Depuis toute petite, je déchiffre les livres et les jeux (oui, les jeux aussi).
Le truc qui me passionne le plus, c'est bien sûr "Pourquoi ça plait" ou alors "Pourquoi ça ne me plait pas plus que cela".
J'aime me mettre à la place de l'auteur et du héros à la fois. (J'ai un comportement un peu schizo, mais je n'en ai pas peur du tout).
Me mettre à la place du héros, cela me permet de fusionner avec le livre, de passer outre les mots et les phrases. C'est mieux qu'un film, c'est moi qui vit les aventures. C'est mon degré de lecture pour profiter à fond du livre.
Me mettre à la place de l'auteur, c'est là où je vais chercher ce qui est étonnant, ce qui est beau, ce qui est de la technique réellement.
Après pendant un moment (un jour ou deux en général pour un roman de bonne taille) je suis groggy. J'ai du mal à faire des choses, j'ai l'impression que mon cerveau a du mal à se remettre à fonctionner en mode "normal". Une fois ce délai passé, en général, je savoure certains passage de l'intrigue. Je peux rêver où je change l'intrigue.
En quelques sorte, je commence à m'approprier les techniques que l'auteur à mis en place pour que j'aime et j'accroche à ça.
Comme beaucoup de monde, j'ai découvert sur ce fil, je me suis remise à écrire à cause d'un livre... Parce qu'il m'a redonné confiance dans mon envie d'écrire.
En fait, si je commence par le début, je me suis mise à écrire à cause d'une auteur dont je lisais(dévorais) la série. et qui disait quasi texto "De l'écriture à la lecture, il n'y a qu'un pas"... Et évidement, je n'aurais jamais songé écrire sans avoir lu cette phrase. Pour moi, j'étais destinée à créer des jeux vidéos, pas des romans... (résultat : j'écris et je programme des puces médicales, mais je continue à jouer à mes jeux vidéos favoris, et j'ai un jeu que j'aimerais aussi finir un jour...)
Puis les études sont arrivés. J'avais plus le temps. Je faisais du RP sur forum qui passait ma drogue d'écriture... Mes gros projets de romans étaient en pause, trop de travail, pas assez de réussites...
Puis j'ai lu un roman. J'avais vu le film de l'adaptation du premier livre de la série. J'ai accroché à fond à l'ambiance et à la romance. Je suis une fille qui est fleur bleue, j'assume
. Une copine a parlé de me prêter les romans si j'attendais quelques semaines... A la fin de la semaine, j'avais acheté les quatre tomes.
Je savais que l'intrigue du film avait été simplifié : c'était un film. On simplifie toujours les livres, quand on les met en film. J'ai été surprise : cela n'était pas vraiment plus complexe : une belle histoire de premier amour qui dure l'éternité.
Comme vous avez peut-être compris, il s'agit de Twilight. Je n'aime pas qu'on dise que ce n'est pas de la littérature... Qu'on aime pas, certes, c'est parfaitement compréhensible. Mais moi, si je me dis que je fais des histoires trop linéaires, trop simples, trop axés sur la romance, je relis Twilight (que le premier tome, par contre). Et je repars aussitôt sur mon roman en projet. Le fond de ma pensée, c'est "Si elle a réussi à publier un livre et qu'il a un tel succès, moi j'ai une histoire qui a plus de fond, un monde plus complexe, des relations entre personnages plus complexes... Je peux faire mieux qu'elle. Je peux le publier ! Donc, je me mets au boulot tout de suite."
Maintenant, je sais parfaitement ce que je veux. Je veux partager les histoires que j'ai dans la tête.
Je sais que j'ai de bonnes idées. Que je n'en manque pas. J'en ai même plutôt plus que je n'arrive à les écrire. Je sais aussi que je n'ai pas de maitrise poétique de la langue française. J'écris comme je parle dans la vie de tous les jours. Et j'ai toujours eu du mal à ne pas mélanger les registres quand je parle, c'est du à mon histoire personnel, passée trop souvent dans les livres et le changement de niveau de vie brusque que j'ai eu. Je sais que je pars avec ainsi de gros handicap. (Mélanger du registre familier avec du registre soutenu pour former un registre courant à moi, c'est pas vraiment la bonne méthode
)
J'ai toujours du mal avec les bêtas qu'on a pu me faire sur mon texte. C'est de là qu'est venu mon plus grand doute : puis-je écrire alors que je ne pars pas de la même culture que les gens autour de moi ? J'ai été élevée en grande partie par mes grand-parents qui se jouait les aristocrates.
Pour moi, c'est un rapport de famille "Normal" : on vouvoie les adultes, on leur porte du respect. Ils nous tutoient, ils se vouvoient entre eux. C'est quasiment dans une bêta que j'ai découvert que ce n'était pas forcément le cas pour tout le monde...
Je sais donc que j'ai un handicap, mais je sais aussi que c'est juste une histoire de maitrise et de travail. Je suis certaine que dans un mois, un an, deux ans, c'est bon, je n'aurais pas de mélange de registre qui se glissera dans mon texte : j'aurais finalement appris ce que tout gamin est sensé savoir.
J'aurais pu m'arrêter dès que j'ai compris cette histoire. Enfin, dès que j'ai réalisé que c'est ma conception du monde qui est en cause, pas un simple mot qui me parait couler de source là où je l'ai mis. Cela a ouvert la porte à toute une famille de doute que je n'avais franchement pas envie de faire entrer.
Mais en fait, maintenant, un an / un an et demi quasiment après ces bêtas (il m'en a fallu deux sur deux textes séparés pour bien comprendre le problème), j'ai encore plus de confiance dans mes capacités : il faut que je prenne attention à ça, il faut que j'apprenne à utiliser ce changement de registre. Mais le fait que les trois registres me soient aussi familiers est une immense force.
Quand je saurais les utiliser avec distinction, j'aurais les armes pour écrire correctement les histoires que je veux faire.
J'aurais quelque chose de personnel à rajouter dans mes histoires.
Je trouve que les doutes de ce type là sont ceux dont il faut tirer la puissance : les retourner pour comprendre ce qu'ils signifient...
Pourquoi pourraient-on mal écrire ? Que signifie le mal ? Comment on le reconnait ?
Et que se passerait-il si une histoire utilisait ce mal, mais pour faire le bien ?
Et des fois, c'est des histoires qu'on lit qui font les déclics. (pour moi, il s'agit du Déchronologue, et qui est la raison pour laquelle je le laisse de coté, j'irais le reprendre quand j'aurais de nouveau doutes)
Je n'ai jamais rencontré d'histoires qui me bloquaient. Seulement des histoires qui me rendent groggy un jour ou deux, des fois plus...
Edit : Blacky et Roanne, vous avez posté en même temps, je n'ai pas eu le temps de lire vos posts