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Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 7:22 am
par La_louve
Najdah a écrit :
mer. avr. 11, 2018 6:35 am
Sauf qu'en l'occurrence cest du SMIC mensuel donc elle parle pas annuel 😉 soit 2 mois de SMIC on est loin des 25000 € !!
Ah. Ah c'est justement le mot mensuel qui m'a perdue. Pour moi, le mot "mensuel" signifie "par mois". Donc toucher l'équivalent d'un smic mensuel sur une année, ça veut dire toucher une somme qui se rapporte à un smic par mois (on est obligé de parler d'équivalence puisque de toute façon, les DA sont payés une fois par an). Si elle avait dit avoir touché l'équivalent d'un mois de smic, j'aurais compris l'inverse. Après, je réalise qu'en effet on peut comprendre la phrase dans l'autre sens et que c'est beaucoup plus probable. :fatigue:
takisys a écrit :
mer. avr. 11, 2018 6:00 am
comme c'est moi, qui ait cité Grenouille Bleue, il faut savoir que depuis 2011, il a signé pas moins d'une centaine de titre. Alors, c'est certain, il ne passe pas tout son temps dans sa piscine :sifflote: et ce n'est pas ses titres SFFF qui le font vivre, pour ce qu'il m'en a confié un jour, mais les polars et les nombreux "bibliothèque rose" et autre novélisation de séries pour gamin, mais il nous l'a répété encore ce weekend, il a l'avantage de pouvoir en écrire un en deux semaines ce qui lui vaut beaucoup de commande urgente
perso, c'est pas un rythme qui me conviendrait, mais comme je déteste les piscines, c'est pas si grave :hihihi:
Ah oui. Une quinzaine de bouquins par an, ça c'est un putain de rythme. :hiii:

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 7:48 am
par Aramis
Pour Christelle Dabos, je l'ai lu comme toi, Louve. Et je pense que ses chiffres de vente vont plutôt dans ce sens-là: en 2017, elle avait vendu autour de 130 000 exemplaires des deux premiers tomes. Donc même avec 5% de droits d'auteur, on doit arriver à l'équivalent d'un Smic par mois...
Mais ça montre que rien que pour gagner le smic, il faut des chiffres de vente faramineux. Et tenir sur la durée.

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 8:50 am
par Elikya
Oui, je pense que Christelle Dabos a gagné l’équivalent d’un an de SMIC avec ses droits d’auteur. Je trouve que c’est énorme par rapport à la moyenne des auteurs et en même temps ce n’est rien par rapport à ses ventes.

Comme Arya, je suis révoltée par ses pourcentages de droit d’auteur. 5% pour du numérique ! :psychocoah: La moyenne tourne autour de 20% à 30% ! :psychocoah:
On voit bien que Gallimard a profité de son inexpérience et j’espère qu’elle pourra négocier des conditions correctes à l’avenir.

Dans le podcast « procrastination » Lionel Davoust et Laurent Genefort expliquent qu’ils vivent de leur plume, mais pas seulement grâce à la vente de roman, qui rapporte peu en rapport temps/revenu. Leurs revenus viennent des interventions en milieu scolaire, des interventions lors des festivals, des scénarios de bd, des scénarios pour des jeux etc. La publication de roman rapporte une certaine aura, une légitimité, mais elle ne leur permet pas de vivre en elle-même et ils conseillent de se diversifier.

Mélanie Fazi, pour sa part, vit de la traduction. Cette activité lui rapporte l’essentiel de ses revenus et l’écriture est seulement un complément.

Donc je plussoie Vestrit concernant le fait de dégager des revenus en écrivant avantde renoncer à son travail.

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 9:05 am
par Najdah
Autant pour moi alors j'ai trouvé le chiffre tellement gros que je n'envisageai pas le SMIC annuel 😉 surtout au vu de ses petits pourcentages. Mais 130000 bouquins ça commence à compter c'est certain.
Par contre je crois que même les bestsellers complètent leur revenus par des chroniques des interventions ou autres en salons ou émissions et journaux.
Bref on est pas rendus c'est ca ? :mouahaha:

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 9:16 am
par Crazy
Elikya a écrit :
mer. avr. 11, 2018 8:50 am
Mélanie Fazi, pour sa part, vit de la traduction. Cette activité lui rapporte l’essentiel de ses revenus et l’écriture est seulement un complément.
Et, par expérience, c'est super mal payé :(

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 10:40 am
par Beorn
Je pense que vu l'énorme succès de la Passe Miroir, il s'agit d'un SMIC annuel. Mais le cas d'un premier roman vendu à plus de 100 000 exemplaires ressemble un peu au ticket gagnant du loto. Publier un roman est déjà difficile, mais vendre 100 000 romans, c'est... Eh bien, quasi impossible ?
Je ne connais personne dans mon entourage qui l'ait fait avec son premier roman, et je connais maintennt pas mal d'auteurs dans le milieu de la SFFF...

Sinon, je confirme que beaucoup d'auteurs jeunesse, qui n'ont pas d'autre travail, survivent par les interventions scolaires ou d'autres activités rémunérées - et en écrivant beaucoup beaucoup.

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 12:30 pm
par takisys
Crazy a écrit :
mer. avr. 11, 2018 9:16 am
Elikya a écrit :
mer. avr. 11, 2018 8:50 am
Mélanie Fazi, pour sa part, vit de la traduction. Cette activité lui rapporte l’essentiel de ses revenus et l’écriture est seulement un complément.
Et, par expérience, c'est super mal payé :(
ma cousine est traductrice professionnelle pour une ou deux ME, elle l'a aussi été pour FR3, elle ne travaille plus pour la télé parce que c'était mal payé et n'importe quoi en terme de délai et de conditions
concernant les ME, il semble que les conditions frôlent aussi parfois le grand n'importe quoi : genre, le traducteur qui se voit confier un tiers du roman, quand les deux autres sont confiés à d'autres pour que le travail soit fait plus rapidement... :argh:
mais , ça fait maintenant une vingtaine d'année qu'elle fait ça et elle en vit plus que décemment puisque qu'elle entretient son mari artiste peintre qui lui ne rentre pas d'argent du tout, ou alors si peu qu'il rembourse pas son matériel et le couple se paye de fort beaux voyages

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 12:56 pm
par Agathe Flore
takisys a écrit :
mer. avr. 11, 2018 6:00 am
comme c'est moi, qui ait cité Grenouille Bleue, il faut savoir que depuis 2011, il a signé pas moins d'une centaine de titre. Alors, c'est certain, il ne passe pas tout son temps dans sa piscine :sifflote:
Loin de moi l'idée d'insinuer qu'il passe tout son temps dans sa piscine, je trouvais juste l'image très fun et la photo sur facebook m'avait bien fait rire.
Il écrit très vite : même à temps plein, c'est un rythme difficile à soutenir. Je me demande comment il a obtenu ces commandes pour de la novélisation, par sa renommée ou par candidature ? J'ai mis un an à écrire mon manuscrit de Mu, corrections comprises, donc une moyenne de 6 mois par roman puisque mon éditeur l'a coupé en deux.

Joanne Harris sur Twitter, je note.

Vivre de sa plume, finalement, c'est une loterie qui va de 0 à 130.000 exemplaires. Même en connaissant de nombreux exemples d'auteurs qui en vivent plus ou moins, notre propre parcours est imprévisible de toute façon. Lâcher son boulot avant de gagner des droits d'auteur conséquents, c'est très imprudent, je suis bien d'accord, mais bien obligée de vivre avec les limites que ma santé m'impose. Le mois prochain, je serai de retour sur le marché de l'emploi avec un licenciement pour cause médicale. Sans reconnaissance des séquelles de mon burn-out, sanctions financières probables et obligation de chercher un autre emploi en visant ceux plus faisables (moins loin, à temps partiel...), avec les gens qui s'imaginent que je ne veux tout simplement pas travailler et mes parents qui ne me soutiennent plus (avoir des soucis de santé plus d'un an, dans leur esprit, ça n'existe pas). Celles et ceux qui ont la chance de vivre avec un conjoint qui gagne bien sa vie ont beaucoup moins de pression. Heureusement que j'ai une meilleure amie en or (dans tous les sens du terme), je suis à peu près sûre de ne jamais finir SDF quoi qu'il arrive...

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 1:12 pm
par Mariedelabas
:love: Agathe, pour que tu ailles mieux :heart: :heart:

Je crois que les novelisations, ce sont des bouquins courts. Des petits formats de peut-être 100 ksec ou un peu plus, impression grosse, avec des illustrations. Cela doit aller vite à écrire. Dans de nombreux cas (il faudrait que je vérifie les bouquins de mes gamins) le nom de l'auteur ne figure pas dessus, donc c'est vraiment purement alimentaire.

Un autre qui a longtemps écrit pour d'autres, c'est Gabriel Katz, qui a écrit des livres en jouant le porte-plume de personnes célèbres. Il parait que ça, ça peut rapporter pas mal, reste à avoir le bon contact avec la grosse maison d'édition qui permet de faire ça. Idem, pas son nom sur la couverture (il nous a expliqué lors d'une rencontre Tremplins qu'un jour il a même gagné un prix sur ce genre de livre, sans bien sûr pouvoir aller le récupérer puisque le texte étant supposé écrit par une personne célèbre ! )^^ De ce que j'ai compris, ce genre de boulot nécessite de savoir tenir des délais, remplir les blancs (il y a des gens célèbres qui n'ont juste rien d'intéressant à raconter) et je pense un peu d'expérience. Il a été (ou est encore) scénariste pour la BD (je crois) et le cinéma. Diversifier les expériences, quoi, et les sources de revenus (c'est pareil pour les illustrateurs, les musiciens, etc. Et encore, un musicien peut vivre décemment en donnant des cours)

Autre piste ? Ecrivain public : écrire la bio de personnes qui ont envie de laisser leurs mémoires à leur famille ? Je ne sais pas si ça rapporte correctement et si on peut en faire au minimum un complément correct de revenus, mais au moins c'est toi qui fixe tes tarifs (en fonction du marché, bien sûr).

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. avr. 11, 2018 1:27 pm
par Edel-Weiss
J'ai l'impression, aussi, que c'est difficile d'évaluer sa productivité dans un domaine artistique comme l'écriture :( réussir à écrire un roman en six mois, ce n'est pas parce qu'on l'a fait une fois qu'on sera capable de le refaire. Ni qu'on sera capable de le faire sur un roman qui nous intéresse moins. Ni qu'on sera toujours dans une période de vie propice à ce rythme (famille, santé, moral, par exemple, sont beaucoup de facteurs aléatoires) Au fond, la publication et la rémunération qui en découlent dépendent d'énormément de variables sur lesquelles on a pas (ou peu) de prises, surtout quand on débute j'ai l'impression (et puis, on se connaît moins, aussi, en tant qu'écrivain) Du coup, la conclusion que je tire de la lecture de ce fil, c'est qu'il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et faire d'autres choses (plus ou moins proches de l'écriture) pour pouvoir gagner un minimum.

Petit aparté, le conjoint peut être effectivement un grand soutien, mais il ne faut pas croire que c'est aussi simple. La pression est peut-être très différente, mais elle existe aussi - qu'elle soit consciente ou inconsciente, volontaire ou involontaire de la part de l'autre. Il peut y avoir une incompréhension, un malaise et/ou une lassitude de la part du conjoint (surtout face aux problèmes de la dépression et du burn-out - encore plus si ça s'inscrit dans la durée et/ou la répétition), qui peut culpabiliser énormément. Le fait d'être à la charge de son conjoint (maladie ou pas) ce n'est pas forcément une situation que tout le monde vit bien. Ni même le fait de n'avoir qu'une seule source de revenus (surtout quand on a des enfants). ;)

Bon courage Agathe :love: il n'est pas facile de retrouver un équilibre après un burn-out (surtout quand tout semble vouloir nous mettre des bâtons dans les roues)

Re: Vivre de sa plume

Posté : sam. mai 05, 2018 12:17 pm
par ElNat
Hop, petit article. C'est en anglais, et l'auteur parle de l'industrie du livre américaine, mais j'ai trouvé que ses propos restaient intéressants malgré tout !
What I've learnt from 10 years in this industry

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. mai 30, 2018 10:31 am
par Anaïs
Je déterre le sujet. Dimanche dernier il y a eu aux imaginales une table ronde sur la rémunération des auteur-e-s en festivals, est-ce que quelqu'un a pu y assister ?
Je crois qu'on peut trouver les vidéos des conf sur le net mais je suis curieuse d'avoir le retour de ceux qui y étaient ?

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. mai 30, 2018 12:13 pm
par Crazy
Anaïs a écrit :
mer. mai 30, 2018 10:31 am
Je déterre le sujet. Dimanche dernier il y a eu aux imaginales une table ronde sur la rémunération des auteur-e-s en festivals, est-ce que quelqu'un a pu y assister ?
Je crois qu'on peut trouver les vidéos des conf sur le net mais je suis curieuse d'avoir le retour de ceux qui y étaient ?
Ca parlait plus de l'importance de rémunérer les auteurs. J'en ai pris des notes et ça sera publié sur mon blog d'ici qq semaines (je peux pas donner de date pour le moment :rougit: ), je mettrai le lien ici :)

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. mai 30, 2018 12:40 pm
par La_louve
J'ai fait un live-tweet de la conf ici.

Ils ont surtout parlé de l'évolution au cours des années précédentes, avec quelques anecdotes pour montrer d'où on vient (avec des auteurs allés faire une tournée d'interventions scolaires qui en plus de ne pas être rémunérés s'étaient retrouvés à payer eux-même l'hotel et le train) à la situation actuelle. Les représentants des imas ont beaucoup parlé de leur situation. C'était éclairant pour voir un peu à quoi ressemble le budget d'un festival, les différentes questions qui se posent (qui inviter, combien, faire payer l'entrée ou pas...). Par contre, pas de spéculation sur l'avenir de la profession ou les réformes en cours.

Re: Vivre de sa plume

Posté : mer. mai 30, 2018 1:27 pm
par Anaïs
Ok merci La_louve 😊 j'attends ton CR avec impatience, Crazy !