En fait je crois que ce qui différencie les avis desgens dans ce fil c'est juste la façon de se positionner entre :
A- ceux qui écrivent
pour être édités (sans rien de péjoratif, et ce n'est pas non plus réducteur. Mais qui, en écrivant, se disent qu'ils vont l'envoyer à un éditeur. Ça inclue les auteurs déjà publiés qui savent qu'ils ont la possibilité de renouveler l'expérience - avec des enjeux différents et tout, mais c'est une autre question)
B- ceux qui écrivent, sans penser forcément à l'édition, et se disent qu'ils verront ensuite s'ils essayent ou pas de faire éditer leurs textes.
Pour les premiers, je comprends que la question du public-cible se pose, puisque, comme l'a dit je sais plus qui plus haut, ça recoupe la question de la ligne éditoriale.
Pour le seconds, la question n'est pas du tout forcée de se poser dans les mêmes termes.
Roanne a écrit :C'est clair que parfois, la subtilité ne tient pas à grand-chose.
Au contraire, je trouve que quand il s'agit d'idées, de points de vue, de ressenti et de choix, ce sont les subtilités qui changent tout, parce qu'un même élément, perçu de deux façons sensiblement différente, change tout dans la façon de voir les choses...
Syven a écrit :Mais je crois (de façon personnelle), que se définir un public, ce n'est pas une question d'âge, quelqu'un disait plus haut qu'à 15 ans, on peut lire n'importe quoi, ça dépend de sa personnalité et de ses goûts, je suis d'accord. On peut définir son public autrement que par un archétype sociétal.
Ouip ! Je suis d'accord... En fait, ça rejoint un peu l'idée que le texte cible lui-même nécessairement son lecteur. (<-- sujet de dissert de khâgne, lol). Un amateur de romans d'action musclé va s'enfuir devant l'incipit de Jane Eyre. Un amateur de romans d'amour bucoliques ne poursuivra pas sa lecture d'un roman d'horreur. (Evidemment, on peut aimer les deux, là n'est pas la question
)
Est-ce que l'auteur doit y réfléchir objectivement avant ?
Hm, pour moi, qui me situe dans la catégorie B que j'évoquais plus haut, ce n'est pas nécessaire : je verrai bien, après avoir fini le livre, à qui c'est susceptible de plaire.
chocolaa a écrit :En tout cas c'est amusant, car avant de lire le sujet je n'aurai pas cru que je "ciblais" un public en écrivant, pourtant c'est exactement ce que je fais, et sans vraiment m'en rendre compte
Oui, voilà : par définition, on cible un public qui aura telles attentes, tels goûts. De ce point de vue-là, c'est inhérent au fait d'écrire.
Mais, à mes yeux, ce n'est pas la même chose que de penser, avant d'écrire : "je vais écrire pour telle catégorie", surtout que d'intellectualiser ce choix de lecteur, ça risque 1/ de reposer sur des catégories un peu artificielles, 2/ d'être limitatif. (J'ai dit "ça risque", et non pas "c'est forcémen").
Célia a écrit :Il y a aussi un autre point qui, il me semble, n'a pas été encore abordé.
Nous (quand je dis nous, ce n'est pas une généralité mais c'est ce que j'ai observé) faisons partie d'une génération très référentielle. Quand on écrit un space op', de base, on a des références marquées que l'on peut utiliser dans ses propres textes (un Empire, une organisation pacifiste, des sauts dans le temps en l'espace, voire même des pyjamas) Quand on écrit de la fantasy, on peut aussi arriver à ce genre de référence. Ou pas d'ailleurs.
De plus, je suppose, quand j'écris un roman comme les Chasseurs ou les Bracelets, que je vais m'adresser à un public qui aime voir du monde, voyager, et qui aura peut-être la même façon d'appréhender le monde que moi.
C'est déjà aussi une façon de cadrer son texte et de définir un certain public (même si on n'y pense pas forcément)
Et pourtant ce sont des éléments qui n'ont ni avoir avec l'âge, ni avec le genre, ni avec une quelconque prédéfinition éditoriale.
J'ai pas compris ce que tu voulais dire...