Je connais aussi cette exaltation des débuts, et je ne pense pas qu'elle doive forcément s'éroder. Par exemple il y a quelques mois de cela j'ai terminé pour la première fois une histoire, et même en la corrigeant je me sens encore fébrile. Du début à la fin j'aime la trame, les personnages (pas aussi bien travaillés que dans mon esprit malheureusement ), l'univers. C'est peut-être parce que c'est mon tout premier roman que j'ai vraiment l'impression d'y avoir mis tout ce que j'aimais.
Ceci dit, je rejoins le club des propriétaires d'un dossier "Projets". En général je n'y jette que quelques phrases qui résume l'idée et dans quelle direction se dirige l'histoire. Par contre je ne sais pas ce que je ferais quand j'aurais fini mon projet en cours, tous mes projets me semblent alléchants !
Effectivement ça doit être l'aspect de formalisation, la partie plus technique et par définition plus chiante qui vient contrarier la poussée créative du début. Mais je crois que ça peut aussi devenir un jeu. Une histoire c'est un comme un jeu de cubves pour un enfant. Je pense qu'il faut en voir le côté ludique
En tout cas je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir plein de bouts d'idées et plein de textes vains Mais comme certains l'ont dit, c'est aussi bénéfique, ça permet de faire le tri entre les bonnes et les moins bonnes idées, et puis tout simplement d'aiguiser la plume. On n'écrit jamais rien d'inutile, je pense. Le principal, c'est toujours de prendre plaisir à ce que l'on fait... Merci pour toutes vos réponses en tout cas
Personnellement je connais les deux situations énoncées :
- Il m'arrive de me lancer "au feeling", sur une idée trop fragile : je balance quelques milliers de signes d'un coup et la suite ne vient jamais... Parce que mon idée ne tient pas plus loin ou qu'elle est, au mieux, trop mal organisée. Si quelque chose là-dedans vaut le coup, généralement, je finis par jeter ce début et par tout retravailler à zéro. Ma méthode contre ça : s'obliger à se poser plein de questions, du genre : "c'est quoi ton but ?", "quel est l'intérêt d'un tel texte ?", ou encore "est-ce que cette nouvelle idée ne peut pas se greffer à un autre projet ?"...
- Inversement, sur des projets plus réfléchis, j'ai beaucoup de mal à démarrer, et une fois le ton donné, tout va mieux et je ne lâche plus la chose. Je n'ai aucun "roman inachevé" dans mes dossiers, seulement plein "d'idées à exploiter un jour".
Grenouille à grandes dents
... et mangeur de fillettes (et de petits chats noirs)
Pour ma part, cela dépend. Parfois, j'ai mon idée, je démarre l'écriture, et pouf le début vient tout seul - ça bloque plus tard. Parfois c'est l'inverse : je bloque totalement sur le premier paragraphe, que j'écris et réécris, parce qu'il ne me paraît pas assez bien.
J'ai plusieurs textes non achevés qui traînent aussi (plus par faute de temps à m'y coller d'ailleurs, vu que je mets en priorité les textes pour les deadlines... Mais mon petit doigt me dit que si je le voulais, je pourrai trouver le temps de m'y coller, à ces textes en attente )
Ta comparaison me fait sourire, d'autant plus que chaque texte est né différement, que le processus d'écriture n'est jamais le même. Bon je parle là de nouvelles, pour les projets au long cours, je pense m'y coller plus tard... Intéressante en tout cas ta réflexion !
Si j'ai un chapitre introductif, je ne commence jamais par lui, mais par le chapitre d'après.
Je garde la flamme, car je ne sais pas toujours où je vais. J'écris parfois pour connaitre la suite. Je veux savoir comment mon roman se termine. Bien sur, j'ai une vague idée mais je ne m'interdis pas de la changer.
La fin des Arcanes du Temps n' a rien à vois avec celle que j'avais imaginée quand j'avais commencé à écrire.
Comme toi, j'adore les débuts, je les considère comme ma spécialité. Continuer ou finir est une autre paire de manche.
Ce n'est pas simplement une question de liberté ou d'enthousiasme. Comme certains trouvent les débuts difficiles ou stressant, pour moi c'est l'inverse, je les trouve passionnants et faciles. Il y a beaucoup d'enjeu dans un début : il faut capturer l'attention du lecteur. À but unique, moyens multiples. Ce jeu m'amuse, et je m'y sens bien pour avoir beaucoup pratiqué.
Pour ma part, j'aime beaucoup me lancer dans des nouveaux projets. Mais en fait, en vrai, je préfère les finir.
Même si pour moi, la fin fait peur. Parce que derrière la fin, il y a la question "Vais-je avoir une autre histoire qui m'enthousiasmera autant que celle-là" (c'est une variante de la question " "je fais quoi après ?")
De la même façon, quand je l'écris, j'ai l'impression que c'est paradoxale. Mais en fait, non.
J'aime pouvoir contempler tout ce que j'ai écrit et dire que ça y est, j'ai réussi à dépasser tous les blocages au cours de l'histoire. Il y a devant moi une histoire qui en est encore qu'au début de sa vie, que je n'en ai pas terminé avec elle, mais elle est assez bien décrite, je vois tout à fait ce que je voulais en faire ( ce qui n'est pas forcément ce que j'en ai fait, en réalité).
Après, je suis une auteur encore débutante, je n'ai encore envoyé aucun roman à des maisons d'édition, il n'y en a aucun qui ait le niveau de travail suffisant. Donc, ma vision est un peu faussée.
Et au niveau de la réécriture, je sais que j'aime beaucoup l'étape où on fait l'inventaire de ce qu'on a, comme plein de pièces d'un puzzle inachevé, et puis on choisit ce qu'on garde, ce qu'on modifie, ce qu'on reprend intégralement... Je trouve que c'est extrement gratifiant et rassurant (des découvertes du genre : "J''ai pensé à ça en écrivant cette partie là ? Mais c'est génial ! Faut que je le note à coté..." ou "J'aime trop la façon dont j'ai tourné cette scènes"). (oui, je suis encline à bien aimée les passages que j'ai écrit, ce qui rend le travail de relecture un peu difficile...)
Pour ce qui est de l'enthousiasme des débuts, je dirais que cela dépend, cela dépend si je suis vraiment à l'aise avec le sujet et avec le mode de narration. Il y a des projets où j'ai vraiment du mal à partir parce que je fais des expériences sur le mode de narration, j'ai donc des objectifs précis pendant l'écriture du premier jet, qui me ralentisse et qui me complique énormément la vie.
Je n'ai pas encore réussi à finir un de ces projets "expériences", mais j'espère bien arriver à le faire, lorsque je m'y réattelerais. J'ai l'impression, quand j'écris, de manquer d'assurances (je suis habitué à une focalisation interne, sur un ou peu de personnages principaux, et j'ai notamment essayé de faire une focalisation externe, ce qui m'a bloqué après cinq pages, et dans un autre essais de tout décrire non pas par la vue, comme je fais habituellement, mais par le touché pour l'un des personnages, et comme ça, de changer de mode de narration, suivant les personnages...)
J'ai lu vos échanges avec beaucoup d'intérêt.
Je suis admirative de la façon dont plusieurs d'entre vous fourmillent d'idées, au point de devoir en écarter.
Et je comprends tout à fait la crainte de l'essouflement après l'enthousiasme du démarrage d'un projet.
Pour ma part, comme je fonctionne d'une façon très particulière, je ne crains pas de "coup de barre" après quelques semaines de travail, mais ça ne m'empêche pas de compatir.
), l'univers. C'est peut-être parce que c'est mon tout premier roman que j'ai vraiment l'impression d'y avoir mis tout ce que j'aimais.
)
