Bonjour,
Le sujet commence à dater un peu, mais je pense qu’il n’est jamais trop tard pour débattre sur un point de langue ou donner son avis, sauf si le tour de la question a déjà été faite, bien entendu.
Pour tenter d’éclairer un petit peu plus cette affaire de
commencer à /
commencer de, permettez-moi de citer Grevisse.
Le Bon Usage, §907, 14e éd. a écrit :
Verbes construisant d’habitude l’infinitif avec à.
s’abaisser
se borner
entraîner
pousser
aboutir
chercher
s’évertuer
se prendre
s’abuser
commencer
exceller
préparer
s’acharner
se complaire
exciter
prêter
s’adonner
concourir
exhorter
provoquer
aguerrir
condamner
s’exposer
réduire
aider
consentir
se fatiguer
renoncer
s’amuser
conspirer
être fondé
répugner
s’animer
continuer
habiliter
se résigner
s’appliquer
contribuer
habituerR3
réussir
apprendre
convierR4
hésiter
servir
s’apprêter
destinerR5
inciter
songer
s’arrêter
déterminer
induire
se soumettre
arriver
se dévouer
s’ingénier
stimuler
aspirer
disposer
inviter
tarder
assigner
donner
s’obstiner
tendre
assujettir
dresser
parvenir
tenir
astreindre
employer
pencher
travailler
s’attacher
encourager
persévérer
trouver
autoriser
engager
persister
se tuer
s’avilir
ennuyer
se plaire
veiller
avoir
enseigner
se plier
être bien (ou mal) venu
balancer
s’entendre
porter
viser
[la liste est finie, mais zappons jusqu’au paragraphe qui nous intéresse.]
Continuer de est plus fréquent encore que commencer de dans la langue écrite, même non littéraire, et le choix est donc plus libre encore : [tout plein d’exemples]
La logique voudrait donc que l’on emploie plutôt
continuer à, puisque
continuer fait partie de la liste des verbes qui se construisent généralement avec
à, mais étant donné que
continuer de est très fréquemment utilisé et ne semble pas être grammaticalement erroné, on peut donc penser que par commodité,
continuer de peut être préféré.
D’après Grevisse de toute façon les grammairiens ont tenté et tentent encore de trouver des nuances entre les deux termes. Ces nuances sont, je pense, celles reprises par les dictionnaires des pièges et difficultés de la langue française.
Là-dessus, le Bordas des pièges et difficultés me semble être un peu plus précis.
Bordas des pièges et difficultés de la langue française a écrit :
2 Dans la pratique, continuer à est plus fréquent [ah, là, je préfèrerais croire Grevisse, qui dit l’inverse], surtout dans la langue parlée et familière. En général, on choisit l’une des constructions pour des raisons d’euphonie. Continuer de permet d’éviter l’hiatus : il continua d’aller mieux. Inversement, on emploiera continuer à devant un verbe commençant par de– : Ils continuaient à deviser joyeusement (plutôt que Ils continuaient de deviser…).