Dans cet exemple, il y a quand même une différence fondamentale entre Jack d'un côté, et Cal et la mère de l'autre.Beorn a écrit :Tiens, oui, Titanic est un bon exemple !Scipion a écrit :Bref, je reviens à Titanic. On a bien 3 adversaires, selon la vision de Truby : Rose, Cal et le paquebot. Pourtant, à première vue, on pourrait dire qu'il n'y a que Cal comme méchant, le paquebot, c'est les circonstances, Rose le but.
Mais selon moi, tu te prends pas le bon protagoniste : le héros de l'histoire, c'est Rose. C'est celle qui a le problème le plus puissant, le plus grand "chemin intérieur" à parcourir. La faiblesse de Rose, je crois, c'est d'être obéissante. (Jake a une faiblesse qui est sa pauvreté, mais il n'évolue pas dans le film).
Son adversaire principal est Jake (il attaque sa faiblesse qui est d'être obéissante en la séduisant, il lui permettra de trouver la "révélation" à la fin)
Les deux autres adversaires sont Cal (qui attaque sa faiblesse en la menaçant)
Et sa mère (qui attaque sa faiblesse par la force de la mauvaise conscience, du devoir, etc.)
Ces adversaires sont soit alliés entre eux (Cal et la mère) soit adversaires entre eux (Jake vs Cal et la mère)
Considérer Jake comme "l'adversaire", alors que c'est un personnage hyper gentil, cela permet de mieux comprendre cette notion : dans le système de Truby, l'adversaire n'est pas nécessairement quelqu'un que le héros n'aime pas, au contraire. C'est celui qui attaque sa faiblesse.
Pour moi, le paquebot n'est pas un personnage (je me base sur la catégorisation de Lavandier : un personnage doit avoir un but et une volonté, et selon Truby, il doit avoir un plan).
Jack, certes, attaque l'obéissance de Rose, mais dans le but qu'elle la dépasse. Il cherche à la faire évoluer, à dépasser sa faiblesse.
Alors que les deux autres attaquent Rose sur son obéissance pour servir leurs propres buts. Ils ont besoin de son obéissance, en l'occurance, et cherchent à la renforcer, qui par la peur, qui par le devoir. Certes, ils obtiennent l'effet inverse, mais il n'empêche que l'intention est là.
Ne pourrait-on donc pas parler de deux catégories d'adversaires ?
- les profiteurs, qui tirent un avantage à la faiblesse du personnage, et vont donc manipuler cette faiblesse pour leurs intérêts. Naturellement, ils se sentent poussés à maintenir cette faiblesse, en attaquant là où ça fait mal.
- les (heu... une suggestion, peut-être ?), qui attaquent cette même faiblesse, non pas pour en profiter, mais pour aider le personnage à la dépasser.
Du point de vue du personnage, on aurait là la distinction méchant/gentil... mais il peut être très intéressant de jouer là dessus, de ne pas dévoiler tout de suite quel est le but sous-jacent des attaques.