[A] La méthode des Flocons

[Kanata]

Tout pareil pour moi... j'ai longtemps cru que la « structure » tuerait la « scripture », et pourtant, ce fut l'effet inverse. Finalement en quantité moyenne, j'écris plus volumineux par an (même si cela me prend plus longtemps par projet), et en terme de qualité... ça n'a plus rien à voir ! (sur 8 romans, je ne considère que les 2 derniers de qualité éditable... ceux avec lesquels j'ai effectivement structuré le processus...)

[Roanne]

Je vais tester avec un petit projet, pour voir si cela m'aide bien (vu que c'est tout de même assez flou, là).

[AntoineG]

Tous vos commentaires sont foutrement intéressants.

Perso je pense qu'on ne peut être scriptural sans être un minimum structural et inversement.

Pour le premier roman que j'ai écrit, c'est la méthode scripturale qui m'a fait avancé, en me raccrochant malgré tout à des repères précis dans l'histoire pour ne pas perdre le fil.

Pour mon deuxième roman, j'ai testé la méthode structurale... sans parvenir à rester totalement lié à mon plan préétabli.
J'ignore comment ça se passe de votre côté, mais pour moi il arrive un moment où je "perds" en quelque sorte mes personnages. Ils agissent hors de ma volonté (et cela sans avoir rien fumé). Je me sentirais trop prisonnier si je devais suivre mon plan de façon précise.

Je crois qu'une histoire est bonne à partir du moment où l'auteur atteint cet instant où les persos vivent d'eux-mêmes.
Chacun son point de vue...

[Gilou]

Il y a des gens qui n'ont pas besoin de méthode pour écrire, et qui laissent l'histoire libre d'aller où elle veut.
Moi par contre, je me sens plus à l'aise à exécuter une méthode. C'est pourquoi j'essaie d'appliquer la méthode des flocons pour mon challenge 2012. Cf. ma signature, mais attention ça n'avance pas vite (pour l'instant je n'ai fait que 3 étapes).

[Iluinar]

Moi qui n'arrive jamais à dépasser le chapitre 3 sur mes nombreuses tentatives de roman, je me suis demandé si cette méthode ne pourrait pas m'aider.

Pour l'instant, ça marche !

Je n'ai pas fait toutes les étapes mais la plupart (j'ai dû sauter la 6 et la 9) et j'ai commencé à écrire. Pour l'instant, je n'ai pas encore tout balancer en me disant que ça n'avait aucun intérêt, grand progrès pour moi !

[NB]

[Ermina]

C'est super !

Moi aussi, cette méthode m'avait permis de me décoincer dans des histoires qui me posaient problème.

[Macada]

des histoires qui me plaisaient problème.

Joli !
J'aime ta façon de t'exprimer ces temps-ci, Ermina (t'as le droit de me )

Génial, Iluinar ! Ayant d'ores et déjà largement battu ton record, tu as droit à une

[Serval]

La méthode est de Randy Ingermanson (url donnée en ouverture de fil) et voici la traduction (au pied levé) des trois premières étapes :

...

Merci pour ces informations préciseuses.

serval.

[JMB]

Bon sang ! Je me rends compte que la méthode des flocons, c'est la mienne !

[Roanne]

J'ai oublié de faire un retour sur ce que cela a donné de mon côté... Alors j'ai été plus ou moins jusqu'à l'étape 4, ensuite j'ai décroché.
Cela ne correspondait vraiment pas à ma façon de travailler et surtout, le projet sur lequel j'ai tenté d'appliquer cette méthode étant très court (pour le moment, je dirais dans les 100/120 ksec), trop détailler en suivant la méthode revenait... à écrire en "tell" la totalité de l'histoire.
Pas un grand intérêt pour moi.

Puis les étapes 5, 7 et 8 était vraiment bloquantes pour Le cahier d'histoires, je n'avais absolument aucun intérêt à entrer dans un tel détail de préparation pour un tel projet. Le travail de la phase 3 s'est avéré suffisant pour mes personnages, par exemple.

Armée de mon synopsis, je me suis lancée directement dans l'écriture.

[odinéaz]

J'ai utilisé cette méthode pour L'ange pleureur lors du challenge de l'année dernière. J'étais vraiment bloquée ! J'avais commencé mon roman au feeling mais arrivé un moment où ça partait dans tous les sens... je ne savais pas comment faire. Puis au détour d'un nénuphar, j'ai trouvé cette méthode.
Eh bien pour moi, ça a très bien fonctionné. Bon j'ai revu quelques points à ma sauce. J'ai fusionné l'étape 3 et 7, pour l'étape 9 j'ai repris le tableau que j'avais fait à l'étape 8 et j'ai développé sommairement les idées chapitre par chapitre... (Un peu comme l'étape 1 écrire en une phrase simple l'idée générale mais chapitre par chapitre).
Une fois fini, j'ai dû faire une pause car je n'y arrivais plus. J'avais sortie toutes mes idées, plus rien ne venait. J'ai donc laissé passer les fêtes de fin d'année. Cette pause m'a fait du bien car j'étais trop dedans et ne voyais plus clair.

J'ai ré ouvert un fil challenge cette année et j'ai très bien avancé. Grâce à cette méthode je sais où je vais. Je me replonge dedans dès que j'ai un doute, et ça me permet de ne pas m'égarer. Bien sûr je me laisse une petite marge d'imprévu car sinon, je me sens bridée et ça me bloque.
Bref c'est une bonne méthode. Il ne faut pas avoir peur de l'adapter à ses besoins et de faire des pauses pour mettre de l'ordre dans sa tête.

[AlysB]

C'est vraiment très intéressant, et je ne peux m'empêcher de penser que ça correspondrait particulièrement bien à la construction d'un roman avec alternance de points de vue de plusieurs personnages. Il se trouve que, Le Corps exquis de Brite étant peu ou prou mon roman préféré, j'ai toujours fantasmé d'écrire un bouquin selon cette modalité.
Techniquement, j'ai déjà un projet sur le feu, mais je pense essayer d'appliquer cette méthode pour d'autres histoires. J'ai un effet "épiphanie" en la lisant, mais bon, on ne sait jamais, je pourrais aussi bien me casser les dents dessus après une étape et demi

[albator]

Bâtir, construire, règles, nombres, etc. J’ai l’impression d’être au boulot. Personnellement, j’écris pour le plaisir que cela m’apporte. Si je dois m’enfermer dans des règles, comme je dois le faire au boulot (ingénieur logiciel), je vais rapidement mourir d’ennui.
Plus sérieusement, ce sujet m’a apporté deux ou trois réflexions :

• les règles sont souvent celles d’un auteur en particulier. Que devient notre voix si nous nous efforçons de prendre le même ton qu’un autre ?
• il y a un essai de Charles Dantzig sur un sujet similaire : « À propos des chefs-d’œuvre ». Il en ressort... que rien n’en ressort. Je ne suis pas en train de dire que nous écrivons des chefs-d’œuvre (euh, oui, j’en doute, ), mais si de grands auteurs n’ont pas de points en commun dans le fond et dans la forme, pourquoi s’imaginer qu’une recette « géniale » et générale existe ?
• l’uniformité n’a rien d’attirant. Je pense même qu’un auteur qui est capable de s’échapper des « règles » a peut être plus de chances de toucher le lecteur qu’un auteur se conformant à une liste de règles. Une autre référence ? Picasso qui disait avoir passé toute sa vie à essayer de réapprendre à peindre comme un enfant, voulant dire par là qu’il a toujours cherché à se débarrasser du conformisme que l’on engrange en nous à mesure que les années passent, nous éloignant de l’émerveillement et de la découverte constante vécue par les enfants.

En me relisant, je me dis que ces trois réflexions n’en font qu’une. Peu importe, vous m’avez compris.

[Celia]

Tu pars du postulat qu'une méthode amène à l'uniformisation. Et je pense que ce postulat est faux.
Il y a une façon dont à peu près tout le monde apprend à faire un gâteau au chocolat (des oeufs, de la farine, du sucre, du chocolat, de la levure, du beurre) Est-ce que ton gâteau au chocolat ressemble à celui de ton voisin ? Non. C'est exactement pareil pour les méthodes d'écriture. Mais vraiment pareil.

Ensuite tu affirmes que la méthode des flocons (et autres) t'emprisonne et t'empêche d'écrire ce que tu veux.
Alors ici je vais parler de ma propre expérience : avant d'avoir réussi à théoriser mon écriture, je n'étais pas libre. Depuis que j'utilise certaines méthodes, depuis que j'ai appris certaines règles de construction, j'écris beaucoup plus facilement, et beaucoup de choses très diverses. J'ai appris à construire une maison, et maintenant je peux la construire absolument comme je veux, tout en sachant qu'il y a certaines choses que je ne peux pas omettre (une bonne construction des personnages, des bonnes fondations, un script solide, une plomberie qui fonctionne sans que j'ai à la recommencer dix fois) Apprendre comment se construit un récit c'est se dégager d'une bon paquet de doutes et surtout de mois et de mois de futures corrections. C'est une vraie liberté.

Il ne s'agit pas de se soumettre à une soit-disante moyenne, à une mythique dictature du public ou des éditeur.
Il s'agit de construire un récit qui fonctionne et d'y prendre du plaisir. Et cela peut passer par l'apprentissage d'une méthode.