La mare aux nénuphars

Kev a écrit : un point pour moi !! mdr

Non je plaisante, c'est normal de recadrer le forum sinon ça deviendrait du n'importe quoi.


Et merci à tous pour votre opinion sur le sujet, ça diverge beaucoup donc c'est intéressant ! Ca à l'air visiblement compliqué alors je pense que je vais rester à la 3e personne pour mon projet actuel et si ça se passe bien, pourquoi pas mettre celui ci en oeuvre

Tu veux dire que tu vas l'écrire à la troisième personne puis voir si tu peux le refaire à la première personne ?

A mon avis, si la narration à la première personne te tente, pourquoi ne pas l'essayer soit sur un des défis de la mare olympique, soit sur une nouvelle ? (avec AT ou sans) Quand je me plonge dans un nouveau sujet, je sais que je préfère faire mes premières armes sur un texte court : si je réussis, j'ai peut-être les épaules pour passer à un format plus conséquent, et si ce n'est pas ça, je peux reprendre ou laisser tomber sans trop de regrets.
Il ne faut pas laisser l'aspect casse-gueule de la technique te démotiver, surtout si tu y étais très attaché et que ça servait vraiment ton propos. Mais il ne faut pas non plus t'y investir sur 200 pages pour te retrouver le bec dans l'eau plus tard

Celia a écrit : mon avis, si la narration à la première personne te tente, pourquoi ne pas l'essayer soit sur un des défis de la mare olympique, soit sur une nouvelle ?

Mais euh, arrête-moi Kev si je me trompe, il ne s'agit pas d'essayer la première personne -auquel cas, je n'aurais pas du tout fait la même réponse- mais d'alterner des passages à la première et à la troisième personne dans le même récit et pour les mêmes personnages. Ou alors, c'est moi qui n'ai pas compris, peut-être ?

Perso je me suis lancé dans un projet mélangeant 1ere et 3eme personne. Difficile de dire si ça peut marcher ou pas avant d'avoir terminé mais je vais quand même donner mon point de vue.
Il y a des idées de textes pour lesquelles la première personne semble indispensable. Le problème c'est que sur la longueur d'un roman, on peut avoir besoin de parler de points de l'intrigue qui échappe au narrateur. Pour ces éléments là, j'ai opté pour la troisième personne.
En gros je crois qu'il ne faut pas se brider, même si ce mélange n'est effectivement pas le plus naturel.

Je vais te faire part de mon expérience, mais un conseil: Avant tout, fait toi plaisir. C'est ça qui fera la différence.

Dans mon roman, j'utilise différents Pov : mon héroïne, mon héro, les personnages secondaires, les méchants, un chat... J'annonce la couleur avant le texte, tout simplement. Et lorsque je ne dit pas qui parle, c'est un Pov omniscient. Il faut juste faire attention de ne pas varier trop souvent au cours d'un même chapitre, ce qui peut-être déstabilisant.

Autre chose, je finis une scène sur un point de vue, je reprend cette fin vue par un autre personnage et j'enchaîne. Exemple : mes personnages sont tous réunis, un des perso part à la poursuite d'un "méchant". Je continue la scène en le suivant lui. Ca passe bien et je me régale à compléter ce qui se passe hors de vue de l'héroïne grâce à ces compléments.

Après, si tu veux lire ce que ça donne, va sur mon blog lire mon histoire
http://xeleniel.over-blog.com/

Et ne t'inquiète pas, si tu te fait plaisir, c'est tout ce qui compte.

J'ai écrit une nouvelle à "je". Cela s'est imposé de lui-même. Ce n'est pas très difficile à écrire mais c'est difficile à rendre le texte aimable au lecteur. L'usage du "je" doit aller au bout des émotions et des réflexions du personnage. Si tu te mets dans une narration à "je", ton récit ne peut être celui d'un livre-monde ou d'une saga épique mais bien l'histoire d'une personne, de son rapport au monde sensible et à l'autre.

Si tu écris à "je" pour faire un récit épique ou faire découvrir un univers, tu te planteras. C'est avant tout l'aventure d'une femme ou d'un homme que tu feras découvrir.

Dans ma nouvelle optant pour le "je", l'histoire suit un jeune homme ambitieux qui découvre le prix de son ambition et en souffre... quitte à perdre quelque chose d'important plutôt que de sombrer du côté obscur.

De mon point de vue, les récits à "je" sont des récits-personne, on suit une personnalité, on s'identifie à elle et tout notre expérience du sensible passe par lui. Cela peut être très fort (sans doute l'une des raisons du succès phénoménal de Twilight).

Beorn a écrit :

Celia a écrit : mon avis, si la narration à la première personne te tente, pourquoi ne pas l'essayer soit sur un des défis de la mare olympique, soit sur une nouvelle ?

Mais euh, arrête-moi Kev si je me trompe, il ne s'agit pas d'essayer la première personne -auquel cas, je n'aurais pas du tout fait la même réponse- mais d'alterner des passages à la première et à la troisième personne dans le même récit et pour les mêmes personnages. Ou alors, c'est moi qui n'ai pas compris, peut-être ?

C'est effectivement ça Beorn, tu ne t'es pas trompé !!

Mais selon la plupart des réponses que l'on m'a donné, il faut avant tout partir de ce projet non pas simplement pour vouloir être original mais parce que l'utilité s'en fait ressentir.
C'est le cas de mon projet puisque 4 jeunes amis se retrouvent propulsés dans un monde qu'ils ne connaissent pas. Je voulais me mettre dans la peau de chacun d'eux pour montrer leurs différences d'appréhension face à ce monde. Montrer le clivage qu'il y a entre l'adaptation de l'un ou de l'autre sur ce nouveau monde... Cependant j'ai l'impression que ça demande un gros travail, car il faut vraiment réussir à développer des personnalités différentes et bien distinctes pour rendre la chose intéressante.
De plus, le fait de mélanger la 3e personne lorsqu'ils sont ensembles et la 1ere lorsqu'ils sont chacun de leur coté à l'air d'en déranger certains. Conclusion vu que je suis encore un novice en terme d'écriture, je crois bien que pour ce projet ci, je vais me limiter à la 3e personne

Une difficulté peut se présenter avec l'emploi de la première personne, celle de se décentrer. La richesse du personnage peut se révéler par l'emploi de la première personne, mais il faut bien garder en tête sa cohérence et ne pas lui faire adopter un comportement, une réaction qui seraient les nôtres.
Ce type de narration demande donc une bonne maîtrise du personnage et de l'intrigue. Si tu te sens confiant, pourquoi pas. J'avoue que j'ai longuement hésité entre la première et troisième personne pour mon roman. Après réflexion, je me suis aperçue que l'emploi de la troisième personne (avec alternance de point de vue), sert mieux l'intrigue. J'ai privilégié ce point à celui de la psychologie du personnage principal. C'est un choix que j'ai préféré faire avant de commencer mon premier jet.
Un bon exemple de narration à la première personne: l'assassin royal de Robin Hobb. Le destin du personnage principal nous capte dès le départ.

Par contre, pour l'alternance première et troisième personne, c'est clair que ce n'est pas facile: il faut le faire passer de manière naturelle et ne pas embrouiller les repères du lecteur. Mais, je constate que d'autres grenouilles se sont lancées dans l'aventure avec plaisir... Par contre, je me pose des questions. Il me semble que tu souhaites alterner les points de vue en utilisant des personnages différents. Ta question n'est-elle pas en fait: n'est-il pas gênant de parler du personnage y à la troisième personne quand j'ai adopté le point de vue de x ? Je ne suis pas sûre sur le coup. Peux tu m'éclairer ? Si telle est ta question, alors pourquoi pas. Si tu maîtrise bien personnages et intrigue, ce n'est pas plus difficile qu'une alternance de point de vue à la troisième personne.

Si tu hésites encore. Tu peux essayer de n'écrire que le premier chapitre, ou que le début de quelques chapitres avec ces différentes possibilités de narration, pour voir dans laquelle tu te sens le plus à l'aise. Cela t'éviterait d'avancer avec une qui ne te convient pas et de devoir réécrire.
Après (comme dirait Stef. ) tu peux lire Personnages et Point de vue d'O. S. Card , pour pousser plus loin ta réflexion.

Daerel a écrit : Si tu te mets dans une narration à "je", ton récit ne peut être celui d'un livre-monde ou d'une saga épique mais bien l'histoire d'une personne, de son rapport au monde sensible et à l'autre.

Ce n'est pas tout à fait vrai (vu qu'on peut faire un livre-monde à la 1ère personne).

Eh les grenouilles est-ce que vous avez d'autres livres à me proposer, en dehors de ceux déjà présent sur ce fil, qui alterne 1ere et 3ème présonne ?

"Kushiel" et "Imriel", de J. Carey.

De mémoire, ça arrive dans les livres où un personnage raconte son histoire à un (ou plusieurs) autres personnage, comme par exemple Le Nom du vent de Patrick Rothfuss. Ou Magie et Cristal (un des tomes de la saga La tour sombre de Stephen King). Dans ce cas, le récit des évènements passés devient souvent plus important que ce qui se passe eu "temps présent".
De façon plus anecdotique, ces passages racontés peuvent aussi durer juste quelques chapitres dans des romans à la troisième personne.

Seul sur Mars d'Andy Weir, que je viens de finir et que j'ai beaucoup aimé. Il y a des parties à la troisième personne, mais le plus gros du roman est à la première.

En effet et dans ce dernier cas, si ma mémoire est bonne, Mark "raconte" son histoire lui aussi à la manière d'un journal de bord (ou alors, c'est le film qui m'induit en erreur ? je ne sais plus). Ce serait donc un "récit" raconté par un personnage. A côté de cela, l'action sur terre et dans le vaisseau est racontée à la troisième personne, car elle ne fait pas partie du journal de Mark.

Beorn a écrit :En effet et dans ce dernier cas, si ma mémoire est bonne, Mark "raconte" son histoire lui aussi à la manière d'un journal de bord (ou alors, c'est le film qui m'induit en erreur ? je ne sais plus). Ce serait donc un "récit" raconté par un personnage. A côté de cela, l'action sur terre et dans le vaisseau est racontée à la troisième personne, car elle ne fait pas partie du journal de Mark.

C'est exactement ça. Je n'ai pas vu le film. C'est un journal de bord, en effet. Curieusement, alors que je ne suis pas friande des récits "je" et des récits "journal", j'ai beaucoup aimé cette forme, parce qu'elle est totalement logique dans ce roman.

Ce n'est pas SFFF mais André Brink dans Une saison blanche et sèche utilise les 2 procédés. Au départ, 3 ème personne pour raconter l'histoire du point de vue du personnage principal, puis extraits de son journal à la première personne donc. Il faudrait d'ailleurs que je le re-re-re-lise maintenant que j'ai un autre regard sur les procédés de narration.