Re: Nourriture du moyen-âge
Posté : mar. sept. 03, 2013 9:09 pm
Je crois que l'idée générale était de manger tout ce qui était mangeable, même si ça avait un gout atroce (une petite salade de pissenlit,?) .
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Au contraire Un exemple tout simple : l'hypocras. Les techniques de vinification ne permettaient pas d'obtenir de grands vins de garde. Les bouteilles se conservaient 1 an, 2 maxi, et ce n'était pas toujours de la grande qualité gustative. C'est comme ça qu'est né l'hypocras : du vin, des épices, du miel et on obtient une vraie tuerie !tomate a écrit :Je crois que l'idée générale était de manger tout ce qui était mangeable, même si ça avait un gout atroce (une petite salade de pissenlit,?) .
Nan, un chien, c'est utile Tout comme les bœufs, utilisés comme animaux de trait, donc la viande n'était pas très prisée puisque les bêtes étaient abattues quand elles ne pouvaient plus travailler.Gwenouille a écrit :Est-ce qu'on mangeait du chien du coup ?
Les paysans ne consomment pas de nourriture très variée : la plupart du temps, ils se nourrissent de galettes, de bouillies de céréales telles que l’orge ou le seigle. Le pain gris de seigle est un élément essentiel, la base de l’alimentation paysanne, chaque personne en consomme 1Kg par jour, lorsqu’ils le peuvent bien sur ; la soupe de légumes est également un composant important de leur alimentation. Les paysans riches tuent en général un porc au début de l’hiver puis le conservent dans le sel, ce qui leur donne le lard pour les jours de fête.
D'une façon générale, la nourriture est une des préoccupations constantes du Moyen Age avec une crainte plus ou moins latente de manquer du stricte nécessaire. Aussi le XIII* Siècle relativement privilégié par l'essor économique en cours, répond à cette préoccupation par une recherche gloutonne et fait de la nourriture un objet de plaisir. ( 14 ). Plaisir que l'église condamne et tente de canaliser ne serait-ce qu'en donnant en exemple le carême. En vain.
A MONFLANQUIN, comme partout ailleurs, cette alimentation repose essentiellement sur les produits locaux et, mis à part tout problème de diététique ou de gastronomie, se trouve être qualitativement comparable à la nôtre.
Les glucides et hydrates de carbone sont fournis surtout par les céréales dont les espèces sont fort nombreuses. Les lipides et protéines proviennent des aliments végétaux, animaux. A cela s'ajoute le vin. Bref aux yeux de nombreux historiens les rations moyennes en période normale avoisinent nos 3000 calories actuelles, ce qui explique la vigoureuse expansion démographique du moment.
L'essentiel de la nourriture, pour toutes les classes de la société, est constitué de pain de blé, de seigle ou d'orge, de viande dont c'est pénitence que de se priver, d’œufs en grande quantité, et de légumes en plus faible quantité sans oublier les fromages et laitages.
Les viandes proviennent des bœufs qui, faute de prairies artificielles ou de fourrage suffisants, sont rarement des animaux gras, du porc le plus souvent tué à la maison au début de l'hiver, du mouton.[Beaucoup de porcs, peu de chevaux et de bœufs, quelques vaches] Il y a également l'élevage des animaux domestiques : un peu le lapin mais surtout les poules, les pigeons, les oies, sans oublier quelque fois cygnes et paons.
Non négligeable non plus l'approvisionnement par la chasse à une époque où l'on trouve encore beaucoup de sangliers et de cerfs.
L'ALIMENTATION EN PROVENCE ORIENTALE A LA FIN DU MOYEN-AGE
par Marie-Christine GRASSE
Les textes mentionnent assez rarement les aliments eux-mêmes. En revanche, ils explicitent le mobilier les contenants, comme la table à pain par exemple. Cette dernière indique clairement que l'on mange du pain, sinon à tous les repas, du moins suffisamment régulièrement pour posséder un meuble spécifique ou encore le gril à huile...
La table à pain ou le pétrin indiquent également que la fabrication du pain se fait à domicile et sa cuisson à l'extérieur.
Le pain et le vin étaient primordiaux dans l'alimentation provençale, donc dans la vie quotidienne des personnes au Moyen Age. On rencontre les mentions de pain et de vin dans toutes les couches sociales.
Comme pour la viande et le poisson frais, les inventaires restent muets au sujet des fruits et légumes frais. Non pas qu'ils soient absents de la nourriture quotidienne, mais tout simplement conservés dans les meubles de stockages, mentionnés dans les inventaires après décès, il n'est pas certain que toutes les provisions alimentaires soient énumérées. Nous ne traiterons donc ici que des produits secs.
Pourtant, la possession des vergers et des jardins étant très répandue, les produits frais doivent être largement consommés. Les jardins aixois de la même période comportaient des pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, abricotiers.(2)
Seules les personnes aisées semblent consommer des amandes, alors que l'on rencontre les figues, certainement sèches, dans différents milieux sociaux, ainsi que les noix et les noix de cajou.
Si les noix sont consommées telles quelles, on en extrait également de l'huile.
Nous avons remarqué l'existence de mobilier également en noyer. Il s'agit de l'arbre de la montagne provençale réservant l'amandier à la Provence des bassins
Comme en Sicile (4) ou en Provence (5) les principaux légumes semblent être les fèves, les pois chiches, les lentilles s'ajoutant à la consommation du riz.
On utilise les fèves, pour les potages, souvent accompagnées d'oignons (6), mangées fraîches, sèches ou cassées
Les lentilles et les pois, consommés, cuits seuls, ou cuits dans un potage, font également partie de la nourriture du bas Moyen Age. Les lentilles se vendent plus cher que les fèves.
Le riz est un élément particulier qui semble être largement utilisé dans la cuisine de l'époque. Consommé cuit dans un chaudron ou une marmite, on le transforme aussi comme le blé en semoule.
Les récipients contenant de l'huile sont souvent cités ainsi que la grille à l'huile... Ils attestent tous de sa large utilisation de l'huile comme condiment végétal dans la vie quotidienne. Il s'agit certainement d'huile d'olive, la terre provençale étant largement complantée
d'oliviers depuis l'antiquité. Mais nos textes ne le mentionnent pas. En effet, un champ d'olivier est cité comme simple champ dans les textes de tutelle. Seule la terre semble compter, et non la production des arbres y poussant. Le même problème se pose d'ailleurs pour les fruits frais.
Les épices sont utilisées dans la cuisine. On trouve la muscade, le poivre, diverses plantes aromatiques comme le thym, la cardamone mais également des plantes laxatives et des remèdes.
La présence d'un mortier dans un très grand nombre de maisons indique une consommation assez répandue d'épices.
Les textes révèlent également la consommation de confitures d'abricot, de miel, de sucreries diverses, dragées, gommes...mais aussi de sirops, l'unique source de sucre avec le miel. En effet, le sucre à proprement dit, importé de Sicile, coûte beaucoup trop cher. Nous ne pouvons dire si ces dragées et confitures viennent proprement de Sicile, grande productrice de douceurs dès le XIVe
siècles.
A travers cette présentation d'un des aspects de l'alimentation quotidienne en Provence Orientale apparaît celui concernant les produits secs ou se conservant dans le temps. On constate que les aliments ont un emplacement déterminé dans la demeure, dans les pièces spécifiques. De plus, certains aliments demeurent courants, alors que d'autres sont réservés aux personnes les plus aisées. Par ailleurs, en se rapprochant des ustensiles de cuisine, on arrive à percevoir les modes de cuisson et donc de préparation de certains aliments.
L'alimentation paraît variée et très hiérarchisée suivant le niveau social. Si tous mangent du pain, il n'en est pas de même pour la viande ou le poisson. Mais il ne faut pas oublier que les listes alimentaires dressées à partir des inventaires dépendent des moments de l'année où les actes ont été passés. Cela n'est pas sans incidence sur le témoignage qu'ils laissent. La quantité de vin dans une
maison dépend de la date de l'inventaire par rapport aux vendanges, celle des grains varie par rapport aux moissons, celle du sel à la perception de la gabelle etc.
Ces divers aspects aident à mieux percevoir la vie des habitants des demeures urbaines, sans qu'il soit pour autant possible d'établir le budget mobilier ou alimentaire d'une famille, car le nombre de nos textes demeure trop faible.
No sé, par contre la cuisine médiévale utilise assez peu de matières grasses. Les sauces sont à base de bouillon de viande par exemple. Pour les douceurs, c'était limité par les modes de cuisson et les ustensiles. Donc le beurreJo Ann v. a écrit :Est-ce que le beurre n'était pas un produit de luxe à un moment ?
Les cygnes, on les trouve proches des plans d'eau (étangs, lacs...) donc plutôt en plaineCupcake a écrit :On trouve de la volaille type cygnes plutôt dans des forêts ou dans des plaines ?
Les grands seigneurs mangeaient du porc-épic ?
très bonne analyse du voili voilou !Cupcake a écrit :Ah tiens, voici un autre adepte du "voili, voilou", terme couramment utilisé par moi-même dès que j'écris un message à quelqu'un et que je ne sais pas comment finir Merci, c'est vrai que je ne pensais pas au pot-au-feu. Au fait, et la ratatouille ? Ca existait ?