Je ne dirais pas que c'est inadmissible, je dirais que c'est dommageSytra a écrit :Des livres, j'en ai dévoré des dizaines, voir même des centaines, mais j'avoue n'avoir jamais été attirée par les classiques. Vu ce que j'ai pu lire de vos interventions, certains trouveront sans doute cela inadmissible. "Comment peut-on dire qu'on aime la littérature, si on n'aime pas les classiques ?"
De même, d'après ce que j'ai lu dans ce fil, que les adeptes des manuels d'écriture doivent trouver dommage – mais non inadmissible – qu'on ne veuille pas lire lesdits manuels.
À mon avis, c'est une erreur de croire que décortiquer un livre va lui enlever sa magie – sauf bien sûr si on se rend compte que le livre est mal pensé, mais si on l'a aimé il y a quand même peu de chance. J'ai disséqué pas mal de bouquins que j'adore, et ils n'y ont rien perdu en magie ; en revanche, ils y ont gagné en profondeur ! Donc finalement je suis gagnante Mais bon, je suppose que chacun a un ressenti différent sur ce point.Même lorsque le livre est refermé, je ne veux pas lui enlever sa magie en le disséquant, en me demandant comment ont été construit les personnages, l'intrigue, l'ambiance, le rythme, etc.
C'est que tu confonds cours de français / littérature, et études de lettres Il y a tout un pan critique / théorique qu'on aborde très peu au lycée. Un·e étudiant·e de lettres lira ces ouvrages.Anaïs a écrit :De mes souvenirs d'études (et je le reconnais, ça remonte, surtout pour tout ce qui touche à la littérature), on n'apprend pas les mécanismes utilisés pour créer une oeuvre, en cours de français. Il me semble que c'est plutôt la décortication du texte, en regardant les thèmes, par exemple, ou l'intention de l'auteur (pour revenir à l'ironie de Voltaire) et enfin (et surtout) la stylistique, la grammaire. L'aspect "forme" bien plus que le "fond" dans le sens structurel.
Du coup, pour moi, on ne peut pas vraiment opposer Truby et Lavandier à des études de littérature, puisque finalement ce n'est pas le même sujet. Me trompé-je ?
Et, en un sens, il n'est pas tout à fait exact de dire que les auteurs dits classiques ont tous créé sans "s'aider" d'un "manuel" (que de guillemets !). Certains suivaient des règles ou des principes assez stricts, qu'ils n'avaient pas inventés eux-mêmes. Ce n'était pas non plus une méthode du flocon, évidemment, mais les textes ne sortaient pas forcément de nulle part. Ah oui, et évidemment, la plupart de ces auteurs disposaient d'une solide culture littéraire… (vous pouvez y voir un sous-entendu bien lourd, il y en a un en effet )
D'ailleurs, j'évite de participer aux sujets "techniques d'écriture" sur le forum, parce que d'ordinaire Lavandier et Truby y sont dégainés aussi sec, et avec eux leurs notions, et tout ça ne fait pas du tout partie de ma boîte à outils (à supposer que j'en ai une, parce que je ne vois pas exactement les choses de cette manière). Mais peut-être que j'ai tort ? Peut-être que ça serait intéressant de sortir dans ces discussions des textes plus "universitaires", ou des auteurs anciens ("Sur ce point, je propose d'invoquer Aristote.") ? Histoire de confronter un peu les approches… À voir, peut-être !
Hum… Je ne prétends pas parler au nom d'Ilham, mais je comprends tout à fait ce qu'elle a voulu dire quand elle parlait de l'aspect monolithique de la discussion. Personnellement, je le ressens presque comme du prosélytisme. Vous partez forcément du principe qu'on rate quelque chose en ne lisant pas ces livres ; vous, vous le savez bien, puisque vous les avez lus. Nous, par contre, on s'obstine dans l'erreur… mais peut-être qu'un jour, on verra la lumière ? Qui sait…Stef- a écrit :C'est très vrai ! Peut-être Ilham tu es à un moment où ces ouvrages, soit "tu n'en as pas besoin", soit ils te perturbent ? Ce qui ne veut pas dire que demain, ou plus tard, tu ne te reconnaisses pas dedans, ou du moins, dans certains aspects qui y sont présentés ? Là tu serais contente de les avoir lus, car ils te permettront d'éviter des écueils et de gagner un temps précieux.
Oui, j'exagère volontairement les traits, mais c'est plus ou moins le sentiment que j'ai en lisant pas mal de messages de cette discussion. Que vous savez mieux que nous ce qui est bon pour nous ; puis vous illustrez vos propos de vos expériences personnelles pour mieux persuader… sauf que ça ne fonctionne pas.
Pour éviter tout malentendu : je sais que ça n'est pas du tout l'intention que vous mettez dans vos messages, mais je vous assure que quand on est de l'autre côté de la barrière, ça paraît très dogmatique – et un peu méprisant, aussi. Mais, à lire ton message, Sytra, j'ai l'impression que tu as ressenti de cette façon-là le peu qu'on a pu dire sur la littérature classique – dogmatique et méprisant –, alors que ça n'était pas du tout l'intention, et que je n'avais pas le sentiment que ça pouvait laisser cette impression à la lecture.
Donc je suppose qu'on n'a pas la même sensibilité, selon le côté où l'on se place.