'ai bien vite délaissé les romans jeunesse (parce qu'en règle générale, ils étaient trop courts et que je les dévorais trop vite) pour me tourner vers la partie générale de la bibliothèque. Ca m'a d'ailleurs valu quelques surprises
D'un point de vue général, j'aurais tendance à penser, pour répondre à ta question, que des éléments tels que l'âge des personnages, la complexité de l'intrigue, les thèmes qui y sont abordés... peuvent faire la différence. Au risque de me fourvoyer complètement, je ne sais pas si le degré de maturité de certaines scènes peut jouer (bon, je parle d'un degré raisonnable, pas du NC-17 ou du R !). Je prendrais l'exemple du roman d'irène Delse chez le Navire (excellent au demeurant) et ma foi, qui a certaines scènes assez explicites de violence dès le début du roman.
Perso, quand j'étais gosse, j'ai bien vite délaissé les romans jeunesse (parce qu'en règle générale, ils étaient trop courts et que je les dévorais trop vite) pour me tourner vers la partie générale de la bibliothèque. Ca m'a d'ailleurs valu quelques surprises
D'un point de vue général, j'aurais tendance à penser, pour répondre à ta question, que des éléments tels que l'âge des personnages, la complexité de l'intrigue, les thèmes qui y sont abordés... peuvent faire la différence. Au risque de me fourvoyer complètement, je ne sais pas si le degré de maturité de certaines scènes peut jouer (bon, je parle d'un degré raisonnable, pas du NC-17 ou du R !). Je prendrais l'exemple du roman d'irène Delse chez le Navire (excellent au demeurant) et ma foi, qui a certaines scènes assez explicites de violence dès le début du roman.
- Roanne
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Tu devrais poser cette question sur le forum de la maison d'édition "Le navire en pleine ville" car c'est justement un sujet qui revient souvent dans la littérature jeunesse.
En général, les éditeurs utilisent plutôt la mention "à partir de..." mais il n'y a pas d'âge à partir duquel nous n'avons plus le droit de lire un livre.
Alors qu'est-ce qui défini l'âge minimum ?
- le niveau d'écriture du roman (complexité, vocabulaire) par rapport au niveau scolaire moyen de la tranche d'âge ;
- l'intrigue (en particulier le niveau de "violence", même si c'est subjectif) ;
- parfois tout simplement le public visé
En général, les éditeurs utilisent plutôt la mention "à partir de..." mais il n'y a pas d'âge à partir duquel nous n'avons plus le droit de lire un livre.
Alors qu'est-ce qui défini l'âge minimum ?
- le niveau d'écriture du roman (complexité, vocabulaire) par rapport au niveau scolaire moyen de la tranche d'âge ;
- l'intrigue (en particulier le niveau de "violence", même si c'est subjectif) ;
- parfois tout simplement le public visé
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.
- Chapardeuse
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Oh que voici un sujet qui m'intéresse : je suis en plein dedans en ce moment !
Il y a quelques jours j'ai même fait une synthèse/analyse de comment faire pour écrire pour des enfants (soit disant à destination d'une copine, mais ça m'a super éclairci les idées !). Ce n'est pas tout à fait une réponse à la question de Chapardeuse car c'est plus général mais ça peut peut-être intéresser...
Bon, bref, voici un copié-collé à peine remanié de cette synthèse :
Travailler les techniques jeunesses (ici de 6/7 à 12/14 ans) pour moi c'est :
- lire beaucoup de livres jeunesses (ce que j'ai fait avec mes enfants au fil des années mais un bon truc est d'aller les lire à la bibliothèque du coin) : pour le vocabulaire, les techniques de styles,' l'imprégnation intuitive' des formes et contenus possibles.
- discuter de lecture avec les mêmes et les observer (d'où les visites en bibliothèques !). Sauf cas spécial un gamin préfère quand il y a beaucoup d'illustrations et que le livre paraît petit. Je me suis contentée de mon entourage mais il doit y avoir des analyses critiques d'histoires dans la partie "parent" de certains magazines pour enfants. Ceci dit, le contact/l'échange/l'observation directs avec des enfants me semblent indispensable pour arriver à se faire une vraie idée de ce qu'est un même de 4, 6, 8,... ans (attention, souvent quand on discute avec eux, soit ils se font plus petits qu'ils ne sont, soit ils se font plus grands. Le coup qu'ils te montrent leurs livres préférés est un bon indicateur de "ré-équilibrage" : la gamine "bébé" peut t'amener un manga et le "petit dur" une histoire pour tout petit.)
- avoir une certaine connaissance de la psychologie des enfants et des thèmes porteurs : vaincre ses peurs, vaincre ses faiblesses/être courageux,...
- explorer le domaine du conte. Un conte peut être vue comme une histoire possédant des caractéristiques bien précises : héros, événement déclenchant, objectif (en gros, soit c'est une quête initiatique et le héros doit se sauver/trouver lui-même, soit c'est toute la société qu'il doit sauver), méchant(s), aides du héros, épreuves (au moins 2 mais souvent 3)... La fin et le degré de réussite des épreuves se définissent selon l'"innocence" du héros et ce qu'il doit transgresser/surmonter/expier. Par exemple, si le petit chaperon rouge est une fille encore trop petite pour transgresser l'interdiction de désobéir aux adultes, elle n'est pas innocente mais totalement coupable et doit donc mourir à la fin (c'est la fin de Perrault : le père tue le loup mais trop tard). En revanche, si le petit chaperon rouge est "adolescente", elle doit pour devenir adulte transgresser l'interdit, elle y perdra une partie de son innocence mais survivra (c'est la fin la plus connue : elle "renaît" du ventre du loup). Sur internet,on doit trouver des essais/analyses/grilles de lectures sur le "conte". Là aussi, il faut (re)lire beaucoup de contes pour s'en imprégner.
J'ai aussi fréquenté quelques temps un "atelier conte" (animé par un professionnel du conte et un grand habitué des écoles primaires et maternelles).
Beaucoup d'histoires pour enfant ont au moins une structure partielle de conte.
Avec tout ça, j'obtiens une bonne idée du format (nb signes selon l'âge/chapitres), de la structure du contenu, des genres de styles/effets de style/vocabulaire possibles, des genres de contenu,...
Ne reste plus qu'à appliquer/travailler tout ça sur une idée.
Pour un exemple bien précis de format de roman :
- J'aime Lire (enfants de 7 à 11 ans) : environ 16 000 signes, divisés en 5 ou 6 chapitres
- Mes Premiers J'aime Lire (enfants de 6-7 ans), environ 5 000 signes divisés en courts chapitres.
Selon ma bibliothèque, la structure en courts chapitres est quasi universelle, et qui dit chapitre dit "unité" de contenu + accroche au début + fin donnant envie de lire la suite.
A part ça ne comptez pas sur un même pour vous faire une critique constructive : tout ce que vous écrivez (de pas trop long) est vachement bien !
Il y a quelques jours j'ai même fait une synthèse/analyse de comment faire pour écrire pour des enfants (soit disant à destination d'une copine, mais ça m'a super éclairci les idées !). Ce n'est pas tout à fait une réponse à la question de Chapardeuse car c'est plus général mais ça peut peut-être intéresser...
Bon, bref, voici un copié-collé à peine remanié de cette synthèse :
Travailler les techniques jeunesses (ici de 6/7 à 12/14 ans) pour moi c'est :
- lire beaucoup de livres jeunesses (ce que j'ai fait avec mes enfants au fil des années mais un bon truc est d'aller les lire à la bibliothèque du coin) : pour le vocabulaire, les techniques de styles,' l'imprégnation intuitive' des formes et contenus possibles.
- discuter de lecture avec les mêmes et les observer (d'où les visites en bibliothèques !). Sauf cas spécial un gamin préfère quand il y a beaucoup d'illustrations et que le livre paraît petit. Je me suis contentée de mon entourage mais il doit y avoir des analyses critiques d'histoires dans la partie "parent" de certains magazines pour enfants. Ceci dit, le contact/l'échange/l'observation directs avec des enfants me semblent indispensable pour arriver à se faire une vraie idée de ce qu'est un même de 4, 6, 8,... ans (attention, souvent quand on discute avec eux, soit ils se font plus petits qu'ils ne sont, soit ils se font plus grands. Le coup qu'ils te montrent leurs livres préférés est un bon indicateur de "ré-équilibrage" : la gamine "bébé" peut t'amener un manga et le "petit dur" une histoire pour tout petit.)
- avoir une certaine connaissance de la psychologie des enfants et des thèmes porteurs : vaincre ses peurs, vaincre ses faiblesses/être courageux,...
- explorer le domaine du conte. Un conte peut être vue comme une histoire possédant des caractéristiques bien précises : héros, événement déclenchant, objectif (en gros, soit c'est une quête initiatique et le héros doit se sauver/trouver lui-même, soit c'est toute la société qu'il doit sauver), méchant(s), aides du héros, épreuves (au moins 2 mais souvent 3)... La fin et le degré de réussite des épreuves se définissent selon l'"innocence" du héros et ce qu'il doit transgresser/surmonter/expier. Par exemple, si le petit chaperon rouge est une fille encore trop petite pour transgresser l'interdiction de désobéir aux adultes, elle n'est pas innocente mais totalement coupable et doit donc mourir à la fin (c'est la fin de Perrault : le père tue le loup mais trop tard). En revanche, si le petit chaperon rouge est "adolescente", elle doit pour devenir adulte transgresser l'interdit, elle y perdra une partie de son innocence mais survivra (c'est la fin la plus connue : elle "renaît" du ventre du loup). Sur internet,on doit trouver des essais/analyses/grilles de lectures sur le "conte". Là aussi, il faut (re)lire beaucoup de contes pour s'en imprégner.
J'ai aussi fréquenté quelques temps un "atelier conte" (animé par un professionnel du conte et un grand habitué des écoles primaires et maternelles).
Beaucoup d'histoires pour enfant ont au moins une structure partielle de conte.
Avec tout ça, j'obtiens une bonne idée du format (nb signes selon l'âge/chapitres), de la structure du contenu, des genres de styles/effets de style/vocabulaire possibles, des genres de contenu,...
Ne reste plus qu'à appliquer/travailler tout ça sur une idée.
Pour un exemple bien précis de format de roman :
- J'aime Lire (enfants de 7 à 11 ans) : environ 16 000 signes, divisés en 5 ou 6 chapitres
- Mes Premiers J'aime Lire (enfants de 6-7 ans), environ 5 000 signes divisés en courts chapitres.
Selon ma bibliothèque, la structure en courts chapitres est quasi universelle, et qui dit chapitre dit "unité" de contenu + accroche au début + fin donnant envie de lire la suite.
A part ça ne comptez pas sur un même pour vous faire une critique constructive : tout ce que vous écrivez (de pas trop long) est vachement bien !
En cours : Bob le Blob et les Poubelles 100%
Actualité :
Les Garloup, ed.ActuSF
Entre troll et ogre en poche !
Rencontre autrice : "Pass Culture" sur Adage
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Je rajoute concernant les limites : Pour Bayard c'est 100 000 ! Avis au petit récit !
Et pour compléter Macada :
http://www.bayard-jeunesse.com/contact/ ... rateur.jsp
Et pour compléter Macada :
http://www.bayard-jeunesse.com/contact/ ... rateur.jsp
Modifié en dernier par Gyl le mer. mai 28, 2008 7:08 pm, modifié 1 fois.
Romans publiés :
- Démons, roman fantasy, SEMA Edition
- Rebel, roman fantasy, Edition Voy'el
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- Rebel, roman fantasy, Edition Voy'el
Pour ma part, j'ai visé à côté de la ligne éditoriale...Chwip a écrit :Petite info en passant : un roman jeunesse, c'est maxi 400 000 signes ec (critère Rageot, en tout cas) et pas plus de deux intrigues, sinon c'est complexe. Une seule, c'est mieux, d'après ce que j'ai compris.
Les critères y étaient si je comprends bien SAUF le plus important. Mais j'ai encore du mal à y croire, j'avais pourtant bien fouillé leur catalogue. Les personnes qui l'ont lu m'ont également proposé cette maison pour essai, je suis pas la seule à me tromper.
Chwip>>MS va faire une section jeunesse ?
Modifié en dernier par Gyl le mer. mai 28, 2008 7:15 pm, modifié 1 fois.
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Euh... Je me demande pourquoi le mien a atterri chez Gallimard Jeunesse alors. Il fait 1 million 2 et a bien plus de deux intrigues. Quand je dis que c'est pas du jeunesse ! Comprends rien, moi...Chwip a écrit :Petite info en passant : un roman jeunesse, c'est maxi 400 000 signes ec (critère Rageot, en tout cas) et pas plus de deux intrigues, sinon c'est complexe. Une seule, c'est mieux, d'après ce que j'ai compris.
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Il n'empêche, les critères sont peut être différents dans les pays anglo-saxons. Après avoir lu Coraline de Gaiman (petit conte avec une intrigue assez simple mais particulièrement noir) ou le cycle des Sabriël, Liraël et Abhorsën de Garth Nix et sa présentation de la Nécromancie... (j'adore ces romans, ce sont de vrais bijoux, foncez tête baissée)
Les romans jeunesse peuvent être très noirs !
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- Chapardeuse
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On va dire ça, Gyl... :s
Pour Coraline de Neil Gaiman, c'est affreusement sombre. Il y a un tel sentiment de solitude, de détresse à sa lecture. On se retrouve plongé dans sa propre enfance. Je ne le ferai pas lire à mes enfants pour ma part, pas avant 16 ou 18 ans. Mais sinon, jetez vous dessus. C'est du Neil Gaiman et donc, un chef d'oeuvre. * adore Neil Gaiman *
Pour Coraline de Neil Gaiman, c'est affreusement sombre. Il y a un tel sentiment de solitude, de détresse à sa lecture. On se retrouve plongé dans sa propre enfance. Je ne le ferai pas lire à mes enfants pour ma part, pas avant 16 ou 18 ans. Mais sinon, jetez vous dessus. C'est du Neil Gaiman et donc, un chef d'oeuvre. * adore Neil Gaiman *
- Roanne
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Objectivement, la plupart des romans pour enfants, surtout les grands classiques anglo-saxons, ne brillent pas par un discours "que la vie est belle, douce et merveilleuse !".
La plupart des petits héros sont des gamins orphelins qui s'en prennent plein la figure.
Une bonne part de la littérature jeunesse est sombre.
A l'âge de 9-10 ans j'ai lu un roman superbe qui s'appelle "Le royaume de la rivière", je me souviens du titre parce qu'il m'a profondément marquée. Je crois que je ne n'ai jamais été autant choquée par la fin d'un roman depuis : quelque part, il m'a "blindée".
Il s'agissait d'un livre disponible dans la bibliothèque de l'école et il aurait été dommage que des "adultes" en empêche la lecture sous prétexte qu'il a sa part d'ombre (il est tout simplement réaliste...).
La plupart des petits héros sont des gamins orphelins qui s'en prennent plein la figure.
Une bonne part de la littérature jeunesse est sombre.
A l'âge de 9-10 ans j'ai lu un roman superbe qui s'appelle "Le royaume de la rivière", je me souviens du titre parce qu'il m'a profondément marquée. Je crois que je ne n'ai jamais été autant choquée par la fin d'un roman depuis : quelque part, il m'a "blindée".
Il s'agissait d'un livre disponible dans la bibliothèque de l'école et il aurait été dommage que des "adultes" en empêche la lecture sous prétexte qu'il a sa part d'ombre (il est tout simplement réaliste...).
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