La mare aux nénuphars

Non mais je ne pense pas que l'article ait eu une quelconque vocation de conseil

D'ailleurs, on pourrait continuer la liste avec nos propres suggestions ?

Beorn a écrit : Je trouve ça très intéressant comme réflexion. La fantasy a évolué.

Je pense d'ailleurs qu'il ne s'agit pas de la seule évolution et qu'il y a aussi un amalgame progressif entre fantasy et science-fiction, mais c'est un autre sujet...

Personnellement j'adore quand les auteurs intègrent la dimension corporelle dans leur récit. Parce que c'est moins éthéré, que ça sent le sang et la sueur, et du coup, c'est plus intense. ça peut aussi permettre de mieux s'identifier, plus profondément, avec les personnages. Moi qui suis une grande amatrice de films d'horreurs et de scènes de guerre, je reproche souvent aux oeuvres de ne pas être assez crues. Donc évidemment, on en revient à ce que l'on a envie d'exprimer. Mais là, pour les batailles et le sentiment d'épouvante, ne pas être cru, c'est passer à côté de son effet, ou manquer d'engagement dans son sujet.
Enfin bref je pense que la dimension corporelle est capitale, parce que l'intérêt quand on lit une histoire, c'est de croire, le temps de la lecture, qu'elle soit vraie, non ? Après, comme vous le dites, il faut savoir être pertinent dans les détails choisis

Ouais, mais quand je lis vautrée sur mon lit, jveux bien être à côté du mec destiné à sauver le monde quand il monte sur un dragon, au milieu des batailles, dans des couloirs sombres, mais franchement, j'ai pas envie de l'accompagner aux latrines ni de voir comment ça se passe de près quand il défonce le crâne de quelqu'un avec sa massue (parce que la réalité doit être vachement gore, et je suis franchement pas fan de ça). Étant donné que je le suis partout ce héros, c'est comme si j'étais un spectre sur ses talons, donc la dimension "éthérée" me dérange vraiment pas. Quand je lis, c'est vraiment pour partir ailleurs, si le récit me ramène volontairement au réel avec ce genre de détails, vous pouvez être sûr que je le finirai pas...

Bon, il y a des limites à ce statut d'éthéré, genre si le héros se balade un mois dans le désert sans une goutte d'eau et que ça le dérange pas...

Je suis plutôt comme Faa, perso !
(même si là, en relisant le SDA, je suis sidérée par l'absence de courbatures chez les Hobbits non entraînés à la marche, qui parcourent des dizaines de lieues d'une traite xD )

Je suis assez d'accord avec Faa sur le côté latrines...
Je ne vois pas vraiment où pourrait se situer l'intérêt de prendre ne serait que cinq mots pour dire qu'un aventurier va faire caca ou pipi... Après évoquer la courante d'un régiment ou quelque chose dans ce genre pourquoi pas. Pour il y a des choses qui sont de l'évidence et qui n'ont pas besoin d'être écrite.
Quand je termine de lire un roman, je ne me dis pas : "Ah enfin les personnages vont pouvoir aller faire caca."
Donc pour moi j'ai pris ce point-là plus comme de la "provoc'" que comme une remarque sérieuse.

Je ne vois pas vraiment où pourrait se situer l'intérêt de prendre ne serait que cinq mots pour dire qu'un aventurier va faire caca ou pipi...

Bah je sais pas, mais que Tyrion aille pisser toutes les cinq minutes, ça lui rajoute du charme =')

Je classe Tyrion dans les courantes de régiment :p Ça lui va très bien

Pour moi, l'important est – comme souvent – que cela serve l'histoire, au niveau de l'intrigue, de l'ambiance, ou encore de la construction des personnages. Il n'y aurait ainsi probablement aucun intérêt à suivre le beau guerrier ténébreux (cliché, lui aussi ) au petit coin... sauf dans une parodie qui cherche justement à prendre le contrepied de ce personnage ! En revanche, que la jeune fille en détresse (oui, j'ai décidé d'aligner les clichés dans mon argumentaire, vous m'en excuserez ) soit prise d'une terrible envie de faire pipi alors qu'elle doit précisément rester cachée pourrait permettre
a) de la faire sortir de sa cachette, justement, puisqu'il est bien entendu que l'objectif de l'écrivain est de mettre ses personnages dans des galères sans nom
b) de faciliter l'identification du lecteur à ce personnage, par cette touche de réalisme...

Sinon, mon copain m'a fait remarquer que les nains ont de bien trop petits bras pour faire de bons archers crédibles (rapport à la taille de l'arc et à sa portée, toussa...).

Attention, le grand ténébreux peut très bien aller aux toilettes sans qu'il s'agisse d'une parodie... même si ça se finit mal (ça se passe à un moment du "Trône de Fer")

Oui, bien sûr, j'exagérais à titre d'exemple. C'est une question d'ambiance du roman, de niveau de réalisme.

(même si là, en relisant le SDA, je suis sidérée par l'absence de courbatures chez les Hobbits non entraînés à la marche, qui parcourent des dizaines de lieues d'une traite xD )

Mais euh ! Ce sont des hobbits, tout de même !
Leur résistance physique est aussi un reflet de leur résistance mentale. Bref, euh, je ne suis peut-être pas objectif...

Dans le SdA ça ne m'a pas choquée parce que Tolkien n'est vraiment pas proche de ses personnages. Enfin, avec le recul, c'est l'impression que j'en conserve (bon, ok, je ne l'ai pas relu depuis l'année qui a précédé la sortie du 1er film).
Du coup ce n'est pas seulement l'absence de courbatures que j'ai trouvée gênante, mais carrément celle d'émotions / ressenti dans l'ensemble.

Pour ma part, je ne vois pas l'intérêt de parler des commodités si cela n'apporte rien à l'intrigue ou si ça tombe comme un cheveu sur la soupe : tout dépend du degré d'intimité que l'on partage avec les personnages. Et dans les SdA, je n'ai vraiment pas le souvenir de la moindre intimité avec ces derniers.

A mon sens, plus on s'approche du quotidien des personnages, plus ils deviennent tangibles. Raconter que le héros va aux toilettes, qu'il mange, qu'il dort, qu'il a mal etc., c'est lui donner une réalité plus grande.
A contrario, les personnages de Tolkien sont des archétypes, ils n'ont rien de réel. Le SdA n'est pas très éloigné du conte ou de la légende, si on y regarde bien (Tom Bombadil included ).

Je ne sais pas ancz, j'ai écrit un roman très proche des détails du quotidien et je peux maintenant t'assurer que beaucoup font une réaction allergique (après, il est certain que le style et la structure de l'histoire jouent, mais c'est un fait, les éditeurs ne sont pas fans et les lecteurs pas plus je pense, du moins dans une certaine mesure).