La mare aux nénuphars

C'est amusant, je me pose souvent la question pour mon roman de fantasy qui fait intervenir un jeune adulte de notre monde. Ce fil tombe vraiment à pic.

Célia résume vraiment ce que je pense. J'utilise "putain" et "merde" à toutes les sauces, quand ce n'est pas un vocabulaire plus fleuri lorsque je parle avec des amis (cela ressemble bien à l'anecdote d'Elrina), et pourtant je ne pense pas être une personne plus vulgaire qu'une autre. Si je m'écoutais, il y aurait des "putain" dans presque toutes les répliques de mon personnage principal, parce que sinon j'ai l'impression qu'il manque quelque chose pour que le dialogue soit crédible. Je vous rassure, je me contrôle. Et en réalité, ces jurons ne reviennent quasiment jamais (je m'autocensure en fait).

Je trouve super intéressant (et rassurant aussi ) de lire toutes vos réactions sur ce sujet !
d'avoir ouvert ce fil.

Si Hergé avait été réaliste, nous n'aurions jamais eu les jurons de capitaine Haddock et l'histoire de la BD s'en serait trouvée changée

J'avais lu je ne sais plus où que, quand il a créé le perso, il voulait le faire jurer comme tout marin qui se respecte mais les contraintes de l'édition jeunesse l'ont empêché de le faire de manière réaliste. Et c'est pour ça qu'il a inventé cette collection unique de jurons qui sont devenus partie intégrante du perso

Iluinar a écrit :Si Hergé avait été réaliste, nous n'aurions jamais eu les jurons de capitaine Haddock et l'histoire de la BD s'en serait trouvée changée

J'avais lu je ne sais plus où que, quand il a créé le perso, il voulait le faire jurer comme tout marin qui se respecte mais les contraintes de l'édition jeunesse l'ont empêché de le faire de manière réaliste. Et c'est pour ça qu'il a inventé cette collection unique de jurons qui sont devenus partie intégrante du perso

D'ailleurs, il existe un dictionnaire des jurons du capitaine Haddock...
Personnellement, c'est moins sur les jurons que sur les exclamations que je bute. Peut-être parce que mes personnages s'exclament plus qu'ils ne jurent, mais c'est pas évident de trouver quelque chose d'original pour chaque personnage. Dans la littérature jeunesse, mon préféré reste "Mille pompons" de Fantomette. Et je me rappelle d'un livre dont vous êtes le héros où un personnage y allait de ses "chaussette à poule". Sinon, les "nom d'un..." fonctionne bien. À condition de ne pas généraliser ça à tous les personnages évidemment.

PS : Nom d'une grenouille disséquée, c'est quoi toutes ces nouvelles émoticônes ? Mon bouton "Envoyer" est à un kilomètre... (Bon, je suppose qu'il y a un fil pour ça)

(J'ai pensé à vous, mon chef m'a prouvé être un vrai toulousain en disant devant moi dès le premier jouer "putain, blablabla con" c'est une vraie ponctuation ma parole x))

D'ailleurs, en parlant de chef, j'en ai un qui a plaisanté en disant : "Je vais interdire les 'purées de pommes de terre'", ce qui a provoqué un fou rire général dans l'équipe.
Pourquoi ?
J'ai un collègue qui jure ainsi (et tout le monde a compris l'allusion).
Je venais de me faire la réflexion que ce serait pas mal de s'en inspirer pour un perso (i.e. le gars qu'on identifie à sa façon de jurer) quand je suis tombée sur ce fil.

Pierre Bottéro utilisait pour sa triple trilogie de Gwendalavir de nombreux jurons et expressions typiques, et c'est de la littérature jeunesse (ce qui me rajeunit ):
"Par le sang des Figés !"
"Fiente de Ts'lich ! "
"Il pue comme un Raïs", etc...
On s'y fait très bien !

Nariel Limbaear a écrit :"Péripatéticienne borgne", c'est intemporel

C'est amusant, pour moi ce n'est pas une insulte.
D'une part, c'est trop long pour claquer (et une insulte doit claquer) d'autre part, ce n'est pas assez... méchant ? mesquin ? vulgaire ? rabaissant ?

Après, c'est vrai qu'on peut se sentir insulter par une remarque, dans un contexte particulier, mais on s'éloigne alors des jurons dignes de ce nom.

Le contexte joue beaucoup dans tous les cas, surtout pour des mots tels que "putain". C'est une ponctuation pour beaucoup de gens moi la première, je le confesse tout en restant aussi une vraie insulte très dure (quand c'est dirigé vers une personne) ou... un moyen d'exprimer une grosse émotion, d'évacuer une tension (là on est dans le juron je suppose).
C'est rigolo, j'ai les 3 usages dans La pelote d'épingles !

Péripatéticienne borgne", c'est intemporel

C'est amusant, pour moi ce n'est pas une insulte.

C'est déjà un peu "adouci", il me semble! "Pute borgne!" est un juron que j'ai entendu jusque dans les années '90 dans la bouche de gens qui avaient à l'époque plus de 40 ans et ne voulaient justement pas utiliser de jurons "modernes" pour rester polis (ils avaient aussi une vue très personnelle de ce qui était grossier ou pas). Pour eux, "Nom de Dieu" était aussi un juron conséquent, mais lui, ça fait au moins 15 ans que je ne l'ai pas entendu. Comme, quoi, les usages...

our eux, "Nom de Dieu" était aussi un juron conséquent, mais lui, ça fait au moins 15 ans que je ne l'ai pas entendu. Comme, quoi, les usages...

Ah ! celui-là, je l'utilise fréquemment ! Dans sa version wallonne aussi, d'ailleurs... Nomdîd'ju !

Tiens, les jurons peuvent varier aussi selon la région... ça aussi, c'est à prendre en compte...

j'ai un copain (chti) qui utilise beaucoup "bordel à cul de pompe à brain" c'est très fleuri!
Aux jurons pures, je préfère les images un peu "argot", ma grand mère était une spécialiste et j'en ai une jolie collection. Je trouve que ça rend les dialogues vivant, colorés, sans tomber dans tu vulgaire ni du grossier. ça peut servir de palliatif.

Une expression en wallon que ma collègue m'a traduite... Gamine, elle l'avait dit à ses parents sur le coup de la colère :

"Bonne nuit et que le diable te souffle par le trou du cul !"

Autant dire qu'elle l'a regretté après mais j'ai trouvé ça excellent ! Je sens que je vais la ressortir un de ces jours

Il y a moyen d'inventer des jurons qui équivaudraient à nos "merde" et "putain". Pierre Grimbert le fait dans Le Secret de Ji (ou Les Enfants de Ji, je sais plus). J'ai oublié le mot en question parce que les personnages l'ont peu prononcé, mais on comprenait que c'était un "gros mot". Il était en italique (les premières fois du moins) et suivi d'un point d'exclamation.

Je suis beaucoup dans le SFFF alors en général j'adapte les jurons au monde ou au personnage.

Un elfe dira : Chiure de troll.

Un troll dira : Chiure d'elfe.

Un demi-troll demi-elfe dire : Chiure de batard.



Je pense que les jurons doivent être vus comme des moyens d'expression et pas surutiliser au risque de lasser ( vulgaire ou pas). Un juron ça va. Cent ...

Si un personnage jure. C'est qu'il a quelque chose à dire. Cela peut être l'occasion de le caractériser. C'est quoi sa culture. C'est quoi son statut social. Y-a-t-il moyen d'interpeller le lecteur en sortant du registre classique des jurons classiques, tout en étant percutant.

J'aime beaucoup jurer en rp et dans la vrai vie avec "Par le caleçon de Merlin!"

Mon compagnon lui est plus... raffiné, son favori est : péripatéticienne de lupanar de crotte

Je me permets de vous laisser un petit lien vers une chanson de Brassens que j'aime beaucoup et dans laquelle on trouve toute une liste de jurons plutôt anciens.

Personnellement je défend l'avis que les jurons doivent s'intégrer correctement dans l'univers (à réfléchir au cas par cas donc) mais également refléter la personnalité d'un personnage. Cela peut même dans certains cas être un moyen d'identifier le perso et de s'identifier s'il nous attire.