desienne a écrit :2. quand il n'y a ni méchants, ni gentils dans le fond.
Mais justement, comme le disait Roanne, la notion d'adversaire ne recouvre pas celle de "méchant" ou de "gentil".
Dans BSG, il n'y a ni méchant ni gentil (quoique... je ne sais plus comment il s'appelle, mais l'ex-prêtre Cylon est quand même vilain). En revanche, comme dit Célia, il y a des "faiblesses" ou "failles" à surmonter chez presque tous les personnages (je ne vais pas faire la liste, mais si vous avez vu la série, vous le verrez tout de suite).
C'est l'affrontement avec "leur" adversaire qui leur permet d'évoluer.
Je pense tout de même que les séries sont construites d'une manière un peu particulière, dans le sens où chaque épisode doit se tenir et on n'aura peut-être souvent une construction plus éclatée que dans un roman (plus de personnages, plus d'intrigues secondaires, plus de mini-intrigues...). Même si évidemment, le roman permet
aussi de le faire si c'est vraiment le but de l'auteur.
Ellie a écrit :Desienne : comme contre-exemple, y'aurait peut-être aussi le trône de fer où je serais bien en peine de dire qui est protagoniste et qui est antagoniste ?
Voilà ! Le trône de fer est construit comme une série télé.
Il y a plusieurs protagonistes. En fait pour moi, le trône de fer est une
série d'histoires, chacune ayant un protagoniste différent.
desinne a écrit :Ce qui lui a d'intéressant dans cette mécanique : il n'y a pas de héros non plus, que ce soit Starbuck, Apollo ou Adama, ils ont échoués.
Ils échouent dans leur "but" de départ, mais je crois que chacun réussit à surmonter sa "faiblesse" et trouve la révélation.
Par exemple, Starbuck, fascinée par la mort, la rejoint apaisée.
Nyaoh a écrit :Peut-il n'y avoir aucun "adversaire", ou à la limite le héros lui même/une partie du héros ?
Comme le dit Célia, Truby nrefuse catégoriquement cette solution.
On peut en discuter longtemps mais j'aurais tendance à m'en méfier moi aussi intuitivement. Bien sûr, le héros a des failles, mais je pense que c'est en s'opposant à une volonté extérieure à la sienne qu'il peut les affronter.
S'il n'y a pas de volonté contraire, pourquoi changerait-il ? pourquoi les choses ne resteraient-elles pas statiques ?
Scipion a écrit :Bref, je reviens à Titanic. On a bien 3 adversaires, selon la vision de Truby : Rose, Cal et le paquebot. Pourtant, à première vue, on pourrait dire qu'il n'y a que Cal comme méchant, le paquebot, c'est les circonstances, Rose le but.
Tiens, oui, Titanic est un bon exemple !
Mais selon moi, tu te prends pas le bon protagoniste : le héros de l'histoire, c'est Rose. C'est celle qui a le problème le plus puissant, le plus grand "chemin intérieur" à parcourir. La faiblesse de Rose, je crois, c'est d'être obéissante. (Jake a une faiblesse qui est sa pauvreté, mais il n'évolue pas dans le film).
Son adversaire principal est Jake (il attaque sa faiblesse qui est d'être obéissante en la séduisant, il lui permettra de trouver la "révélation" à la fin)
Les deux autres adversaires sont Cal (qui attaque sa faiblesse en la menaçant)
Et sa mère (qui attaque sa faiblesse par la force de la mauvaise conscience, du devoir, etc.)
Ces adversaires sont soit alliés entre eux (Cal et la mère) soit adversaires entre eux (Jake vs Cal et la mère)
Considérer Jake comme "l'adversaire", alors que c'est un personnage hyper gentil, cela permet de mieux comprendre cette notion : dans le système de Truby, l'adversaire n'est pas nécessairement quelqu'un que le héros n'aime pas, au contraire. C'est celui qui attaque sa faiblesse.
Pour moi, le paquebot n'est pas un personnage (je me base sur la catégorisation de Lavandier : un personnage doit avoir un but et une volonté, et selon Truby, il doit avoir un plan).