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Le fond en surface

Posté : ven. janv. 18, 2008 1:08 pm
par pingu
Pour un travail sur le "fond", dans le cadre d'une bêta- (ou d'une re- également aussi sans doute) lecture, j'ai l'étrange impression qu'il faut lire le texte "en surface", avec une implication toute différente, même physiquement (mois le "nez dedans", au pied de la lettre), que lorsqu'on s'y penche pour une tournure, vocabulaire, grammaire etc.
Et donc qu'en fait (si j'enfonce des portes ouvertes, fut prévenir), une lecture sur le fond serait avant tout une lecture pleine de recul.

Posté : ven. janv. 18, 2008 2:12 pm
par Macada
C'est joliment dit... et très juste :-)

Posté : ven. janv. 18, 2008 5:53 pm
par pingu
Chic, me voilà rassurée sur un point.
Mais en voilà un autre :
je continue ma balade en hélico au-dessus des mers, donc, pour bien englober la topographie, analyser les vaguelettes et les rouleaux qui se forment, tout ça.
Mais ! Ah ! Il me semble apercevoir là planqué au fond de sa forme un coquillage boiteux qui se trimbale de travers ! Il ne fait pas partie de mes préoccupations du moment, soit. Mais que faire, tout de même, car je ne suis pas sûre de pouvoir le retrouver ensuite pour le dénoncer à mon Neptune !
Je note immédiatement son aspect, son comportement (suspect) et ses coordonnées, ou bien je me contente de jeter une balise clignotante au-dessus de ses yeux fous en me promettant de revenir affronter ses pinces plus tard ?

Posté : ven. janv. 18, 2008 6:09 pm
par Roanne
Pour répondre à ta question, c'est clair : le fond NECESSITE une vue d'ensemble.
La première lecture, sans chercher les fautes, est idéale pour cela.
C'est ce que je vais commencer avec le tapu de Gyl. Je vais tout lire d'un bloc en notant au fur et à mesure ce qui m'a gênée sur le fond : longueurs, raccourcis faciles, dialogues bancales, passages pas assez fouillés, manques de descriptions, trop de descriptions, incohérences, et que sais-je encore.
Bon, si je vois des coquilles je les noterai, évidemment, mais le travail en détail, paragraphe par paragraphe, nous le ferons après mon premier retour, au cas où justement elle voudrait faire des corrections / ajouts de fond avant qu'on attaque la forme.
Bref, je compte discuter avec elle du fond avant de faire un travail de beat-lecture plus classique.

Posté : ven. janv. 18, 2008 6:26 pm
par pingu
Roanne a écrit :Bon, si je vois des coquilles je les noterai, évidemment, mais le travail en détail, paragraphe par paragraphe, nous le ferons après mon premier retour
et noter les coquilles ne t'amène pas insidieusement à lâcher le regard englobant et la tournure d'esprit qui convient à l'analyse du fond ? (c'est ça, ma peur)

Posté : ven. janv. 18, 2008 7:16 pm
par Roanne
Non car je ne les cherche pas quand je fais ma lecture de fond.
Si je les vois, tant mieux, mais je ne suis pas focalisée dessus.
De toute façon, je sais depuis longtemps que je suis plus douée pour le fond que la forme, il y a des choses que plusieurs personnes ici détectent que je ne soulèverai pas. De façon plus général, j'évite toujours soigneusement les beta trop intrusives car j'ai peur d'être tout simplement en train de réécrire à la place de l'auteur.
J'essaye toujours d'argumenter quand quelque chose me paraît bancal mais ce n'est pas évident pour moi. Je ne me cherche même pas d'excuse, je pense que chacun est différent, mais je n'ai pas un niveau de français au top.
Tu te souviens d'ailleurs de ta beta sur mon extrait de Roanne ? Je ne connaissais même pas certaines de tes expressions :D

Posté : ven. janv. 18, 2008 8:24 pm
par pingu
Bah, moi je croyais qu'un cheval avait des pattes... ;o)

Posté : sam. janv. 19, 2008 4:11 pm
par Roanne
On fait une belle paire, moi avec mes phrases sans queue ni tête et toi avec tes chevaux à 6 pattes :D

Posté : sam. janv. 19, 2008 4:32 pm
par pingu
Roanne a écrit :On fait une belle paire, moi avec mes phrases sans queue ni tête et toi avec tes chevaux à 6 pattes :D
Fichtre, mais c'est vrai en plus, il y a des chevaux sixopodes dans l'histoire dont je suis en train de bosser le résumé, mais comment le sais-tu ? (je l'ai pas encore dit !). Je suis entourée des masques trépassés tombés de ma propre figure...

Autrement pour répondre à ma propre question (hum...), en relisant "Martin" (c'est un roman) pour en extraire un résumé, et bien j'ai fait quelques surlignages (mais sans m'attarder à chercher plus loin), et autrement je filais à travers les lignes, zuiiiiizuiiiiizuiiiii et je notais ce qui se passait sur une feuille.
La sensation de détachement est tout à fait rigolote.

Posté : mer. nov. 19, 2008 8:24 am
par Silène
C'est une question d'entraînement : dans le corrections de prof, tu fais les deux sans arrêt et c'est d'autant plus difficile que les fautes se bousculent comme les acheteurs la veille de Noël... Le problème ? Des fois, tu fais tellement abstraction des fautes que tu ne te rends plus compte que c'est proprement illisible !

Posté : mer. nov. 19, 2008 10:14 am
par Roanne
Silène, tu fais du déterrage de fil ^^, c'est chouette !

Il y a une chose que je peux ajouter, après avoir travaillé à la fois sur le roman de Gyl et sur le mien : de nombreux problèmes de fond apparaissent quand on prend du recul sur le texte, qu'on a pu cogiter dessus.
Je ne sais pas comment l'expliquer, c'est une gêne qui reste, là, presque dans l'angle mort du champ de vision, à chaque fois qu'on tourne la tête elle se dérobe puis un jour, à cause par exemple d'une remarque qu'on nous fait, ça fait tilt et on cerne le problème, son origine, et la rustine que l'on peut appliquer pour rattraper le coup...

Pour ma part, j'ai eu un tel déclic la semaine dernière concernant un "truc de fond" sur mon premier chapitre qui me titillait. J'ai corrigé et je crois qu'il y gagne en crédibilité (un peu) et en cohérence avec la suite (beaucoup), juste en remaniant un peu deux passages. Comme quoi parfois il ne faut pas grand-chose.