Je n'avais jamais pensé à compter mes nouvelles jusqu'à lire ce fil, lol ! J'ai ouvert Mes Documents et j'en vois environ 25... Je dis environ, parce que je ne compte pas les très anciennes, et que dans le lot des 25 qui, mettons, ont moins de 6 ou 7 ans, il y en a peu dont je sois vraiment satisfaite.
Fin de la séquence 36-15 Ma Vie ^ ^
Tout ça pour dire qu'au tout début, mes nouvelles étaient des sortes de mini-mini-mini roman. Avec le schéma narratif classique : situation initiale, élément perturbateur, nombre de péripéties limitées - forcément, une nouvelle, c'est court - et dénouement. C'était forcément très linéaire.
Puis, petit à petit - à force d'en lire sur les forums d'écriture, je dois dire - j'ai pris conscience (ou plutôt j'ai compris inconsciemment au début) qu'une nouvelle, c'était pas du tout pareil qu'un roman. Certes, on peut faire des récits courts comme des sortes de mini romans avec peu de péripéties. Mais on peut exploiter le genre de la nouvelle beaucoup plus que ça.
La forme courte permet de développer un style d'écriture particulier, qui lasserait le lecteur s'il était employé à l'échelle d'un roman (je ne sais pas, moi, des phrases très hachées, ou un style un peu flou... Enfin, c'est dur de trouver des exemples précis).
La forme courte permet aussi de travailler des chutes (là j'ai un exemple, na ! Le texte qui est actuellement dans Le Port Incertain, Le pas feutré de l'impuissance, de Lue Riusha ^ ^).
Et puis le fait que la nouvelle soit un récit court, fait qu'on peut développer plein d'éléments qui, si on les tenait dans la longueur, perdraient leur impact. Par exemple, les nouvelles fantastiques de Julio Cortazar. Elles ont souvent une chute, ou un élément inattendu dans la narration, qui fait que même s'il avait brodé pour en faire quelque chose de plus long, ça aurait perdu son impact. Je pense par exemple à sa nouvelle Axolotl : le narrateur va dans un acquarium et est fasciné par un axolotl. Or, le "je" qui raconte bascule subitement depuis le narrateur humain vers le poisson. Et ça crée un effet vraiment bizarre, qui m'a beaucoup plu dans cette nouvelle.
Bon, tout le monde ne s'appelle par Cortazar, j'avoue
![M. Vert :mrgreen:](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)
Mais bon, je trouve qu'écrire des nouvelles apporte beaucoup de choses, dont deux principales :
- comme c'est court, ça permet de s'entraîner à plein de styles différents, de se faire la main, et d'avoir la satisfaction de finir une histoire (parce que, sauf si on est adepte des Nanos, on finit rarement un roman tous les mois, lol)
- le genre de la nouvelle, en soi, permet plein de tentatives d'inovations, dans le style d'écriture et dans la structure de la nouvelle, que ne permet pas le roman. Dans un roman, le style est important, mais il doit servir l'histoire. Alors que dans une nouvelle, on peut raconter un truc banal mais d'une façon suffisemment plaisante pour que le lecteur soit happé dans le texte !
Sinon, pour la question des AT, comme l'a dit l'un des premiers membres à intervenir dans la conversation (oups, j'ai oublié le pseudo !), je n'arrive pas à écrire sur commandes, ni, surtout, avec une date butoire. Sur le forum Le Monde de l'Ecriture, on peut recevoir individuellement des "défis", des sortes d'AT personnalisés. Je mets parfois un an à y répondre. Il faut le temps que l'idée germe, se développe, et que j'aie l'envie et le temps d'écrire cette idée spécifiquement.
Du coup, je cherche parfois des AT ayant des thèmes qui pourraient correspondre à des nouvelles déjà écrites. Mais pour l'instant, j'ai jamais trouvé !
(Bon, c'est pas qu'à cause du thème, c'est aussi que je fais souvent des nouvelles d'une dizaine de pages, en général trop longues pour les AT...)