[A] Du genre d'un roman

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Yank Elam
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Yank Elam »

Pour l'uchronie, je suis d'accord. Il n'y a rien de futuriste... Ca fait juste appel à une notion de science qui se nomme "Dimension parallèle". La série Sliders en montre bien l'exemple. Surtout le premier épisode où les protagonistes se retrouvent dans un USA contrôlé par les Communistes. La 2nd Guerre Mondiale et la Guerre Froide ont eu lieu, mais l'issu a été différente.

Pour le "voyage dans le temps", c'est la notion elle-même qui est futuriste. Ce qui futuriste, c'est la "notion de progrès scientifique".
Par exemple, Jules Vernes à son époque, on pouvait classer ses oeuvres dans l'Anticipation. Maintenant, certaine de ses oeuvres se classent dans le steampunk.
Je prends "20 milles lieux sous les mers" et petite notion d'histoire.
L'oeuvre est écrit en 1870. Le premier "sous-marin" date de 1624. En 1641, nous avons le premier sous-marin à rame. Jusqu'à la Guerre de Sécession, les sous-marins utilisent l'huile de coude, et sont donc manuel.
Mais Jules Vernes immagine un sous-marin qui fonctionne avec de l'énergie électrique. le premier sous-marin électrique à été créé par les Français en 1887. Soit 17 ans après la publication de l'oeuvre de Jules Verne. Même exemple avec de "La Terre à la Lune".
Si De Vinci avait écrit des romans sur ses inventions, ça aurait été parail... Un anticipation du futur.

La notion de "futuriste", fait forcément ressortir la notion de "progrès scientifique". Donc, même si l'histoire ne se passe pas dans le futur, c'est le progrès de la technologie par rapport à notre réalité qui est futuriste (sauf pour l'uchronie)
Si mon histoire se passe au Moyen-Age, et que mon héro fabrique une machine à voyager dans le temps, c'est la machine qui est futuriste.

Maintenant, essaies de me contredire. dans une oeuvre de Space Opera, il y a toujours les mêmes termes qui apparaissent... ou en tout cas les mêmes notions.
Si je tombe sur "voyage à la vitesse de la lumière" dans un oeuvre, et dans une autre sur "vitesse supraluminique", on parle de la même notion.
Idem avec "tunnel spatio-temporel" et "trou de ver".

Si tu prends n'importe quelle notion des sciences brutes, tu trouveras toujours différents termes : ça te forme un lexique pour cette notion.
Idem avec la technologie, quelle soit contemporaine ou futuriste.

Si dans du Planet Opera, un aventurier découvre un arbre aux feuilles rouge, de 5000 mètres de hauteurs. Je décris cette arbre en utilisant le champ lexical de la "flore". Toujours, si mon aventurier rencontre un animal étrange, je le décris avec les éléments du lexique de la "faune", même si c'est un bipède (je rappel que l'Homme est un animal). Museau, oreilles, membres, dents, griffes... sont des mots du lexique "faune"/"animal".
Si tu veux décrire une planète, un vaisseau spatial, une galaxie, un animal, un extra-terrestre... tu utilises un lexique simple et compréhensible pour le lecteur. Si tu inventes ton propre lexique, tu dois définir le mot pour que le lecteur imagine l'objet ; tu le décris...

Donc, je reste sur ma position que chaque catégorie de SF, il en va de même pour la fantasy. Si tu prends chaque mots importants de la définition d'une catégorie, tu peux définir un lexique spécifique. Libres à toi d'en utiliser d'autres qui peuvent être dans une autre catégorie.
Pour décrire un véhicule ou un vaisseau de guerre (chasseur, croiseur, frégate...), tu utilises le lexique militaire (aéronautique, naval, terrestre). Dans "le Fils des Dragons Ecarlates", j'ai créé différents véhicule (comme le "Navord") que j'ai dû décrire avec des mots d'un lexique spécifique et compréhensible de l'aéronautique.

On peut donc caractériser chacune des catégories de SF par des notions et lexiques spécifiques. Si mon argumentation ne vous a pas convaincu, bah tant pis.

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Siana
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Siana »

Yank Elam a écrit : Si dans du Planet Opera, un aventurier découvre un arbre aux feuilles rouge, de 5000 mètres de hauteurs. Je décris cette arbre en utilisant le champ lexical de la "flore". Toujours, si mon aventurier rencontre un animal étrange, je le décris avec les éléments du lexique de la "faune", même si c'est un bipède (je rappel que l'Homme est un animal). Museau, oreilles, membres, dents, griffes... sont des mots du lexique "faune"/"animal".
Si tu veux décrire une planète, un vaisseau spatial, une galaxie, un animal, un extra-terrestre... tu utilises un lexique simple et compréhensible pour le lecteur. Si tu inventes ton propre lexique, tu dois définir le mot pour que le lecteur imagine l'objet ; tu le décris...

Donc, je reste sur ma position que chaque catégorie de SF, il en va de même pour la fantasy. Si tu prends chaque mots importants de la définition d'une catégorie, tu peux définir un lexique spécifique. Libres à toi d'en utiliser d'autres qui peuvent être dans une autre catégorie.
Pour décrire un véhicule ou un vaisseau de guerre (chasseur, croiseur, frégate...), tu utilises le lexique militaire (aéronautique, naval, terrestre). Dans "le Fils des Dragons Ecarlates", j'ai créé différents véhicule (comme le "Navord") que j'ai dû décrire avec des mots d'un lexique spécifique et compréhensible de l'aéronautique.
Mais ça c'est le cas dans TOUS les genres. On parleras toujours d'un arbre avec des feuilles, s'il en possède, que ce soit en fantasy, fantastique ou science-fiction. D'ailleurs, il n'y a aucune différence entre l'explorateur qui visite une nouvelle planète et son collègue qui visite une contrée médiévale reculée dans un univers fantasy. Ils vivent la même chose, c'est juste qu'ils n'ont pas voyagé de la même façon. D'ailleurs, la notion de voyage dans le temps ou dans l'espace n'est pas forcément liée à la SF, parce qu'en fantasy ou fantastique on peut aussi faire ce genre de chose. La référence qui me vient, c'est Charmed (oui, c'est parce que je me passe tous les dvd en ce moment ^^). Avec de la magie, des formules, des enchantements, les sorcières remontent le temps, ou peuvent faire un tour dans le futur (d'ailleurs, Piper a le pouvoir d'arrêter le temps), et elles peuvent aussi voler. Là, je suis d'accord, on aura un lexique différent, parce que ça ne se fait pas de la même manière. Mais ça montre que certains thèmes ne sont pas forcément liés à un seul genre. A la rigueur, pour moi, un élément récurrent en SF, et difficilement présent dans les autres genre, ce serait le vaisseau spatial avec voyages à travers l'espace. Et encore... on peut imaginer un roman de fantasy où un peuple est assez futuriste, sauf qu'à mon avis ça reste de la fantasy vu qu'on est dans un monde créé de toute pièce.
D'ailleurs... si je me rappelle bien c'est plus où moins l'idée de départ du roman "Les yeux d'opale", où notre chère grenouille confronte deux peuples totalement opposés. Enfin, je ne l'ai pas lu, mais il est sur ma très longue liste de livres à acheter (oui, ça fait longtemps. :oops: ).

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Kashiira
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Kashiira »

Hello Takisys...

personnellement, j'ai suivi ton challenge l'année dernière et si je me souviens bien ça se passait dans des univers parallèlles, avec des vaisseaux des planètes différentes, etc. Pour moi, le genre en tant que tel n'a pas vraiment d'importance mais je crois qu'un éditeur considérera que s'il y a technologie et boulons, ce sera de la SF

de plus si je ne me trompe pas, les voyages temporels rentrent dans la catégorie science-fiction (et c'est orson scott card qui le dit ! ^^)... donc voilà mon petit avis.
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takisys
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Re: Du genre d'un roman?

Message par takisys »

:merci: beaucoup pour ta réponse Kashira, mais ce fils a été raccordé à d'autres et la conversation qui s'y poursuit n'a plus rien à voir : je crois que je vais édité le premier post pour le signaler :tournee:

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romu
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Re: Du genre d'un roman?

Message par romu »

Dans un article savant, Sylvie Denis le dit (mais alors là, vraiment) mieux que moi :

http://resf.hypotheses.org/435
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Yank Elam
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Yank Elam »

hum... (j'ai un chat dans la gorge)... Si mon discours n'est pas clair, romu nous donne un lien très intéressant. Et je retrouve dans ce texte l'idée que je souhaite discuter :
Evans, par exemple, dans son article sur les précurseurs de la critique de science-fiction (SFS 1999), applique avec finesse ce regard rétrospectif. Il ne tente à aucun moment de subsumer les réflexions de Kepler, Sorel ou Scott dans une « science-fiction » inexistante à leur époque ; mais en les relisant à l’aune de ce que la science-fiction a pu développer ensuite, il propose de relier « notre » genre à des pratiques discursives et narratives qui l’éclairent et en sont éclairées en retour. De la sorte, on peut dire que sa « généalogie » de la critique de science-fiction échappe à l’oxymore anachronique et pose des jalons d’histoire culturelle élargie.
Moi je parle de "lexique", "thème/ambiance"... ici la meilleur expression qui englobe tout c'est "pratique discursives et narratives".
Evans propose de reliers les genres à la pratiques discursives et narratives. C'est très proche de ce que j'essaie de dire. Non discutons de nos opinions, donc elle peuvent converger ou diverger.
Le genre science-fictionnel (et les autres aussi bien) apparaîtrait ainsi comme un ensemble de schémas ou de faisceaux de compétences et de savoirs, dont l’activation ne serait pas nécessairement complète. Le concept de « culture » prendrait-il plus rigoureusement en charge que celui de « genre » ce caractère graduel, cette « irradiation silencieuse de nos écrans d’ordinateur » ?
Là où ça rejoint ce que vous dites, c'est que ces shémas (critère, caractéristique des sous-genres), n'est pas forcément nécessaire.

Au final, dans cet article, il y a des éléments aux deux camps... donc nous avons + ou - tous raisons (Misère de misère... :cruel: )

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romu
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Re: Du genre d'un roman?

Message par romu »

En fait, je ne suis pas critique envers ta démarche, mais de façon personnelle j'y suis plutôt étranger. Par ce que :
1/ Je (c'est à dire, moi et moi seul) n'ai aucune envie de systématiser mes lectures parce que je n'y trouve pas d'intérêt.
2/ D'autres, de talentueux universitaires comme Schaeffer, l'ont fait et bien fait ; je doute être capable d'y apporter une quelconque nouveauté.

Platon, déjà, parlait du genre : les approches sont diverses, le chant lexical n'étant qu'un des points de vue que l'on peut apporter (le contenu en est un autre).

Bref... ça peut virer au débat universitaire. ^^
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Yank Elam
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Yank Elam »

Certain sont encore au stade universitaire... Peut être que parmi nous, il y a des personnes qui font des études littéraires. En tant que scientifique, j'utilise une démarche logique et synthétique. Et ça se ressent dans le discours que j'ai. Et un débat peut nous amener à ce poser d'autres questions sur la SF, la Fantasy et le Fantastique... surtout sur la définition des genres... Je cite :
Faut-il encore parler de la science-fiction comme « genre » ? Ou faut-il plutôt y voir une « culture », au même titre qu’on distingue ici des « cultures urbaines », là des « cultures jeunes » voire des « cultures d’entreprise » ou autres « cultures rock » ?

La théorie des genres a connu depuis 30 ans de fortes réorientations. On a montré depuis longtemps l’impasse d’une recherche des « caractéristiques » thématiques ou formelles d’un corpus donné — corpus que l’on ne peut rassembler, au demeurant, qu’en ayant déjà en tête ces « caractères » recherchés… c’est le « cercle herméneutique ». Schaeffer en 1989 posait à la fin de Qu’est-ce qu’un genre littéraire ? une série d’invitations à penser le genre en d’autres termes qu’essentialistes, et à dépasser sa fonction strictement classificatoire. Dix ans plus tard Saint-Gelais suivait l’invitation dans L’empire du pseudo. Modernités de la science-fiction :

Les genres n’ont pas d’essence et la science-fiction pas davantage que les autres. […] une compréhension du phénomène générique passe par l’abandon d’une conception essentialiste qui aboutirait à une hypostase des genres, en y voyant une matrice ou un ensemble de propriétés plutôt qu’un domaine de pratiques. (13)
Comme on écrit de la SF, de la Fantasy et/ou du Fantastique, on peut discuter sur cette caractérisation et l'essence des genres... mais plus sur les propriétés.

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romu
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Re: Du genre d'un roman?

Message par romu »

Mais... j'ai du mal à saisir : quel est le but de ta démarche Yank ? D'apposer une étiquette définitive sur les textes que l'on lit/écrit et validée par la Mare ?
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Guy Le Heaume
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Guy Le Heaume »

Hello,
Yank Elam a écrit : Evans propose de reliers les genres à la pratiques discursives et narratives. C'est très proche de ce que j'essaie de dire. Non discutons de nos opinions, donc elle peuvent converger ou diverger.
A ce titre je recommande chaudement les lectures de :
Pour une poétique de la science-fiction, Darko Suvin;
L'Empire du pseudo, de Richard Saint-Gelais
La science fiction, lecture et poétique d'un genre littéraire d'Irène Langlet

Guy
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Conteuse
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Conteuse »

Je poste (avec retard :? ) un petit compte-rendu d'une conférence des imaginales 2012 sur le genre bit-lit.
Je précise que je ne fais que rendre compte de ce qui a été dit, tel que cela a été dit : les déclarations ci-dessous sont indépendantes de toute opinion personnelle.

-----------------------------------------------------------------------

Participants : Jane Wells (traducteur : Sylvie Miller), Cassandra ‘Donnel, S. Dabat, Marika Gallman, MaryJanice Davidson (traductrice : Jocelyne Bourbonnière)
Modérateur : JL Rivera

Participants : Moyenne d’âge 25 ans – au total 48 personnes (dont 5 hommes incluant 3 accompagnants).


Une définition de la bit-lit est donnée en séance : ce sont des écrits par les femmes pour les femmes, avec romance et paranormal. A ne pas confondre avec la fantasy urbaine, dont le genre englobe et dépasse la bit-lit, au moins aux USA.

Cette littérature se permet des libertés avec les codes des romans classiques. Elle aborde le côté sombre de la « chick-lit » (littérature de filles http://fr.wikipedia.org/wiki/Chick_lit), c’est à dire que les héroïnes ne se contentent pas de boire des cocktails ou d’acheter des chaussures : elles se posent des questions sur elles, sur le monde, comme en chick-lit, mais elles peuvent aussi maltraiter ou tuer leur ami. Ces textes appuient sur le fait que les femmes ne sont pas seulement des faire-valoir. Ils montrent des femmes capables de parler d’autre chose que des hommes, et qui peuvent être violentes, ou capables de défendre l’univers.
La bit-lit correspond à un besoin d’identification actuel des femmes, une sorte d’équilibre en compensation aux hommes musclés qui sauvent le monde avec à côté d’eux une petite femme habillée d’un cache-sexe en or.
Le développement de cette littérature est lié à la génération X : les filles y sont élevées pour être indépendantes, et ces écrits entrent en résonnance avec leurs aspirations et leurs expériences. Les hommes y sont à la fois des objets d’amour et de haine, des êtres pour lesquels l’attirance ne masque pas (plus) le danger. Ils représentent d’autres interdits que les habituels interdits sociaux ou religieux.
Les évolutions des monstres dans la bit-lit sont particulièrement caractéristiques des problématiques des sociétés dont ils sont issus. Par exemple, aux USA, les codes en interrogation sont ceux de l’Eros et de la mort : paradoxe de la jeunesse éternelle, de la peur de vieillir, représenté par les vampires, en lieu et place de la transgression des morales.

Ont suivi des échanges entre Jane Wells et Mary-Janice Davidson sur les caractères de leurs héroïnes principales, et leur typologies de lecteurs : peu d’hommes, mais quelques-uns, dont un certain nombre qui cachent les couvertures de ces romans quand ils les lisent.
bêta-lectrice, auteur
Le Mal de Manis

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Conteuse
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Conteuse »

La bit-lit est un genre que je ne connaissais pas, et je fuis en général tout ce qui est vampires & Co (il n’y a que le livre de Gaby "Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue" qui m’a donné envie de transgresser cette habitude). Mais, à la conférence ci-dessus, Mary-Janice Davidson était vraiment sympathique et pleine de vie. Du coup, j’ai décidé de m’instruire sur ce genre de littérature avec la série de ses romans « Vampire et … ».
Je mets ci-dessous quelques remarques issues de cette lecture, en spoiler, pour ne pas déranger ceux qui ont déjà prévu de lire la série.
Spoiler: montrer
L’héroïne est jeune, jolie, avec une dose raisonnable de soucis dans notre monde de douleurs (va-t-elle mettre des Prada violettes ou des Louboutin dorées avec cette robe à bretelles ? Dur dilemme). Suite à un accident qu’on ne prendra pas la peine de nous expliquer, elle devient vampire, mais pas à moitié : reine des vampires, avec de supers caractéristiques, même pour un vampire.
Bon, elle réagit comme une egocentrique absolue, pilotée par les sentiments immédiats, sans réflexion sur le fond. Allez, environ 11 ans d’âge mental, et toute la fraîcheur, la spontanéité associée. Ce qui conduit à un cocktail un peu spécial si on y ajoute les instincts sexuels d’une femme sensible au visuel de ses voisins masculins (surtout s’ils sont jeunes et bien bâtis). Et qui sur ce point se lâche complètement au moins une fois par tome quand c’est avec son boy-friend que-c’est-du-sérieux-pour-toute-la-vie. (On reste moral, tout de même ! Et les passages en question sont suffisaments brefs pour qu'on comprenne que ce n'est pas le genre du roman.)
Ce qui nous amène au dit boy-friend. C’est simple : prenez l’essentiel des poncifs existants au sujet de l’Homme, le Vrai, mais aussi l’Idéal, et concentrez-les. Le résultat est bufflant. Le personnage est grand (c’était évident), large d’épaules, plus fort que quiconque, en pleine forme physique (un jeune fermier !), et c’est un combattant expérimenté, quasi invulnérable (!). Il en impose à tous les autres mâles, mais aussi à toutes les autres femelles (ben tiens). Même s’il refuse avec obstination de vocaliser ses sentiments, il est intelligent, cultivé, soigné de sa personne, raffiné dans ses tenues - distinguées et chères- et ses lectures (ne cherchez pas le lien avec sa profession originelle, n'oubliez pas qu'il a eu le temps d'évoluer, avec toutes ces nuits de temps libre) . Il va sans dire qu’il sauve l’héroïne à chaque fois qu’elle en a besoin et qu’il n’aime vraiment qu’elle (un bref intermède avec 4 ou 5 autres éléments féminins – à la fois - est là que pour démontrer, preuves à l’appui, sa vigueur, ses dimensions et ses compétences sexuelles, supérieures à nul autre).
Ah, j’allais oublier : il est riche. Immensément. Ce qui lui permet de ne pas travailler et d’être disponible à tout instant pour une action d’éclat, une dispute ou une réconciliation. Parce qu’il ne comprend pas vraiment sa dulcinée et qu’il a un caractère buté, inévitablement. Vous vous attendiez à autre chose ? J’ai dû zapper un ou deux poncifs par-ci, par-là ; il vous suffit de les ajouter. Vous dites ? Se laisse-t-il taper dessus sans réagir quand il énerve sa douce ? Évidemment. Et elle ne s’en prive d’ailleurs pas. De quoi nous faire regretter, à nous pauvres normales, de ne pouvoir connaître le soulagement qu’on éprouve à fracasser la tête de son chéri contre le mur, quand il l’a bien mérité et qu’on est sûre de ne pas l’handicaper définitivement. (Qui a dit immature ?)
Ah, il y a quelques meurtres ici ou là, mais jamais graves, parce que les morts l’avaient bien mérité, de toute façon : c’est l’occasion de régler quelques comptes avec des violeurs, des psychopathes, des agresseurs, etc. …
Sur l’histoire elle-même, mes sens de bêta-lectrice ont bien gémi de temps à autre, en traversant quelques incohérences, en restant perplexes dans des conclusions sans explications, en supportant du tell à la pelle (et du re-tell en veux-tu en voilà à chaque début de tome), mais dans l’ensemble, c’est clair et vif.
Une fois qu’on a admis les postulats de base et mis la logique au placard, c’est rafraichissant. (l’arrivée des loups-garous m’a fait sourire, c’est dire !).
A lire si vous êtes de sexe féminin et que vous appartenez à la génération X.
Pour les femmes des générations antérieures, à lire si vous n’avez pas peur des histoires de vampires qui ne se prennent pas au sérieux (les histoires, hein, parce que les vampires…), ou que vous avez besoin d’échapper momentanément à un quotidien difficile (dans les transports, par exemple).
Si vous êtes de sexe masculin… heu… vous identifier au héros décrit ci-dessus peut sans doute être jouissif. (Mais pourquoi diable iriez-vous vous rêver amoureux d’une écervelée pareille ? Ah, le fantasme de l’homme puissant victime de ses sentiments ? D’accord, je n’ai rien dit.)
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Roanne
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Roanne »

:lol:

Conteuse, j'adore ton résumé-analyse.
C'est tout à fait ça !

En vrai, la plupart des romans de bit-lit, dans leur vision des femmes comme des hommes, sont pire que les Harlequins (dont ils condensent et magnifient tous les défauts). Du coup, j'ai vraiment du mal avec ce genre, en plus de trouver les couvertures affreuses (il n'y a pas que les lecteurs qui en ont honte).
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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Kira
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Kira »

Oui, mais "Vampires et..." c'est un croisement bâtard de chick-lit et de bit-lit, et manifestement, elle n'a pas retenu le meilleur des deux :lol: (je n'ai même pas essayé pour ma part).
:merci: Conteuse pour le compte-rendu de la conférence (on peut l'écouter d'ailleurs sur ActuSF).
Se méfier quand même de toute généralisation, autant concernant Harlequin que la bit-lit (Quadruple assassinat n'est d'ailleurs pas de la bit-lit selon une définition stricte - je suis sûre qu'on a une discussion là-dessus dans le forum, lancée par Nessae, mais impossible de remettre la palme dessus).

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Macada
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Re: Du genre d'un roman?

Message par Macada »

:merci: Conteuse !
Du coup, je vais arrêter de dire que j'écris un roman bit-lit (pas de romance et mon héroïne n'en a rien à faire de la mode), Fantasy urbaine ça fait chic aussi. ^^
N'empêche, Mercy Thomson de Patricia Briggs n'entre pas non plus dans la définition ci-dessus, et est pourtant très généralement classée en bit-lit.
Je crois que je vais aller faire un tour du côté du forum de Vanessa (merci de l'adresse Kira)
En cours : Bob le Blob et les Poubelles
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Entre troll et ogre en poche !
Rencontre autrice : "Pass Culture" sur Adage

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